Mission d’accompagnement des Nouvelles Activités Économie

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

“Manque” de services en milieu rural

Aujourd’hui le milieu rural icaunais connaît une véritable croissance démographique : six habitants icaunais sur dix vivent en milieu rural1. Cette croissance résulte de l’arrivée d’une population nouvelle, et de l’installation de personnes revenant au pays après des périodes plus ou moins longues. Cette « nouvelle population » apporte son énergie et son dynamisme au village mais son choix de vivre en milieu rural s’accompagne du souhait d’y trouver un certain nombre de services, « comme en ville ».

Répondre à ces besoins nouveaux constitue un réel enjeu pour le monde rural aujourd’hui : ces services permettent aux territoires de rester attractifs pour de nouveaux arrivants, ils sont aussi facteurs d’intégration de la population, et contribuent à créer des emplois localement.

Ces réponses seront plus pertinentes si elles sont portées par des collectifs : plus proche de la réalité des besoins, plus réactifs, plus efficaces en terme de tissage de lien social, d’échanges, de partage. On est plus intelligent à plusieurs. On apprend à devenir acteur de son territoire.

Or la construction de réponses collectives demande plus de temps, et nécessite un savoir faire d’accompagnement spécifique qui ne se trouve pas dans notre département.

Accompagnement sur le fonctionnement collectif (place de chacun, positions communes et partagées, avancée de l’ensemble du groupe et éviter de creuser des écarts entre les membres sur l’avancée du projet) en plus des apports classiques du travail d’accompagnement classique.

Etayer l’indignation à partir d’exemples :

  • De témoignages des personnes concernées (professionnels, usagers, bénévoles…)

  • De besoins révélés par des initiatives ou entreprises de l’ESS

  • De mobilisations et d’interpellations collectives

  • D’études et de données locales ou nationales

  • De priorités de politiques publiques

Projet Télécentre

Régis L.L., icaunais d’origine, a constaté que 11 000 icaunais travaillent en région parisienne et utilisent les modes de transports comme le train pour réaliser leur déplacement domicile travail. Ils effectuent ainsi entre 2 heures et 3 heures de transports quotidien.

M. L.L. souhaite mettre en place un réseau de télécentres sur le département de l’Yonne dont il deviendrait le directeur. Il souhaite développer son projet en collectif, réunissant autour du projet des élus, des collectivités, et des usagers. La SCIC est pressentie pour être le statut juridique du projet.

Un télécentre est un ensemble de bureau et d’équipements informatiques et de télécommunications, mis à disposition de télétravailleurs par un opérateur public ou privé. Ces télétravailleurs peuvent être des salariés d’entreprises ou d’administrations distantes qui réalisent leurs missions en liaison avec leur structure (bureaux satellites) ou encore des travailleurs indépendants. Ce qui caractérise le télécentre, c’est que tout ou partie du personnel est éloigné physiquement de son entreprise, donc de sa hiérarchie tout en gardant un cadre de travail similaire à celui d’une entreprise. L’intérêt de ce type de structure est de diminuer le temps de transports (et par conséquent la fatigue, le stress, etc.) des travailleurs, ce qui peut améliorer leur performance professionnelle et leur qualité de vie. L’entreprise peut ainsi profiter de salariés plus performants et également diminuer ses coûts de location de bureaux. Ce projet s’inscrit dans la logique actuelle de développement durable et véhiculerait une image positive pour le territoire et les entreprises concernées. Les différents télécentres seront constitués de bureaux, de salles de réunions et

disposeront des équipements liés aux NTIC.

Projet Roues du bonheur

Nathalie R. souffre de handicap. Elle connaît trop l’isolement que peuvent subir les personnes handicapées. L’origine de son projet vient principalement de son expérience personnelle et du manque d’activités ADAPTEES proposées aux personnes handicapées.

Elle est à l’origine De l’association « Les Roues du Bonheur ». Ses objectifs sont d’organiser des séjours de vacances pour les personnes souffrant d’un handicap ; de mettre en place des ateliers de loisirs et des sorties culturelles et d’informer les différents publics sur le handicap.

L’association a déjà organisé un séjour de vacances en été 2010 vers Annecy. Ce séjour a réuni 5 personnes handicapées accompagnées de 5 personnes valides qui ont pu découvrir la Haute-Savoie et pratiquer des activités sportives comme le parapente.

Pour les ateliers, l’association loue un local à l’Office HLM depuis juillet 2010. L’association a besoin de matériel pour réaliser ces ateliers qui peuvent être des ateliers informatiques ou de loisirs créatifs (peinture, dessin, pâtisserie, échange de paroles, etc.).

Une partie du matériel est déjà acquise : ordinateur, matériel pour l’atelier pâtisserie. L’idée est de proposer des ateliers pour personnes handicapées mais permettant de provoquer des rencontres avec des personnes valides.

Les sorties culturelles ne sont pour l’instant pas développées car l’association n’a pas encore de véhicule adapté pour transporter ses adhérents.

Dans la perspective d’un développement d’activité important, l’association a sollicité la FDFR89 afin d’être accompagnée dans ses démarches.

Comment sensibiliser d’autres acteurs

Adopter une démarche partenariale et montrer l’intérêt pour un territoire de développer les projet mixte. La recherche d’une troisième voie, entre public et privé, est une piste d’avenir pour les différents projets implantés en zone rurale. Alors que l’avenir des zones rurales repose sur la satisfaction des besoins de sa population, la mise en place des réponses n’est pas soutenue et accompagnée si elle est construite et portée par un collectif de personnes ou de collectivité, alors que la mixité des réponses est souvent indispensable.

Conditions du développement

  • connaissance et analyse du territoire

  • financements (subvention régionale et départementale)

  • Soutiens des partenaires (présence et participation au COPIL et COTECH)

  • Communication

  • Mise en place d’une équipe compétente en terme d’accompagnement de projet et d’animation de réseau

  • Connaissance de l’ESS ; du secteur associatif en particulier

  • Connaissance en méthodologie et conduite de projet

Données chiffrées

Exemples : X personnes à la rue, X personnes n’ont pas les moyens de se nourrir

convenablement.

L’objectif de cette mission, est de faciliter la création d’activités économiques ; de renforcer l’attractivité du territoire ; améliorer la qualité de vie.

Les structures de l’AUS employeurs, cible du DLA, représentent 6,25% des associations icaunaises. Les 94% constituent un vivier non négligeable de créations d’emplois.

De manière générale, les emplois aidés vont être extrêmement fragilisés (fin du dispositif Emplois Tremplin, évolution des CUI-CAE). Cette réalité va toucher différemment les associations suivant leur secteur d’activité : exemple de la culture, support de nombreux emplois aidés, ou du tourisme qui y a peu recours.

Les 878 établissements associatifs icaunais emploient 7 993 salariés (données INSEE 2008). C’est un employeur déterminant dans certains secteurs d’activité, en particulier celui de l’action sociale qui représente 4 408 emplois soit 55 % du total des

salariés d’associations.

Changement d’échelle possible

La mise en œuvre du projet NAE repose essentiellement sur deux éléments :

  • Les besoins du secteur associatif (plus grand vivier de projet collectif)

  • les besoins du territoire « rural ».

Dans la mesure où la France est majoritairement rurale et que le secteur associatif y est largement développé, le test effectué dans l’Yonne, devrait pouvoir essaimé facilement.

Facteurs de succès

  • Moyens humains

  • Moyens financiers

  • Temps d’accompagnement

  • Mise en réseau des partenaires (collectivités, acteur du développement économique,

tête de réseau associatives, Service de l’état)

Impacts de l’initiative

Compte tenu de la jeunesse de l’expérience, nous n’avons pas encore de données précises à propos de l’impact sur le territoire. Mais il est certain que chacun des projets soutenu est porteur d’emploi. Ainsi, ils participent donc au dynamisme économique et social du territoire.

L’organisation

Association, SCOP, SARL, Fédération, fondation scic, particulier…..

Initiative pluri partenariale

La Federation Des Foyers Ruraux de l’Yonne

La FDFR 89 a pour objectif de « contribuer a l’animation et au développement du milieu rural ». Pour le realiser, elle s¡¦appuie sur son reseau, son experience, sa connaissance du milieu rural, son implantation territoriale, son implication dans la vie associative départementale, son partenariat.

La FDFR 89 applique la demarche participative depuis l¡¦expression du besoin des bénéficiaires jusqu¡¦aux modalites de fonctionnement. La FDFR 89 intervient sur 3 axes :

  • Elle accompagne les habitants dans l¡¦elaboration et la mise en œuvre de projets repondant a leur besoin.

  • Elle accompagne les associations du reseau dans leur fonctionnement, leur developpement ou la perennisation de leurs actions.

  • Elle accompagne les partenaires, les collectivites locales et les institutionnels sur des demandes specifiques : diagnostic de territoire, évaluation de dispositifs, etc.

Le modèle financier

Soutien de l’état et des collectivités

Maintien des financements dans le temps pour pouvoir amorcer le dispositif et

trouver des partenariats durables.

Les acteurs (Qui ?)

Le comité de pilotage

Le comité de pilotage se compose des différents partenaires : le Conseil régional de Bourgogne, le Conseil Général de l’Yonne, la DDCSPP 89, la CRESS Bourgogne et la FDFR 89. Réuni pour la première fois le mardi 26 octobre 2010, ce comité a posé le cadre de la mission, a précisé la méthodologie proposée par la FDFR 89 et a proposé différents partenaires pour le comité technique. Deux autres comités de pilotage auront lieu : un à miparcours et un en fin d’expérimentation, afin d’assurer le bon déroulement de la mission et de l’évaluer.

Le comité technique

Le comité technique est chargé de suivre les accompagnements, il apporte un regard extérieur et des conseils pour le bon déroulement des accompagnements. Il se réunit 4 fois dans l’année (novembre 2010, février, mai et septembre 2011).

Il a été convenu que le comité technique réunisse :

  • le Conseil régional de Bourgogne ;

  • le Conseil Général de l’Yonne ;

  • la CRESS

  • un chargé de mission de l’UT DIRECCTE 89 ;

  • un technicien de Bourgogne active ;

  • un technicien de Yonne Active Création ;

  • un technicien de l’Union régionale des SCOP, particulièrement si le porteur veut s’orienter vers ce type de structure ;

  • des représentants des différents territoires icaunais ;

  • la FDFR 89.

La FDFR 89

La FDFR 89 est chargée d’identifier des collectifs puis de les accompagner de la construction de leur projet à sa mise en oeuvre. C’est donc la FDFR 89 qui décide de l’éligibilité des porteurs de projet à l’accompagnement. L’accompagnement est entièrement gratuit pour les porteurs de projet. Chaque accompagnement sera cadré par une convention liant la FDFR 89 et le porteur de projet : cette convention définira notamment la place et le rôle de chacun ainsi que la durée d’accompagnement. Pour ce faire, la FDFR 89 conçoit des outils d’accompagnement à destination des

porteurs de projets et des outils de suivi pour le comité technique et le comité de pilotage.

Les porteurs projets

  • en cours :

Télécentre ; Les roues du bonheur ; Artistik Productions ; L’Ocrerie ; C3V

BioCommun et Maison Citoyenne ; A3S Sauveteurs Secouristes de Sens ; Le

Château de Monthelon ; Les Ombelles

Les structures pouvant être accompagnées doivent être des collectifs type associations ou coopératives. Les SARL peuvent être acceptées si elles sont en lien avec le milieu de l’insertion.

Les jeunes

Les critères d’éligibilité à l’accompagnement ne tiennent pas compte d’une discrimination par l’âge. Les critères retenus sont :

  • la forme collective ou la place prépondérante du collectif dans le projet

  • la création d’activité économique ou le développement d’activités nouvelles

  • le territoire icaunais

Message à l’opinion

NAE: ensemble développons nos territoires

Message à ceux qui font l’ESS

Nous n’avons pas l’apanage du sens et de la valeur ; apprenons à communiquer et tisser des liens pour nouer des partenariats durables sur nos territoires.

Proposition pour influencer les décideurs

Lobbying

Prolongement de la période test

Mise en place d’une étude d’impacts à la suite de la période test

Propositions pour convaincre l’opinion

Campagne de communication à l’échelle nationale pour valoriser et faire connaitre l’économie sociale.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La FDFR 89 se propose d’identifier des porteurs de projets collectifs souhaitant développer une activité économique et créatrice d’emploi liée au milieu rural icaunais, et de les accompagner dans leur démarche.

Pour encadrer et suivre la mission, un comité de pilotage et un comité technique sont mis en place, chacun ayant un rôle à jouer dans le cadre de la mission.

Objectif de la mission

  • Accompagner des demandes collectives pour la mise en œuvre de nouvelles activités économiques pérennes créatrices d’emploi permettant de répondre aux besoins de la population rurale.

Il n’y a pas d’organisation qui accompagne les collectifs dans le développement de leurs projets, sur l’Yonne. Si un collectif porte un projet, il ne sait pas vers qui se tourner, s’il n’est pas éligible au DLA. Il en est de même, si un porteur nourrit un projet est prêt à travailler en collectif ou pour lequel la dimension collective est prégnante.

La particularité du territoire, son dynamisme démographique2 en particulier, nécessite une réponse adéquate afin de doter le milieu rural des meilleurs conditions pour accueillir les nouveaux arrivants et améliorer la qualité de vie des habitants.

Le développement des besoins dans les zones rurales doit trouver des réponses sur le territoire.

Ces réponses peuvent émaner de projets exclusivement individuels et privés . Dans d’autres secteurs d’activité la collectivité seule réagit aux besoins exprimés. Il est aussi des cas qui peuvent se résoudre par la construction de réponses mixtes, pour des raisons d’implantation géographique, de solvabilité économique, de fréquentation du service, etc.

Aujourd’hui, les problématiques ont évolué, et l’environnement rural est également différent.

D’une part, certains services ne peuvent pas fonctionner sans un appui financier de la collectivité pour aider au fonctionnement (coût de fonctionnement trop élevé pour le répercuter seulement aux usagers, taux de fréquentation moindre en milieu rural, etc.). Or le financement de structures privées par une collectivité locale, lorsqu’il est permis par la loi, est souvent source de difficultés et de polémiques.

D’autre part, les collectivités locales sont de plus en plus vigilantes sur leurs finances, les dépenses de fonctionnement étant, pour beaucoup d’entre elles, de plus en plus lourdes.

Aussi, les communes ou communautés de communes ne peuvent s’engager seules sur des services nouveaux qui génèreront des coûts de fonctionnement importants.

La recherche d’une troisième voie, entre public et privé, est donc une piste d’avenir pour les différents projets implantés en zone rurale. L’enjeu sera donc de conjuguer les efforts de chacun, en respectant les spécificités de chacun.

Pour apporter cette réponse, il faut :

  • innover, être force de proposition nouvelle. La mission NAE est un aiguillon et un

soutien au développement de l’innovation dans l’Yonne.

  • Créer de la valeur : les projets accompagnés doivent produire de la recette et de l’emploi

  • S’inscrire dans la durée : il s’agit d’investir dans le développement d’activité pérenne.

La mission est singulièrement tournée vers les projet qui s’inscrive dans un développement durable du territoire icaunais. Le monde associatif est, par essence, en situation de construire des réponses adaptées aux besoins de ses adhérents et donc des habitants du territoire. Conciliant économie marchande et bénévolat, le monde associatif permet de tester de nouveaux services avec une formule souple, dans laquelle les sommes engagées et les risques sont limités.

Le monde associatif assure cette fonction d’innovation depuis sa création : il a notamment été longtemps à l’avant-garde en ce qui concerne des secteurs d’activités tels que le médico-social, les services aux personnes et reste porteur de presque toutes les propositions de services aux personnes dans le milieu rural icaunais. Les porteurs de projet privés ont renoncé face aux contraintes des zones rurales et à la faible rentabilité économique des interventions.

Pour répondre à la complexité des situations et des demandes mais aussi pour partager la responsabilité et les risques, de plus en plus souvent l’acteur public et l’acteur privé associatif s’associent pour développer le territoire et la qualité de vie de ses habitants. Ce mouvement, cette économie mixte a pris de l’ampleur des dernières années.

Si la collaboration entre public et privé apparaît comme la solution adaptée, elle pose plusieurs types de difficultés :

· les différents partenaires du projet sont tous inscrits dans leur logique de fonctionnement. Ils sont porteurs de méthodes, d’habitudes, de représentations et de logiques différentes. Il est donc difficile de se comprendre pour travailler ensemble ;

· les équilibres entre société civile et collectivité doivent se négocier. Les formes juridiques sont mal connues. La collaboration doit donner une place à chacun dans le respect de la loi, et notamment en veillant à ne pas induire des situations de gestion de fait.

Historiquement, l’accompagnement de projets collectifs (associations ou collectivités locales) était, au moins en partie, assuré par des institutions. Or nous ne pouvons que constater un désengagement certain, pour des raisons internes qu’il ne nous appartient pas de juger, des institutions traditionnelles qui réalisaient ces accompagnements notamment auprès de services tels que crèches, mini crèches, structures d’accueil et de loisirs, développement de projets associatifs, etc.

En outre, l’accompagnement à la création d’activités et d’emplois porté par des structures collectives (SCOP, SCIC, association, collectivité locale, groupement d’employeur, coopérative) est très peu proposé par les organismes reconnus (chambres consulaires, Yonne Active Création,….) dans le cadre de la création d’entreprise alors qu’il s’agit aussi d’un potentiel de création de richesses.

De plus, lorsque une structure propose un tel accompagnement il est toujours conditionné à un statut spécifique des porteurs (inscription Pôle Emploi, jeunes de – de 25 ans,…) ce qui est rarement partagé par tous les individus constituant un collectif.

Ces constats pourraient être résumés en une phrase « alors que l’avenir des zones rurales repose sur la satisfaction des besoins de sa population, la mise en place des réponses n’est pas soutenue et accompagnée si elle est construite et portée par un collectif de personnes ou de collectivité, alors que la mixité des réponses est souvent indispensable ».

Quelles alliances positives ?

Travailler avec tous les acteurs : publics et privés.

Ressources, financements et moyens utilisés

Moyens humains

En terme de moyens humains, la FDFR 89 a prévu deux personnes : un chargé de

mission, et une coordinatrice.

Moyens financiers (voir PJ)

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

« Hégémonie du paradigme individualiste au détriment du collectif. »

Témoignages

Témoignages des porteurs à venir…