Dom A-Z Services : Le manque de respect du travail des femmes dans le secteur de l’aide à domicile

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

Les raisons de notre indignation :

Malgré les besoins importants et en développement constant de l’aide à domicile des

personnes âgées et handicapées, le travail des intervenants n’est pas reconnu à sa juste valeur, ni même considéré comme une vraie activité professionnelle. Ainsi les femmes qui l’exercent ont souvent des contrats précaires et avec un nombre d’heures insuffisant pour avoir un salaire décent et peu ou pas de frais de déplacement.

Dans la majorité des entreprises, et notamment en ce qui concerne les femmes salariées,les impératifs familiaux ne sont pas pris en compte et rendent difficile l’emploi avec des enfants en bas âge. Les femmes, jeunes retraitées de l’aide à domicile, n’ont souvent qu’une retraite partielle, du fait de leur travail à temps partiel, et ont besoin d’un complément de revenu pour faire face au quotidien.

Dans beaucoup d’entreprises, les salariés ne sont pas réellement impliqués dans les décisions importantes et dans la vie de l’entreprise. Leur travail n’est pas la pierre de l’entreprise, les capitaux sont souvent bien mieux valorisés.

Comment sensibiliser d’autres acteurs

Par l’information des salariés : il est possible de devenir un véritable acteur de son entreprise, d’être reconnu dans son travail et dans sa capacité à participer à son

évolution.

et

des responsables de structures. : L’implication des salariés dans la gestion d’entreprise ne doit pas être envisagée comme un frein. Cela nécessite de prendre le

temps d’expliquer aux salariés les tenants et aboutissants des choix stratégiques des dirigeants, tout en tenant compte des remarques de chacun. L’échange permet une meilleure préparation et l’adhésion de chacun, donc une plus grande facilité à la mise en Ĺ“uvre d’un projet ayant reçu l’accord de tous.

Conditions du développement

La volonté de plusieurs personnes de travailler ensemble dans un but commun.

Changement d’échelle possible

Il n’y a pas de difficultés majeures au passage en scop. L’Union des scop est un partenaire privilégié. Il aide à la création et à la mise en place des statuts ainsi que des financements.

Facteurs de succès

La volonté des salariés de l’entreprise, le respect et la reconnaissance des compétences des uns et des autres sont des facteurs clés de la réussite d’une entreprise. Toute structure peut changer de mode de gouvernance. Les avantages sont nombreux et permettent une gestion plus sereine. Bien évidemment l’obstacle majeur est la répartition des bénéfices qui mettent le travail et la pérennité de l’entreprise en avant. La rémunération des capitaux n’est plus l’objectif principal. Chacun est important et doit être valorisé.

L’information, la formation des salariés aux principes de la gouvernance coopérative, et l’échange entre eux sont les conditions importantes pour la réussite d’une scop.

Impacts de l’initiative

La création d’une structure d’aide à domicile solidaire permet aux clients de choisir et

augmente le niveau de qualité des services. En effet, une situation de monopole est

préjudiciable tant aux clients qu’aux salariés. Pour les uns, obligation de subir des services inadaptés et pour les autres de travailler dans des conditions qui peuvent ne pas leur convenir.

Pas ou très peu de turn over des salariés et des temps de travail en hausse.

Des salariés polyvalents, dont toutes les compétences sont mises à profit, interviennent auprès de différents publics. Cela permet d’offrir des heures de travail en hausse constante. L’emploi de personnes retraitées, donc plus disponible, permet de prendre en compte les impératifs familiaux des salariés plus jeunes et dans un même temps de permettre à ces retraités d’avoir un complément de revenu.

L’organisation

SCOP

Les acteurs (Qui ?)

La transformation d’une entreprise classique en scop repose avant tout sur la volonté

du ou des dirigeants, d’impliquer ses salariés et est avant tout l’application d’une éthique personnelle et professionnelle. Bien évidemment, la volonté des salariés est

le pendant à la réussite de la transformation. Les salariés, associés ou pas, doivent être impliqués à toutes les décisions stratégiques, en amont et en aval. Chaque salarié doit être un coopérateur et avoir le sens du travail en équipe.

Les jeunes

Des jeunes de 20 ans aux retraités de plus de 65 ans, tous les âges sont représentés. Nous recevons très régulièrement des stagiaires en formation qui sont pris en charge par des salariés expérimentés. L’objectif est l’embauche de ses stagiaires qui connaîtront le fonctionnement et l’éthique de notre entreprise. Pour nous, le respect de l’autre est le fondamental.

Propositions pour convaincre l’opinion

Une scop : une meilleure valorisation du travail et donc une vraie qualité de vie.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La gouvernance d’entreprise sous forme coopérative participative permet l’implication des salariés et la reconnaissance de leur travail, notamment du point de vue économique par la distribution des bénéfices.

Permettre aux salariés de se sentir bien dans leur travail ainsi que dans leur entreprise ; cela permet que chacun soit impliqué et qu’ainsi la qualité du travail soit optimale. Les clients seront ainsi satisfaits et l’entreprise se développera, permettant aux salariés d’en bénéficier économiquement.

Ressources, financements et moyens utilisés

Démarrée avec deux associés sous forme sarl, l’entreprise a été transformée en scop. 6 associés dont 5 associés salariés à ce jour. Chaque salarié de l’entreprise peut devenir associé.

23 salariés dont 21 en CDI, et 2 en CDD à leur demande. Les associés salariés acquièrent du capital par prélèvement sur salaire ; cela leur permet d’investir sans difficulté (3.5% du salaire pour les intervenants, limités à 3 ans). Un prêt participatif du Crédit coopératif a permis à l’entreprise de financer une partie de son développement

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Le manque de respect du travail des femmes dans le secteur de l’aide à domicile,

rend difficile la couverture des besoins des personnes âgées et ce malgré une

demande en évolution constante.

Témoignages

L’entreprise SCOP DOM AZ SERVICES tient compte d’une bientraitance du personnel, qui n’est pas toujours appliquée en structure associative, de par mon expérience. Les décideurs sont les salariés de l’entreprise, et sont à même de comprendre les difficultés qui peuvent être rencontrées. Des échanges entre la Direction et le personnel sont enrichissants, et permettent de progresser dans l’évolution de nos services, et ainsi, apporter un bien être dans le travail de chacun d’entre nous. Vie professionnelle et vie familiale peuvent donc être compatibles en fonction de nos besoins, grâce à l’écoute d’une hiérarchie non bridée, car nous ne sommes pas soumis à un conseil d’administration qui applique une politique de gestion exclusive, et non de partage.