Lutter contre la précarité féminine

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

Les femmes représentent 80% des travailleurs pauvres et occupent souvent des emplois, notamment dans le domaine de l’aide à la personne ou de la propreté par exemple, dans lesquels il est difficile de faire reconnaître la qualification professionnelle.

Données chiffrées

Toutes les données relatives à la précarité féminine malheureusement trop connues : 80% des travailleurs pauvres sont des femmes, 80% des familles monoparentales ont des femmes comme chefs de famille, 98% des salariés du secteur de l’aide à la personne sont des femmes…

Changement d’échelle possible

Tous les dispositifs liés aux marchés publics sont applicables dans toutes les collectivités par nature, clauses d’insertion ou portant sur la responsabilité sociale des entreprises

Les problématques de formation et de reconnaissance professionnelle doivent être portées collectivement par les acteurs publics et ceux de l’ESS

L’organisation

La mise en place de clauses d’insertion dans les marchés publics de la Ville a permis à un public conséquent de retourner à l’emploi mais les femmes sont restées sous représentées du fait de la typologie des métiers ciblés. Il est possible, et la Ville de Saint-Herblain s’y est engagée, de faire mieux et plus dans le domaine des clauses d’insertion. Améliorer ce dispositif et « glisser » vers des clauses RSE dans les marchés publics sont un des leviers.

Mais la Ville reste aussi vigilante, notamment dans le domaine de l’aide à la personne. La non reconnaissance professionnelles dans ces catégories de métiers est une problématique à double entrée ; d’une part elle renvoie aux représentations qui veulent que les femmes, dans certains métiers, ne font que reproduire ce qu’elles savent faire « naturellement » dans la sphère domestique et donc n’ont pas à ce titre à bénéficier d’une reconnaissance professionnelle particulière. D’autres part elle renvoie à des secteurs de métier dans lesquels une précarité en croise une autre (l’employeur particulier bénéficie souvent d’une retraite faible et la salariée cumule plusieurs employeurs pour un revenu faible lui aussi).

La structure, porteuse de l’initiative

Les clauses d’insertion et la charte RSE sont des dispositifs qui répondent pour partie à ces problématiques. La question de la reconnaissance professionnelle n’est pas directement du ressort d’une municipalité mais les politiques publiques de transport, de logement social etc constituent permettent souvent aux salariés les plus précaires de ne pas tomber dans la grande pauvreté. La Ville reste par ailleurs soucieuse de maintenir dans la sphère publique ou avec des acteurs de l’ESS le champs d’aide à la personne (par exemple choix d’un EPHAD porté par une fondation) dans un objectif d’accès de tous à ces services mais aussi meilleures garanties (conventions collectives) pour les salariés.

Le modèle financier

C’est la grande question qui reste à poser notamment sur les métiers de l’aide à la personne. Le débat public doit avoir lieu pour décider qui assumera la charge financière liée à la reconnaissance professionnelle revendiquée.

L’enjeu est d’assurer l’égalité d’accès aux soins et accompagnements à domicile dont on sait le développement exponentiel.

Les acteurs (Qui ?)

L’ensemble des acteurs doivent être mobilisables sur ce sujet

Les jeunes

Ouvrir de vraies perspectives et débouchés professionnels sur des métiers qui à ce jour sont souvent des métiers exercés « par défaut »

Message à l’opinion

Il n’est point besoin de rappeler à quel point la question de la précarité doit être une des questions centrales des débats liés aux échéances électorales à venir. Mais il est absolument nécessaire aussi de porter la question de l’aide à la personne et des moyens qui y sont alloués. Le secteur explose et c’est maintenant qu’il faut agir pour créer des règles permettant à celles qui y travaillent d’être reconnues professionnellement et d’en vivre décemment. L’enjeu est de taille : ne pas faire de la précarité féminine la règle.

Message aux décideurs

les bénéficiaires les plus démunis de ces services ne pourront à eux seuls assumer le coût de la professionnalisation. Les choix politiques faits dans les prochains mois sur ces questions seront fondamentaux en terme d’égalité chez les salariées aussi bien que pour les bénéficiaires de ces services

Message à ceux qui font l’ESS

Nombre de structures de l’ESS portent ces métiers et les acteurs doivent être exemplaires aussi bien que soutenus dans ces secteurs en développement, à l’heure où le privé s’engage sur le « marché » de l’aide à la personne

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 08 mars, la Ville de Saint-Herblain a organisé une table ronde sur la question de la précarité au féminin. Animé par Marie-Paule Bouffet, écrivaine, le débat avait pour objectif de croiser les regards sur la précarité avec Annie Dussuet, sociologue, Didier Oble, fondateur de l’AMO à Nantes Métropole, et une participante à l’action « passerelle pour l’emploi ».

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

80% des travailleurs pauvres sont des femmes!!