Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre
Ce qui portent les Ecossolies à soutenir et à animer un réseau des lieux collectifs de proximité sur l’agglomération nantaise :
Les lieux collectifs de proximité, initiatives locales animées par des femmes, sont peu visibles et non reconnues dans leurs spécificités en terme notamment de nouvelles pratiques économiques, d’innovation organisationnelle et de transformations socio économiques mais aussi politiques.
Il s’agit ainsi de valoriser ces nouvelles formes entreprenariales et donc de repenser la richesse « en considérant les activités de lien et de soin non pas comme des activités subalternes, invisibles et féminines mais comme des activités essentielles pour l’épanouissement des individus et pour la pérennité de nos sociétés et de notre planète » (in femmes, économie et développement, édition éres, 2011).
▪ En multipliant les moments de visibilité :
En projet : Organisation d’une rencontre internationale autour des lieux collectif de proximité à programmer le 08 mars 2012 lors de la journée de la femme : appui sur des dynamiques de chercheurs et de réseau internationaux, idée d’un comité scientifique à mettre en place avec des chercheurs internationaux
▪ Aller dans le sens d’une « politique de reconnaissance » : cela signifie de développer des alliances multiples, en particulier avec les mouvements féministes (« question des initiatives de femmes dans l’ESS qui est surtout constitué d’initiatives de femmes !») mais aussi avec les réseaux de l’économie sociale et solidaire (« à Nantes, ces liens existent contrairement à d’autres régions !) « ), les chercheurs, et les médias.
▪ Aller vers un décloisonnement des politiques publiques. Ces initiatives viennent bousculer le fonctionnement des collectivités qui ne sont pas adaptées au caractère transversal et hybride
▪ Construire un modèle économique (avec les 3 parties) et ce, dans un contexte incertain :
Problème de l’évolution des politiques publiques
Réaffectation des finances en cette période de rareté des finances publiques (choix politique)
Effort à faire pour faire prendre conscience aux différents niveaux (élus et techniciens) de ce qui se passe et de la nécessité de trouver ensemble des solutions.
▪ Poursuivre la réflexion sur les lieux collectifs de proximité en y intégrant la réflexion sur l’économie du CARE : « Nécessité de penser ensemble ce qui se passe dans la sphère des activités économiques et dans la sphère des relations sociales ».
▪ Prévoir une coordination des accompagnements / accompagnateurs : multiplicité des accompagnateurs (appel à projet ESS, mesure 4.2.3, dispositif d’accompagnement des acteurs sur les quartiers politiques de la ville par l’ouvre –boites).
▪ Asseoir la dynamique sur un « double mouvement » : pertinence de la mise en réseau au niveau local (« continuer la réflexion ») et nécessité d’établir des connexions avec les réseaux internationaux
Données liées à l’activité des 6 initiatives* :
* issues de la démarche de diagnostic engagé par Atlan Conseil (démarche en cours)
Publics bénéficiaires :
Ces initiatives concernent environ 1300 familles bénéficiaires (de 1 à 6 personnes). Les publics bénéficiaires sont différents selon les activités du lieu et l’inscription territoriale : jeunes, familles, femmes migrantes ou habitants d’une manière générale
Deux grandes familles de lieux collectifs de proximité : les lieux situés dans les quartiers concernés par la Politique de la ville (avec la question des femmes migrantes) et les lieux situés dans les autres quartiers.
Fonctionnement :
Le fonctionnement des initiatives s’appuie de l’emploi salarié et du bénévolat :
18 emplois salariés correspondant à 13,75 ETP.
ces emplois salariés sont majoritairement des contrats aidés (15 contrats aidés sur 18) et occupés par des femmes (15 emplois sur 18).
le bénévolat mobilise environ 110 personnes dont 84 femmes
De nombreuses activités sont initiées par des femmes mais elles restent cloisonnées et de petite taille. Le changement d’échelle est possible :
▪ Trouver de relais politique qui permettraient leur développement.
▪ Renforcer la capacité d’action en élargissant la dynamique avec d’autres acteurs et mouvements sociaux
▪ Analyser leurs enjeux, atouts et faiblesses dans le cadre de recherches action (alliance avec des chercheurs)
La structuration d’un réseau au niveau local (agglomération nantaise)
La visibilité des initiatives : réalisation d’un film sur les lieux collectifs de proximité, organisation d’atelier d’échange dans le cadre des journées de l’entreprenariat en ESS (Nantes/ 07 avril 2011) ou des assises de la politiques de la ville (Nantes, 15 avril 2011), réalisation d’une plaquette présentant le réseau et ses initiatives
La réflexion au niveau local : une démarche d’étude (plus value des lieux collectifs de proximité, articulation avec les politiques publiques, conditions favorisant la pérennisation des ces initiatives) est actuellement en cours.
Le développement des alliances : avec des chercheurs, les médias, avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire
Le lien / articulation avec les politiques publiques
Ces nouvelles initiatives améliorent la vie dans les villes et cités dans la mesure où elles développent des réponses pragmatiques à des besoins repérés comme non satisfait.
Les activités de proximité développées sont à la fois lieux de création d’emploi, d’insertion sociale et professionnelle (notamment des femmes), de dynamisation du territoire (développement /renforcement des liens sociaux au sein du quartier et de cohésion sociale (entraide entre femmes / habitants, lutte contre l’isolement).
La démarche participe à l’innovation et à la co-construction des politiques publiques pour mieux répondre aux évolutions sociétales.
Ces initiatives permettent de renforcer le rôle économique des femmes qui va dans le sens de leur émancipation.
La démarche constitue également une tentative par les habitantes elles-mêmes à travers leurs actions de répondre aux crises que connaissent les quartiers d’habitat social.
Le réseau n’est pas une entité juridique mais bien un regroupement d’associations « traversées » par cette envie commune de construire ensemble, en lien avec les référents des politiques publiques et les acteurs de l’économie sociale et solidaire du territoire.
L’ensemble des initiatives sont constituées en association : certaines réfléchissent sur l’opportunité d’un statut coopératif dans le cadre de leur développement et pérennisation.
▪ Le réseau des lieux collectifs de proximité se veut être un lieu de construction collectives autour de problématiques communes. L’implication des porteuses de projet est importante (participation suivie, échange / réactivité) ; le groupe s’est progressivement étoffé avec l’arrivée de projet issu des quartiers populaires (Regart’s, RAPI) ce qui a permis d’intensifier les liens entre acteurs de quartier et acteurs des services de proximité. La diversité des acteurs mobilisés (localisation, activité…) est une véritable ressource et favorise l’interconnaissance et la mise en commun de problématiques communes (financement, professionnalisation, pérennisation). Le groupe a travaillé autour de la définition du concept de lieu collectif de proximité (à partir de valeurs communes), tout en étant vigilent à ne pas tendre à une trop grande « modélisation » (risque d’enfermement). L’enjeu est cependant d’aller vers une reconnaissance et une identification de ces nouvelles formes entreprenariales.
Il n’est pas envisagé à ce jour une modification de la structuration (juridique) de ce réseau ; l’idée est d’étoffer ce réseau avec la mobilisation d’autres porteuses de projet, notamment sur le territoire de la CARENE (Saint-Nazaire)
▪ Pour ce qui est des structures / initiatives, la réflexion autour de la pérennisation et du modèle économique permettra de préciser potentiellement quelle type de structuration est à développer (Scop, SCIC, coopérative d’activité…)
Fragilité des initiatives : « un futur ouvert mais incertain et indéterminé quant à la pérennité de l’action dans la durée » (action en devenir)
Modèle économique fondé sur l’hybridation : financements publics, vente de prestations, modèle fondé également sur le bénévolat…
La question des emplois aidés et de leur pérennisation dans le cadre du désengagement de l’Etat.
Besoin de construire un modèle économique (avec les 3 parties) dans un contexte incertain :
/ Problème de l’évolution des politiques publiques
/ Réaffectation des finances en cette période de rareté des finances publiques (choix politique)
/ Effort à faire pour faire prendre conscience aux différents niveaux (élus et techniciens) de ce qui se passe et de la nécessité de trouver ensemble des solutions.
le développement de fonds propres : « comment dans des quartiers où une partie importante de la population relève du RMI-RSA développer des recettes suffisantes ? »
Le réseau des lieux collectifs de proximité de l’agglomération nantaise regroupe des initiatives diverses et variées, en terme d’échelle d’intervention (quartiers politique de la ville, communes), de publics concernés (3 projets sur 6 sont pour la plupart des femmes issues des migrations africaines) et d’objectifs (insertion professionnelle des usagers, « mieux-vivre » des habitants…; ceci étant, toutes ces expériences partagent des valeurs et caractéristiques communes :
L’économique au service de la solidarité
Un ancrage territorial (proximité) fort
Une valorisation des savoirs faire locaux
Innovation organisationnelle à partir d’un collectif
Transversalité, décloisonnement
Le réseau regroupe aujourd’hui les structures suivantes :
Association RAPI (Rencontres Amitiés et Partage Interculturels)
Rencontres entre femmes favorisant l’entraide et le lien social. Soutien à la parentalité, organisation des ateliers santés, des sorties culturelles et accompagnement des habitants pour leurs démarches administratifs. Développement de services à partir des savoirs faire liés à la cuisine.
Regart’s
Développement de services par et pour les habitants du quartier de Bellevue : soutien à la parentalité, santé/bien être, loisirs et accompagnement des enfants et jeunes
TAKAPRES / chez nous
« Chez Nous » ou l’inter culturalité comme vecteur de cohésion sociale. Un lieu convivial ouvert à tous qui permet aux femmes de valoriser leurs savoirs faire, tout en développant une Economie Sociale et Solidaire. Le projet « Chez Nous » participe à la mise en vie du territoire du Breil et au développement de la citoyenneté locale et internationale. Prestations à petits prix à travers la boutique Ex-pressing : couture, lavage-séchage, repassage, prestations cuisine du monde, garde d’enfant solidaire, Resto du Mois, Bien Etre, sorties culturelles, co-développement au Sud…
L’Equipage, Café Librairie
Gestion et animation d’un café librairie à Bouaye sous format associatif : dynamisation d’un territoire périurbain de l’agglomération nantaise, appui et valorisation des savoirs faire des habitants, lieu fédérateur et relais des initiatives locales
À l’Abord’âge, le café des enfants
Café alternatif, associatif et participatif, pour les enfants et les adultes qui en ont la charge. Lieu de rencontres, d’expression et d’échange de savoir-faire, lieu de jeu et d’activités artistiques et culturelles, il propose aussi une petite restauration faite maison.
Association L’îlot familles
Soutien à la parentalité et accueil de la petite enfance.
Mise à disposition de cycles familiaux (ouvert), En projet : lieu d’accueil parents /enfants et point info aux familles, halte d’enfants.
L’ensemble des initiatives prend en compte et développe des actions en direction des jeunes et / ou de leur famille. Le soutien à la parentalité, l’appui à l’éducation est au cœur des initiatives ici présentées.
Quelques exemples de projets / actions :
Echanges entre jeunes nord / sud, animation Rap (10 – 15 ans) et Hip Hop (18 – 22 ans) par Tak Apres
Loisirs et accompagnement des enfants et jeunes (camps, atelier), soutien scolaire par Regart’s
Echange entre parents (A l’abord’âge)
….
Ce réseau est animé conjointement par les écossolies et Animation Rurale 44.
Les initiatives ont bénéficié du soutien de Nantes Métropole dans le cadre de l’appel à projets Economie Sociale et Solidaire et impliquent différentes collectivités (villes, Conseil Général, Conseil Régional, CAF, Etat).
La mesure 4.2.3 du fond social européen (dispositif aimé par la CRESS des pays de Loire), le D.L.A (dispositif local d’accompagnement géré par FONDES), la Boutique de Gestion Ouest, l’Ouvre boite 44 (Coopérative d’activité et d’emploi) et son service d’accompagnement spécifique sur les quartiers politique de la ville, l’association un parrain, un emploi sont également mobilisés.
Des partenariats avec des banques de l’économie sociale et solidaire (la NEF, crédit coopératif) sont en outre privilégiés.
▪ « Les femmes sont une chance pour nos territoires » (Marï-Am Sao de l’association Tak’Apres)
▪ « Avec les lieux collectifs de proximité, on crée des lieux de réflexion politique, des lieux d’activité citoyenne ».
▪ « Comment dans des quartiers où une partie importante de la population relève du RMI-RSA développer des recettes suffisantes ? » (Laura de l’association Regart’s)
Propos exprimé lors de l’atelier « Développement des lieux collectifs de proximité » organisé dans le cadre des 2èmes Rencontres de l’Entrepreneuriat en Economie Sociale et Solidaire (Nantes, avril 2011)
▪ Si la place des femmes dans l’ESS est une question transversale, il s’agit toutefois d’intégrer l’approche genre au sein de l’ESS et de rendre visible les spécificités de l’entreprenariat solidaire féminin
▪ Favoriser un décloisonnement des politiques publiques : ces initiatives viennent bousculer le fonctionnement des collectivités qui ne sont pas adaptées au caractère transversal et hybride de ces projets.
Structuration d’un réseau des lieux collectif de proximité sur l’agglomération nantaise :
Véritables espaces d’initiatives économiques mais aussi de cohésion sociale et de dynamisation d’un territoire, les lieux collectifs de proximité ancrés au coeur des quartiers populaires ou en secteur péri-urbain construisent des nouvelles solutions et services en réponses à des besoins sociaux identifiés et constituent de nouvelles formes entreprenariales.
Ces initiatives émergentes ne se limitent pas à un seul secteur mais combinent diverses formes d’interventions en lien avec des activité de proximité et de vie quotidienne : soutien à la parentalité, accueil de la petite enfance, éducation, restauration (traiteur, restaurant « éphémère »), couture, entretien du linge, location de cycles familiaux…
Ces initiatives sont portées par des femmes et contribuent à la valorisation de savoirs faires locaux et « domestiques », traditionnellement confinés à l’espace familial et mis ici progressivement au service d’un collectif.
Depuis 2010, les porteuses de projet présentes sur l’agglomération nantaise (6 structures au total) se sont constituées en réseau et sont soutenues dans cette démarche par les Ecossolies et Animation Rurale 44 (Accompagnement pour la création, la gestion et le développement de services de proximité).
L’objectif de ce réseau est de capitaliser, mutualiser et valoriser ces différentes expériences innovantes d’économie sociale et solidaire ; la finalité est bien de pouvoir consolider les structures déjà existantes, de favoriser le transfert de ces expériences et l’émergence de nouvelles activités.
▪ Avec les chercheurs, les référents des politiques publiques, les médias, les acteurs de l’ESS, les mouvements sociaux, et ce, au niveau local et national et international !
L’accompagnement et le soutien à la structuration du réseau est financé dans le cadre de l’animation de secteur par les écossolies et par l’appel à projet de l’ESS de Nantes Métropole.
Les initiatives accompagnées développent un modèle économique fondé sur l’hybridation des ressources : financements publics, vente de prestations, bénévolat…
Elles font appel aux emplois aidés qui, dans le cadre du désengagement de l’Etat, fragilisent les initiatives. Le développement de fonds propres est complexe : « comment dans des quartiers où une partie importante de la population relève du RMI-RSA développer des recettes suffisantes ? ».
Le manque de visibilité des initiatives locales animées par des femmes et la difficile reconnaissance de leur rôle économique et de leur caractère hybride constitutif de leur identité (hybridation des ressources, d’intervention, d’organisation…) enferme les projets de lieux collectifs de proximité dans l’expérimentation et freine leur passage vers la pérennisation.
Un film de 18 minutes réalisé par une société coopérative de productions audiovisuelles « figure-toi productions » donne à voir de manière concrète ce que sont ces lieux collectifs de proximité sur l’agglomération nantaise : il met en valeur l’état d’esprit et les activités de ces lieux et donne la parole à leurs fondatrices. Le film permet de mettre en exergue les enjeux qui traversent ces initiatives émergentes ; il est un support attrayant et propice à engager l’échange avec le grand public mais aussi des porteurs de projets éventuels, les référents de politiques publiques, les usagers potentiels…
Pour des témoignages, vous pouvez visionner le film réalisé par Figure toi Production à partir du lien suivant :
www.dailymotion.com/video/xhvu4n_film-lieux-collectifs-de-proximi...