La défense de la mutualité comme une alternative pérenne au capitalisme. Cahier d’Espérance MAIF Auvergne

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

Les acteurs de l’ESS représentent un poids considérable dans l’économie française. Malgré leur capacité à générer une économie plus durable, les modèles économiques et les principes de gouvernance qu’ils portent restent encore trop peu connus et peu promus.

Acteurs historiques de l’ESS, les assurances mutuelles telles que la MAIF revendiquent une solution originale par rapport aux régulations classiques, dans laquelle les sphères économique et sociale ne sont pas opposées mais au contraire inextricablement liées, chacune se nourrissant de l’autre. De par leur modèle de gouvernance, elles font également la démonstration que les principes démocratiques ne doivent pas être l’apanage du seul champ politique.

Or les sociétés d’assurance mutuelle, tout comme bien d’autres acteurs de l’ESS, évoluent dans un environnement fortement concurrentiel et entièrement structuré par et pour les entreprises de type classique. Ainsi, elles voient très souvent leurs principes de gouvernance remis en cause et sont soumises à des règles prudentielles strictes et de plus en plus exigeantes qui ne prennent pas nécessairement en compte leurs particularités.

Changement d’échelle possible

Les mutuelles historiques telles que la MAIF et la MACIF ont prouvé qu’une démarche d’essaimage était possible (notamment en aidant à la création de la Matmut ou encore de la Mutuelle des motards).

En outre, ce mode d’organisation ne doit pas être l’apanage de grandes mutuelles. Les grands principes sur lesquels ces entreprises se fondent (propriété collective, lucrativité limitée, 1H/ 1voix…) peuvent être repris dans bien des structures entrepreneuriales, pour autant que l’objectif premier de ces structures ne soit pas d’abord le profit, mais l’homme.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Le profit comme moyen et non comme finalité

A la différence d’une société classique qui appartient à des actionnaires, la mutuelle représente un groupement de personnes physiques ou morales associées autour d’un projet commun. Elle est donc la propriété collective de l’ensemble de ses sociétaires, sans qu’aucun d’eux ne puisse se prévaloir d’un droit distinct de celui des autres sociétaires.

pas d’actionnaires à rémunérer donc pas d’objectifs de rentabilité à court terme mais plutôt une vision sur le « long terme » qui nous a préservés de la crise sur le crédit et a limité notre exposition aux conséquences de la baisse des marchés actions. L’appropriation des profits (des « excédents de gestion »), bénéficie à l’ensemble de la collectivité des sociétaires.

« On ne cherche pas à gagner le plus d’argent possible dans le moins de temps possible »

Ce système est gage de stabilité dans la mesure où la richesse produite est en circuit fermé et ne peut échapper aux membres de la mutuelle, passant dès lors soit dans le renforcement des fonds propres, soit dans le financement de la croissance et la création de nouveaux produits ou services, soit en baisse tarifaire. N’ayant pas d’actionnaires à rémunérer, ses dirigeants ne sont par ailleurs pas poussés à de trop grosses prises de risques tirés par la nécessité de dégager des rendements à court terme.

En outre, une Société d’Assurance Mutuelle, SAM, n’est pas tenue de redistribuer une part significative de ses bénéfices à des actionnaires et n’oriente donc pas nécessairement son appareil de production vers la génération d’un résultat économique. Ainsi, elle présente certes une moindre rentabilité sur capitaux propres, mais In fine, les cotisations versées par les sociétaires sont davantage consacrées à l’activité d’assurance. Elles ne se « perdent » pas dans la rémunération d’investisseurs extérieurs. Ceci contribue automatiquement à augmenter la solvabilité de l’entreprise.

Priorité à la satisfaction du sociétaire

Au sein d’une SAM, les sociétaires sont à la fois assureurs et assurés. Un sociétaire est donc d’abord un assureur collectif, puis un assuré individuel. Rien de surprenant dans ces conditions, à mettre le sociétaire assuré au cœur des préoccupations du sociétaire assureur.

Par ailleurs, les sociétés d’assurance mutuelle fonctionnent sans intermédiaires ce qui a un impact à la fois sur leurs coûts (pas besoin de rétribuer des intermédiaires commissionnés) et sur la relation avec les sociétaires (pas de suspicions possibles d’intentions commerciales).

Enfin, nos contrats se caractérisent tous par un socle commun, une base intangible qui protège le sociétaire, avant de protéger le matériel. Par ex : En matière de PJ, une base commune à tous les sociétaires, non optionnelle ; contrat auto : le sociétaire peut prêter son véhicule sans avoir besoin de le déclarer (un maitre mot : la confiance) ; une offre épargne solidaire, …)

Résultat : des taux de fidélisation extrêmement élevés (96%) très précieux en temps de crise.

Un modèle de gouvernance différent

Dans une SAM, la source du pouvoir politique réside dans le vote régulier des sociétaires qui élisent leurs représentants à différents échelons, du niveau local au conseil d’administration (qui détermine la Stratégie de la MAIF, contrôle sa bonne application ainsi que la gestion quotidienne de l’entreprise (tarification des risques notamment)). Il nomme également le directeur général.

Le système de vote respecte le principe démocratique 1Homme-1voix à l’inverse des sociétés classiques où le vote est pondéré à hauteur du nombre d’actions ou des parts sociales détenues. (1 action-1voix et non plus 1 homme/ 1 voix).

Au total, plus de 2M de sociétaires, élisent 757 délégués qui forment l’AG et élisent eux-mêmes 21 sociétaires élus administrateurs pour 6 ans pour former le CA qui élit lui-même en son sein le PDG. Ainsi, R. Belot, notre PDG, n’est autre qu’un sociétaire, instituteur de métier.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

reconnaître les plus-values inhérentes au modèle mutualiste. Ne pas entraver, mais encourager le développement de cette forme entrepreneuriale.