Des Relais Jeunes Solidaires pour un accompagnement par les pairs

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

Dans une enquête réalisée en 2006 par la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) en partenariat avec l’institut CSA, 53 % des jeunes affirmaient s’être débrouillés seuls pour trouver leur emploi. L’ANPE n’était cité que par 16 % des 31000 jeunes interrogés et les Missions locales par 16 % également. Le constat est le même aujourd’hui. La plupart des jeunes sont très critiques vis-à-vis du Pôle Emploi et beaucoup le sont aussi des Missions locales. Ils leur repprochent de ne pas offrir un véritable accompagnement leur permettant de construire leur projet professionnel. Pour les jeunes en cours d’insertion, ce projet professionnel est pourtant capital et personne aujourd’hui n’est en mesure de les aider à faire ce travail.

Ce sont les jeunes les plus en difficultés qui sont les premières victimes, ceux dont les familles n’ont pas les moyens de les aider, ceux qui n’ont pas de réseaux pouvant leur ouvrir des portes.

Données chiffrées

Plusieurs dizaines de jeunes ont déjà été accueillis dans les trois RJS. On observe que certains sont des habitués, qu’ils participent très régulièrement aux permanences. D’autres viennent de façon plus ponctuelle, ou viennent chercher des éléments précis.

Facteurs de succès

Le principal facteur de succès est que c’est un lieu géré et animé par des jeunes pour d’autres jeunes. Le contact est donc plus facile et la confiance arrive plus rapidement.

Les acteurs (Qui ?)

Ces lieux sont animés et gérés par les jeunes eux-mêmes. A Rouen et Lille, un jeune est permanent (et donc salarié) pour assuré le suivi individuel des jeunes et tenir des permanence. Mais l’animation des RJS est toujours confiée aux jeunes bénévoles de la JOC.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La JOC expérimente depuis 3 ans les Relais Jeunes Solidaires. Le projet est né à la suite de la campagne « Emploi : atout jeunes ! » menée par la JOC. Les Relais Jeunes Solidaires sont issus de la réflexion autours des problèmes identifiés concernant l’accompagnement des jeunes au cours de leur orientation et insertion professionnelles. La première expérimentation du projet a débuté en 2008 à Rouen, puis à Lille et Nancy. Ces trois Relais Jeunes Solidaires sont toujours actifs et en phase d’évaluation.

Les Relais Jeunes Solidaires sont ouverts de façon régulière : tous les jours, journée hebdomadaire, soirée hebdomadaire… Ce sont les jeunes responsables qui sont chargés de ces permanences. Ils sont soutenus par une personne salariée, qui assure également lorsque cela est possible un suivi individuel des jeunes.

Les Relais Jeunes Solidaires répondent à cinq besoins des jeunes en recherche d’emploi :

  • Briser l’isolement. Pendant les périodes de recherche d’emploi de moyenne ou longue durée, les jeunes sont confrontés à la solitude voire à l’exclusion. Les RJS permettent de casser cet isolement en leur offrant un lieu pour retrouver d’autres jeunes, pour créer du lien social.

  • Permettre un accompagnement par les pairs. Dans les RJS, ce n’est pas un conseiller qui interpelle le jeune ou le questionne sur ses démarches entreprises ou non, ce sont les jeunes qui assurent entre eux le suivi des démarches de chacun. Cet accompagnement par les pairs est unique et permet de responsabiliser les jeunes entre eux.

  • Motiver et dynamiser. Après plusieurs semaines ou plusieurs mois de recherche d’emploi, le découragement arrive naturellement. En se soutenant mutuellement et en s’entraidant, les jeunes fréquentant les permanences retrouvent de la confiance et de la volonté.

  • Favoriser les échanges de bons plans. Les RJS sont aussi un lieu pour partager les astuces et les contacts, comme les agences intérim qui recherchent du monde ou les entreprises qui recrutent.

  • Développer l’entraide technique et le partage d’expérience. Certains jeunes sont plus à l’aise pour écrire un CV que pour préparer un entretien d’embauche, d’autres savent rédiger une lettre de motivation. Dans les RJS, ces compétences sont mises au service de tous pour permettre à chacun de s’armer des meilleurs outils pour rechercher un emploi.

  • Devenir acteur de la société. Les jeunes sont encouragés à prendre leur place dans la société et à en être acteurs. Ils agissent en organisant des soirées d’information sur le droit du travail, l’organisation des entreprises, la découverte de métiers…

Un projet complémentaire des structures traditionnelles

L’objectif des Relais Jeunes Solidaires n’est pas de remplacer ou de pallier les carences des services de Pôle emploi ou des Mission locales. Une partie importante des jeunes ne connaissent pas les structures où ils peuvent trouver de l’aide, être conseillés ou informés. L’un des rôles principal des RJS est d’aiguiller les jeunes vers les bonnes structures et de permettre un suivi régulier des démarches qu’ils entreprennent.

Parmi les premières expérimentations, des exemples de travail en partenariat avec les Missions locales existent déjà.

Quelles alliances positives ?

Les RJS n’ont pas pour but de se substituer aux institutions telles que Pôle Emploi ou les Missions locales. Des liens existent déjà mais créer des partenariats plus durables permettraient un meilleure complémentarité.

Ressources, financements et moyens utilisés

Les RJS sont aujourd’hui financés en grande partie par la JOC directement, une partie du salaire des permanents est pris en charge par les diocèses.

A Rouen, la Caisse d’Epargne à financer l’équipement en matériel informatique.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Trop de jeunes ne sont pas accompagnés dans la construction de leur projet professionnel et cela pénalise les jeunes les plus en difficultés.