Quelle gestion de l’emploi et des compétences pour accompagner le projet de votre structure”

Cahier de l’entrée Travailler / Entreprendre

Argumentaire

Les raisons de l’indignation :

Association AGE ( centre d’accueil et de scolarisation des jeunes en difficulté) : Mme Fossard, Les freins que l’on rencontre : établissement bien structuré. Loi 2002-2007 – embauche de personnes qualifiées : PBM on ne trouve pas facilement de personnes diplômées. Seuls 90% qui sont diplômées – on est obligé de recruter qqs non diplomés et on doit les former. Difficulté pour la prise en charge des formations par UNIFAF. Un des plus gros employeurs de Barcelonnette : 40 salariés.

• difficulté à attirer des personnes diplômées.

• personnel vieillissant qui doit être dynamisé par de la formation. Recherche constante de financements – Plan de financement mais insuffisant !

Lieux de formation : Digne et Gap.

Freins pour le fonctionnement ?

Oui, c’est un frein. On a mis en place du tutorat en interne ou des formations internes avec des consultants mais ces formations sont extrêmement chères ( 1200 € la journée).

Dans les secteurs du social et insertion : personnel vieillissant avec problématique de départ à la retraite. Donc effort important à faire pour les structures pour renouveler le personnel.

L’association AUSSI : à recruter sur un poste très spécifique d’éducateur spécialisé – impossible de valoriser les candidatures de la vallée : on est obligé de faire venir des personnes extérieures.

Relations avec les OPCA ?

En général, cela se passe bien avec le référent.

On a besoin d’un véritable référent pour l’OPCA – il faut prendre contact avec les OPCA – il faut négocier pour avoir la meilleure prise en charge.

Il faut aller chercher le dispositif qui est le plus avantageux.

L’OPCA n’est pas une force de proposition. La structure doit la solliciter sinon il ne se passe rien.

Eurolang’ = la plupart du temps, les organismes de formation aident les employeurs à remplir les dossiers pour la formation.

Difficulté à l’embauche ?

M. Grambert, maire de Selonnet et Président de la Mission locale 04 : les associations n’ont pas forcément la culture du recrutement. Elles fonctionnent sur le bénévolat.

Ex : association de Seyne pour la valorisation du fort de Seyne – ils ne recrutent pas alors qu’ils font 13000 visiteurs et qu’ils ont besoin de se professionnaliser. Donc, frein au développement du projet associatif.

Autre exemple : une associations sportive de plus de 600 adhérents – ils ne voulaient pas embaucher car ils n’ont pas la culture de l’embauche et donc préfèrent ne pas développer leurs actions.

Les structures n’ont pas le sentiment d’appartenir au circuit économique et de participer à la création de richesses. – il ne se ressentent pas de l’ESS.

M.Grambert pense qu’au moment des demandes de subvention auprès des communes, les élus devraient subordonner la subvention à une notion d’efficience et de professionnalisme pour inciter l’association à entrer dans une démarche de professionnalisation et d’embauche.

Difficulté malgré tout à recruter : l’éloignement géographique pose problème en terme

d’attractivité du territoire!

Comment amener à professionnaliser les acteurs associations ?

Michel Tiran, maire de Saint Paul, Vice-Président de la communauté de communes de l’Ubaye, porteur de projet associatif : subventions faites par rapport au secteur géographique – mais pas de rapport direct à la qualité professionnelle. Il est d’accord avec la proposition de M.Grambert pour conditionner l’octroi de subvention à des critères économiques. Reste à savoir comment ??

X. Fribourg, directeur de l’OT Barcelonnette : l’embauche fait peur car forte incertitude vis-à-vis de l’avenir. Pour créer de l’emploi durable, il faut avoir les moyens de le faire.

Subventions sont difficiles à obtenir et sont remises en cause chaque année. Pas de visibilité.

Il faut disposer de compétences en interne adéquates pour pouvoir demander des subventions car les dossiers sont complexes et les dispositifs sont multiples.

Dans les associations sportives on préfère sous-traiter avec un prestataire plutôt que d’embaucher.

Etre employeur c’est acquérir une culture différente, entrer dans le circuit économique et acquérir des compétences nouvelles de chef d’entreprise.

Mme. Meyran : Elle soulève le problème de précarité de l’emploi dans les associations, très importante.

Beaucoup de temps partiels, d’emplois aidés non renouvelés.

Il faudrait une mutualisation des emplois de type groupement d’employeurs pour stabiliser et fidéliser les emplois.

Le Groupement d’employeurs ne donne pas les résultats escomptés dans la pratique. Difficile à mettre en oeuvre.

AUSSI : en tant que structure de l’insertion, nous sommes une structure par essence employeuse mais nous sommes fortement mis sous pression pour les financements. On est tenu à insérer 25% des personnes dans l’emploi durable.

Pression supplémentaire – CAE contrat aidé : les financements ont été restreints et la durée de 6 mois ne permet pas l’insertion professionnelle de façon durable.

X. Fribourg : Les emploi-jeunes permettaient d’avoir une certain horizon. Il permettait d’avoir une aide dégressive sur 5 ans. Cela permettait de donner le temps de former le personnel. De nombreuses associations dans la vallée en ont bénéficié.

C. Sillitto, Directeur du Pays SUD : Il existe aujourd’hui de nombreux dispositifs d’aide et il est très difficile de s’y retrouver.

• Les critères sont complexes, différents d’un dispositif à l’autre.

• La plupart des aides nécessite des avances de trésorerie, et peu d’associations ont les moyens d’avancer de la trésorerie.

• Beaucoup de dispositifs sur la création d’emplois et non sur la pérennisation.

• Exemple de structure accompagnée par le Pays sur le programme Leader : Rions de Soleil à Embrun Epicerie littéraire ambulante. Il avait la capacité d’avancer l’argent.

• Critères extrêmement contraignants : c’est décourageant.

• Seules les actions pérennes sont financées, or les structures manquent de visibilité sur leur projet.

Eurolang’ : a fait sa première demande de subvention pour la rénovation de ses locaux : un dossier de 50 pages pour une petite aide financière. Procédures trop lourdes.

Avoir une aide à l’ingénierie de projet : c’est important !

Facteurs de succès

Le débat et témoignages ont permis de dégager plusieurs problématiques sur lesquelles réfléchir à des pistes d’actions :

  • Manque de culture économique au sein des structures pénalisant de ce fait le projet associatif et in fine l’emploi

  • Comment Inciter à la professionnalisation et au développement des compétences dans les structures afin d’augmenter le potentiel d’emploi ?

  • Comment améliorer l’ accompagnement et l’accès à la professionnalisation et la formation?

  • Comment rendre davantage visible le parcours d’accompagnement ?

  • La mutualisation de la RH comme réponse à la précarité de l’emploi dans l’ESS.

  • Comment sensibiliser les structures de l’ESS à mettre en oeuvre une véritable Gestion d’entreprise / stratégie commerciale pour développer l’emploi.

Leviers d’actions envisagés :

Comment lever les freins à l’embauche au sein des structures de petite taille ?

Propositions d’actions :

Diagnostics d’accompagnement à la GPEC pour développer le projet de la structure en :

  • faisant le lien avec les compétences et l’emploi. Les diagnostics permettent de sensibiliser la structure aux enjeux économiques de la GPEC.

  • Organiser des groupes de réflexion en local pour mobiliser les structures de l’ESS autour de la GPEC et de la gestion d’entreprise.

Comment inciter à la professionnalisation et à la formation du personnel ?

Propositions d’actions :

  • Structurer un véritable parcours d’accompagnement en rendant l’offre plus visible et lisible.

Les OPCA devant se positionner dans un rôle de conseil plus approfondi. Démultiplier les relais locaux et leur coordination pour accéder plus facilement à l’information.

  • Mutualiser la formation : organiser en local un groupe de formation interstructures et en mixant les publics pour parvenir au seuil de rentabilité exigé par les organismes de

formation.

  • Incitation à la performance par les organismes accompagnateurs et les financeurs lors de l’octroi de subventions. Chaque acteurs devant participer à acquérir la culture économique.

Comment lutter contre la précarité des emplois dans les structures de l’ESS ?

Propositions d’actions :

  • Mutualisation de la Ressource humaine par des dispositifs moins contraignants que le Groupement d’employeurs.

  • Appui au développement du projet et à la diversification de l’activité pour trouver d’autres ressources financières que les subventions et garantir la pérennisation des emplois.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

M. Tiran, porteur du projet du « Rucher pédagogique » – comment valoriser le tourisme à Saint- Paul sur Ubayeautour d’un partenariat privé/public avec la commune.

Activité à but environnemental et pédagogique : faire découvrir l’apiculture et sensibiliser à l’environnement, problème de disparition des abeilles.

M. Tiran a pris contact avec les structures d’accompagnement de projets dans la Vallée : Pays SUD et Cbe Emergence, afin d’obtenir un conseil pour le montage de projet.

Cet accompagnement lui a permis de mettre en forme son projet de façon à pouvoir bénéficier d’une aide pour le financement d’un poste à mi-temps (mesure FSE 4.2.3). cette aide va lui permettre d’avoir les compétences nécessaire en interne pour finaliser son projet dans de bonnes conditions et disposer de compétences en ingénierie de projet.

L’association, dès sa création a fait le choix de créer un poste d’ingénierie pour conduire le projet associatif et faire en sorte qu’il soit ambitieux et porte l’enjeu économique dès le départ.

L’accès à la mesure FSE pour financer le poste a été un élément facilitateur.

M.Tiran a insisté sur l’importance de l’accompagnement au projet et la visibilité des dispositifs et des outils grâce aux relais locaux. Les mairies devraient être en capacité de pouvoir orienter vers les structures accompagnatrices les porteurs de projet assosciatif.

• Volonté de s’inscrire dans une vision économique

• Besoin de relais locaux pour accéder facilement à l’information

• Importance de l’accompagnement méthodologique et appui à la recherche de

financements.

Xavier Fribourg, 0T de Barcelonnette,

Le coeur de métier de l’Office de Tourisme est l’accueil et l’animations

A Barcelonnette, l’OT organise chaque année depuis plus de 20 ans, Les Fêtes latino-mexicaines, le Festival de jazz et la biénale de musique classique.

Ces trois animations sont petit à petit devenues de véritables événements et il a fallu remettre à plat les compétences des salariés, notamment sur des questions de techniques pures et dures telles que la sécurité, la billeterie etc.

Le personnel de l’OT a acquis au fil des années une vrai expérience d’organisation d’événementiels mais manquent sur certains points de compétences.

Difficulté : l’OPCA ne voulait pas prendre en compte les demandes de prise en charge des formations du personnel car cela ne fait pas partie des activités « cœur de métiers » d’un office de tourisme (ex : formations sur la sécurité Incendie/ Les risques assurance). Le coût des formations est particulièrement élevé car ce sont des formations très pointues et techniques.

« On ne peut pas travailler convenablement si on n’a pas la formation adaptée ! »

Il a fallu négocier avec l’OPCA pour trouver le meilleur dispositif pour le financement des formations. Finalement c’est le DIF qui a été conseillé pour avoir la meilleure prise en charge compte tenu du contexte.

Les conséquences de la formation : c’est une véritable professionalisation des salariés qui se sentent ainsi valoriser car on investit sur eux.

Leur emploi est également conforté car cet investissement fait qu’ils sont reconnus pour leurs compétences :

« Si on forme le personnel, il faut garder le personnel ! »

La reconnaissance du personnel passe par la formation.

L’organisation de ces événementiels par l’Office de Tourisme permet de réaliser de véritables économies d’échelle. La collectivité finance à 70% l’OT. Le reste des moyens financiers est constitué des recettes des spectacles. Les financements de la mairie sont stables depuis 10 ans.

La seule marge de manœuvre c’est de développer le chiffre d’affaires des spectacles et de diversifier es activités.

Penser son association comme une véritable entreprise !

Culture économique : stratégie de développement.

Accompagner le développement des compétences pour accompagner la diversification de l’activité.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

“ Un manque de culture économique qui est un frein à l’embauche et à la

professionnalisation ”