La CFDT s’indigne de la façon dont évolue le monde du travail en général.

Elle souhaite attirer l’attention de l’économie sociale et solidaire sur les tendances actuelles du monde du travail :

a. La dégradation des conditions de travail des salariés ne permet pas au travail d’être reconnu à sa juste valeur.

b. L’organisation du travail est souvent peu compatible avec les aspirations des salariés, notamment en faveur de contrats de travail stables et permettant la conciliation de la vie professionnelle et personnelle.

c. La gouvernance des entreprises mais aussi des administrations et des associations ne prend pas assez en compte les représentants des salariés (et des autres parties prenantes) qui devrait prévaloir dans une démarche de RSE

d. Le droit syndical et la représentation des salariés sont souvent vécus comme des contraintes par les employeurs.

La CFDT développe des axes suivants de réflexion pour faire de l’ESS un secteur socialement exemplaire.

L’ESS doit d’abord renforcer son exemplarité et sa visibilité, pas uniquement dans son type de gestion et son statut juridique, mais tout autant dans sa plus-value, ses innovations sur les questions sociales et environnementales. Il s’agit entre autres du dialogue social, de la représentation collective des salariés, du recul des inégalités, de l’accès aux droits et des services de qualité pour tous. L’essor de la place de l’économie sociale et solidaire, sa reconnaissance publique, passent au-delà par sa plus value sociale, par sa meilleure organisation et représentation interne et par une plus grande coopération avec toutes les entreprises, et particulièrement celles impliquées dans la RSE et le développement durable.

Plusieurs thèmes nous paraissent centraux, en lien avec ces valeurs :

a. Les conditions de travail

L’ESS devrait :

• Apporter des garanties collectives aux salariés non couvert par des conventions collectives (accès à la prévoyance, à la mutuelle complémentaire, à la formation)

• Développer l’information et la formation du public en insertion sur les conditions de travail

• Mettre en œuvre le Document unique (prévention des risques),

b. L’organisation du travail : le parcours professionnel

L’ESS devrait :

• Améliorer la qualité du contrat de travail (temps partiel imposé, CDD enchaînés, contrats aidés…)

• Diminuer la précarité, notamment en ce qui concerne les contrats à temps partiel imposé

• Garantir la non discrimination (diversité, générations…)

• Développer une GPEC qui permet un réel parcours professionnel.

c. La gouvernance

L’ESS devrait :

• S’organiser pour former les bénévoles siégant au CA à la fonction d’employeur : si les bénévoles sont une richesse pour l’ESS, ils ont une responsabilité d’employeur quand ils siègent aux CA.

• Innover sur la représentation des salariés au CA.

d. La représentation des salariés

L’ESS devrait :

• Respecter le travail des représentants du personnel,

• Innover sur l’exercice du droit des représentants du personnel, en ce qui concerne les petites structures d’insertion.

La CFDT fait la preuve que l’économie sociale et solidaire peut apporter un plus en termes de relations sociales et de prise en compte des intérêts des salariés.

La crise économique et financière que nous vivons donne toute sa place à la reconnaissance et la nécessité d’une économie plurielle. Une économie plurielle qui doit valoriser d’autres voies que la rentabilité à court terme, qui doit favoriser l’émergence et le développement des entreprises de statuts de différents dans le cadre de l’économie de marché en intégrant les dimensions de la responsabilité sociale économique et environnementale des entreprises et du développement durable. L’économie sociale et solidaire, notamment par sa proximité territoriale et ses PME, a donc toute sa place à jouer dans ce concert.

La CFDT s’indigne de la façon dont évolue le monde du travail en général.