Le Territoire du SICOVAL : coopérer et mutualiser pour mieux vivre ensemble tout au long de la vie .

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Dans cette optique, plusieurs personnes interviennent selon 5 regards :

1. une société dont le modèle culturel ne prône pas des valeurs et pratiques de coopération

* Dès l’école, on pervertit l’objectif. L’éducation nationale devrait au contraire faire grandir avec l’envie de coopérer. Or, on constate qu’il est possible en 2011 de redoubler la maternelle. Mais u enfant est-il mature à 5 ans? On détruit petit à petit des générations d’ enfants, de futurs adultes. L’école manque aussi de moyens mais on constate aussi qu’on privilégie non pas la coopération mais l’enseignement de la compétition. Au Collège, existent des expériences de mini entreprises mais on n’y parle pratiquement jamais d’économie sociale et solidaire.

* Il est également indignant de voir qu’en France, on donne en pâture l’étranger comme bouc émissaire récurent pour expliquer les difficultés sociales et le manque d’emplois.

* La vision dégradante qu’a notre société des pays du Sud est aussi révoltante. Nous avons un rôle majeur dans le développement des pays du Sud, qui passe par la révision de nos modes de consommation. La France a du mal à intégrer son histoire coloniale. De droite ou de gauche, les élus ne sont pas assez au courant de ce qui se passe dans l’Afrique Francophone.

* La France n’a pas suffisamment compris que l’Afrique est son avenir : ainsi le jeune africain apprend l’histoire de France, la Culture française, il saura par exemple citer Victor Hugo. Cette chance de la francophonie, d’un système de pensée commun doit être saisie pour coopérer en priorité avec les peuples francophones, notamment en Afrique. Tant que la France et les français ne le comprennent pas ils se tournent d’abord vers l’Atlantique, les africains francophones sont notre force. Ils sont autant de futures générations actives dans une France vieillissante. Ce sont bien sûr des consommateurs faisant tourner l’économie. Ils sont également porteurs de valeurs et traditions, qui pourraient être transmises à nos sociétés individualistes.

Que mettons-nous en en œuvre pour changer les choses?

* Le problème vient des rapports au temps et au don que nos sociétés diffusent. Accepter de prendre du temps avec des personnes, donner dans une réciprocité sont des devoirs. Il y a des temps à chaque étape de la vie, le temps de la coopération, le temps des personnes, le temps de l’accompagnement.

Coopérer, mutualiser pourquoi ne le fait-on pas?

* Une des raisons avancée est que la communication proposée par les médias n’y pousse pas. On constate même une forme de désinformation. Un exemple est le « Devenez autoentrepreneur en 3 clics! ». Nous sommes ainsi enfermés dans une culture de la compétition.

* Une indignation forte est soulignée par une participante :“un citoyen reçoit 4 000 messages publicitaires par jour!” Dans ce contexte, “notre combat est celui de David contre Goliath. Les individus se font manipuler par une communication qui consiste à faire entrer les gens dans des cases. Cette communication vise à l’uniformisation de consommateurs et ne s’adressent pas à des citoyens responsables”.

* Concernant les femmes, on remarquera qu’on nous vend encore des voitures comme des « super nanas ». Les publicitaires nous placent constamment dans un climat de compétition. Quant au journalisme politique , il utilise un vocabulaire guerrier : on parle de troupes, de fiefs, de victoire en évoquant des élections. On ne parle pas de projet politique de fond.

Dans un tel univers de compétition, on n’apprend évidemment pas à coopérer.

* Nos modes d’habitat sont aussi facteur de destruction du lien social , il est urgent de repenser un urbanisme du vivre ensemble .

Ainsi se pose aussi la question de la mixité inter-générationnelle dans nos sociétés modernes où les maisons de retraite sont avant tout facteurs d’isolement des personnes âgées.

* Un élu explique que ce qui " l’indigne c’est de voir que l’indignation ne soit pas massive. Nous sommes dans un système économique et social qui a des limites, nous conduit dans le mur, mais nous continuons à l’accepter! »

2. Un contexte défavorable à l’entrepreneuriat social et aux projets solidaires

Des incohérences dans le parcours de création d’entreprise

* Les structures qui accompagnent la création d’entreprises représentent en Midi-Pyrénées, une centaine d’organisations alors qu’il en faudrait au minimum 300, pour répondre aux besoins. L ‘économie sociale et solidaire représente 12% des emplois en Midi-Pyrénées. Les financements sont trop faibles comparés aux autres régions (Rhône Alpes, Ile de France, Bretagne, Paca, Nord Pas de Calais..). On observe un défaut de vision globale, alors qu’il faudrait une volonté globale, commune, partagée pour accompagner le développement de l’économie solidaire, notamment de l’État et des collectivités locales.

* Créer une SCOP demande ainsi en moyenne six mois de travail, un temps que les pouvoirs publics doivent reconnaître financièrement. C’est en effet un processus complexe à mettre en œuvre, qui demande une animation et de la formation collective. Peu de gens peuvent s’orienter aujourd’hui vers cette forme d’entreprise sans un accompagnement sérieux.

Or on le constate : des moyens importants ont été déployés pour favoriser le déploiement du statut d’autoentrepreneur. L’autoentreprise, un mythe, est avant tout le domaine de l’individualisme. Nous, structures solidaires d’accompagnement ne disposons pas de moyens équivalents pour favoriser la coopération. La coopération est quelque chose qui s’apprend. On constate souvent que les porteurs de projets solidaires et entrepreneurs sociaux sont complètement isolés. Il serait nécessaire qu’il y ait plus d’accompagnement collectif porteur de valeurs de coopération et de mutualisation. Dans le parcours classique, on est souvent accompagné. Pourquoi ne pas être aussi accompagné dans le cadre de la création d’une coopérative?

Une production locale de qualité insuffisante

* Dans la production locale de bières bios, produire 100% local est aujourd’hui un objectif impossible à atteindre. Pour se fournir en matières locales, on s’aperçoit qu’il n’existe pas de malterie dans la région, ni ailleurs en France. L’approvisionnement doit donc se faire par l’Allemagne. De plus, les producteurs de malt dans l’Est de la France se délocalisent en Tchéquie.

Pour le verre, on retrouve la même difficulté : il n’y a pas de production locale, l’achat se fait de nouveau en Allemagne. Il faut privilégier la production locale de manière constante et cohérente et ce tout au long de la filière de production.

Le projet de brasserie est conforme à des convictions éthiques vis-à-vis du consommateur. Le gérant tente le plus possible d’intégrer des groupements d’achat. Sur les questions de distribution, il reste beaucoup à faire pour progresser. “Je rencontre des consommateurs et des producteurs mais le lien n’est pas simple”.

3. Une faible démocratie participative et un manque d’écoute des citoyens

* On nous parle de démocratie participative or nous sommes peu entendus. Même si nos avis sont demandés, les décisions continuent d’être prises malgré tout dans des bureaux. En 2011, le citoyen est malmené.

* La France, championne du monde de la vie associative (1 million d’associations recensées en 2006), est un paradoxe : on assiste à un désengagement massif des citoyens qui s’exprime par une participation très faible aux élections nationales ou locales ou dans les instances syndicales par exemple. Or ce sont des espaces de citoyenneté emblématiques, où la citoyenneté ne s’exprime plus. Il faudrait analyser ce désengagement des citoyens, car il s’accompagne d’une perte des valeurs essentielles. Pas de participation aux élections, manque de participation dans les structures syndicales qui pourraient faire changer la société!

Le participant s’exprime en ces termes : “J’espère que nous démontrerons quelque chose au niveau national par ces États Généraux de l’ Économie Sociale et solidaire la démonstration que l’homme est au centre du projet de société”.

4. Une politique de marchandisation des services aux populations

* La collectivité est le lieu de la mise en commun. Mais le service public ne répond pas à tous les besoins car il n’est pas assez innovant et réactif. Il y a un risque de voir l’Économie sociale et solidaire se substituer au service public bien souvent. Au Royaume Uni, on a vu que la suppression d’emplois territoriaux a conduit à leur remplacement par du bénévolat. Dans quels domaines peut réellement agir cette autre économie? et comment? au service de quel intérêt général? Quelle utilité sociale?

* Le désengagement du secteur public conduit en général à des besoins non ou mal couverts et de fortes disparités sociales et territoriales. En France, il y a aujourd’hui une crise très forte du secteur des services à la personne : la prise en charge des aînés et des personnes handicapées était faite par des associations qui bénéficiaient jusque là de subventions. La marchandisation des services conduit à une politique d’appels d’offres, où le moins disant permet au secteur marchand de s’approprier ces activités. La qualité du travail d’accompagnement passe au second plan .

5. L’éducation : un pilier fondamental de changement imaginaire de la société

* La coopération s’apprend, on ne naît pas coopérateur. Au niveau des écoles des collèges et des universités. Il faut informer et former. Depuis deux ans, la Maison de l’Initiative , une coopérative d’activité et d’emplois, qui accompagne des porteurs de projets intervient régulièrement dans les écoles de commerce. C’est une avancée notable pour faire connaître cette autre économie.

* Depuis 10 ans existent dans les universités des formations en économie solidaire.

Une expérience et une capitalisation forte existe au travers de ces 14 universités qui se rassemblent aujourd’hui dans le Réseau Inter Universitaire de l’Économie sociale et solidaire. Des rencontres annuelles ont lieu et permettent des échanges nationaux sur le sujet des formations et du développement de l’Economie sociale et solidaire. A noter : une enquête a été faite sur l’université de Toulouse Mirail pour savoir ce que sont devenus les étudiants du master ESS. La plupart sont en charge de structures solidaires. Quand on leur demande pourquoi ils restent dans une entreprise de l’ESS, ils disent qu’ils sont persuadés de faire un travail qui vaut la peine, et que c’est cela qui est fondamental. Leurs salaires restent bas cependant. Les “ gens de l’ESS” sont là car ils sont en “fraternité avec leurs collègues et qu’ils produisent des choses dont ils n’auront pas à rougir”. Certains étudiants par contre sont allés travailler dans le milieu d’entreprise classique et ont rencontré une culture d’entreprise très différente de leur formation. Ils sont mieux rémunérés. On note qu’ils jouent, grâce à leurs acquis de base, un rôle important pour faire changer l’entreprise dans sa culture même et pour porter et diffuser en interne les valeurs et pratiques de l’Économie sociale et solidaire.

* Certaines écoles de commerce font aujourd’hui appel aux Unions régionales des Scop pour présenter le statut SCOP et montrer en quoi il est une alternative viable à l’entreprise classique.

Comment sensibiliser d’autres acteurs

Il faut développer des relations fortes entre l’Économie sociale et solidaire et le secteur classique, notamment via les comités d’entreprises et les syndicats. Concernant les syndicats, les centrales nationales sont en mesure de promouvoir des formes statutaires tels que les scop, notamment en cas de transmission ou procédure de conversion, reprise d’entreprise.

Le modèle financier

Une évolution du modéle économique .

Un projet d’économie solidaire peut impacter plusieurs territoires. Aussi, les besoins des habitants doivent être identifiés et satisfaits dans une dynamique territoriale. L’hybridation des ressources dans une optique d’intérêt général , d’utilité sociale et de fort impact environnemental doit être privilégiée. Il ne peut s’agir de désengagement des pouvoirs publics faisant appel à l’ESS comme économie palliative. Mais bien d’analyses des besoins et demandes sociales SUR UN TERRITOIRE , de diagnostics partagés où les habitants sont acteurs et moteurs de transformation sociale et influencent les politiques publiques.

L’épargne salariale doit être développée. C’ est un domaine qui peut alimenter en particulier des fonds de développement (exemple : Fonds Insertion Emploi). Il faut sensibiliser les Comités d’entreprise qui ne font pas suffisamment connaître ces mesures ni les impacts réels de l’épargne salariale.

Les acteurs (Qui ?)

Des citoyens habitant le SICOVAL ou des alentours , les acteurs de la maison de l’économie solidaire, la communauté d’agglomération du SICOVAL, des étudiants, ADEPES, IES, COOPACTION, L’AMAP des MILANS, CARACOLE, SOCOREM, la MAISON DE L’INITIATIVE, BIERES ET BULLES LAURAGAISES , RTES (réseau des territoires pour l’économie solidaire ), les ZOOMS VERTS…

Message à l’opinion

“N’attendons pas forcément que l’Etat s’engage pour modifier nos rapports à l’économique.

L’action ne peut être faite uniquement par les politiques, il faut des citoyens sur le terrain. Les citoyens doivent ré-investir le politique. Le bénévolat a un rôle à jouer : nous pouvons et nous savons créer des circuits courts, assurer des tâches économiques de proximité, sans passer nécessairement par des professionnels”

Message aux décideurs

Pôle de Coopération Territoriale Economique Régional

Le Grand emprunt doit irriguer les territoires et appuyer des projets structurants, notamment autour de pôles d’excellence valorisant l’ économie sociale et solidaire. Pour permettre aux dynamiques d’acteurs et d’entreprises solidaires d’être plus visibles du grand public.. Plusieurs têtes de réseaux régionales , les acteurs de la Maison de l’économie Solidaire se mobilisent pour créer un PCTE , Pôle de Coopération Territoriale Économique d’envergure régionale à Ramonville (Métro); dans cette réflexion sont associées les collectivités (Région, Département, Grand Toulouse, Communauté d’Agglomération du Sicoval, Ville de Ramonville). Les collectivités territoriales ont tout intérêt à soutenir ces initiatives structurantes (PCTE), portées par les entrepreneurs sociaux et solidaires et des initiatives citoyennes. Un PCTE porte un projet collectif autour du mieux vivre ensemble, du mieux entreprendre, mieux produire et mieux consommer. Cette mixité professionnelle (monétaires) et citoyenne (non monétaires) permet de coopérer en innovant et en associant diverses parties prenantes (privées et publiques).

Les coopératives d’habitants, l’habitat groupé : passer de l’expérimentation à un essor significatif du Mieux être des citoyens du Sicoval

Sur le territoire du Sicoval, des citoyens ont prouvé la pertinence de leurs projets en s’auto-organisant par exemple dans le domaine de la petite enfance ou de l’habitat groupé. Ainsi ont-ils mutualisé des espaces communs, des outils, des transports communs (Expérience d’habitat groupé sur 20 ans du Hameau de Mange-Pommes). Une action innovante serait d’essaimer de telles initiatives, de même il serait nécessaire de penser à la possibilité d’impulser la création de coopératives d’habitants. Ceci implique une reconnaissance publique de ces démarches citoyennes, un appui à l’animation. Il faut ainsi repenser l’urbanisme suivant la notion d’unité de vie et intégrer plus largement la démarche environnementale et sociale dans le logement social.

A noter : La Maison de l’Economie Solidaire a accueilli le Pôle Habitat animé par l’ADEPES et l’ATELIER BLANC DEPUIS 2006; cette dynamique a généré des liens avec d’autres groupes autour de l’habitat groupé. Aujourd’hui, Alterhabitat 31 est née; structure active, gérée par des bénévoles, cette association regroupe une quinzaine d’initiatives. Des échanges d’expériences en région et hors région s’effectuent régulièrement. Autant de potentiel pour que le Sicoval qui est d’abord un lieu d’expérimentation puisse inscrire durablement ces démarches de coopération citoyenne autour de l’habitat sur son territoire.

Message à ceux qui font l’ESS

Nous devons faire une démarche d’acculturation en parlant aux entreprises des valeurs que nous portons. Au niveau des grands acheteurs, l’achat responsable vise surtout l’insertion par l’activité économique et notamment la question du handicap. Au delà des entreprises adaptées, il est nécessaire de faire connaître les entreprises d’insertion, les coopératives d’activité et d’emploi et les entreprises solidaires.

Cette démarche consistant à diffuser et former à l’économie sociale et solidaire peut s’étendre aux entreprises impliquées dans la RSE ( responsabilité sociale et environnementale) dont les pratiques peuvent rejoindre pour partie les préoccupations des entrepreneurs et initiatives solidaires.

Pour les accompagnateurs et structures d’accompagnement à la création d’entreprise, il serait utile de proposer aux créateurs la reprise d’entreprises ou la transmission sous forme coopérative, ce qui présente moins de risque que la création d’entreprise ex nihilo. En effet, beaucoup de PME et artisans vont disparaître parce qu’il n’y a aucun dispositif facilitant ces reprises. Il y a un palliatif à cela : anticiper la transmission ou la reprise avant que l’entreprise soit en cessation d’activités. Avec la solution SCOP, c’est le savoir faire des salariés qui donne de la valeur à l’entreprise. Le dirigeant repreneur peut apporter ses compétences en commerce par exemple. Il est important de faire connaître cette solution au niveau des chambres consulaires.

«Si on a une vision commune, les citoyens peuvent saisir bon nombre d’opportunités pour répondre à de nouveaux besoins au niveau d’un territoire.

Avec les compétences que nous avons acquises depuis 20 ans, sachons nous engager dans l’économie du développement durable. Faisons des projets sans multiplier les structures. L’ESS ne doit pas se cantonner dans des niches d’activité mais porter une vision commune , globale”.

“Nous avons un défaut, nous faisons des structures rigides , faisons autrement (de manière plus souple) “.

Propositions pour convaincre l’opinion

Des moyens doivent être développés pour présenter au niveau des écoles, des universités et organismes de formation, les valeurs et pratiques de l’Economie sociale et solidaire. Nous devons montrer que l’Economie sociale et solidaire est génératrice au quotidien de pouvoir d’achat et de bien-être.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Témoignages de 6 expériences de coopération et de mutualisation du territoire qui réussissent

Dans les entreprises solidaires, on travaille beaucoup. Ainsi, la Maison de l’économie solidaire , à Ramonville Saint Agne comporte 14 structures et est un lieu d’activité intense (ouverte 7 à 12h par jour du lundi au dimanche). 4 structures régionales s’y côtoient (ADEPES, IES, Terre de liens, UREI) et 10 structures solidaires à vocation locale, départementale (Coop’action, Caracole, Alterhabitat 31, Sel Cocagne, Déclic Moto, Atelier Blanc, Puissance cadre, Dire, Maison de l’Initiative, Mettre O monde, Jeunesse Franco-Malgache…). Cette dynamique représente une moyenne de 12 à 15 salariés, pour 1 500 coopérateurs et bénévoles. Cette mixité est un atout et une richesse en terme d’actions et d’innovations solidaires.

La Maison de l’Initiative Toulouse est une coopérative d’activité et d’emploi (CAE) existant depuis 1994 qui regroupe 43 associés. Elle s’est créée pour accompagner des projets de femmes, plus particulièrement issues de quartiers défavorisés de la Ville de Toulouse. Il fallait trouver une manière d’aider au démarrage, après une étude de marché.

Depuis les années 2000, la MIT propose une alternative à la création d’entreprise individuelle qui consiste à dire : “ j’ai un savoir faire, et je vais créer mon activité dans le cadre d’une entreprise coopérative”. La CAE est une SCOP multi-métiers qui va permettre à une personne ayant un projet professionnel de pouvoir être accompagnée et tester son activité sur un période déterminée, de manière à pérenniser son activité. C’est une véritable École de l’entrepreneuriat. Elle offre le statut le plus protecteur qui soit pour la personne qui devient salarié de la CAE, en restant maître de son destin entrepreneurial. Au bout de 2 ans, on peut poser sa candidature au sociétariat, alors on participe au projet collectif d’entreprise et à son développement. Les valeurs sont basés sur la convivialité et la mutualisation. C’est est une des plus anciennes coopératives d’activité en Région Midi-Pyrénées avec Régate et Coopaction. La Maison de l’Initiative a essaimé sur le SICOVAL avec le souci de répondre aux besoins de la population d’ un territoire, d’être en lien avec un environnement associatif développé..

COOPACTION est une CAE très spécifique: soit une entreprise collective des métiers du bâtiment . Elle regroupe en moyenne 40 coopérateurs. Le matériel de sécurité est mutualisé, l’action commerciale aussi . (exemple : présence sur les salons )

L’ intervention sur les chantiers se fait en commun. Les paiements des clients se font souvent en fin de chantier par conséquent la trésorerie de la coopérative, qui est aussi mutualisée, sert de tampon.

Initiatives pour une Economie Solidaire (IES) est une coopérative d’épargne solidaire. L’objectif principal est la réappropriation de l’économie par les citoyens. “On a lancé le pari que les citoyens puissent démontrer qu’il peuvent développer des structures solidaires avec des approches fiables, cohérentes sans passer forcément par des objectifs de profit à court terme”. IES s’intéresse à la finance au sens large, aux questions de flux d’argent et   à la réappropriation des outils de financements. La réappropriation citoyenne de l’outil de financement s’est située un peu avant la création d’IES. Inspiré des exemples de CIGALES dans les années 80 pour la France et au Bangladesh, de l’initiative de micro-crédit de Mohammad Yunus. IES au départ, ne comptait qu’une petite centaine de personnes, maintenant ils sont environ 800 coopérateurs en Midi-Pyrénées (Elle est présente sur 7 des 8 départements ). IES a le statut de SA coopérative, sous forme de société coopérative d’intérêt collectif. Le projet commun est “ lutter contre exclusions et aider à l’emploi local”. IES a des critères de démocratie et de transparence.

IES, comment ça marche? : IES est un système d’actionnariat coopératif avec des parts à 76 € dont la participation est défiscalisées .L’intérêt social de cette prise de part est immédiat et il y a un fort objectif de transparence. Le principe est que l’on mutualise cette épargne, pour accompagner des porteurs de projet s’y associant pour une durée de 5 ans, avec de l’accompagnement. Ce n’est pas du don , “nous apportons du capital qui est rémunéré par l’entreprise et qui est remboursé ensuite selon des procédures fixées par une convention “.

La différence avec les systèmes bancaires qui existe est qu’ “IES ose faire du capital, un risque solidaire”. IES n’a pas attendu la crise “pour financer de la RSE (responsabilité sociale environnementale) et du Développement Durable . On amorcé ce mouvement en finançant nous-même des SCIC” .

IES a le Label Finansol depuis 2000.Cette coopérative d’épargne a moins de taux d’échec au bout de 3 ans dans les entreprises soutenues que la moyenne des T.P.E ( Très Petites Entreprises).

Caracole est une association très active de citoyens, “un lieu des possibles, une auberge espagnole, on y trouve ce qui on y apporte” et aussi un modèle d’auto-organisation citoyenne. Depuis 2010 seulement, une personne a été embauchée pour soutenir l’action des citoyens. C’est un réseau de 400 adhérents partageant des indignations, refusant certaines formes d’agression de la société et qui s’approprient ces problématiques pour y apporter une solution locale.

Par exemple , des personnes vont s’organiser pour améliorer leur qualité alimentaire et soutiennent l’agriculture durable. Plusieurs réseaux fourmillent à intérieur de ce réseau d’agriculture durable : réseau miel, huile, agrumes et produits d’Andalousie , bières, huîtres, produits d’entretiens.

L’association partage une logistique, une philosophie. Nous veillons en amont à comment les choses sont produites et comment soutenir cette production. Ainsi 30 personnes vont descendre en Andalousie et vont s’intéresser à la manière dont sont produits les fruits et légumes bios. A chaque fois, il y a une charte. L’association invite les adhérents à s’organiser, met des outils à leur disposition (notamment, l’association possède un bus pour effectuer ses voyages en Andalousie). Caracole a des outils pédagogiques.

Quel est l’intérêt pour un consommateur d’utiliser un outil comme Caracole?

“Lorsque j’étais seule, je me trouvais désarmée face à plein de problèmes courants. Depuis que je rencontre des gens comme moi. A plusieurs, on y arrive mieux, on peut construire des solutions à notre échelle.” Témoignage de Sabine Delcourt, salariée de Caracole.

L’AMAP des Milans à Ramonville, lie un producteur en maraichage et un groupe de particuliers qui paient leurs légumes en début d’année et assurent ainsi un revenu régulier au producteur.

La spécificité est : la convivialité générée par le projet collectif. En effet, le producteur “nous accueille à la ferme, on partage une repas et une journée de travail par mois. Lors de la distribution, le responsable de la distribution organise un échange convivial autour d’une collation.

Un pôle éthique est en ce moment imaginé : 6 à 8 personnes réfléchissent à la façon d’aller plus loin qu’une AMAP classique et de sensibiliser le public. Ainsi, cette AMAP participe à des rencontres, présente ses actions et plus généralement les circuits courts comme lors d’un débat organisé autour du film de Coline Serreau en 2010.

Socorem existe depuis 40 ans à Toulouse et depuis 25 ans à Ramonville. C’est une coopérative du bâtiment (électricité, thermique, climatisation). Elle compte 47 salariés dont 99% sont associés. La preuve de l’efficacité est sa longévité et sa capacité à exister dans la concurrence avec de grands groupes. Le PDG s’est fait élire par le conseil d’administration en 1992 sur un programme. Il y a un partage de la même vision et il faut aussi avoir une adhésion au projet de l’entreprise.

Cette coopérative est dans un secteur concurrentiel très dur où se ressent la logique de mondialisation, avec des groupes étrangers ayant des coûts de main d’œuvre bas, ayant des pratiques à l’opposé de la RSE…

Dans le fonctionnement de la Socorem, il y a des règles et des méthodes collectives partagées : chaque salarié a une double casquette celle de salarié mais aussi celle de sociétaire. Socorem porte des valeurs de développement personnel, une logique de sociétariat et un engagement dans la pérennité de l’entreprise.

Les sociétaires apprécient la reconnaissance humaine au delà du contrat de travail et de la rémunération. Les jeunes sont intéressés par ce modèle coopératif qui permet l’échange le respect, l’écoute, la confiance réciproque. C’est un modèle d’avenir.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Nous vivons dans une société dont le modèle culturel ne prône pas des valeurs et pratiques de coopération ,et ce de l’éducation à la retraite , ce qui entraine , par voie de conséquence un contexte défavorable à l’entrepreneuriat social et aux projets solidaires . De plus , nous faisons face à une politique de marchandisation croissante des services aux populations qui n’arrange en rien ce climat de concurrence . d’autre part , on constate un désengagement des citoyens dans le politique .