Atelier « Se former, apprendre » Région Martinique

Cahier de l’entrée Se former /Apprendre 

Argumentaire

Les troubles environnementaux (crise mondiale, mouvement de février 2009, les attaques des acquis sociaux) montrent que l’ESS résiste.

En effet, dans le même temps où ont assiste à des dégraissages massifs dans le secteur marchand, on constate une augmentation des créations dans l’ESS de 17% (l’exemple du Langudoc-Roussillon).

On peut aussi se rendre compte, à travers le rapport Vercamer, que l’ESS est considéré comme un secteur susceptible de moralise le secteur marchand et qu’il convient d’ouvrir les dispositifs de financement qui existent actuellement à l’ESS.

Une certaine confusion semble dominer lorsqu’on parle d’ESS.

En effet, la frontière entre l’ESS et l’EC est relativement floue parfois. Dans d’autres cas, dans le secteur associatif, on trouve des associations, des mutuelles, des fondations, même parfois le « coup de main ». Les rôles et pratiques dévolus à chacun de sont pas encore assez clairement identifiés.

Les associations sont perçues comme en déficit de compétences, ce qui soulève un problème de formation et d’organisation, allant jusqu’à remettre en cause l’existence même de la structure.

Le monde associatif se substitue parfois aux déficits de l’ordre public, sans les moyens et les compétences nécessaires à la pérennité de telles entreprises.

Des solutions sont parfois testées, reste à les voir généralisées, comme par exemple les groupements d’employeurs qui permettraient à des structures associatives de mutualiser l’embauche d’une personne ressource.

Il se fait aussi sentir la nécessité de réinventer les outils et pratique de management des structures de l’ESS car le piège est de « copier-coller » les méthodes qui ont fait leurs preuves dans l’EC.

Les acteurs (Qui ?)

Atelier se former, apprendre

Message aux décideurs

Des recherches sont nécessaires sur le secteur afin de montrer où se trouvent les opportunités pouvant donner lieu durablement à des créations d’activité.

C’est seulement à partir de là, qu’on pourra parler de formation. En parler avant reviendrait à mettre à charrue avant les bÅ“ufs.

Il nous faut une photographie de l’ESS afin de repérer les déficits et les besoins en formation. Sans cette photographie, nous sommes dans le flou.

L’expérience montre qu’on rentre rarement dans l’ESS comme on entre en religion : c’est d’abord une question d’opportunité professionnelle, puis une question d’ESS.

On n’y reste pas non plus forcément : l’expérience a montré que des structures solidaires (mutualistes) ont des comportements d’affaires qui les distinguent mal ou pas du tout des structures de l’économie classique.

La solution de facilité est de réduire l’ESS au monde associatif. On se rend compte en effet que la grande majorité des structures de l’ESS sont les structures associatives.

Est-ce une bonne chose ?

D’autres formes existent comme les coopératives (Société Coopérative et Participative, Société Coopérative d’Intérêt Collectif, Structures d’Insertion par l’Activité Economique ou une Coopérative d’Accompagnement et d’Emploi), sont beaucoup plus rares sur notre territoire.

Le monde coopératif est d’une richesse incroyable offrant beaucoup d’opportunités. En Bretagne, il est extrêmement facile de monter une SCOP… . Ici, on peut regretter que la structure juridique qui ne soit pas évidente à mettre en place et qu’il doive exister un accompagnement qui n’est pas forcément présent.

La réponse des institutions classiques (Chambres consulaires) est inadaptée car trop focalisée sur l’EC.

Il y a malheureusement un manque de culture du monde coopératif.

L’ESS apparaît comme une voie de garage.

On peut même constater que les structures coopératives bancaires arrivent à un moment à adopter fondamentalement les mêmes règles de fonctionnement des structures de l’EC au point que, mis à part quelques points de détail, on peut difficilement dissocier les deux.

Même quand des formules de l’ESS sont mises en place (Fondations par exemple), on se rend compte que c’est pur mieux asseoir le système classique, voire le légitimer aux yeux qui grand public.

L’ESS devient encore plus dépendante des structures de l’EC, elles-mêmes à l’initiative des structures de l’ESS. : « Les grandes avancées de l’ESS ne verraient pas le jour si les structures de l’EC n’existaient pas »…

Le préalable incontournable à la formation dans l’ESS est l’information sur l’ESS.

Le manque fondamental, au-delà de l’image est de définir au sein de l’économie martiniquaise, les champs d’opportunité (niches d’activités) de l’ESS, en termes d’activités, d’emplois…

Message à ceux qui font l’ESS

Il faut apprendre à porter les projets et progressivement prendre son envol en dehors de toute intervention extérieure (accompagnant, subvention…).

A titre d’illustration, les établissements scolaires développaient le système de coopérative afin de responsabiliser les familles : chacun devait cotiser pour avoir droit à du matériel. Cela impliquait chacun et permettait de mettre en place une forme d’autogestion dans l’établissement. Avec la disparition de ces systèmes, on se rend compte que non seulement c’est le chacun pour soi qui règne, mais il se crée en plus une chaîne d’irresponsabilité autour du « manque de moyens ».

Il semble qu’il faille créer une vraie philosophie du secteur.

Il n’est pas évident de développer la « main tendue ». Il s’agit de donner une « seconde chance » : les écoles de la deuxième chance sont là pour nous montrer la voie.

Leur succès ne peut reposer que sur une obligation de résultat mais l’inertie des pouvoirs publics condamne de nombreuses initiatives.

Il n’empêche que face à la diversité des structures, certaines associations sont capables de générer un résultat car elles ont réussi à trouver leur(s) marché(s).

L’ESS a besoin de s’organiser pour une meilleure visibilité et une formation aux pratiques managériales est utiles afin d’aider les structures à se pérenniser.

La conclusion de ce premier atelier est que face au manque d’organisation de l’ESS nous possédons peu d’informations sur l’existant.

Il faut donc développer les études permettant de mieux se rendre compte de la réalité de l’ESS.

La promesse a été faite de se revoir afin de mieux réfléchir aux objectifs assignés à l’atelier « Se former, apprendre ».

Proposition pour influencer les décideurs

Par rapport aux propositions du rapport Vercamer, il manque en Martinique une structure qui nous permette de nous rendre compte des potentialités qui existent en ESS.

Il faut renforcer la formation en management des organisations des dirigeants des structures actuelles.

De plus, il faut fixer le niveau de formation à la hauteur des exigences management d’une structure.

Il faut enfin que cette formation soit suffisamment appliquée pour que les dirigeants des structures de l’ESS se sentent parfaitement opérationnels.

La licence professionnelle « Management des organisations, spécialité : Management de l’ESS » nous a semblé être la meilleure formule.

Il n’empêche qu’un gros effort reste à faire dans les outils de connaissance de notre environnement. « Apprendre à regarder, apprendre à entendre et surtout apprendre à trouver » est à la base de tout développement sectoriel à venir.

Cette approche de connaissances est d’autant plus importante que l’influence des facteurs culturels ne nous permet pas de reproduire fidèlement les expériences d’ailleurs.

De plus, les contraintes légales nous font vite retomber dans la gestion des paramètres de gestion classiques, si on veut faire face aux exigences légales.

Il faut donc faire évoluer la vision du secteur afin que les nouveaux paradigmes émergent et permettent de préserver les équilibres tout ne perdant pas de vue les règles fondamentales de l’ESS.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Les promoteurs dans l’économie sociale, ne sont pas forcément les promoteurs de l’économie sociale.