Cahier de l’entrée Financer / épargner
Malgré la structuration des politiques publiques de soutien à la création d’entreprise et le développement des réseaux d’appui, une majorité des projets de création d’entreprise sont initiés hors des circuits d’accompagnement et de financement, et moins de 1 sur 4 bénéficie d’un crédit bancaire.
Cette situation compromet les chances de pérennité et le potentiel de développement des projets portés par les personnes les plus fragiles.
La création d’entreprise est certainement l’une des plus belles façons de sortir de l’exclusion. Mais encore faut-il que l’entreprise créée soit viable et qu’elle assure un revenu décent au créateur. Sans accompagnement et sans accès au crédit bancaire, le créateur d’entreprise demandeur d’emploi risque de devenir un chef d’entreprise pauvre.
Ce cercle vicieux de l’exclusion professionnelle, sociale et bancaire ne doit pas être une fatalité.
En 2010, France Active et ses partenaires bancaires ont permis à 5890 créateurs d’entreprise en difficultés d’emploi d’accéder à un microcrédit bancaire et financé 884 entreprises solidaires. Au total, 180 Millions d’euros ont été mobilisés. Ces projets ont permis la création ou la consolidation de 28 000 emplois. Les structures accompagnées ont accédé au crédit bancaire dans les mêmes conditions qu’une entreprise dite classique, avec des taux d’intérêt raisonnable.
Ces résultats prouvent que ce cercle vertueux d’inclusion économique et bancaire n’était pas une utopie. Il est possible de faire plus et mieux à deux conditions :
La concrétisation du droit fondamental de l’accès au crédit bancaire pour tous les projets économiques viables doit être l’affaire de toutes les banques. L’implication sur le financement de la création d’entreprises portées par des personnes en difficultés ne doit pas être limitée à quelques établissements. L’ensemble de la communauté bancaire, en partenariat avec les réseaux d’aide à la création d’entreprise, doit s’ouvrir aux projets économiques porteurs d’emplois, de cohésion sociale et de développement territorial.
La collectivité publique (Etat et collectivités locales) doit poursuivre et accroitre son soutien aux dispositifs de garanties, de financement et d’accompagnement (Fonds de cohésion sociale et NACRE notamment) qui font levier sur les financements bancaires.
En 2010, parmi les demandeurs d’emploi qui ont créé leur entreprise et qui ont bénéficié d’un crédit bancaire, 1 sur 4 a accédé au crédit bancaire grâce à France Active.
France Active accompagne et finance les initiatives créatrices d’emplois et génératrices de solidarité. Il s’agit notamment d’apporter un soutien technique et financier aux associations et aux entreprises solidaires, et de favoriser la création de petites entreprises à l’initiative des demandeurs d’emplois.
France Active offre aux porteurs de projets un accompagnement en trois temps : expertise, financement (apports financiers et garantie d’emprunts bancaires) et suivi de projet.
France Active s’adresse à deux publics principaux :
Les demandeurs d’emploi, et plus largement toute personne éloignée du monde du travail, qui souhaitent créer ou reprendre une entreprise, quel que soit le secteur d’activité ;
Les associations et les entreprises solidaires qui portent un projet économique, créant ou consolidant des emplois.
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Les fondateurs de France Active ont fait le pari qu’il était possible d’accompagner et de financer les projets économiques porteurs d’emploi et de cohésion sociale en faisant avec les banques, sans jamais faire à leur place ! Ce pari utopique est devenue une réalité objective : en 2010, plus de 6700 projets, représentant 28000 emplois, ont été financés en 2010 par le réseau France Active en partenariat avec les banques.
Pour permettre aux demandeurs d’emploi de transformer leur projet en entreprise pérenne, deux conditions doivent être réunies : un accompagnement structuré et l’accès à une relation durable avec son banquier. Le réseau France Active aide le créateur à valider son modèle économique et à évaluer correctement ses besoins de financement sans sous-estimer, par exemple, le salaire qu’il devra se verser. Il optimise également l’articulation entre les différentes ressources mobilisables : crédit bancaire, prêt à taux zéro du nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise (NACRE), apports personnels, primes à la création, etc. Cette expertise constitue un élément décisif pour convaincre les banques. En apportant sa garantie à hauteur de 50 % à 70 % du montants des crédits bancaires accordés, France Active partage les risques avec la banque et avec le créateur. Elle permet l’accés à un crédit bancaire de qualité, c’est-à-dire à un taux d’intérêt raisonnable et sans recours excessif aux cautions personnelles. En 2010, 90 % des crédits professionnels obtenus par l’intermédiaire de France Active étaient à des taux d’intérêt inférieurs à 5 % et aucun ne dépassait la barre des 8 %.
Le modèle de microcrédit bancaire garanti repose sur un principe finalement simple : le microcrédit professionnel doit être vecteur d’inclusion économique, sociale et bancaire et contribuer à la création d’entreprises viables susceptibles d’assurer des revenus décents à leurs créateurs.
Le modèle du microcrédit bancaire garanti prend en compte les spécificités du contexte socio économique européen, et notamment l’existence de réseaux bancaires structurés et la responsabilité des pouvoirs publics sur les enjeux liés à l’emploi. Il est fondé sur l’hybridation des ressources : financements bancaires, financements publics et mobilisation du tissu associatif. Le microcrédit est accordé directement par les banques, qui sont sécurisées par l’accompagnement et la garantie apportés par le réseau France Active.
Au final, le microcrédit bancaire garanti est un jeu 3 fois gagnants :
Pour les pouvoirs publics qui financent l’accompagnement : un demandeur d’emploi bénéficiaire de revenus d’assistance devient le chef d’une petite entreprise génératrice de richesses et par là, de contributions fiscales et sociales.
Pour la banque : un bon client, un client pérenne. Grâce à l’accompagnement du réseau France Active, la pérennité des projets financés atteint 80 % à 5 ans, soit 30 points de mieux que la moyenne.
Pour le créateur : créer son propre emploi en créant son entreprise dans un cadre sécurisé grâce à l’accompagnement, et grâce à un financement adapté.
L’accès au crédit bancaire pour tout projet économique viable constitue un droit économique fondamental. Les réseaux d’aide à la création d’entreprise, les banques et les pouvoirs publics doivent Ĺ“uvrer ensemble à sa concrétisation.