Cahier de l’entrée Créer/ s’évader
1- La culture (Cf: UNESCO) est un droit universel: l’immatérialité de la culture, en général, la dégage des notions de marché, que ce soit en terme de bien ou de besoin. Ce n’est pas non plus un service public. Pourtant, les pouvoirs publics d’un côté (en facilitant l’émancipation de la création et en la protégeant) et les partenaires privés (qui cherchent à tirer profit d’une activité, infiniment particulière) d’un autre côté, doivent retrouver les termes d’une approche complémentaire et non plus concurrentielle. Critères d’excellence imposés par les grandes administrations + contraintes de rentabilité immédiate (Cf.: stratégie des industries de la culture et de la communication)
2- L’effondrement des subventions aux associations culturelles et artistiques, tout en multipliant les appels d’offre en matière culturelle, auxquels ne peuvent pas répondre les structures petites et moyennes.
3- L’encadrement des pouvoirs publics, de toutes les structures culturelles, empêchant l’émergence créative, contraint l’évasion, fondement de tout élan artistique et créatif, dès lors que cette émergence n’appartient pas au marché. Le marché profite de la bienveillance passive des pouvoirs publics, et entrave la liberté de créer.
4 - Cesser de croire que la vie d’artistes est confortable. Par essence elle subit l’aléa et le risque, et cet inconfort, au titre de notre Humanité, à un coût qu’il faut définir, non pas pour que l’inconfort mental et matériel de l’artiste/créateur se transforme en oisiveté, mais pour qu’il ait la certitude de pouvoir se loger, se nourrir, se soigner… Que soit témoigné à celles et ceux qui font et/ou se destinent aux métiers culturels, leur appartenance à l’humanité et leur importance pour l’humanité.
NOUS DEVELOPPONS
1 - Alors que pour les structures culturelles organisatrices de spectacles, l’inflexion de l’interprétation fiscale devait marquer le début d’une autre façon de créer, il s’avère que le secteur privé assujetti, lui, au champ concurrentiel et commercial, s’est organisé autour de réseaux, lobbies, convainquant des députés (Assemblée nationale, Europe…) de revenir en arrière, pour gagner encore des espaces supplémentaires de profit. Il faut non seulement s’organiser pour conserver ces acquis, mais aller plus loin en favorisant et protégeant la création par sa sortie de tout impératif de marché.
2 - Les appels d’offre en matière culturel (pour les associations par exemple): Si tant est que les appels d’offre soit obligatoires… (et le demeure…) en matières culturelles, il faut impérativement impacter dans les cahiers des charges des données immatérielles, correspondant à la culture, l’art et la création. Doivent entrer en compte sa non-lucrativité, ses pratiques sociales et solidaires, sa proximité (gage d’une éthique respectueuse de la nature (écologique), des hommes et du tissu social existant (solidaire)). Aussi, une certaine décence en terme de salaire (à savoir obéissant au droit du travail, ce qui est très loin d’être le cas). L’appel d’offre ne doit plus être orienté, en terme culturel toujours, dans l’exclusive recherche du moindre coût. L’utilisation de systèmes d’exploitation libre (pas tant pour la gratuité que pour la liberté !) doit être déterminant dans le choix des projets lors des appels d’offre.
3 - L’espace public est un bien collectif. Il appartient aux pouvoirs publics de laisser le citoyen s’y exprimer, y créer, s’y rencontrer, s’y cultiver. Dans un système d’économie mixte (Cf: fonds propres et subventions), les associations culturelles doivent apprendre à se développer sans la part importante des subventions tout en augmentant ses fonds propres (l’Etat et les collectivités locales ne pouvant plus les assurer). Invitons donc les pouvoirs publics dans une démarche “donnant-donnant”, en accompagnement de la baisse des subventions, à ouvrir un maximum de lieux publics afin d’y libérer toujours plus la création et l’émergence artistique: Désinstitutionalisation des lieux publics pour les rendre aux citoyens artistes, aux citoyens amateurs… aux citoyens.
1 - En Septembre 2000, suite aux négociations entre l’UFISC (Union Fédéral d’Intervention des Structures Culturelles) et le Ministère de l’Economie, deux fiches ministérielles à destination de l’administration fiscale infléchissaient l’interprétation fiscale vis à vis des associations exerçant une activité professionnelle dans le champ du spectacle. Sous certaines conditions, l’administration fiscale ne les assimile plus au champ concurrentiel et commercial. Cet aspect démontre bien la prise en compte par un gouvernement et par l’administration fiscale de l’aspect proprement particulier de la culture et des politiques qui lui sont liées.
2 - Passer d’une logique de la subvention (qui de toute façon disparaît) à une logique de la facilitation (+ de liberté) et d’équité (éthique). Le rôle des pouvoirs publics est ici essentiel. C’est lui qui libère et encadre, par la loi.
3 - Espace public: si l’Etat, les collectivités territoriales et les institutions n’ont plus de marges de manÅ“uvre financières, ils disposent de lieux, d’espaces publics, institutionnels qui aujourd’hui servent le marché, pas le citoyen. (104, Palais de Tokyo, parcs, jardins…) Exemple : www.kulturhuset.se Le LAVA à Stockholm
lieu d’échange et de création LIBRE sans dossier d’entrée, sans tranche horaire, sans critères de sélection, dans l’acception tout citoyen, libre d’ entrer, de se découvrir artiste, libre encore, alors qu’il n’en savait rien…
4 - Système d’indemnité pour les pour artistes en général (sur un système // aux enseignants chercheurs). Le droit au logement pour tous - le droit aux ateliers pour les artistes. S’installer pour créer, travailler le fond s’inscrire dans la durée et non pas dans une optique de «one-shot» pour tirer quelques deniers pour vivre. // entre qualité et quantité. Avoir le temps est aussi un moyen, un lieu favorise la création, la rencontre, l’association de projet.
De la nécessité et de l’urgence : s’évader et créer.