Cahier de l’entrée Financer / épargner
Près d’un quart de la population mondiale vit sous le seuil de pauvreté ; 1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 2,6 milliards à des services d’assainissement de base ; 1 milliard de personnes souffrent de la faim, alors qu’il nous faudra nourrir 9 milliards d’habitants en 2050; 72 millions d’enfants demeurent non scolarisés ; et les trois grandes pandémies (VIH/SIDA, tuberculose, paludisme) continuent à tuer près de 5 millions de personnes par an.
Le monde est aujourd’hui confronté à une série de défis et de crises, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté et la faim, de la sécurité alimentaire, des maladies infectieuses, de l’accès à un enseignement de qualité, de l’accès à l’eau et à des services d’assainissement, de l’adaptation aux conséquences du changement climatique, de l’accès à une énergie durable ou la prévention des crises financières.
En complément de l’aide publique, qui reste insuffisante, il est nécessaire de trouver des contributions privées innovantes permettant de garantir de nouveaux financements stables pour le développement.
La reprise économique commence par une reprise des échanges mondiaux. « la mondialisation de l’économie doit avoir pour corollaire la mondialisation de la solidarité ».
Les conclusions des derniers travaux réalisés par le groupe d’experts sur les financements innovants vont dans le sens de l’optimisation des montants collectés, tout en minimisant à la fois l’impact sur le volume traité et sur les modalités de mise en place. La CVTC peut être reprise par d’autres établissements.
En dix ans, les transactions sur les marchés de changes dans le monde ont été multipliées par six. Le montant des transactions quotidiennes sur le marché de changes est passé de 650 milliards de dollars en 1989 à 3981 milliards en 2010, selon la BRI.
Un prélèvement de 0.01% sur les opérations de change des quatre principales devises (£, $, €, ¥) permettrait de collecter 33,41 milliards de dollars par an, d’après le rapport du groupe d’experts sur les financements innovants pour le développement.
La taille du Crédit Coopératif et son activité internationale sur les marchés financiers grandissent mais restent très modestes par rapport aux ordres de grandeur de la finance globalisée. Le Crédit Coopératif prévoit de dégager, en équivalent année pleine, environ 100 000 euros avec la CVTC.
Les financements innovants sont aujourd’hui à un tournant : ils existent dans de nombreux pays, et ont fait la preuve de leur efficacité en dégageant d’ores et déjà plus de 5 milliards de dollars. Reconnu par les Nations-Unies lors de la Conférence de Doha et par l’Union Européenne, le changement d’échelle en matière de financements innovants est désormais à l’agenda de la communauté internationale.
Les mentalités ont changé depuis la crise financière : pour preuve, les prises de position de nombreux gouvernements, associations, personnalités en faveur de la mise en place d’une participation (contribution ou taxe) sur les transactions financières. Il faut maintenant passer à l’acte.
Les solutions techniques existent au travers de rapports qui décrivent rigoureusement l’architecture qui pourrait être mise en place, par une banque ou par un système financier dans sa globalité.
Les citoyens consommateurs prennent conscience de leur impact sur les services.
La reprise des échanges internationaux est effective.
Ce projet aura un impact :
Parce que cette initiative permet de contribuer à des projets concrets dans les pays du Sud.
L’impact sera proportionnel aux nombres de clients qui décideront de lui confier des opérations
L’impact sera proportionnel au nombre d’autres organismes financiers qui décident de mettre en place de tels mécanismes
C’est le Crédit Coopératif qui a décidé de lancer cette action
Tous les établissements financiers qui traitent des opérations de change sur le marché peuvent se joindre à l’initiative du Crédit Coopératif.
Tous les clients des banques, personnes physiques et personnes morales, peuvent inciter les établissements à mettre en place la CVTC. Ils disposent d’un pouvoir très important : ce sont eux qui choisissent de confier leur argent à tel ou tel acteur financier.
Dans tous les domaines, le citoyen peut aussi agir en tant que consommateur responsable. Dans tous les domaines il existe des entreprises qui veulent exercer leur responsabilité sociale. Ce sont les consommateurs qui ont aujourd’hui le plus d’influence sur les acteurs économiques. Les initiatives individuelles mises bout à bout ont un véritable impact. Les nouveaux outils de communication peuvent aider à cette prise de conscience.
Les financements innovants se diffusent comme une solution consensuelle avec une double utilité. Les instruments de financement innovants peuvent permettre de relever les défis actuels du régulateur car ils renforcent l’efficacité, la transparence et la stabilité des marchés financiers et permettent en même temps de générer des fonds.
Ces solutions peuvent prendre la forme de régulation globale, ou d’initiatives par les acteurs eux-mêmes si elles sont soutenues et/ou récompensées par les pouvoirs publics et les consommateurs
Soyons toujours innovants, chacun dans nos secteurs et métiers. Sachons avoir un engagement pour construire une économie respectueuse des personnes
Le Crédit Coopératif a créé le concept de Contribution Volontaire sur les Transactions de Change (CVTC) sur la base des études menées depuis des années, en particulier celle du groupe pilote sur les financements innovants. L’objectif est de garantir des financements stables pour l’aide au développement. La CVTC concrétise aussi de nombreuses réflexions initiées depuis 1972 avec la fameuse ‘Taxe Tobin’, jamais mise en place, sur les transactions de change.
Depuis le 1er mars 2011, le Crédit Coopératif calcule 0.01% du montant total des opérations de change au comptant et à terme qu’il traite en interbancaire. Cette somme, ainsi constituée, sera reversée à un acteur reconnu de l’aide au développement international (choix pas encore fait).
Ce montant ne sera pas payé par le client, mais prélevé sur le résultat du Crédit Coopératif. C’est une action nouvelle de mécénat, proportionnelle à son activité, comme le Crédit Coopératif le pratique déjà dans le cas de la Carte Agir depuis 2003 ou de la Quote-part solidaire sur emprunt obligataire mise en place en 2010.
Les transactions de change traitées par les clients du Crédit Coopératif ne sont pas spéculatives. Ces sont des opérations de couverture qui permettent à des entreprises de se protéger contre une variation défavorable des cours de change lors d’opérations à l’import ou à l’export par exemple.
Pourquoi la finance, qui a largement profité de la mondialisation, ne participerait elle pas aux défis du développement, de la pauvreté et du changement climatique en prélevant sur chaque échange financier une contribution infime ?