Pour un réel soutien aux associations rurales et à leurs têtes de réseau

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Le CELAVAR est une coordination qui mutualise depuis plus de 20 ans les problématiques agricoles, environnementales, sociales et de création d’activités et d’emplois dans des dynamiques territoriales, du local à l’Europe. Il défend une approche globale des territoires ruraux au-delà de la seule question agricole, position qui prend toute sa pertinence à l’heure où les territoires ruraux accueillent de nouvelles populations et où leur économie de diversifie.

Le Ministère de l’Agriculture a constitué un soutien indispensable du CELAVAR et de ses adhérents. Mais l’évolution des modalités partenariales et financières entre les associations et le Ministère, avec la suppression de la ligne budgétaire animation rurale et des postes FONJEP, l’abandon de la pluriannualité au profit d’une logique d’appel à projets, a fortement contraint la capacité d’action de la coordination et de ses membres. Ces coupes portent atteinte à la vitalité de ces réseaux regroupant des citoyens engagés pour l’animation de leur territoire.

Pour les territoires, le développement voire la généralisation des appels à projets et du recours à la commande publique rendent très difficile voire impossible l’inscription d’une action dans la durée. Et ils ne permettent pas la prise en compte de critères qualitatifs pourtant indispensables à des objectifs de développement durable, de solidarité, de démocratie participative et de cohésion sociale, portés par les associations qui composent le CELAVAR.

Pourtant, la contribution des associations au développement des territoires ruraux est indispensable. L’animation des campagnes, la mise en place de projets innovants de développement local, l’accompagnement et la formation d’agriculteurs capables d’agir utilement dans un domaine de plus en plus complexe, ne seraient plus assurés sans la contribution des citoyens organisés en association sur leur territoire.

Facteurs de succès

UN REEL SOUTIEN AUX TETES DE RESEAU ASSOCIATIVES NATIONALES

Le CELAVAR est porteur, au nom de ses composantes, de la revendication d’un soutien aux têtes de réseaux associatives nationales.

Particulièrement impactées par la baisse des financements du Ministère de l’Agriculture, pourtant partenaire historique du CELAVAR, l’existence des têtes de réseau est aujourd’hui menacée, et leurs possibilités d’action d’ores et déjà considérablement réduites. Pourtant, les associations locales ont besoin des têtes de réseau nationales, qui ont pour vocation de faire vivre un projet commun en assurant des fonctions telles que la collecte et la redistribution d’informations, l’animation de chantiers de réflexion, le suivi d’actions expérimentales, l’évaluation des pratiques, l’élaboration et la présentation aux pouvoirs publics de positions communes, la valorisation des activités…. L’atomisation des mouvements associatifs risque d’entraver la circulation des expériences et des idées.

LA NECESSAIRE RECONNAISSANCE DE LA CONTRIBUTION DU SECTEUR ASSOCIATIF

Outre la nécessité de permettre aux réseaux associatifs de maintenir leur action au service des populations des territoires ruraux, il est fondamental de prendre en compte leur capacité d’innovation. En effet, les associations jouent un rôle pionnier et défricheur dans la détection de nouveaux besoins sociaux en émergence et dans l’invention de modes de réponse à ces besoins.

C’est la raison pour laquelle les citoyens organisés au sein du CELAVAR, demandent l’affirmation de la reconnaissance, à sa juste valeur, de la contribution du secteur associatif en faveur du développement des territoires ruraux.

Les acteurs (Qui ?)

Les associations accompagnent les changements profonds que connaissent actuellement les territoires ruraux. Elles visent en effet à :

  • Accompagner les acteurs économiques dans leurs projets, ce qui est particulièrement important pour rendre pérenne l’installation de nouveaux habitants et générer un développement économique durable sur les territoires

  • Maintenir le lien social, par l’action culturelle, sanitaire et sociale, en somme en animant les territoires

  • Favoriser l’accès à la formation, et ce tout au long de la vie, selon les principes de l’éducation populaire

  • Trouver des solutions innovantes pour proposer des services répondant aux demandes des habitants

  • Soutenir les personnes en difficulté, souvent isolées, dans un contexte qui voit s’accroître les difficultés sociales et économiques

  • Répondre aux nombreux enjeux de développement durable et d’environnement des territoires ruraux (fragmentation des milieux, banalisation des paysages, régression des terres agricoles et forte croissance des sols artificialisés…), où l’attachement au cadre de vie est particulièrement important pour ses habitants

  • Faciliter le dialogue territorial, et notamment la participation des citoyens aux décisions locales, mais également sur la question aujourd’hui fondamentale de gestion des conflits d’usage, ainsi qu’en favorisant l’échange ville-campagne

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

LES ASSOCIATIONS, FACTEUR DE COHESION SOCIALE DANS LES TERRITOIRES RURAUX

Les enjeux de cohésion sociale en milieu rural sont multiples. Ils concernent la lutte contre l’exclusion, la présence de services à la population, et plus largement la question de l’animation de la vie de ces territoires afin de favoriser le lien social et l’intégration de nouvelles populations.

LES ASSOCIATIONS, MOTEURS DE L’INGENIERIE DE PROXIMITE

Le monde rural a aujourd’hui un besoin urgent que l’on investisse dans son capital humain. Les ressources humaines en implication des citoyens, en animation des territoires, en présence de « matière grise » notamment en termes d’ingénierie des pays et des intercommunalités, sont nécessaires à son développement. Mieux qu’une politique visant à améliorer la compétitivité des territoires ruraux, les défis actuels (mondialisation, développement durable…) nécessitent avant tout de renforcer la solidarité et les approches coopératives dans les pratiques, dans les modes d’organisation et de gestion des territoires.

L’enjeu incontournable aujourd’hui est dans la coordination de l’action publique au plus près des habitants. C’est bien l’organisation locale qu’il faut soutenir, notamment par la possibilité pour les territoires ruraux de disposer d’une ingénierie forte couplée aux initiatives citoyennes.

Les enjeux en matière d’ingénierie de proximité concernent donc :

  • L’accompagnement et la formation des élus et des agents des territoires ruraux, pour la mise en place de démarches innovantes, particulièrement dans le champ complexe des politiques de développement durable

  • La participation citoyenne, par l’animation de démarches de concertation ou de toute forme d’initiative favorisant l’implication citoyenne

  • La concertation et la médiation en matière de gestion de l’espace, les conflits d’usage constituant un enjeu majeur des politiques d’aménagement du territoire.

LES ASSOCIATIONS, ACTEURS DE L’ECONOMIE LOCALE DE TERRITOIRES RURAUX

Le développement économique des territoires ruraux connaît des évolutions importantes. L’agriculture n’y est plus l’activité dominante, mais elle n’en demeure pas moins un enjeu incontournable pour favoriser un développement économique pérenne, localement ancré et conforme aux enjeux de développement durable des territoires. On constate également l’importance de l’entreprenariat en milieu rural, où la plupart des entreprises sont individuelles ou de petite taille, et inscrites dans une logique de développement endogène des territoires. A cet égard, ce sont tout à la fois les enjeux de transmission – reprise d’activités et d’accompagnement aux porteurs de projet qui apparaissent prioritaires si l’on veut contribuer efficacement au développement économique des territoires ruraux.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

La difficulté des associations à poursuivre leurs actions pour un développement durable et équilibré des territoires ruraux.