Culture de masse / Education

Cahier de l’entrée Créer/ s’évader

Argumentaire

1 - La prospérité des super productions tue le petit artisan culturel. Menacées par la standardisation imposée par le marché (en termes de moyens et de matraquage médiatique) les petites initiatives artistiques sont asphyxiées. Cette culture de masse, imposée partout (télé, radio, presse, salles, têtes de gondoles…) est aliénante par ailleurs, et ne contribue pas à élever le citoyen.

2 - SACEM et Majors qui protègent (tout en les “usant”…) les artistes qui “vendent”, tout en contraignant les autres, artisans de la création… Problème de diffusion / distribution de la culture alternative, noyée dans le marché “mass market” où les hits de vente ne sont que les têtes de gondoles…

3 - Collusion passive pouvoirs publics-privé + majors et SACEM qui se posent en victime des nouvelles technologies, responsables de l’effondrement de leur profit.

4 – Aujourd’hui, le diktat de la culture de masse imposé par le marché, relayé par les médias, fait ignorer à l’Etat son rôle de protecteur des artistes et d’orienteur par son action politique. Ainsi, le scandale du truchement de commissions culturelles par les acteurs financiers de la culture, à force de lobby, de communication… finira d’achever ce qu’il reste de la culture vivante. En protégeant le marché, et en orientant l’art en invitant le vers à entrer dans le fruit, il sacrifie l’urgence artistique sur l’autel de la culture unique : l’Etat se rend coupable d’un double “délit” contre sa souveraineté, confiée par l’assemblée des citoyens: la collusion et l’abandon.

5 - Dévalorisation des métiers artistiques ( scolaire, média, institutions)

6 - Négation du droit à tous à accéder à la culture en général et à l’art en particulier. Elle ne serait réservé qu’a une élite pour les “produits à haute valeur ajoutée”.

7 - Volonté des majors, du marché, d’établir au maximum une mise en concurrence de la scène (professionnel, amateur, débutant), notamment par l’établissement de cahiers des charges tel qu’ils interdisent aux petites structures de concourir, de créer, d’inventer et d’innover.

8 - L’idée répandue à tout bout de champs selon laquelle l’Etat, les collectivités territoriales et les institution manquent de fonds, d’argent …pour faire vivre la création.

9 - l’absence de la création française sur la scène internationale, malgré une tradition et un savoir faire séculaire. La France a cessé d’être d’une part,l’un des grands phares culturels du monde, et d’autre part un lieu attractif pour les artistes du monde entier.

Facteurs de succès

1 - Relancer une politique de la culture autour des acteurs culturels.

2 - Créer des lieux artistiques alternatifs au système de production, de diffusion novatrice, aider par une volonté politique assumée des pouvoirs publics. Création d’un fond de solidarité sur les bénéfices par l’industrie du disque à '' l’autre scène” alternative. (fonds, donation…)

3- Les lieux institutionnels doivent être réservés aux artistes créant en France ou en Europe. Si le mécénat souhaite à son tour organiser d’autres manifestations dans ces lieux institutionnels, la “location de ces lieux”doit servir le financement de la création artistique.

4 - Il n’est plus tolérable que l’Etat abandonne les initiatives qui marchent, dès que des profits se profilent, que l’Etat nomme/coopte lui même les agents privés du marché au sein de ses commissions décisionnelles (Cf Maison des artistes). L’Etat se doit, et c’est à la fois son devoir et son intérêt, de protéger l’initiative de citoyens libres et créatifs.

5 - Refonte de l’enseignement de l’art et de la culture à l’école, revalorisation du statut d’artiste et création du statut d’artiste enseignant (base identique à celle des enseignants chercheurs)

6 - Il ne paraît pas anormal de leur point de vue mercanti que les majors et autres lobbies adoptent une position conservatrice confortable, en essayant par tous les moyens d’empêcher la création indépendante. En revanche, il est abracadabrante que que les pouvoirs publics, par ses relais territoriaux et ses administrations, se rangent derrières les majors, contre la création artistique, contre le citoyen, et contrairement à sa mission de les élever, également et librement à la culture.

7 - Le pouvoir d’imagination des “inventeurs” du spectacle vivant, par leurs initiatives, ne s’est pas établi sur des critères marchands, mais dans la nécessité de remettre la personne, le citoyen au cœur de la société, de la cité. Il n’est que le succès d’un certain nombre de festivals, de spectacles… pour que le système marchand s’accapare ces innovations, pour le plonger dans une logique de profit, dénaturant le processus culturel et démocratique et inscrite originellement dans ces initiatives en particulier et dans l’art en général.

8 - Economies: i faut arrêter de jeter l’argent par les fenêtres au nom de la culture. Cet argent, s’il sert à quelque chose, ne sert que les acteurs du marché, pas la création. Cet argent est nécessaire à la construction d’une politique culturelle responsable.

9 - Fin de la diversité culturelle en France, du modèle culturel français, par la standardisation en “produit” de la culture entraine deux conséquences: l’ invisibilité de la scène française dans le monde et le déficit de notoriété de la vie artistique française dans le monde. Pourtant le marché de l’art mondial est notamment orienté par des argentiers/collectionneurs français… Ne serait-ce pas là une preuve de l’incapacité, voire de l’inanité du modèle de marché dans l’art et la culture?

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

1 - Ou en est la création : Le système marchand suit l’analyse libérale selon la quelle « toute offre crée sa propre demande» selon Jean Baptiste Say. Ainsi, l’industrie du disque par exemple crée un “artiste”, un produit, utilisable, échangeable, jetable, poussé par un suivant, un prochain… Cette création de toute pièce, s’impose dans une communication médiatique indécente, où la starisation prend le pas sur la rencontre d’un artiste avec un public. Il ne faut plus s’étonner de la chute des marges de cette industrie, qui finalement n’offre plus cette rencontre (moment essentiel de la vie culturelle d’une société), lui préférant une politique de marge à très court terme. Aujourd’hui l’industrie du disque se comporte en rentier, qui pour préserver ses marges, lance lui-même des produits (baissant ses coûts) sans culture ni mémoire de l’âge d’or des artistes interprètes.

2 - Les lois Hadopi, la création via le support MP3 (très mauvaise qualité) /système de production… ont provoqué la désaffection de l’achat de musique, de film… Quel pourcentage perçu sur la vente d’un album est utilisé pour faire émerger un nouvel artiste en tant que tel et non un produit savamment concocté pour répondre au marché: émissions télé, casting en live… ( star ac‘) même ces «élus» sont calibrés pour répondre au vide culturel par un vide culturel plus fort encore. La Sacem trop souvent présentée comme le défenseur des artistes n’est ni le seul système de protection des artistes, ni la réponse adéquat à la production actuelle. Les “creatives comments” en sont un bel exemple.

3 - Versailles et son château (Le Symbole) : champ de bataille livré aux deux empires financiers que sont LVMH & PPR (Koons Vs Murakami, orchestré de toute pièce par les pouvoirs publics, les institutions les médias, autour d’un ancien Ministre de la Culture…sous les yeux du citoyen).

La Société des amis de Versailles, forte de 6 000 membres, refuse, elle, de participer à la polémique, mais attend néanmoins avec quelque appréhension les réactions du public. « Préserver le patrimoine ne signifie pas le plonger dans la naphtaline », rétorque Jean-Jacques Aillagon, qui note des affinités entre l’univers baroque de Jeff Koons et l’exubérance de la résidence royale. « L’art déteste les préjugés et les catégories », poursuit-il, vantant les mérites du dialogue entre les époques et rappelant que Malraux lui-même avait commandé des plafonds peints à Chagall pour l’Opéra Garnier et à André Masson pour le théâtre de l’Odéon.

Cette argumentation séduira sans doute les iconoclastes, mais a peu de chances de convaincre les détracteurs, qui ne peuvent s’empêcher de glisser qu’avant d’être nommé à Versailles Jean-Jacques Aillagon fut directeur du Palazzo Grassi, à Venise, propriété de l’industriel François Pinault, grand collectionneur de… Jeff Koons.(François Pinault qui devait réinvestir le territoire français après avoir été « chassée » à Venise au bénéfice de LVMH.)

Xavier Veilhan est le second artiste (un Français, pardi!) à exposer à Versailles (mais seulement dans les jardins, à l’extérieur…) et le troisième arrive en grande pompe MURAKAMI. Ces deux derniers artistes représentés par PERROTIN – collectionneur LVMH.

4 - L’exemple par l’actualité de la Maison des artistes: (Cf: mail envoyé aux adhérents)

COMMISSION MECENAT DE LA FNAGP

OU COMMENT GERER UNE AIDE A LA CREATION DE 800 000€

INFORMATION aux adhérents de La Maison des Artistes,

suite au Conseil d’Administration de la FNAGP du 4 avril 2011

Lors du dernier Conseil d’administration de la FNAGP (Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques), les candidats de La Maison des Artistes, qui s’étaient présentés pour faire partie de la « Commission Mécénat » en charge de l’utilisation du bénéfice retiré de la location des espaces de l’Hôtel Salomon de Rothschild, ont été écartés au profit d’une liste réduite sélectionnée par le Président de la FNAGP en accord avec le Ministère de la Culture.

Comme vous le savez tous, historiquement le siège de La Maison des Artistes est situé dans le cadre de l’Hôtel Salomon de Rothschild, légué par la Baronne Adèle de Rothschild aux artistes et géré depuis 1976 par une fondation indépendante mais sous tutelle de l’État : la FNAGP (Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques), un siège en son Conseil d’Administration revenant de droit à La Maison des Artistes

Depuis 5 ans, en contrepartie de la rénovation du bâtiment principal et de la création d’un auditorium en sous-sol, la FNAGP a loué à une société d’évènementiels la presque totalité du lieu moyennant un loyer substantiel de plusieurs centaines de milliers d’euros.

Cette location va permettre à la FNAGP de dégager environ 800 000 euros par an qui doivent être dédiés à l’aide à la création et aux artistes.

Après intervention du Président de La Maison des Artistes, il a été décidé, en accord avec le Ministère de la Culture, de créer une commission spéciale « Commission Mécénat » devant déterminer l’utilisation de ces fonds et dont les préconisations viendront devant le Conseil d’Administration.

Commission composée de 7 membres dont 3 membres de droit : le Directeur Général de la Création Artistique, le Chef de l’Inspection Générale de la Création Artistique (tous deux du Ministère de la Culture) et le Président du Conseil d’Administration de la FNAGP.

Les 4 autres membres devant être choisis dans une liste proposée par les administrateurs et désignés par eux, par vote.

Une liste composée de 50 noms a été définie. Chaque administrateur devait présenter 4 candidats. En tant qu’administrateur, La Maison des Artistes a proposé 4 candidats membres du Bureau de La Maison des Artistes.

Cependant, lors du dernier Conseil d’Administration, séance pendant laquelle cette liste de 50 noms devait être soumise au vote des administrateurs présents et représentés (pouvoirs), le Président a soumis sur table une liste réduite de 8 noms sur 50 en accord avec les représentants de la Direction Générale de la Création Artistique du Ministère de la Culture :

  • Sandra Mulliez, Présidente ENSBA Cergy-Pontoise

  • Suzanne Pagé, Directrice Fondation Louis Vuitton

  • Claire Le Restif, Directrice CREDAC

  • Stéphane Corréard, Directeur SAC Montrouge

  • Didier Grumbach, Secrétaire général Amis CGP, membre Comité de sélection FNAC

  • Thomas Bernard, Directeur Galerie Cortex Athlético - Bordeaux

  • Alain Fleischer, Artiste plasticien, Directeur Fresnoy

  • Alexia Fabre, Directrice MAC/VAL

Mis devant le fait accompli et face à l’absence de contestation des autres administrateurs, le représentant de La Maison des Artistes a refusé de prendre par au vote qui a désigné : Sandra Mulliez, Claire Le Restif, Alain Fleischer et Alexia Fabre.

En s’appuyant sur le legs de la Baronne de Rothschild et sur l’objet même de la FNAGP,

La Maison des Artistes considère que cette somme annuelle de 800 000 euros dont sera chargée la « commission  mécénat » devrait revenir naturellement en tout ou partie aux artistes, à l’ensemble des artistes et non pas pour l’animation de projets d’État, ou la promotion d’un petit segment de la création graphique et plastique.

La Maison des Artistes ne peut être que d’une extrême vigilance vis-à-vis de la suite donnée par cette « commission  mécénat » dans ses choix présentés devant le Conseil d’Administration de la FNAGP et de l’utilisation finale qui en sera faite.

Paris, le 4 mai 2011

Le Bureau de la Maison des artistes

5 - Valoriser et revaloriser l’artisanat et l’art par la pédagogie(école, dans les quartiers). La baisse du budget dans l’Education nationale: les premières matières touchées se trouvent être celles qui éveillent à la culture, à l’autre, à l’échange: langues, arts et sciences humaines. Par la baisse du budget consacré à l’ Education nationale, et la baisse du nombre de profs qui lui est corollaire, entrainent un effondrement à moyen termes de ce qui reste de la formation à la culture.

6 - Les Pouvoirs publics ont pour mission de promouvoir la scène “naissante” ou alternative. Or aujourd’hui, ils l’entravent par des règlements, des appels d’offre… tuant toute diversité culturelle, et avec elle, les cultures et artistes de demain. Par la même, les pouvoirs publics par leur attentisme facilitent l’exercice des majors, favorisent le développement de leur modèle culturel unique (culture de masse) et leur prise d’assaut de la scène.

7 - Les initiatives artistiques et culturelles, tel le spectacle vivant, se sont développées depuis les années 80, répondant à un besoin insatisfait et en s’appuyant sur un travail de proximité.

8 - Grand messe: combien d’argent dépensé en quelques heures pour des célébrations qui masquent mal le malaise…, au moment où les fonds manquent. Quid des célébrations (que l’on nomme allègrement « citoyenne », « républicaines » aux 104, au Palais de Tokyo, à la Maison des Métalos,…). Combien de voeux coûteux (mode, artistes, assos, éco soc et sol…)…du niveau local jusqu’au national. Combien de créations/financements de Zénith (par les collectivités territoriales et l’Etat) pour promouvoir le modèle unique de marché (Cf : fermeture dans le même temps de maison d’opéra sur ces mêmes territoires, comme à Rouen.)

9 - Biennales et évènements culturels: La création française n’y est plus présente, n’y est plus représentée. A-t-elle disparue? La France n’est plus le lieu de prédilection des artistes dans le monde. Aujourd’hui, la France a perdu son rôle de Sujet.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

La culture de masse qui impose une standardisation de la création culturelle dans une optique unique de rentabilité et qui remise la culture à la simple consommation d’un produit comme un autrre.