ACTIVE, Pôle de l’économie solidaire (Circuits courts)

Cahier de l’entrée Consommer / Se nourrir 

Argumentaire

« Nous vivons une crise de civilisation qui appelle un projet de civilisation. Si cette idée s’impose peu à peu dans tous les milieux, elle reste trop souvent à l’état de discours. Les mesures prises ne sont pas à la hauteur des périls. »

Claude Alphandéry, Initiateur du Labo de l’économie sociale et solidaire

Président d’honneur de France Active

La mondialisation de l’économie bouleverse les modes de consommation alimentaire : perte de repères saisonniers, perte de lien avec le local. De ce fait, les étals des supermarchés français se chargent de produits exotiques, de pommes du Chili, de tomates en plein hiver, etc. Le consommateur veut du choix, de la quantité à bas prix !

Ces changements pèsent fortement sur l’agriculture qui se transforme : disparition des petites exploitations agricoles, baisse des revenus, hausse du foncier.

Récemment, la FAO, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a dénombré plus de 30 pays en crise, où la flambée des prix des denrées de base a entraîné des manifestations et, parfois, a provoqué des émeutes. Dans les pays touchés dans des proportions moins alarmantes, la hausse des prix pénalise gravement les consommateurs pauvres, y compris dans les pays du nord, puisqu’ils consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation. Ces révoltes révèlent une crise alimentaire mondiale qui s’installe sans doute pour une longue période, à défaut de changement radical d’orientation. Elles sont la conséquence de choix économiques et politiques désastreux. La faim dans le monde n’est pas une fatalité : elle exige une rupture radicale avec le système économique actuel. (cf. www.attac.fr)

Avec cette mondialisation et l’évolution des attentes des consommateurs, les circuits de distribution et les distances s’allongent, les rendements de production s’accentuent, l’utilisation de produits chimiques s’accélère, etc.

Le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources naturelles, les pollutions, etc. obligent à reconsidérer la question du développement et à envisager de nouvelles voies de croissance qui garantissent à long terme un progrès économique, social et environnemental. Cette démarche a un nom : le développement durable (DD). Né de la prise de conscience progressive de maintenir l’équilibre entre l’homme et son milieu et de la contradiction entre une croissance démographique continue et des ressources naturelles non épuisables, il vise à « satisfaire les besoins de développement des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » Et répond ainsi aux grands défis auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée. (cf. www.ademe.fr)

Facteurs de succès

Depuis plus de 10 ans, ACTIVE met en place des actions afin d’initier une prise de conscience et une modification des comportements vers plus de respect de l’Homme et de l’environnement.

Aujourd’hui de nombreuses actions existent sur le territoire et beaucoup d’acteurs se sont emparés de la question environnementale (maisons de quartier, écoles, associations, élus, etc.) dynamisant ainsi le chalonnais.

Cette expérience nous permet de mettre en avant les facteurs de succès de nos actions :

  • Adapter les actions aux publics visés : connaître le niveau de connaissance et les attentes des personnes.

  • Identifier les acteurs de terrains et travailler en partenariat avec eux, et ce dès la conception du projet. Si possible associer le public cible.

  • Concevoir des actions originales, participatives et ludiques.

  • Instaurer des relations conviviales avec les partenaires et les bénéficiaires.

  • Proposer une régularités aux actions / prévoir des suites aux temps de sensibilisation afin de ne pas démotiver les personnes

Notre expérience montre que même avec peu de moyens, beaucoup de choses sont possibles. Il est pour cela nécessaire d’imaginer de nouvelles formes d’actions, simples et ludiques, et de s’appuyer sur des partenaires locaux.

Aujourd’hui, les conséquences des choix de développement passés sont réels et commencent à être reconnus par tous : pollution des sols, émeutes de la faim, problème de santé, réduction de la biodiversité, etc. Cette situation constitue paradoxalement une situation favorable à l’action : élus, associations et publics sont aujourd’hui sensibilisés aux notions de « développement durable » ou « d’environnement ». Ils ont compris l’urgence et sont prêts à aller plus loin et à s’engager dans des actions concrètes. Les mentalités ont évolué, consommer des fraises en plein hiver n’est plus un signe de progrès et beaucoup essaie de remettre du lien entre leur alimentation et leur environnement.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

ACTIVE propose d’animer le territoire par des temps d’actions et/ou de sensibilisation autour d’une thématique transversale : la promotion des circuits courts. ACTIVE propose des temps de sensibilisation et de formation mais également des outils pour aider les publics à passer de l’idée à l’action concrète.

L’objectif est de permettre aux personnes de se questionner sur leurs comportements et de découvrir de nouvelles manières d’agir. Pour y parvenir, ACTIVE souhaite utiliser des animations ludiques, participatives et originales et offrir des modes d’actions variées. L’idée n’est pas de culpabiliser les gens mais bien de leur donner l’envie, et la possibilité, de changer.

Exemples d’actions :

  • Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne : ACTIVE a un rôle de soutien au montage et au développement d’associations de consomm’acteurs, de promotion de ces initiatives et d’intermédiaire entre associations et nouveaux consomm’acteurs.

  • Brigade des Compotes : Un groupe de bénévoles se rend dans des vergers de donateurs de fruits qui pour des raisons diverses ne pourront pas récolter les fruits de leurs arbres (manque de temps, absence au moment de la récolte, impossibilité physique). Ces fruits pourront être redistribués au profit d’associations caritatives ou transformés lors d’un évènement festif et convivial puis donnés à ces mêmes associations.

Les objectifs de cette action sont :

 Éviter le gaspillage de fruits des vergers

 Créer du lien social entre les participants à l’action

 Susciter des pratiques éco citoyennes

 Redistribuer les fruits à des associations caritatives

  • Temps de sensibilisation avec l’organisation de visites de sites locaux, de projections-débat, d’intervention en milieu scolaire et de temps forts partenariaux.

L’objectif est d’aller à la rencontre d’un large public en étant présent sur plusieurs lieux, à différents moments de l’année et en proposant des actions riches et variées.

  • Groupement d’achat de produits alimentaires bio et locaux

Ce projet permet de favoriser l’accès à une alimentation saine et locale pour tous en s’appuyant sur des lieux communs et attirant un public varié, tels que les écoles, et en réduisant le coût des produits via des commandes groupées.

Les objectifs de l’action sont :

 de favoriser l’accès à une alimentation saine et locale pour tous.

 de créer du lien entre monde rural et monde urbain : meilleure connaissance de l’origine des produits, de la façon dont ils ont été produits, possibilité de rencontrer les producteurs.

 le maintien de l’agriculture de proximité (aménagement du territoire) et le développement de pratiques plus respectueuses de l’environnement.

 de mettre en évidence le lien entre alimentation, santé et environnement.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Rendre les habitants acteurs de changement et redonner du sens à sa consommation : lien entre santé, environnement et alimentation.