Cahier de l’entrée Se loger / Habiter
Notre territoire, et surtout les zones rurales, a une énorme richesse qui n’est pas exploitée à sa juste valeur ; le patrimoine bâti. Il ne s’agît pas des églises, monuments, patrimoine vernaculaire, etc… non, il s’agît tout simplement des maisons, des fermettes, des logements d’ouvriers. En somme, de nos villages et de nos habitations anciennes qui ne demandent rien de plus que du respect. Nos anciens ont su construire des bâtiments de toute taille et pour toute destination avec ce qu’ils trouvaient sur place et leurs savoir-faire. Ces habitations sont toujours débout et elles sont belles !
Or souvent les artisans du bâtiment sont « éduqués » à un style de travail qui ne correspond pas au bâti ancien et, certainement de bonne foie, conseillent mal leurs clients, qui font cependant confiance au professionnel. On a donc des restaurations catastrophiques et irréversibles, qui ne correspondent pas à la demande initiale du client et dégradent les villages. En effet les techniques traditionnelles ont tendance à être oubliées au profit d’un travail « moderne » et soi-disant plus rentable.
Nous assistons aujourd’hui à une véritable prise de conscience. Les savoir-faire traditionnels font la une des magazines et alimentent les reportages télévisés. Il existe un phénomène de mode qui allie le bien-être, la douceur de vivre, la qualité de vie à la campagne et la qualité de l’habitat en fait partie. Mais il ne s’agit pas que d’une tendance, c’est un retour aux sources qui permet de redécouvrir et apprécier la qualité du travail.
De plus, une clientèle de plus en plus exigeante s’installe dans notre région et émet le souhait de restaurer des maisons traditionnelles en respectant le style régional (préservation du patrimoine bâti non protégé par l’état) et l‘environnement (gestion des énergies et des déchets de chantier, pose d’équipements spécifiques et de matériaux sains, bioconstruction).
Pour en finir, il est facile de parler de matériaux sains, restauration de bâti , etc quand on a des moyens financiers; par contre en zone rurale un grand nombre de ménages est propriétaire du logement sans forcement avoir les moyens de l’entretenir. Par exemple de jeunes couples qui s’installent ou un ménage habitant la maison de famille héritée depuis des générations. Il s’agît du seul bien qu’ils possèdent et quand des travaux sont nécessaires, il faut les faire correctement et avec de bon matériaux. Malheureusement les matériaux sains sont trop chers pour ces ménages, sans parler du coût de l’intervention d’un artisan.
Tout simplement en parlant de nos initiatives afin de donner des envies, d’inciter à imiter, de donner des idées.
Volonté des acteurs locaux de créer une dynamique : l’initiative doit se créer spontanément en réponse à un besoin des personnes concernées (dans un endroit X au moment T) et ne pas être proposée ou imposée.
Maintenir une équipe de membres associés motivés et avec une forte présence de professionnels
Avoir des partenariats forts et diversifiés
Un patrimoine ancien suffisamment présent sur le territoire
DONNES INTERNES
Une moyenne de chiffre d’affaire procuré aux artisans de 100 000 € par an
Une moyenne annuelle de 1 200h de formation grand public sur l’éco-construction dispensées auprès de 150 stagiaires (dont 37% sont des femmes), en partie dans le cadre du Pays d’Art et d’Histoire de l’Auxois Morvan
270h de formation suivies par les membres du groupement (enduits terre, trompe l’oeil, peintures naturelles, formation de formateur…)
Trois animations de sensibilisation en moyenne par ans auprès des communes
Présence sur 5 à 8 salons et foires locales par an
CONTEXTE
De récentes études réalisées par l’INSEE au cours de ces dernières années montrent que le parc privatif, qu’il soit de restauration ou de construction est un véritable vecteur de développement économique.
Le parc privatif en restauration ou construction.
Aujourd’hui nous assistons à une vraie prise de conscience de la nécessité d’agir pour l’environnement et contre les causes des changements climatiques. La construction écologique et les savoir-faire traditionnels font la une des magazines et alimentent les reportages télévisés. Il existe un phénomène de mode qui allie le bien-être, la douceur de vivre, la qualité de vie à la campagne et la qualité de l’habitat en fait partie.
Mais il ne s’agît pas que d’une tendance, c’est un retour aux sources qui permet de redécouvrir et apprécier la qualité du travail.
Nous avons fait le constat qu’une clientèle de plus en plus exigeante émet le souhait de construire ou restaurer des maisons traditionnelles en respectant le style régional (préservation du patrimoine bâti non protégé par l’état) et l‘environnement (gestion des énergies et des déchets de chantier, pose d’équipements spécifiques et de matériaux sains, bio-construction…).
La restauration.
Sur notre territoire des anglais, néerlandais, belges, suisses ont investi dans l’immobilier en France et leur budget dépasse de beaucoup celui des acheteurs français : 230 000 € en moyenne contre 137 000 € (Sources : FNCDT Magazine n°19, juin 2003).
La maison individuelle représente 80 % des logements sur le territoire du Pays Auxois Morvan et on sait que 16% des résidences principales, soit 3851 habitations, ont été construites avant la première crise du pétrole et après 1949, c’est les « épaves énergétiques ». (Sources : Statistiques INSEE 2006)
75% des maisons sont des résidences principale et dans 68 % des cas, les ménages sont propriétaires de leur logement ce qui facilite la réalisation des travaux.
De plus, les dispositions prévues par l’État, en faveur de l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments ont permis aux entreprises de la rénovation de résister à la crise économique voire de se développer.
En 2007, au niveau national, le secteur de la rénovation a généré 60,6 milliards d’€ HT (hors bricolage et travaux en auto-rénovation), dont 60 % concernaient de grosses réparations et des travaux d’amélioration. C’est une cible privilégiée pour les entreprises.
On estime à 25 000 € HT le montant moyen à investir pour rendre performante une maison des années 80 de 120 m² et atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement.
Selon les organisations professionnelles du secteur du bâtiment, les orientations du Grenelle de l’environnement devraient induire 1 200 milliards d’€ HT de travaux, soit l’équivalent de 10 à 15 ans d’activité actuelle du bâtiment (neuf et rénovation) et créer 120 000 emplois directs.
La construction
En l’espace d’une année, les ventes de maisons individuelles des constructeurs ont progressé de 28% par rapport aux 12 mois précédents. (Sources : Le Moniteur)
Malgré un contexte économique difficile, les constructions neuves se portent bien. En France, depuis le 1er janvier 2010 plus de 230 000 logements ont été construits. Le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement durable a par ailleurs annoncé le 31 août dernier une augmentation de 31,4% des permis de construire entre mai et juillet, par rapport à la même période de l’année précédente.
En effet, nous avons constaté une augmentation significative de demande en construction écologique depuis notre existence.
Une étude réalisée conjointement par l’INSEE et la CCI de Dijon sur le territoire du pays de l’Auxois Morvan a permis de montrer l’évolution des logements sur le territoire et établir une comparaison à l’échelle départementale et nationale. Il ressort de cette étude que le Pays de l’Auxois Morvan dispose d’un parc de 31 100 logements dont 76% sont des résidences principales et 16 % des résidences secondaires.
En outre,- il ne faut pas négliger les «birésidences » : avec les possibilité liées au télétravail, certains citadins passent la moitié de la semaine dans leur maison de campagne. C’est aussi le cas pour les retraités qui choisissent de passer les beaux jours dans les résidences secondaires et le reste de l’année en ville. Avec le développement des TIC et le vieillissement de la population ce mouvement vers les zones rurales risque de s’amplifier.
Afin de continuer à exister face aux entreprises générales du bâtiment comptant plusieurs salariés et ayant des moyens dédiés à l’administratif et au développement, il est devenu capital de structurer l’offre de chaque entreprise membre au sein d’une offre globale et présenter les compétences de chacun comme une partie indissociable de cette offre.
Le groupement est un moyen neutre d’échange, de rencontre, d’animation, permettant aux acteurs de mieux se comprendre et de générer des projets communs. C’est aussi un moyen efficace de mettre en commun les expériences individuelles afin de les capitaliser.
Chaque groupe doit trouver sa façon de fonctionner, ses buts, ses partenaires par rapport à son projet social (de la société).
Chaque membre doit y trouver un avantage et pouvoir partager au sein du groupe.
Cependant une initiative transposée sur un autre territoire avec d’autres personnes, n’est pas forcement viable.
Volonté commune et philosophie identique sur la vision de la grappe d’entreprises.
Solidarité et mutualisation font partie intégrante du fonctionnement actuel des artisans,
Grande connaissance du territoire,
Forte technicité et compétences dans leurs domaines d’activités,
Adhésion de plus en plus forte de l’opinion publique aux principes du développement durable
Suivi régulier par les médias (presse écrite quotidienne, quelques passages sur les ondes France Bleu Bourgogne et France Inter ainsi que sur l’écran à France 3 Bourgogne et France 5.
Multiplication des formations grand public dispensées par les membres du groupement.
Partenariats avec les institutions, Chambres consulaires et institution représentative de l’Economie Sociale et Solidaire.
Maintien d’une offre artisanale de proximité
Contribution à l’attractivité du territoire tant du point de vue du développement économique à valeur ajoutée environnementale que du point de vue paysager.
Grâce aux formations et à l’aide ponctuelle sur chantier, les ménages modestes peuvent réaliser des travaux de qualité avec leurs moyens
Constituée en Société Coopérative d’intérêt Collectif (agrément délivré par la préfecture), ARTHEMA est ouverte à toute personne, physique ou morale, partageant ses buts. C’est ainsi que la SNM a rejoint le collectif et est devenue associée d’Arthema, dont le siège social se trouve à Montbard.
En tant que coopérative, les membres sont des associés (20 personnes dont une salariée). Le capital social est réparti entre 5 catégories d’associés (bénéficiaires, salariés, petites entreprises du bâtiment, autres entreprises, partenaires) correspondantes à 5 collèges.
Chaque collège élit en son sein un ou deux représentants qui siègeront au Conseil Consultatif qui se réunit en moyenne 6 à 10 fois par an.
Les délibérations sont prises à la majorité des voix exprimées. En cas d’égalité des voix, la voix du Président est prépondérante (le Président étant le gérant artisan de la SCIC).
Ce système de gérance a fait l’objet d’une réflexion lors de la création de la SCIC par les chefs d’entreprises membres de l’ancienne association afin de leur réserver un rôle prépondérant dans les décisions collectives et sur la stratégie du groupe. Cette stratégie est définie lors des réunions du Conseil et des réunions de travail (auxquelles les entreprises sympathisantes peuvent participer) qui permettent de présenter en Assemblée Générale le plan d’actions.
A notre niveau on ne peut pas faire du social et du solidaire, sans faire partie de l’économie.
Chaque structure doit trouver des ressources de financement grâce à ses produits.
Tout d’abord les artisans eux mêmes et les particuliers auto-constructeurs qui ont intégrés la SCIC.
Ensuite de multiples partenaires locaux et nationaux à différents niveaux d’implication et d’intervention :
des organismes de formation professionnelle et éco-centres reposant sur un travail de réseau, d’échanges de savoirs et parfois de prestations de services (CFPPA de Beaune, SFFERE, réseau des éco-centres, OFECO, Centre de formation des maisons paysannes de France, Institut des métiers du patrimoine à Troyes).
des associations (SNM, Empreintes, Auxois écologie, Alterre Bourgogne, Bourgogne Energies renouvelables, etc).
partenaires institutionnels et collectivités locales (Conseil régional de Bourgogne, ADEME, Conseil de développement du Pays Auxois Morvan).
Oui. Les professionnels membres d’Arthema s’engagent à accueillir les jeunes dans leurs entreprises autant que possible.
En plus de leurs apprentis ils accueillent des stagiaires en découverte de métiers ou dans le cadre de leur formation.
Au niveau des SCIC une structuration serait la bienvenue afin d’échanger nos pratiques mais aussi afin de faire remonter nos difficultés et propositions aux décideurs.
Ensuite on peut aussi imaginer des regroupements par « métiers », indépendamment du statut de la structure (spectacle, sport, aide à la personne, formation, commerce équitable…). Sur le modèle de la FN SCOP BTP ou communication etc.
Aller au plus près des gens, sur le terrain, pour des contacts directs
Faire participer la population à des actions de sensibilisation, créer des événements
Interagir avec les acteurs locaux sur les projets de territoire
Les artisans compétents en restauration du bâti ancien et en éco-construction sont présents sur le territoire, peut être en nombre insuffisant et peut être aussi isolés : ils sont parfois considérés comme des « originaux » puisqu’ils ne font pas comme les autres. Alors il est indispensable de trouver ces artisans, de les mobiliser, de créer une dynamique et une entraide. En un mot : un réseau qui leur donnent la possibilité de communiquer ensemble et se faire connaître, voire reconnaître.
C’est ainsi qu’est née Arthema, à l’initiative d’un groupe d’artisans du bâtiment, elle est aujourd’hui un interlocuteur et un partenaire pour les organismes et acteurs locaux partageant cette démarche, et elle a ainsi intégré la dynamique territoriale.
Dans cette dynamique, les préoccupations économiques rejoignent les enjeux de préservation de l’environnement et du patrimoine bâti (non sauvegardé par l’Etat), mais aussi l’intérêt d’organiser une offre locale et d’exploiter les ressources du territoire, qu’elles soient humaines (savoir faire) ou en matière première (pierre, bois, produits de l’agriculture appliqués à la construction…).
En résumé, Arthema se veut au service du bâti traditionnel (restauration) et innovant (construction), mais surtout au service de l’homme, de son environnement et de son bien être dans l’habitat.
L’objet de la SCIC est de diffuser les éco-pratiques dans l’habitat, de sensibiliser le grand public aux enjeux de la construction, de former à l’éco-construction et participer à la sauvegarde du bâti ancien. Pour ce faire, elle a développé des services de formation, sensibilisation et conseil à l’environnement à travers l’écohabitat, avec l’objectif de véhiculer des valeurs d’éco-citoyenneté et de solidarité.
Les activités actuelles sont reparties sur 2 volets :
Sensibilisation, information, formation à travers :
des formations (Organisme de formation depuis 2007) et des ateliers pratiques d’application de matériaux sains pour les particuliers auto-constructeurs/rénovateurs,
des journées de sensibilisation sur le patrimoine bâti et paysager à la demande du Pays d’Art et d’Histoire d’Auxois/Morvan ou directement des mairies
des visites de chantiers, des conférences, …
Promotion de l’artisanat et de ses associés, afin d’une part de répondre aux difficultés en milieu rural de trouver des professionnels compétents en éco habitat en milieu rural et d’autre part de contribuer au maintient de l’offre artisanale de proximité. Les métiers du patrimoine sont très bien représentés au sein du groupement.
Partenariats avec les institutions locales
Participation à la dynamique locale
La SCIC Arthema dispose d’une salariée à mi temps et a été soutenue financièrement par le Conseil Régional de Bourgogne et l’ADEME dans le cadre de programmes. Les ressources actuelles de la SCIC proviennent de prestations de services (actions de sensibilisation, formation, opérations de rénovation en petit chantiers école dans les communes, etc.)
TOUT LE MONDE A LE DROIT D’HABITER DANS UN LOGEMENT SAIN