Itinérance et économie sociale et solidaire

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Il faut lutter contre les fractures sociales et culturelles, dépasser les contraintes géographiques et physique d’accessibilité à des services dans des milieux ruraux avec des spécificités géographiques fortes (massif alpin).

L’éloignement ou l’enclavement spatial rend difficile et couteux tout déplacement pour ce rendre vers des lieux possédant une offre culturelle institutionnelle, basée trop souvent sur des concentrations de populations et par conséquent des concentrations urbaines. Cette offre est souvent ciblée vers une population spécifique (jeune, ancien…) ne permettant pas, en l’état, de mixité et d’échanges inter générationnels. Il faut œuvrer pour la mixité des populations, pourquoi pas par le jeu ?

Cette offre culturelle institutionnelle est relativement peu en lien avec les demandes des populations et la prise en compte des problématiques des personnes et du milieu. Ainsi les populations sont peu ou pas prise en compte ou associées à la définition d’activités culturelles.

La problématique de l’accès à l’offre de services est la même pour tous types de services : santé, loisir, sport, emploi, culture… Cette situation joue le jeu de la désertification et de l’exode rurale, condamnant des villages à n’être plus que des citées dortoirs sans vie locale, contraignant les personnes à ce déplacer pour créer du lien social.

A la fracture géographique vient s’ajouter une fracture économique, se déplacer a un coût. Ce coût est supporté par les individus qui n’ont pas tous la même capacité financière, excluant ainsi une frange encore plus grande de population.

Le milieu associatif est une force en termes de proposition et de construction d’offre culturelle dans tous types de territoires, en adéquation avec les spécificités locales, ressources territoriales et besoins des populations. Les activités culturelles proposées par l’économie sociale et solidaire sont riches et nombreuses, ils semblent nécessaire d’apprendre à se connaitre, travailler ensemble pour proposer une offre culturelle variété, adaptée aux besoins des territoires, bénéficiant d’une visibilité nécessaire à son accessibilité.

Comment sensibiliser d’autres acteurs

Dans le cadre d’un travail de partage d’expérience le cout et les déplacements sont une préoccupation, d’où la besoin de travailler sur ce qui doit être fait par des bénévoles dans les territoires d’action ou des salariés itinérants.

Conditions du développement

Il faut concevoir les activités en itinérance comme une démarche complète :

  • avec ou sans locaux,

  • potentiellement avec un support d’activité (type véhicule aménagé),

  • la mutualisation d’un lieu d’action fixe où se déroulent déjà des activités (lieu pluriactivité…)

  • coupler action sur un lieu fixe et un rayonnement avec des activités mobiles,

  • nécessité d’une complémentarité avec les autres acteurs d’organisations d’offre culturelle,

Les activités en itinérance peuvent se développer dès l’instant où l’offre répond à une demande locale, mais elle ne peut se développer que si elle est bien partagée par toutes les composantes de la population (citoyen, collectivité locale, acteurs locaux privés ou publics…).

L’itinérance est un métier, avec ces spécificités, son champ de compétences, connaissance et savoir-faire (autonomie, gestion, appropriation du projet…). L’itinérance a des contraintes, notamment en termes de coûts, le développement d’une telle action nécessite la participation des pouvoirs publics afin de permettre la solidarité entre territoire par une tarification unique quelque soit les distances à parcourir.

Commencer par une offre gratuite pour montrer les effets de la démarche et faire connaitre l’initiative. Une fois que l’effet boule de neige prend et afin de pérenniser le projet, passer sur un mode de prestation forfaitaire, basé sur un coût identique quelque soit les frais de déplacement afin de faire jouer la solidarité entre territoire et ne pas exclure les communes ou structures qui n’ont pas d’argent.

Données chiffrées

La structure existe depuis 2002 et compte aujourd’hui, en 2011, 4 salariés.

Changement d’échelle possible

Le changement d’échelle est possible, si l’on entend changement d’échelle, comme essaimage d’une initiative locale à d’autres territoires locaux. L’itinérance ayant des coûts (temps, énergies…) il serait difficilement envisageable de penser l’itinérance autrement qu’au plus proche des territoires.

Pour amener un service sur un territoire il faut prendre en compte que pour 1h30 d’animation sur place, il aura fallut :

  • 1h pour ce rendre sur la commune,

  • 1h pour installer et mettre en place le lieu,

  • 1h pour désinstaller/ranger,

  • 1h de route pour le retour.

Ces contraintes en termes de temps doivent prendre en compte le respect du droit du travail, notamment à cause des amplitudes horaires des salariés.

L’objectif de Ludambule est également de mutualiser des outils et des lieux. Cette mutualisation favorise et contribue d’économie de partage, la rentabilisation d’achat (voir permettre des achats complémentaires)…

Impacts de l’initiative

Les actions et le projet mis en œuvre au quotidien par Ludambule permet de :

  • soutenir la mobilité par une démarche locale itinérante,

  • amener des services vers de territoires et les populations,

  • permettre aux personnes de se rencontrer, de créer du lien,

  • permettre à des populations ne pouvant pas se déplacer d’accéder à des services culturels et ludiques,

  • explorer des nouveaux horizons et techniques,

  • contribuer à la préservation de l’environnement,

  • favoriser la préservation et la conservation du patrimoine territorial,

  • faire émerger et développer la forte implication des acteurs locaux, des populations,

  • développement du bénévolat autour d’un projet,

  • autonomisation et responsabilisation des personnes pour continuer et faire perdurer le jeu après le départ de Ludambule (ou entre deux animations) par du prêt de matériel, de la formation et sensibilisation à l’animation…

  • œuvrer pour le désenclavement des territoires et des personnes,

  • apporter une réponse adaptée aux besoins,

  • favoriser le développement personnel par des méthodes ludiques,

  • lutter contre l’isolement.

L’organisation

Ludambule, association Loi 1901.

L’association existe depuis 2007 de façon autonome, elle est issue de l’association de liaison des projets de petite enfance qui a porté les activités de ludothèque à leur démarrage.

Depuis sa prise d’autonomie, Ludambule a développé son champ d’intervention et les publics auxquels peuvent s’adresser les animations.

Cette dynamique se concrétise par le renforcement de l’équipe salariée afin de développer les actions et aussi asseoir l’organisation administrative et logistique, de l’organisation.

Les acteurs (Qui ?)

Il existe de nombreux exemples de services en itinérance dans le département des Hautes-Alpes comme Ludambule, Rions de Soleil, Planète Champsaur…

Les jeunes

Permet de lutter contre l’exclusion des jeunes mamans qui ne peuvent plus se rencontrer à la sortie de l’école, car l’école est au chef lieu, donc parfois à plusieurs kilomètre, donc peut de temps pour l’échange avec d’autres parents d’élèves. Ces moments sont possibles autours des animations proposées par Ludambule.

Les partenaires

Ludambule s’est appuyé sur le réseau national de l’ACEP qui regroupe des crèches et haltes garderie et de service itinérant comme des crèches mobiles. Les Foyers ruraux, la CAF, le Conseil Régional PACA, l’Etat - Direction Jeunesse et sport.

Message à l’opinion

Les médias sont un facteur et doivent être un outil pour la diffusion de l’information sur l’existence des structures offrants des services itinérants, pour permettre aux personnes désireuses de bénéficiers de ces services, de pouvoir y accéder.

Message aux décideurs

Faire en sorte que le droit du travail puisse permettre le développement et le maintien de ses activités en :

  • adaptant le droit du travail, car les amplitudes horaires observées (compte tenu des distances à parcourir) sont difficiles à respecter et contraignant pour le développement d’activité,

  • en financent le temps de travail et les coûts de formation/sensibilisation, réseautage, soutient au développement de projet.

Message à ceux qui font l’ESS

Qu’elle piste pour fédérer des acteurs en matière de culture itinérante pour mieux se connaitre, se valoriser et être une force de mutualisation et de proposition à des partenaires ?

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

L’association Ludambule a pour but de faire connaître et de faire vivre l’importance du jeu pour tous (à l’exclusion des jeux d’argent), source d’éducation populaire, d’échange et de lien social, plus particulièrement en milieu rural.

Ludambule souhaite faire (re)découvrir à tous la convivialité et le plaisir du jeu, en faire reconnaître les aspects inter générationnels, culturels, sociaux, thérapeutiques et éducatifs. Par ses actions l’association tend à participer à la conservation du patrimoine ludique local.

Ludambule accompagne et soutient la mise en place de projets ludiques de proximité et, par extension, incite au développement de toute activité en lien direct ou indirect avec le jeu.

Ressources, financements et moyens utilisés

Budget total annuel de 60 000€, dont 15 000€ est alloué aux frais de déplacements.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Dans les territoires ruraux l’accès aux services (santé, loisirs, sports, emploi, prestations sociales…) est rendu difficile par des problématiques de mobilité et d’aménagement du territoire, ce fait exclus une grande partie de la population, les enfermant physiquement, économiquement et socialement, dans leur territoire.

Témoignages

« Proposer des activités itinérantes peut être une réponse à des enjeux de territoire et questionner la notion d’accessibilité. »

« La programmation culturelle institutionnelle se fait sur l’offre et pas sur la demande. »

« L’ESS réfléchi à la question du désenclavement. »