Je m’indigne de constater que l’ESS commence à peine à être reconnue et doive encore justifier de son utilité, de sa performance et de sa capacité à être non pas seulement une économie subsidiaire, une économie de réparation mais bien l’économie de demain.

Je m’indigne de constater dans le milieu de l’insertion par exemple à quel point l’ESS est parfois instrumentalisée. Les acteurs de l’ESS sont encore trop souvent isolés et incapables de s’unir pour faire face à leurs « partenaires ».

Le partenariat ne doit pas être la mise en concurrence des opérateurs. Le partenariat doit être une occasion de réunir l’ESS autour de projets et actions concrètes et de peser sur les choix politiques.

Je m’indigne de constater que nous restons bien timides et enfermés dans les cases et carcans que l’on a délimités pour nous

tout est dans l’art de l’évènement. savoir rendre public une action. faire la preuve par l’image, la vidéo, l’exemple. Ensuite cet exemple sera d’autant plus imiter qu’il fera résonance.

la limite de contributeurs dépend des moyens disponibles pour les accueillir dans la convivialité. Il vaut mieux sans doute multiplier les initiatives et essaimer que de faire de grands évènements intimidants.

Dans le cas présent le changement d’échelle est dans l’essaimage, dans la multiplication de ce genre d’initiative et puis aussi sans doute dans l’adoption de la démarche par les grandes fédérations afin qu’elles donnent une autre dimension aux évènements qu’elles organisent déjà. Nous prônons la participation, adoptons-la déjà nous même.

1) volonté et posture de coopération.

2) réflexion poussée sur le contenu de l’invitation et de la question de départ: suffisamment ouverte et clivante pour concerner le plus de monde possible que l’on cherche à faire travailler ensemble et les faire réagir.

3) animation suffisamment pensée pour déclencher la coopération et mettre à l’aise les contributeurs.

4) être caller sur la logistique pour que les contributeurs ne soient pas perdu.

leviers: s’adresser directement au mouvement colibri (beaucoup de document), ne pas hésiter à appeler. s’adresser aux groupes locaux et aux compagnies ou acteur locaux de l’animation (sur rennes: alterego, ou la scop le pavé)

là encore l’impact de l’initiative dépend des personnes présentes. Or leur présence dépend de la façon dont ils auront été invité et de l’intérêt qu’ils portent pour la question posée. Ensuite l’impact peut être très importante si des décisions sont prises, si des actions sont organisées, si des projets naissent de la rencontre des personnes.

Une décision prise dans le cadre d’un forum ouvert qui facilite la coopération est sans doute plus ajustée qu’une décision prise sans plus de concertation.

cette initiative peut se développer dans n’importe qu’elle structure et fait partie du principe de démocratie de l’ESS. Elle reprend aussi le principe d’un homme, une voix (e!) et va jusqu’au bout de ce principe en n’imposant pas d’ordre du jour, ni de sélection des thèmes abordés, ou des actions à mener prioritairement.

L’ensemble des initiatives relevant de la participation large à la gouvernance doit être budgétisé au même titre qu’il faut budgétiser l’impact sur l’environnement…. la démocratie, l’éducation, l’environnement font parties de l’économie. Du moins l’économie doit prendre en compte ces dimensions et donc allouer une part des ressources qu’elle dégage pour ces activités.

Une organisation de l’ESS qui respecte le critère de la démocratie est donc une organisation qui alloue une part de son budget à ce type d’initiative;

Le forum ouvert s’adresse à tout type d’acteur. tout dépend en fait de la question posée. Le forum ouvert peut être un mode d’organisation d’une entreprise, d’une association, d’un collectif ou plus largement un outils de débat public. Il permet de mettre dans la boucle des experts, des citoyens, des « usagers », des professionnels, des universitaires, des politiques…

leviers: s’adresser directement au mouvement colibri (beaucoup de documents), ne pas hésiter à appeler. s’adresser aux groupes locaux et aux compagnies ou acteurs locaux de l’animation et de l’éduc pop (sur rennes: alterego, ou la scop le pavé)

et d’une certaine manière il faut réussir à décentrer l’organisation et faire de chaque contributeur un organisateur (untel emmène une partie du buffet, untel a du matériel…)

le but est aussi d’être une structure apprenante et de finir par être rôder à cette démarche.

L’ESS nous appartient à tous, nous en sommes tous des acteurs au quotidien. investissons des lieux de médiations, d’échanges, de débat public pour faire bouger les lignes et mettre en projet nos aspirations à vivre mieux. Soyons notre propre média. c’est comme cela que vie la démocratie.

Les formes que prend le pouvoir évoluent régulièrement. Aujourd’hui la « participation » est dans tous les discours. On évoque la crise du politique. Investir dans ces lieux de prise de parole libre et de délibération citoyenne, ces lieux d’émergences des projets répondant aux besoins des territoires, voilà un enjeu pour la démocratie.

Il ne faut pas hésiter à lancer la coopération, la participation à la fois au sein de nos propres organisations et auprès des partenaires. Ce genre d’initiatives mises en avant sur la place publique poussera les acteurs du territoire dans le sens d’une économie proche des principes de l’ESS.

A rennes, étudiants du MOESS (master management des organisations de l’ESS) nous avons organisés un FORUM OUVERT. nous nous sommes inspirés de la méthodologie développée par le mouvement Colibri-terre et humanisme de Pierre Rabhi.

Le forum ouvert permet de rassembler autour d’une question donnée, d’un problème à régler, d’une action à mener, toutes personnes qui pensent pouvoir contribuer. L’ordre du jour n’est pas fixé par les organisateurs. Les décisions et les synthèses sont prises collectivement. Chacun est libre de contribuer comme bon lui semble (d’aller d’un atelier à un autre).

Le forum permet de faire se rencontrer des personnes qui n’ont pas forcement l’occasion d’échanger et de créer des « affinités ».

Le forum permet à tous de s’exprimer, « d’aller jusqu’au bout » de leur vision du monde et de leurs aspirations pour ce monde et ce avec les personnes présentes.

Le forum donne un cadre particulier d’échange car il ne s’agit pas simplement de s’indigner mais de passer à l’action « ici et maintenant » (avec des plans d’actions concret).

Le forum redonne de la « puissance » et de la motivation aux participants s’ils jouent le jeu de la « coopération ».

toutes les contributions sont prises en compte.

le forum ouvert est générateur d’alliances positives. c’est son principe même. Le but est de rassembler le plus de « personnes ressources » autour d’une question à régler.

les financements seront liés à la mobilisation d’une équipe organisatrice chargée de faire l’invitation, penser la question qui réunie les personnes, mettre en place le dispositif; les moyens à mobiliser dépendent de la taille du groupe. Il faut des paperboards, des panneaux d’affichages, du papier pour tous le monde…

Je m’indigne de l’instrumentalisation de l’ESS qui empêche sa mobilisation, sa créativité, sa puissance d’agir.