Regroupons localement nos activités d’ESS

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Les activités sociales et solidaires sont le plus souvent exclues des centres villes et des lieux de concentration des activités pour des raisons de coût (loyers) et d’environnement contraire à leurs valeurs. Ceci réduit leur fréquentation.

L’évolution de l’urbanisme incite à des regroupements cohérents d’offres de produits et services sur des « centres » d’activité dont l’environnement et les facilités d’accès accroissent les zones d’attraction et la fréquentation de chacune des unités qui y participent et permettent de mutualiser les services apportés et les moyens de communication.

Les collectivités territoriales contribuent souvent à ces plans d’urbanisme qui ignorent les besoins de présence des structures sociales et solidaires. Celles-ci couvrent pourtant un large spectre de services et produits autour de valeurs communes (humanisme, écologie ; solidarité ; équité ; etc.) qui peuvent donner lieu à une grande richesse de regroupements différenciés en fonction des besoins des populations locales de chaque ville et des initiatives locales qui peuvent s’y manifester.

Certains centres existants « d’activités sociales et solidaires » en activité montrent la faisabilité de ce concept, son efficacité à diffuser les valeurs de l’ESS et ses capacités à accroître les fréquentations des différents services et offres de produits regroupés. Leurs expériences permettent d’en déterminer les opportunités de création, la faisabilité et les bonnes pratiques.

Conditions du développement

Élargir ces expériences à des villes (et quartiers) en manque d’expression commune des porteurs d’activités sociales et solidaires peut jouer un rôle central sur la visibilité de ces activités et la communication des valeurs associées à l’ESS. La proposition que nous présentons peut être le vecteur d’un objectif citoyen de développement d’une économie en phase avec ces valeurs et d’une association de l’ensemble de ceux qui dans la société civile et les services publics pourraient y participer.

Impacts de l’initiative

Les résultats de cette mutualisation d’un lieu commun repérable et accessible se traduisent en termes d’efficacité économique pour l’ensemble des participants et de communication d’une économie sociale et solidaire :

  • Le regroupement donne l’opportunité de mutualiser des services. L’espace commun offre à chacun une signalétique sur un axe important de trafic, un parking (48 places). Le magasin bio sert de locomotive aux différentes activités et les bâtiments groupés autour de sa cour de ferme avec en son centre le « Jardin sauvage » participent à l’attraction d’ensemble ;

  • Ce regroupement a développé la fréquentation de l’ensemble des activités rassemblées. Le dernier venu (le magasin de coton bio) a atteint ses objectifs dans les 6 mois suivant son ouverture. Quant à la supérette bio, elle a dû doubler sa surface de 300 à 600 m2 pour répondre à la croissance de sa clientèle ;

  • L’accent se porte à la fois sur les implications en terme d’utilités sociales autant qu’économiques. Le ton de la promotion de La Ferme du Sens est éducatif et culturel autant que de commerce. Cette mutualisation de lieu offre à l’ESS une vitrine des réponses apportées à des besoins de proximité dans le respect de valeurs sociales et solidaires.

A cette expérience de La Ferme du Sens, on peut joindre d’autres expériences menées dans différents environnements. Leurs forces tiennent le plus souvent à la cohérence des offres, à leurs implications sociales et solidaires et à l’expérience d’une gestion ordonnée. Leurs faiblesses sont de reposer sur des initiatives individuelles et de manquer d’une inscription dans un urbanisme d’ensemble.

Les acteurs (Qui ?)

Rédacteur : Antoine Pillet, antoine.pillet@orange.fr

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La Ferme du Sens : un centre d’activité diversifié et ouvert sur l’extérieur

LA FERME DU SENS est née avec la restauration d’une ancienne ferme de Villeneuve d’Asq (59) en ruine et la volonté d’y réunir un ensemble de porteurs de projets d’activités sociales et solidaires. Dans ses bâtiments progressivement restaurés, des habitants de proximité y ont animé dans un premier temps des réunions et débats en liaison avec des évènements locaux.

Au cours de cette restauration, se sont ouverts successivement sur cet espace un magasin de produits bio (« Saveurs et Saisons ») avec des ateliers de boulangerie (« Le Fournil Bio ») et de boucherie-charcuterie-traiteur, un atelier de bières artisanales (« La Moulins d’Asq »), un restaurant (« Le Bioze »), puis un magasin de produits de coton bio.

A ces activités marchandes s’ajoutera dès le départ un projet associatif (« Couleur nature ») qui suscitera la création d’une nouvelle association « Jardinons nature » regroupant des amateurs de plantes rares qui installeront un « Jardin sauvage » dans la cour de la « Ferme du Sens » et procéderont à des échanges de semences. Une autre association a réuni des adhérents pour cultiver sur les terres de la « Ferme du Sens » des jardins partagés jusqu‘à ce qu’un Fournil agrandi dans de nouveaux bâtiments HQE en prenne la place.

L’ensemble de ces structures participe à la gestion de la SCI, propriétaire de la Ferme, qui loue les espaces et bâtiments nécessaires à chacune des structures porteuses des activités. Les associations ne contribuent aux loyers qu’à un niveau de principe. Des normes de gestion communes (à commencer par les heures d’ouverture) sont convenues collectivement. L’animation et les communications associent l’ensemble des structures. La règle est d’harmoniser cette gestion d’ensemble pour le bien de la collectivité. La volonté est de favoriser la promotion humaine des employés et associés de « Saveurs et Saisons » autant que celle de ceux qui y viennent comme adhérent ou client.

Les résultats de cette mutualisation d’un lieu commun repérable et accessible se traduisent en termes d’efficacité économique pour l’ensemble des participants et de communication d’une économie sociale et solidaire :

  • Le regroupement donne l’opportunité de mutualiser des services. L’espace commun offre à chacun une signalétique sur un axe important de trafic, un parking (48 places). Le magasin bio sert de locomotive aux différentes activités et les bâtiments groupés autour de sa cour de ferme avec en son centre le « Jardin sauvage » participent à l’attraction d’ensemble ;

  • Ce regroupement a développé la fréquentation de l’ensemble des activités rassemblées. Le dernier venu (le magasin de coton bio) a atteint ses objectifs dans les 6 mois suivant son ouverture. Quant à la supérette bio, elle a dû doubler sa surface de 300 à 600 m2 pour répondre à la croissance de sa clientèle ;

  • L’accent se porte à la fois sur les implications en terme d’utilités sociales autant qu’économiques. Le ton de la promotion de La Ferme du Sens est éducatif et culturel autant que de commerce. Cette mutualisation de lieu offre à l’ESS une vitrine des réponses apportées à des besoins de proximité dans le respect de valeurs sociales et solidaires.

A cette expérience de La Ferme du Sens, on peut joindre d’autres expériences menées dans différents environnements. Leurs forces tiennent le plus souvent à la cohérence des offres, à leurs implications sociales et solidaires et à l’expérience d’une gestion ordonnée. Leurs faiblesses sont de reposer sur des initiatives individuelles et de manquer d’une inscription dans un urbanisme d’ensemble.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Face à l’exclusion fréquente des centres villes ou des centres d’activité des activités sociales et solidaires, regroupons-nous