POLE SUD : Pôle Territorial de Coopération Economique

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Quatre ou cinq millions de personnes sans emploi, huit millions de personnes en France vivant au-dessous du seuil de pauvreté dont plus de 2,5 millions d’enfants, une prévalence des problèmes de santé liés aux déséquilibres nutritionnels, aux conditions dégradées de logement et à l’accès difficile aux soins, des disparités sociales engendrant des retards scolaires irrattrapables, une fréquentation des restos du cœur et des associations de solidarité qui explose…

Des déséquilibres sociaux et une société qui se fragmente

Tout autant que l’accroissement du chômage et de la précarité, les bouleversements économiques de ces trente dernières années sont responsables d’une profonde désorganisation sociale. Une désagrégation qui a touché principalement les personnes les plus fragilisées. Fractures numériques, accès à la santé, à la culture, espérance de vie, logement : les écarts de ressources et le chômage entretiennent une fracture de plus en plus intolérable. Elle compromet alors notre avenir commun et notre capacité à vivre ensemble.

Les dispositifs d’accompagnement montrent leurs limites

Une des évolutions majeures de notre organisation part d’un constat terriblement banal auquel sont confrontés les organismes d’insertion par l’activité économique. Nos actions de formation et d’accompagnement sont indispensables, mais elles ne sont pas suffisantes notamment dans des moments de hausse du chômage. Elles permettent de « changer l’ordre des gagnants », ce qui est important, mais elles n’agissent pas directement sur le chômage car elles ne créent pas réellement d’emplois. Elles saisissent les opportunités du marché « au détriment » d’autres personnes qui risquent ensuite de se retrouver en situation de chômage longue durée…

Par ailleurs, les politiques publiques de lutte contre le chômage, dans leur quasi-totalité, proposent des accompagnements et de la formation. Cela laisse supposer, « en creux », que le chômage est dû au fait que les personnes sans emploi ne sont pas assez formées, ni assez préparées. En d’autres termes, que le chômage relève uniquement de problèmes de compétences ou de responsabilités individuelles. Nous estimons plutôt qu’il relève avant tout d’une responsabilité collective, notre organisation socio-économique n’offrant pas de place à tout le monde !

Conditions du développement

Les Pôles regroupent 3 sortes d’acteurs. Les entreprises, la collectivité, la recherche. Nous avons un a priori qui constitue pour nous une condition de développement : la place prépondérante des entreprises dans le dispositif ce qui nécessite de repérer et convaincre des entrepreneurs qui ont le sens de l’intérêt collectif et de la collaboration afin d’en faire de véritables Entrepreneurs de territoire solidaire. Par ailleurs l’expérience de Pôle sud nous convainc aujourd’hui de la nécessiter de trouver des moyens financiers pour assurer la constitution, l’animation et les relations extérieures des Pôles.

Données chiffrées

Il est difficile de donner des résultats chiffrés de la dynamique du Pôle car il facilite des développements au sein même des différentes organisations qui participent à la dynamique commune. Pour le Groupe Archer, acteur pivot de Pôle sud, le développement concerne près d’une centaine d’emplois supplémentaires et a permis la mobilisation d’une soixantaine d’actionnaires en 4 ans.

Facteurs de succès

Le principal facteur de réussite de Pôle Sud est de proposer des alternatives crédibles et concrètes sur des problèmes de chômage et de développement économique. La preuve par l’exemple que nous revendiquons a été facilitée par notre capacité à se regrouper et donc à changer d’échelle et à être plus visible sur notre territoire.

POURQUOI CREER des POLES TERRITORIAUX DE COOPERATION ECONOMIQUE

Nous estimons que le développement de ce type de collaboration locale est possible, souhaitable et même nécessaire. La coopération économique locale permet de créer des emplois à partir des besoins locaux mais il redonne des marges de manœuvres citoyennes, aux acteurs locaux dans un secteur qui semble sinon échapper à la sphère citoyenne. Pour notre part, nous avons senti un besoin fort de rencontrer des expériences similaires pour échanger, s’enrichir mutuellement et proposer ensemble ces modèles alternatifs de développement durable qui ne pourront s’imposer que si des dizaines d’expériences similaires existent sur l’ensemble du territoire.

Impacts de l’initiative

Impacts de l’initiative

Petit à petit, Pôle sud est repéré par les acteurs publics, diverses entreprises, des habitants de la zone comme un lieu ouvert de rencontres et d’échanges mais aussi comme un lieu ressources. Près d’un millier de personnes en recherche d’emploi vienne y rechercher de l’accompagnement, de la formation, de l’accès à des ateliers multimédia. Des expériences qui concernent aujourd’hui des dizaines d’emploi ont trouvé leurs sources sur le Pôle (atelier chaussure, atelier sous traitance automobile, coopérative d’activité). La prochaine association des chefs d’entreprises des 18 Zones d’activité autour de Romans et Bourg de Péage devrait mettre son siège à Pôle Sud. Nous organisons chaque année les Rencontres Pôle Sud dans le cadre du mois de L’ESS.

L’organisation

Jusqu’à aujourd’hui nous avons fait le choix d’une organisation souple et non contrainte. Les seuls éléments juridiques structurants sont les baux des loyers. Pour le reste nous nous rencontrons toutes les 6 semaines autour d’un repas. Cette organisation était facilitée par la mise à disposition par la Cress Rhône-Alpes de quelques heures de chargé de mission qui assurait de l’animation. Aujourd’hui, nous cherchons à dégager des moyens pour assurer des taches de représentation, de formalisation et d’animation.

La structure, porteuse de l’initiative

Groupe ARCHER

Les acteurs (Qui ?)

Outre les entreprises du Groupe Archer, le Pôle abrite des délégations locales de l’Urscop, de Coorace et de la CRESS. L’Adie y tient des permanences pour le Nord Drome, le fonds France active y fait ses réunions collectives et ses commissions. Une boutique logement y est implantée en permanence et un regroupement de quatre AMAP vient de s’y installer. Par ailleurs, la mission locale tient des permanences sur ce Pôle tandis le Pôle emploi y est également très présent tout comme des organismes de formation. D’autre part, et même s’ils ne peuvent physiquement y être présents, la Scop VTD, des Esat de l’ADAPEI sont des acteurs engagés dans les partenariats économiques du Pôle. Pour finir les collectivités locales utilisent parfois ce regroupement pour mettre en œuvre des actions de développement économique. Pour ce qui concerne le lien avec la recherche, nous le trouvons avec le Labo de l’ESS, l’accueil de nombreux étudiants en master et nous avons participé à la création de la Chaire économie sociale et solidaire à Lyon 2.

Les partenaires

Outre les entreprises du Groupe Archer, le Pôle abrite des délégations locales de l’Urscop, de Coorace et de la CRESS. L’Adie y tient des permanences pour le Nord Drome, le fonds France active y fait ses réunions collectives et ses commissions. Une boutique logement y est implantée en permanence et un regroupement de quatre AMAP vient de s’y installer. Par ailleurs, la mission locale tient des permanences sur ce Pôle tandis le Pôle emploi y est également très présent tout comme des organismes de formation. D’autre part, et même s’ils ne peuvent physiquement y être présents, la Scop VTD, des Esat de l’ADAPEI sont des acteurs engagés dans les partenariats économiques du Pôle. Pour finir les collectivités locales utilisent parfois ce regroupement pour mettre en œuvre des actions de développement économique. Pour ce qui concerne le lien avec la recherche, nous le trouvons avec le Labo de l’ESS, l’accueil de nombreux étudiants en master et nous avons participé à la création de la Chaire économie sociale et solidaire à Lyon 2.

Message à l’opinion

Le PTCE offre le moyen de peser plus fortement sur son environnement local, de reprendre en main l’organisation de la cité, à travers la consommation de biens ou de services ou en s’impliquant dans le fonctionnement d’un Pole.

Message aux décideurs

Pour les décideurs économiques :

Le PTCE peut répondre à la fois à vos préoccupations d’entrepreneur, mais aussi et de manière plus collective à certains de vos besoins périphériques, autour de la mutualisation de biens ou de services ou en répondant aux besoins de services de vos salariés

Pour les décideurs politiques

Les PTCE prouvent qu’il existe à l’échelle des territoires, des alternative pour agir politiquement sur l’emploi et le développement harmonieux de l’économie Accompagner la structuration des acteurs, c’est favoriser l’émergence de nouvelles richesses locales, de nouveaux services utiles et rentables, de nouveaux emplois pérennes non délocalisables.

Message à ceux qui font l’ESS

Le Pôle Territorial de Coopération Economique est un moyen de mettre en œuvre concrètement des idéaux que nous exprimons et qui peuvent changer profondément les manières d’agir et la perception qu’ont de nous les Pouvoirs Publics, les entreprises et les citoyens.

Proposition pour influencer les décideurs

Pour les décideurs politiques :

Les PTCE prouvent qu’il existe à l’échelle des territoires, des alternative pour agir politiquement sur l’emploi et le développement harmonieux de l’économie Accompagner la structuration des acteurs, c’est favoriser l’émergence de nouvelles richesses locales, de nouveaux services utiles et rentables, de nouveaux emplois pérennes non délocalisables.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Coopérer pour reprendre en main notre avenir et créer de l’emploi à l’échelle des territoires

Une autre manière de vivre ensemble est possible

Participer à la création d’emplois

Partant de ces constats, nous avons décidé, avec d’autres et à notre échelle, de participer à la création, à la sauvegarde et au développement de l’emploi.

Mettre le travail au service de l’humain

L’ESS est là pour rappeler que le travail est au service de l’homme et pas l’inverse. Elle vise à son épanouissement par le travail et non à son asservissement à une logique productiviste. La mise en concurrence, au sein de l’entreprise comme à l’échelle du marché, agit au détriment de la qualité et de la valeur humaine du travail.

L’économie Sociale, les structures d’insertion par l’activité économique font la preuve que l’on peut atteindre des seuils de rentabilité viables économiquement en incluant, dans les équipes de travail, des salariés que d’autres logiques managériales ont exclus de l’emploi.

Mettre la coopération économique au cœur de nos pratiques.

Nous devions faire le pari que dans le cadre d’une économie raisonnée, « l’autre » est une chance et non pas un concurrent à abattre. Au-delà de notre propre organisation où la mutualisation de moyens matériels, humains et financiers a été le véritable moteur de notre développement, la quasi-totalité de nos projets sont organisés en lien avec d’autres acteurs. Il s’agit des services de l’Etat, d’une chambre consulaire, de syndicats intercommunaux ou de services de collectivités liés au développement économique, mais aussi d’entreprises ou autres structures d’insertion par l’activité économique.

Concrètement ces coopérations s’exercent dans des domaines très variés. Mais il s’agit de s’investir sur des enjeux où personne n’est en capacité de réussir isolé ; seule la coopération peut nous permettre de réussir.

Pour sauvegarder ou développer de l’emploi, nous avons repris quelques petites entreprises, ou activités suite à des sinistres ; nous avons organisé des coopérations pour maintenir des productions temporaires ou pérennes destinées à la délocalisation. En mobilisant des énergies locales (entreprises, bénévoles, retraités), nous avons remis en place un atelier de fabrication de chaussure. La chaussure est une activité symbole à Romans mais elle subit depuis 20 ans un effondrement total. Nous voulions prouver qu’avec un modèle artisanal, basé sur la coopération, cette industrie pouvait avoir un avenir.

Nous organisons des actions pour mutualiser des moyens et travaillons actuellement sur des centrales d’achats pour les entreprises de notre bassin de vie et leurs salariés.

Ces dynamiques de territoire nous ont poussés à saisir une opportunité : lors du déménagement dans un nouveau siège, nous avons interpelé nos partenaires et nous avons créé « Pôle Sud » Pole de coopération économique Sud Rhône-Alpes Il s’agissait de regrouper sur un lieu unique et visible, un certain nombre d’acteurs de l’économie sociale.

Il s’agit de rendre plus efficaces et plus visibles ces actions de développement local de l’emploi et de favoriser ainsi le développement durable de notre territoire.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

L’ORGANISATION ECONOMIQUE ACTUELLE NOUS AMENE VERS UNE DOULOUREUSE IMPASSE !