Cahier de l’entrée Créer/ s’évader
La danse est constitutive de l’humain. Elle est un élément qui peut développer la créativité naturelle, le rapport à son propre corps et aux autres.
La danse contemporaine est un art encore nouveau en France. Elle existe sur certaines scènes du spectacle vivant.
Non codée, elle peut permettre de se réapproprier les espaces. Elle travaille sur des fondamentaux tels que le temps, le poids, l’énergie.
Tout un chacun peut la pratiquer, la recevoir, la ressentir.
Pourtant, elle est toujours un art confidentiel, pratiquée surtout par les filles et vu par un milieu bourgeois et/ou intellectuel.
La danse contemporaine est souvent perçue comme un art peu accessible qui ne véhicule pas de message.
Elle se retrouve confisquée dans certaines salles de spectacles qui ne travaillent pas vraiment à son rayonnement populaire.
Convaincre les décideurs qu’un nouveau modèle de politique culturelle est possible
Etre nombreux à travailler des nouvelles pratiques artistiques et culturelles basées en proximité avec les personnes
Instaurer de nouveaux types de projets artistiques, culturels et sociaux
Promouvoir des liens solidaires entre les structures culturelles et les structures sociales
Définir une charte établissant des critères précis
Les différentes actions menées par l’association touchent une vingtaine d’artistes par an et 350 participants, ainsi que 200 professionnels de structures mobilisés pour la mise en oeuvre des actions.
Danse à tous les étages, association fondée en 1997, a pour but le soutien aux artistes chorégraphiques et l’insertion des personnes par la pratique artistique.
Danse à tous les étages souhaite fédérer des acteurs professionnels de la culture et des autres espaces de la vie des personnes pour des présences artistiques et dansées, afin d’ouvrir des rencontres, des pratiques s’inscrivant dans la vie des personnes. Ces rencontres et pratiques sont basées sur le travail sur soi, la relation à l’autre et au monde qui nous entoure. Il s’agit d’instaurer des relations sociales et politiques, dans le sens de la vie responsable dans la cité.
Danse à tous les étages est ainsi à l’initiative d’une réflexion sur un nouveau modèle de relation avec une culture officielle, plus simple, plus proche des personnes, plus responsable, plus solidaire et plus respectueuse de l’humain.
Danse à tous les étages, association fondée en 1997, a pour but le soutien aux artistes chorégraphiques et l’insertion des personnes par la pratique artistique.
Le projet Danse à Tous les Etages dans ses deux objectifs implique artistes, acteurs culturels, acteurs sociaux et populations. Il se concrétise sur un territoire régional : la Bretagne, avec deux territoires privilégiés en 2011 et 2012 : Rennes et Brest. Les actions qui y sont menées seront différentes, mais complémentaires.
Créatives : action artistique, dans le champ de l’insertion professionnelle, pour des femmes éloignées de l’emploi.
Mise en mouvement : action artistique, pour la prise de parole des jeunes, dans les quartiers.
Corps sensibles : actions artistiques avec des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
Working Women : action artistique avec des femmes en création d’entreprise
Parcours culturels : actions d’initiation au spectacle vivant.
Résidences de territoire : résidences d’artistes sur le Pays de Brest, en partenariat avec le TEEM et un réseau régional d’équipements culturels : recherche, création, diffusion.
Petites Scènes Ouvertes : organisation de la plate-forme Ouest : échanges entre professionnels et artistes, visant à favoriser la rencontre entre les programmateurs et la danse.
Diffusion d’artistes au Mac Orlan à Brest, soutien à la programmation danse du Mac Orlan.
Actions artistiques et sociales, Parcours culturels en lien avec les résidences
Structures sociales,
Structures de santé,
Structures culturelles, élus, institutions.
« Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus » (film de Pina Bausch)
« La danse pour être à l’écoute de son corps et de son environnement »
inviter les décideurs à travailler sur une démarche d’évaluation avec des chercheurs
avoir des têtes d’affiches : artistes et chercheurs dans les projets
avoir les médias sur nos manifestations
Notre enjeu est de faire exister la danse contemporaine dans les espaces de vie contemporains des personnes : culture, santé, insertion, éducation, justice, handicap, entreprises…
Nous travaillons avec des artistes et des référents professionnels (enseignants, travailleurs sociaux, médecins…) à élaborer des projets de création chorégraphique et des parcours de danse.
Il s’agit toujours de projets exigeants qui se déroulent avec les situations des personnes. Ils aboutissent à des spectacles, des rencontres publiques, des recherches interprofessionnelles.
Nous voulons la faire reconnaître comme un levier du mieux vivre individuellement et ensemble et fédérer d’autres structures autour d’une charte « L’art comme levier ».
La danse contemporaine est un art de partage et d’émancipation, mais reste confidentielle…Elle doit exister dans le quotidien des personnes.
Témoignages issus de la journée de rencontres interprofessionnelles organisée par l’association, à Rennes en octobre 2010, autour de cette question : « en quoi les processus artistiques influencent-iles les parcours de vie?". Les trois témoignages suivants sont ceux d’acteurs du projet Créatives, projet artistique avec des femmes en recherche d’emploi, porté par Danse à tous les étages.
Franck Picart : Je suis chorégraphe et j’ai été invité pendant deux ans sur le projet Créatives, à raison de 6h d’atelier par semaine pendant trois mois et demi. Le plus important n’étaient pas la représentation mais que les femmes se rencontrent et créent un lien entre elles via le médium du corps. Qu’elles aillent vers cette idée de groupe, être solidaire et montrer un travail collectif. La rencontre humaine, leur histoire de vie primait sur la place de l’interprète. Cela a bousculé aussi mes méthodes de travail avec les artistes professionnels par la suite, je m’en suis aperçu avec le recul. Le spectacle a été joué deux fois, elles étaient douze, belles et fières de présenter la recherche.
Ester Llongarriu : J’ai participé au projet Créatives 2009 avec les artistes Katja Fleig et Silvano Voltolina. J’étais en recherche de projet et le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles m’a proposé l’atelier.
On a fait un vrai choix d’engagement comme dans une recherche d’emploi. Le rythme est une bonne contrainte dans la gestion de l’organisation. Au niveau social, la rencontre collective de femmes accompagnées par diverses structures a permis de créer un rituel de confiance, de respect et d’amour entre nous. Les intervenants ont apporté du matériau mais n’ont pas imposé leur chorégraphie, le travail d’équipe a été très bien mis en place dès le départ.
J’encourage vraiment ces pratiques de motiver les gens à retrouver le désir et le partager.
André Biche : Je suis coordinateur du dispositif Fil Rouge qui accompagne des personnes présentant des troubles psychiques, et qui font la demande d’aller vers ou de se maintenir dans l’emploi. Le projet se déroule en trois temps : d’abord oser se décaler, permettre aux femmes de s’autoriser à découvrir des possibles, sortir du cheminement ordinaire.
Puis le déroulement c’est écouter et soutenir les mots et les maux du corps. Enfin il y a l’apothéose, la représentation. Je ressens l’émotion d’être spectateur et de voir le plaisir qu’elles ont eu à faire.
Après le spectacle, le dernier temps est peut-être sans fin : comment transférer ce moment en dynamique de parcours et réinvestir d’elles-mêmes à tous les niveaux ?