Partir de la concertation pour co-construire

Cahier de l’entrée Créer/ s’évader

Argumentaire

Peut-on continuer d’accepter de fonctionner dans un système au niveau de la culture qui nous met en tant qu’artiste dans des formes et des rapports de l’économie libérale.

Nous sommes appelés à nous mettre en concurrence dans le cadre d’appels à projets qui peuvent devenir des appels d’offres. Nous sommes de plus en plus contraint de participer à des sortes de salons expositions, des festivals qui ressemblent de plus en plus à des foires commerciales pour présenter et diffuser nos créations théâtrales. Nous nous retrouvons aussi à devoir louer des théâtres privés et être exploités pour faire connaître notre travail.

Nous sommes encouragés à entretenir des rapports d’influence pour pouvoir prétendre à des financements publics ou pour obtenir de rencontrer des programmateurs de spectacle.

Nous rentrons dans un système où quelques uns deviennent experts ou personnes spécialistes de l’art vivant et font les choix d’excellence et d’esthétique pour une population entière.

  • Doit-on accepter cette situation ?

  • Doit-on croire que seul ce type de rapport est possible ?

  • La culture ne peut-elle être l’affaire de tous ?

  • Peut-on inventer des formes de travail et d’échange qui parte de la concertation et qui se bâtissent avec l’expérience et la richesse de chacun ?

Comment sensibiliser d’autres acteurs

Ce projet se veut aussi une expérience modèle pour interroger les possibilités de coopération entre des programmateurs, des responsables de lieux culturelles et des équipes artistiques sur un territoire comme le département afin de trouver dans le domaine de la diffusion des créations artistiques, des formes qui peuvent engager une véritable dynamique territoriale artistique et culturelle.

Changement d’échelle possible

L’objectif de cet événement est qu’il puisse s’inscrire sur le long terme et sur d’autres territoires. La diffusion de l’initiative à travers les réseaux des compagnies permettra ce changement d’échelle. De plus, les collectivités doivent soutenir et accompagner ce projet dans la durée.

Facteurs de succès

La volonté et le désir des compagnies à travailler ensemble a permis la mis en place d’un tel projet qui a été validé par la direction des affaires culturelles de la ville d’Argenteuil. Ce projet ne peut exister qu’en fixant des règles qui doivent être partagées par tous en matière de fonctionnement, d’organisation, de réalisation et qui déterminent la forme d’engagement de chaque équipe.…

Impacts de l’initiative

La semaine théâtrale d’Argenteuil répond à plusieurs objectifs :

  • Proposer de nouvelles formes d’accueil et de rencontres avec les publics

  • Mettre un point d’orgue sur la coopération et la co-construction d’un projet des différentes compagnies sur le territoire.

  • Bâtir autour d’un travail de concertation une rencontre originale entre des équipes implantées sur le territoire.

  • Rassembler les publics d’Argenteuil (enfants, jeunes, adultes)

  • Instaurer une relation entre les publics et les compagnies sur le long terme.

L’organisation

Ce projet est co-construit dans toutes ces parties : Financière, technique et contenu

L’organisation de l’événement se construit en partenariat entre les compagnies et la DAC avec répartition des tâches entre les compagnies :

  • Techniques en partenariat avec l’équipe technique des lieux

  • Communication sur l’événement avec l’équipe de la DAC

  • Suivi du financement avec la direction de la DAC

  • Réflexion et organisation de l’accueil du public, des rencontres.

L’évènement est géré collectivement dans sa préparation mais aussi dans sa réalisation.

L’art ou l’objet artistique se veut être une occasion de rencontre, de partage, de confrontation et de rassemblement des publics. Les compagnies, à travers ce projet, répondent à ces enjeux en mettant en commun leur expérience, leur savoir faire.

La structure, porteuse de l’initiative

La Compagnie des Omérans est une association loi 1901, créée en 1987, avec un conseil d’administration composé de personnes bénévoles qui assument la responsabilité morale et juridique. Ils apportent leurs regards et conseils aussi bien sur le parcours artistique, que sur la gestion administrative de l’association.

La Compagnie des Omérans, c’est aussi une équipe de comédiens dont certains participent en plus des projets de création aux actions en direction de différents publics dans le cadre des projets d’implantation de la compagnie. Le statut d’intermittent du spectacle permet à ces artistes de poursuivre depuis plusieurs années un compagnonnage avec la Compagnie des Omérans tout en participant au travail théâtral de d’autres structures ou équipes.

Les acteurs (Qui ?)

7 compagnies travaillent en collaboration sur ce projet :

  • La compagnie Baba Yaga

  • La compagnie des Omérans

  • La compagnie Cont’animés

  • Le théâtre du Néon

  • Le théâtre Carpe Diem

  • Willy danse théâtre

  • Argenteuil théâtre public

De plus, la Direction des Affaires Culturelles d’Argenteuil, le conseil général du Val d’Oise et Arcadi apportent leur soutien au projet. (numéraire, nature)

Proposition pour influencer les décideurs

Le potentiel et à la diversité artistique sur un territoire doivent s’inscrire dans une logique de coopération et de partenariats entre les différents acteurs (artistes, collectivités, populations…). L’isolement de certains acteurs et la mise en concurrence de ces derniers essoufflent les dynamiques culturelles. Ces initiatives, à travers le principe de coopération, sont sources d’innovations (supports, outils…) et d’ancrage territorial.

Propositions pour convaincre l’opinion

Le projet est bâti sur la diversité du travail de création, diversité marquée par les publics auxquels elle s’adresse, par les formes théâtrales proposées, par les textes utilisés et par les sujets traités. Ce projet a une réelle force de proposition en termes de diffusion, de réalisation. Ce projet a pour philosophie, « jouer collectif », dans cette période qui nous envoie constamment à l’individualisme, qui cherche constamment à nous mettre en concurrence les uns avec les autres, qui nous porte à croire que les choses ne peuvent se construire que dans des formes de rapport d’influence, de rivalités, de compétitions, de courses à la distinction…

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Point de départ de l’initiative :

L’arrivée d’une nouvelle équipe municipale en 2008 et l’ouverture du Centre Culturel « Le Figuier Blanc » en 2009 à Argenteuil, ont permis de redéfinir la politique culturelle de la ville d’Argenteuil, notamment en matière de soutien aux compagnies locales professionnelles. La municipalité décide alors de valoriser le travail de ces compagnies en proposant une « carte blanche » à l’une de ces compagnies et ceux chaque année. La démarche de la ville d’Argenteuil consiste alors de sélectionner, après un appel à projet, la création ou la reprise d’un spectacle d’une seule compagnie qui viendra s’inscrire dans la programmation. C’est la compagnie « Baba Yaga » qui fut sélectionné en 2009 pour lancer cette expérience qui a été positive. En effet elle a permis notamment de montrer que la présence d’une compagnie locale dans la programmation de la saison culturelle était quelque chose de particulier par rapport aux autres créations présentées. Le travail et la relation entretenue avec le public s’inscrit dans la durée et permet de créer une réelle proximité avec la population.

Mis en place d’une nouvelle expérience :

Dans la continuité de cette expérience « carte blanche », un projet a vue le jour sous l’impulsion de la compagnie des Omérans. Les différentes compagnies d’Argenteuil se sont réunies afin de mettre en place un projet de co-construction avec la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la ville d’Argenteuil. Le but de cette initiative est de faire travailler les compagnies autour d’un projet commun et ainsi d’éviter toute forme de concurrence entre elle.

La construction d’une semaine théâtrale « Argenteuil en compagnies » prend alors forme et ceux avec l’accord et l’engagement financier de la ville. Cet événement se déroulera du 5 au 8 Mai 2011. Il a pour objectif l’organisation d’une rencontre avec le public et les professionnels. Chaque compagnie présentera son spectacle et ainsi offrira aux publics une diversité dans le travail de création (diversité des auteurs abordés, des thématiques traitées, des esthétiques et des publics visés).

Quelles alliances positives ?

La diversité du travail de création et l’expérience des différentes compagnies permet la confrontation des pratiques, l’échange de savoir et de savoir faire. Les partenaires tissent des relations dans la durée.

Ressources, financements et moyens utilisés

Le budget a été établi en concertation entre la Direction des Affaires Culturelles et les Compagnies, avec une base minimum à partir de laquelle l’événement serait réalisable. Cette base prend en compte les cachets des artistes et techniciens présents pour chaque spectacle avec la prise en charge de la journée de répétition et de mise en place. Elle prend en compte aussi les interventions des comédiens dans les levers de rideaux et actions autour des spectacles.

La municipalité a pris la décision d’inclure cet évènement dans sa programmation artistique et culturelle de la saison 2010 / 2011. Elle met donc à disposition des lieux et des équipes techniques, et elle apporte un financement pour la réalisation du projet. Mais il est nécessaire de trouver des apports complémentaires, permettant d’assurer l’ensemble du projet aussi bien dans sa dimension diffusion, que dans ces dimensions mutualisation, recherche artistique collective et approche de formes de rencontre vers les différents publics.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

La limitation des moyens financiers a souvent pour conséquence la mise en concurrence des équipes artistiques.