Comment accéder à un logement et mieux vivre ensemble dans un habitat respectueux de l’environnement et de ses habitants

Cahier de l’entrée Se loger / Habiter

Argumentaire

Par rapport l’accès au logement :

  • coût élevé à l’achat et à la location (avec une disproportion entre la surface et le prix, plus c’est petit plus c’est cher) qui entraîne une inégalité dans l’accès au logement en particulier des plus démunis, des jeunes, des célibataires, … et un déséquilibre de plus en plus grand entre le revenu des ménages (revenu médian de 1500€) et le coût du logement (actuellement en moyenne 40% du revenu du ménage) avec des conséquences sur l’endettement, expulsion, …

  • le logement social et insuffisant, il véhicule une mauvaise image et ne permet pas la mixité sociale

  • il y a trop de logements vacants utilisés pour faire de la spéculation à outrance sur les biens immobiliers (achat ou location), résidences secondaires vides la majorité de l’année, …

Pour investir son habitat, son quartier :

  • la surpopulation dans les villes induit difficulté d’accès au logement et le mal logement, … liée aussi à la concentration des activités professionnelles dans les villes ; parallèlement, le milieu rural, en général signe d’une meilleure qualité de vie souffre de désertification mais est éloigné des centres économiques et sociaux

  • sensation d’isolement même dans les villes surpeuplées, de manque de lien social et de mixité sociale dans les quartiers, une difficulté à habiter son quartier, dé-responsabilisation, désinvestissement de son habitat

Pour entretenir, réhabiliter les logements :

  • l’entretien et la rénovation des logements coutent cher et sont soumis à des normes contraignantes, le mauvais état des logements entraîne des problèmes d’insalubrité et une dégradation rapide

  • les matériaux de construction utilisés sont polluants, non respectueux des personnes et de l’environnement (abandon des méthodes traditionnelles de construction avec des matériaux et architectures adaptés à la région)

  • les logements sont énergivores, l’énergie est gaspillée à cause de la mauvaise isolation, …, et induit une difficulté grandissante d’accès à des coûts raisonnables à l’électricité, le gaz et l’eau (précarité énergique due aussi à l’augmentation du prix des fournisseurs EDF, Veolia, …)

Dans la complexité des lois et les démarches administratives :

  • le grenelle de l’environnement n’est pas respecté

  • la France s’enferre dans une politique énergétique du tout nucléaire, une difficulté à passer aux énergies renouvelables ; on peut constater une certaine contradiction en région PACA, dont le territoire est ensoleillé et pourtant l’énergie solaire y est peu développée

  • le logement est un droit inscrit dans la constitution, des lois et dispositifs existent, pourtant ils sont peu ou mal appliqués : la loi DALO qui n’a pas de décret d’application et dont les délais de réponse sont longs ; la loi SRU impose 20% de logements sociaux dans chaque commune mais certaines préfèrent payer l’amende ; le dispositif FSL actuellement réduit certaines aides octroyées pour l’accès locatif ; la réquisition de locaux ou de logements vides est rarement appliquées ; les dispositifs financiers spécifiques (APL, prêt taux 0, …) sont applicables pour les particuliers mais pas pour les SCI ou coopératives d’habitants, … ; enfin, la loi loppsi2 (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) condamne les constructions légères (caravanes, cabanes, …) qui pourtant correspondent à un habitat simple et souvent choisi.

Conditions du développement

Les critères de mise en œuvre sont :

  • la constitution d’un réseau de connaissance entre particuliers, professionnels, élus

  • la volonté des élus de développer au sein de leur ville ou communauté d’agglomération des quartiers, voire des villes, respectueuses de l’environnement et de ses habitants

Changement d’échelle possible

A terme, comme c’est déjà le cas dans le pays d’Europe du Nord, la population, les mairies, … peuvent développer des projets participatifs entre particuliers, professionnels pour créer des écoquartiers, développer de meilleures conditions de vie.

Facteurs de succès

D’un côté, les partenariats sont globalement efficaces entre les grandes associations et les instances de l’état (Mairies, Conseil Général, Régional, …) entre autre par le biais de subventions, bien que les conditions d’obtention ne répondent pas toujours ou pas suffisamment au besoin énoncé par les citoyens.

De l’autre, les initiatives portées par des particuliers restent globalement indépendantes.

Un partenariat plus fort peut se mettre en place entre les particuliers et les élus, et des acteurs, par exemple des bailleurs, comme le projet Village Vertical en cours de réalisation à Villeurbanne.

Les acteurs (Qui ?)

Les acteurs sont : des particuliers, une association de promotion de l’habitat partagé (Ecohabitons06), un groupe de personnes engagées dans la création d’un habitat partagé, un café associatif (Falabrac Fabrik), un bureau d’étude en éco-construction et en expertise immobilière (Filiaterre), une association d’accompagnement à l’accession à la propriété pour tout public y compris à faibles revenus (Toits de France), une entreprise (SCOP) d’aide à la création d’activité avec le statut d’entrepreneur-salarié (Energies Alternatives), une PME proposant des outils liés à la maîtrise de l’énergie et au développement durable (EcoCO2), une association agissant en faveur du logement et de l’insertion des personnes en difficulté (Habitat et Humanisme), un pôle d’accompagnement aux initiatives locales d’économie solidaire (PILES PECOS), un conseil syndical de copropriété, la ligue de défense des droits de l’homme, …

Message à l’opinion

Nous pouvons devenir davantage acteur et décideur de notre lieu de vie et de notre manière de vivre. Cela passe par se regrouper qui fait notre force et se responsabiliser, se réapproprier, s’engager dans une nouvelle démarche.

Message aux décideurs

Les initiatives décrites et à développer ne peuvent qu’apporter une visibilité positive de la région ou de la commune par la facilitation de l’accès au logement ou à la propriété ; par la création de quartier, d’une ville écologique agréable où les habitants ont été associés, où ils se sentent bien d’y vivre, pour lequel ils s’investissent pour le faire vivre, en prennent soin, …

Proposition pour influencer les décideurs

Suite aux indignations énoncées, les citoyens appellent à la responsabilité des élus et :

  • à l’application des lois pour l’accès au logement, par exemple la préemption des logements vides (Urbania)

  • au plafonnement des loyers

  • les solliciter et les sensibiliser aux vrais besoins des citoyens et aboutir à une préemption de terrains par les municipalités pour projets d’habitat associatif et de mixité sociale (développer l’habitat partagé)

  • les pousser à revenir aux régies intercommunales pour la gestion de l’eau

Propositions pour convaincre l’opinion

Parce que le logement est un droit et les citoyens ne veulent plus subir les mauvais choix faits par les politiques, les objectifs énoncés sont de :

  • se réapproprier l’accès à son logement : s’informer et se former

  • s’investir et HABITER son lieu de vie, son quartier, sa ville et son environnement

  • se regrouper, par exemple au sein de comités de quartier

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Globalement, le milieu associatif prend en main les problématiques évoquées et tentent de trouver des solutions : fondation Abbé Pierre, collectif des Don Quichotte, Handitoit, Toits de France, Habitat Partagé, PECOS, Habitat et Humanisme, Terres de liens, …

Mais aussi certaines entreprises et professionnels mettent en place des pratiques liées au développement durable, à l’utilisation de énergies renouvelables, aux matériaux locaux et durables.

Exemples d’initiatives :

A / L’habitat partagé :

De plus en plus de particuliers se regroupent autour des valeurs de solidarité, de partage et d’écologie afin d’acquérir ensemble un terrain, un bien immobilier et l’habiter avec des espaces privatifs et des espaces communs.

L’objectif est de :

  • réduire les coûts

  • choisir ses matériaux de construction ou de rénovation, écologiques, sains et locaux

récréer du lien social : les habitants font la démarche et prennent les décisions ensemble (1 personne = 1 voix), ils construisent ensemble, partagent des lieux communs (buanderie, chambres d’amis, jardin potager, covoiturage, garde d’enfants, bricolage, loisirs, …), s’entraident.

Les habitants financent leur achat et construction par le biais d’emprunts individuels ou collectifs selon la forme juridique.

Les formes juridiques peuvent être la SCI, SCIA (copropriété plus rarement) ou les coopératives d’habitants (SCOP, Habicoop) qui garantissent la pérennité du lieu partagé et s’allient à l’écriture d’une charte par les habitants.

En région PACA, il existe de nombreux groupes, ou qui ont abouti ou en cours de réalisation :

Les Gouttes d’O à Val e Chalvagne

le projet du Caire à Tourettes sur Loup

Le groupe Hedina à Biot

Les initiatives restent globalement indépendantes et portées par les particuliers qui constituent le groupe. Des élus locaux sont petit à petit sollicités pour venir en appui à la recherche d’un terrain sur leur commune.

Des partenariats avec des professionnels de la construction écologique se créent ponctuellement. Progressivement un réseau de connaissance particuliers / professionnels se développe.

B / L’aide à l’accession à la propriété par « Toits de France » :

L’objet de l’association est toute action en faveur de l’habitat et elle dispose de plusieurs services : un service d’accompagnement vers l’accession à la propriété dans l’ancien et la construction de maison individuelle ou collectives, un service de logements passerelles, un laboratoire de recherches sur le logement des seniors malades ou pas, un service de colocation seniors.

Le service d’accompagnement à la propriété s’établit pendant tout le parcours : aide à l’hébergement pendant la durée du projet, aide au budget pour dégager une capacité de remboursement, la recherche de prêt, la recherche de logement.

L’accompagnement et le suivi s’établit sur une année. Le service s’adresse à toute personne/foyer y compris avec de faibles revenus.

C / un bureau d’étude en éco-construction et en expertise immobilière Filiaterre :

L’entreprise propose aux collectivités locales des études et réalisations de projets d’éco-construction avec des matériaux locaux tout en respectant l’environnement dans lequel la nouvelle construction va s’intégrer.

D / Habitat et humanisme

Comme d’autres associations et bailleurs sociaux (API Provence, Agis06, …), Habitat et humanisme œuvre pour permettre l’accès à la propriété des personnes en difficulté.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Le manque de vision à long terme des politiques nationales et locales, centrés sur l’intérêt principalement financier et à court terme, entraîne pour la majorité des citoyens une grande difficulté d’accès à un logement sain, décent et durable permettant une qualité de vie (lien social, lien avec la nature, convivialité, solidarité, …) et freine l’investissement individuel et collectif au sein de notre habitat.