L’accompagnement et les conditions pour habiter son logement

Cahier de l’entrée Se loger / Habiter

Argumentaire

  • >Les avances de caution et des délais de retour de cautions trop élevés .

Lorsqu’on dispose de bas revenus, tout le monde n’est pas en mesure de faire l’avance de la caution, de meubler son logement. Cette problématique est accentuée quand on change de logement. En effet, les loueurs disposent d’un délais de 2 mois pour restituer la caution. Ce délais est trop long pour les locataires qui doivent souvent faire parallèlement payer la caution pour le nouveau logement. De plus pendant la durée de la location le loueur peut utiliser l’argent de la caution à sa guise, il bénéficie donc de liquidités pendant un certain temps, argent qu’il peut faire fructifier comme il l’entend ou bien l’utiliser s’il en a besoin.

  • >La nécessité d’avoir un ou plusieurs garants

Les propriétaires demandent des garants aux locataires. Pour certaines personnes il est parfois compliqué d’avoir un garant, notamment quand on est seul pour différentes raisons, mais aussi quand on atteint un certains âge il est parfois compliqué d’oser demander à quelqu’un de se porter garant. En effet, la norme sociale voudrait qu’on soit passé 25 ans indépendant et le fait de demander de l’aide à un proche peut être vécu comme quelque chose de dévalorisant, comme si on n’avait pas réussi dans la société dans laquelle on vit.

  • >Les charges annexes au loyer trop importantes

Au delà des prix des loyers, relativement chers, on note depuis plusieurs années une augmentation des charges notamment due à la hausse du prix de l’électricité, du gaz et de l’eau. On constate aujourd’hui il n’y a aucune aide sur les charges.

Certaines personnes qui payent leurs loyers se retrouvent dans des situations où elles ne sont plus en capacité de payer les charges. L’augmentation de la facture est accentuée par la vétusté des logements : mauvaise isolation, matériaux anciens,…qui entraîne une surconsommation et ainsi une facture qu’il devient difficile de régler pour les personnes à bas revenus, d’autant qu’aujourd’hui les aides concernant les charges sont très faibles.

Certaines associations intermédiaires se voient parfois dans l’obligation de régulariser la situation des locataires en payant leurs charges afin d’éviter que ceux-ci soient entraînés dans une spirale négative. Les coûts engendrés par ces actions se greffent sur les budgets des associations qui voient leur budget consacré à la pédagogie diminuer.

On constate aujourd’hui que des personnes refusent des appartements car les charges liées au logement sont élevées. Par exemple, on a pu remarquer des refus sur des logements sociaux équipés de chauffage au gaz, qui oblige les locataires à ouvrir un contrat gaz. Le prix du gaz aujourd’hui trop élevé, amène donc des gens à ne pas pouvoir habiter un logement.

A côté du logement proprement dit, on note également des problèmes liés au coût des transports en commun, certains ne peuvent pas toujours prétendre aux aides des transports et se retrouvent isolés car sont logés en dehors des centre-villes et n’ont pas les moyens financiers d’utiliser les transports. A l’heure de la mobilité, cette problématique devient de plus en plus préoccupante et renforce les individus dans leur solitude.

  • >Des contacts difficile avec des administrations

Les interlocuteurs des entreprises gérant les charges comme l’électricité sont difficiles à joindre. Les locataires ont du mal à établir un contact et comprendre ce qu’ils doivent faire. En effet, en fonction des interlocuteurs, qui changent à chaque fois, les réponses apportées sont différentes. De plus, pour les joindre il faut appeler à partir d’un fixe sur un numéro spécial, ce qui est parfois compliqué pour certaines personnes.

Les instances de la Caisse d’Allocation Familiale stoppent aujourd’hui les aides au moindre doute et dysfonctionnement. L’arrêt brutal des aides entraîne les locataires dans des situations financières délicates qui les plongent dans une spirale négative alors même que certains étaient en passe de sortir de situations complexes.

  • >La collocation n’est pas incitée par les mesures

Dans certains cas les loyers peuvent être en grosse partie prise en charge par la CAF alors que les aides pour la collocation sont plafonnées. Pourquoi des aides pourraient venir financer des propriétaires mal-honnêtes proposant aux locataires des logements insalubres et pourquoi certaines de ces personnes ne pourraient pas faire de la collocation (qui peut avoir un effet bénéfique sur les individus) dû au faible montant des aides. Exemple : Pour un logement, la CAF peut payer 380€ sur un loyer de 390€ alors que pour la collocation le montant ne dépasse pas 186€ .

X ne serait-il pas mieux dans une collocation où il pourrait accueillir des gens, se préparer à manger dans une cuisine, manger sur une chaise ? A 64 ans André, dans une chambre de 9m2 mange debout sur la cheminée car il n’a pas la place de mettre une chaise pour s’asseoir alors qu’il serait ravi de faire de la collation et de partager ses repas avec d’autres.

Ainsi la collocation n’est pas toujours avantageuse d’un point de vue financier.

D’autre part, la collocation pose certains problèmes , il est nécessaire d’avoir plusieurs garants qui s’engagent pour la collocation alors que ceux-ci ne se connaissent pas forcement et n’ont pas nécessairement de liens avec tous les locataires alors qu’ils peuvent être sollicités en cas d’impayés. A cela il faut ajouter que les factures d’EDF sont adressées à une seule personne ce qui peut être parfois compliqué à gérer.

Si la collocation peut être positive car elle permet de ne pas être isolé, il n’est pas évident de vivre en collectif, c’est pour quoi il est indispensable que les colocataires se choisissent mutuellement. Ce choix d’habitat au-delà du prix et de la situation géographique doit se faire sur des critères d’affinités. On note également que l’effet de réseau est très important quand on recherche seul une collocation , car c’est souvent le bouche à oreille qui permet de trouver.

Au-delà des différents problèmes évoqués ci-dessous, on pourrait en énoncer bien d’autres comme des immeubles qui restes vides pour des raisons administratives et financières, des délais de contrats d’insertion beaucoup trop court (3 mois), une politique du logement de court terme médiatisée, l’absence de moyens accordés sur la recherche, l’évaluation dans le domaine, l’absence de structure publique de comptage,…

Données chiffrées

Au total, l’association accompagne 273 ménages tous services confondus et Ĺ“uvre pour des publics variés : personnes atteintes par le VIH et/ou VHC, femmes seules avec enfants, personnes en difficulté sociale à partir de 18 ans, personnes en grande errance avec ou sans animal de compagnie, etc.

L’organisation

Actuellement, l’association gère :

  • un CHRS sur Marseille et tout le Département pour des personnes en situation régulière sur le territoire (60 places en appartements diffus) ;

  • des Appartements de Coordination Thérapeutique pour des personnes malades, cancer, maladies invalidantes, VIH-VHC, (31 places) ;

  • un Programme d’Aide à Domicile (PAAD) pour des personnes atteintes par le VIH-VHC (140 mesures) ;

  • un service d’actions alternatives et développement, répondant aux demandes des collectivités locales :

  • un dispositif Caganis Marseille : logements pour femmes seules avec enfants (3 T1, 2 T2 + 9 personnes sur le service de suite et 5 personnes sur le « post Caganis »).

  • un dispositif Caganis Miramas : 6 logements pour femmes ou hommes isolés avec au moins un enfant, + 4 logements sociaux en extérieur.

  • un dispositif Prytanes pour personnes en situation de grande errance avec ou sans animaux de compagnie (9 personnes en file active).

  • une Résidence Accueil « Le Marabout », pour personnes vivant dans la rue de façon chronique avec des troubles psychiatriques sévères (13 places).

Les acteurs (Qui ?)

A cet effet, l’association se dote de tous les moyens concourant à cet objectif :

  • la création et la gestion de tous les dispositifs et/ou services favorisant l’insertion (Centre d’Hébergement et de Réadaptation Sociale, Appartements de Coordination Thérapeutique) et offrant une alternative à la difficulté d’accès au logement social, notamment par le bail glissant ;

  • l’acquisition et la gestion de logements mis à disposition des personnes fragilisées ;

le montage d’opérations d’habitats sociaux environnementaux et de lutte contre la précarité énergétique ;

  • le soutien, le conseil, l’accompagnement des services publics ou privés dans leur politique d’insertion par le logement ;

  • la recherche, l’organisation de manifestations, colloques, formations, séminaires.

Proposition pour influencer les décideurs

Voici une liste de propositions et de pistes de développement :

  • Obliger les propriétaires à déposer les cautions sur des livrets et restituer les intérêts aux locataires.

Il s’agit de déposer la caution sur un compte épargne de préférence éthique, en faisant un nantissement de compte, bloqué au nom du locataire mais ouvert en faveur du propriétaire en cas de manquement. Ce nantissement offre ainsi la possibilité au preneur ayant correctement respecté ses obligations contractuelles de bénéficier d’un droit à intérêt sur la somme bloquée qu’il a versée à titre de garantie.

  • Faire une réforme pour faciliter la collocation et soutenir les initiatives solidaires qui développe d’autres formes d’habiter

  • Réduire les factures énergétiques

Afin de ne plus avoir de matériel énergétique défaillant dans les appartements, nous proposons que l’Etat mette en place une aide aux propriétaires pour l’acquisition de matériel énergétique à basse consommation.

Faciliter et inciter le changement de système de chauffage dans le logement social afin de réduire la facture énergétique des locataires qui refusent aujourd’hui ces appartements pour ces raisons.

Développer des aides sur les charges, face à la forte augmentation du prix des charges engendré par le fait d’habiter dans un logement.

  • Développer le logement très social

En augmentant les PLAI et en facilitant la sortie des PLUS

En faisant respecter la loi SRU

  • Ré interroger le DALO

La mise en place a été réalisé par l’Etat, mais ce n’est pas lui qui s’occupe de la gestion. Des associations se retrouvent à faire de l’accompagnement Dalo sans avoir de financement public pour cela. La procédure étant compliqué, il est difficile aujourd’hui de lancer une procédure sans accompagnement. De plus si les personnes n’ont pas d’adresse fixe et certaines pièces administratives, le dossier n’est pas viable donc les demandes ne sont pas comptabilisées dans les statistiques.

  • Mettre en place une structure de comptage publique

La mise en place d’une structure de comptage sur la question du logement et de l’habitat. Les organismes de comptage sont aujourd’hui privé : Fondation Abbé-Pierre, Médecin sans frontière,..)

  • Mutualiser les moyens entre les communes

Développer les solidarités entre les communes dans un souçis d’égalité. Les aides financières accordées sont aujourd’hui les mêmes d’une ville à l’autre. Les aides ne se basent pas sur les besoins qui ne sont pas quantifiés mais difficilement quantifiables.

Il faudrait dont mutualiser les moyens des communes en fonction des besoins.

  • Soutenir et développer la recherche

En mettant des moyens pour développer la recherche dans le domaine du logement et de l’habitat.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

L’association pour l’Habitat Alternatif Social, HAS, a pour objet de défendre, par le droit au logement et le droit à la santé (au sens du bien-être bio psycho social), la dignité des personnes fragilisées (art. 2 des statuts).

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Problèmes pour accéder et habiter un logement