La crise économique a accentué les inégalités. Chaque jour sur la fédération du puy de Dôme du Secours Populaire Français, les bénévoles et les salariés de l’association multiplient leurs actions afin de tenter de répondre à une demande croissante (environ +25% d’inscription entre 2009 et 2010).

Salarié en « contrat aidé passerelle » je constate, avec différents partenaires, une augmentation du mal logement sur la ville et l’agglomération clermontoise. Peu de locataires aux minimas sociaux peuvent se vanter de terminer le mois sans se serrer la ceinture après s’être acquittés du loyer, des diverses charges et de l’électricité ou du gaz (en constante hausse…).

Quelles alternatives en terme de logement pour ce type de public ? Les attentes d’une proposition de logement auprès des bailleurs sociaux sont interminables. Il faut compter plus d’un an d’attente pour bénéficier d’une proposition de logement. Plus de 18 mois pour une personne seule, du à un parc locatif, en terme de petit logement, saturé sur Clermont ferrand…

L’action des bailleurs sociaux n’est pas à remettre en cause. Ce sont les politiques publics en terme de logement qui ne sont pas adaptées aux besoins des plus démunis.

Pour les personnes à titre de séjour, ou à récépissé, la problématique est encore plus frappante : pas de RSA… souvent pas d’allocation logement pour une personne en récépissé de trois mois… Les personnes en demandes d’asile ou déboutées n’ont également que le 115 comme unique interlocuteur (outre les associations militantes qui tentent en « bricolant » de soutenir ces personnes et ces familles…). Des bébés de trois mois, dehors de 8h à 19h le soir, une petite fille de dix ans trisomique qu’on dirige chaque soir avec ses parents d’un lieu à un autre afin d’y passer la nuit, sans savoir où elle dormira demain…

Nos associations, chaque jour sur le terrain, doivent trouver des réponses à ces souffrances, à ces angoisses en l’avenir, et tenter de répondre et d’orienter au mieux nos bénéficiaires afin qu’ils puissent simplement vivre sereinement. Le plus difficile est surement de ne pouvoir répondre concrètement aux ¾ des demandes, de ne pouvoir proposer un logis à une personne sans logement, de se sentir impuissant sur la majorité des situations. Une impuissance et une indignation qui s’accentuent par l’impression d’une certaine arrogance de part les politiques menées sur notre territoire. Des contrats précaires aidés difficilement renouvelables, des financements qui disparaissent…. Comme l’impression de sous traiter le travail de l’état mais de ne bénéficier d’aucun soutien et d’aucune volonté en retour… Mais nos consciences nous forces à continuer…. Parfois à « bricoler »…. C’est peut être ça le pire sentiment… « bricoler », comme si la précarité et la souffrance humaine n’étaient pas assez considérables aux yeux de nos dirigeants. Avoir droit au bonheur ne devrait pas être un droit mais un devoir que nos politiques et nos actions quotidiennes devraient apportés à chacun d’entre nous.

Cette activité ne peut être développée et viable sur le secteur qu’au travers une volonté politique des collectivités et de l’Etat.

Pourquoi avoir mis en place cette activité ?

Le pôle logement était déjà présent dans l’association avant mon arrivée. Néanmoins, volonté de développer l’hébergement d’urgence. Nous sommes confrontés à de plus de demandes de ce type (personnes sans papier) et face à un hébergement d’urgence non adapté sur Clermont ferrand, nous nous mobilisons afin de proposer des hébergements pour ce type de ménages qui représentent 30% de nos demandeurs en terme de logement.

Facteurs de réussite :

• Connaissance et travail en collaboration avec les partenaires (CCAS, circonscriptions, bailleurs sociaux, associations….)

• Travail en équipe avec les bénévoles

• Financement adapté aux besoins du service logement, etc….

Difficultés rencontrées :

• Manque de financement afin de répondre aux nombreuses demandes et au bon fonctionnement du service.

Janvier 2011 : 25 logements temporaires et 4 logements d’urgence (volonté d’accroitre cette activité en partenariat avec d’autres associations) Beaucoup des sous locataires, grâce à un travail en collaboration avec les bailleurs sociaux de secteurs, bénéficient d’un logement pérenne adapté et s’y stabilisent.

• Associations : associations humanitaires, associations logement social ou d’hébergement, associations « militantes » etc…

• Structures de l’économie solidaire : Bailleurs sociaux

• Collectivités locales : Conseil général du Puy de Dôme, CCAS, DDCS….

• Particuliers / usagers : Donateurs…

• Bénévoles

Les jeunes participent à la mise en place de l’action (ils sont bénévoles ou salariés)

Il faut continuer à se manifester auprès des décideurs par l’apport de bilans chiffrés des situations. Il est important de rester mobiliser et de proposer des compétences adaptées aux problématiques définies.

Service logement de la Fédération Puy de Dôme du Secours Populaire : plusieurs activités :

• Logement temporaire : Sous louer des appartements dans le parc privé et public à des bénéficiaires rencontrant des problématiques importantes à se maintenir dans un logement (financement etc…) ou à accéder à l’un d’eux…

• Accompagnement des sous-locataires (suivi social, accompagnement administratif, orientation pour la santé, l’emploi…., soutien pour les déménagements, etc…) ; objectif d’accompagner le sous-locataire vers un logement pérenne adapté au ménage

• hébergement d’urgence : Pour les personnes en recours ou déboutées de leur demande d’asile. Hébergement et suivi de ces ménages dans des appartements pris en charge, souvent en totalité par le Secours Populaire

Moyens utilisés :

• Mise à disposition de locaux : Siège du Secours Populaire Français

• Mise à disposition de personnel : Outre Nicole Rouvet, Secrétaire Générale de l’association qui se mobilise également avec force sur le pôle logement, présence de 3 bénévoles sur cette activité.

Ressources financières :

• Ressources propres ou produits d’activités annexes

• Ventes de produits et/ou prestations de services liés à l’initiative

• Subventions : Conseil général du Puy de Dôme

• Dons

« Donnons-nous les moyens d’aider l’être Humain »