AIDE ALIMENTAIRE ET EPICERIES SOCIALES ET SOLIDAIRES

Cahier de l’entrée Consommer / Se nourrir 

Argumentaire

Nous nous indignons de l’inégalité d’accès à la nourriture en France.

Se nourrir à sa faim avec suffisamment de nutriments pour capitaliser l’énergie nécessaire à la vie n’est pas possible pour tous aujourd’hui. L’accès à la nourriture est en effet lié au niveau économique de chacun. Or une personne en situation de précarité peut rencontrer de grandes difficultés à s’approvisionner en quantité et en qualité à moindre coût. Pour manger équilibré il faut 3.5 euros par jour et par personne au minimum. Or à ce jour, 8 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, soit 13.4% de la population.

Nous nous indignons donc du fait que l’aide alimentaire ne soit pas conçue pour répondre à l’ensemble des besoins nutritionnels des personnes en précarité.

Nous nous indignons face au constat d’une augmentation croissante des bénéficiaires et des files d’attentes pour un accès aux associations caritatives.

Nous nous indignons sur le coût des denrées, notamment pour les fruits et légumes, ce qui ne fait qu’accentuer les risques de dénutrition chez des publics déjà fragiles.

Nous sommes également indignés de voir que l’on oublie souvent de considérer les personnes en précarité dans leur globalité. Pour parvenir à un état de complet bien-être physique-mental-social, l’individu doit en effet pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s’y adapter. Ce sont les orientations fixées par l’OMS et reprises dans la Charte d’Otawa pour que la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur de la santé, mais soit une ressource de la vie quotidienne pour le bien être complet de l’individu.

Données chiffrées

A ce jour, les épiceries sociales adhérentes du GESRA et solidaires représentent 9 230 bénéficiaires, 60 emplois, 290 bénévoles sur la région Rhône Alpes. Nous observons une augmentation très nette de la demande de personnes en précarité. En réponse à cette demande, de nombreux projet essayent aujourd’hui de voir le jour.

Impacts de l’initiative

L’impact de ces initiatives est facilement mesurable sur le plan quantitatif (nombre de bénéficiaires, prix du panier moyen, montant du restant à vivre…) mais est bien plus difficile à mesurer sur le plan qualitatif. Dans ce sens, nous menons un processus d’évaluation sociétale, pour mettre en exergue le rôle primordial des épiceries sur leur territoire et sur les publics reçus. C’est tout le système relationnel et organisationnel qui se met en place autour d’une épicerie qui est à considérer.

L’organisation

Les épiceries sociales et solidaires membres du GESRA sont juridiquement indépendantes. Nous ne prônons pas l’homogénéisation de leur fonctionnement, mais encourageons au contraire leur diversité.

Une épicerie se présente le plus souvent sous forme associative, mais elle peut aussi être gérée par un organisme d’aide sociale (CCAS, maison du Rhône ou centre social). Plusieurs partenaires participent à ces initiatives notamment les communes, le département, la CAF, la DRAAF, l’ARS, la CPAM, la Région Rhône-Alpes, des fondations…

Les acteurs (Qui ?)

En région Rhône-Alpes, 28 épiceries sociales et solidaires sont adhérentes du Groupement des Épiceries Sociales et Solidaires (GESRA) qui a pour vocation de mutualiser les moyens et les énergies pour que les bénéficiaires des épiceries soient servis au plus près de leur besoin et accueillis au mieux.

Chaque épicerie adhère à la charte du GESRA qui pose des valeurs fortes et des grands principes de fonctionnement toujours basés sur la recherche de l’autonomie de la personne.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Les épiceries sociales et solidaires sont une initiative concrète et viable en réponse aux constats des carences de l’aide alimentaire.

Elles s’adressent à des personnes en difficulté en leur permettant d’accéder à des produits de qualité, à moindre coût et si possible issus de circuits courts et éthiquement responsables.

Sur les rayonnages d’une épicerie ont peut trouver des fruits, des légumes, des conserves, des produits d’hygiène… et dans ses murs du lien, de la reconnaissance et de la dignité !

Les réponses économiques ne sont en effet pas suffisantes pour la santé sociale, mentale et physique des personnes qui fréquentent l’épicerie. Faire ses courses c’est aussi l’occasion d’échange et de partage pour rompre l’isolement. Certaines épiceries mettent en place des ateliers cuisine, des ateliers nutrition santé, vie quotidienne, produits de saison… le tout souvent animé par une conseillère en économie sociale et familiale.

Ressources, financements et moyens utilisés

La viabilité du modèle économique des épiceries sociales et solidaires est fragile du fait de la nette baisse des subventions publiques.

L’enjeu est aujourd’hui de pouvoir garantir un système ancré sur les valeurs de l’économie sociale et solidaire tout en garantissant à ces structures une autonomie et une pérennité de fonctionnement.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Nous nous indignons du fait que l’aide alimentaire ne soit pas suffisante aujourd’hui en quantité, en qualité et en liens relationnels pour accompagner les personnes précaires vers un mieux-être dans la société et dans leur vie.