Cahier de l’entrée Participer / Démocratiser
Ce cahier a été construit à partir d’une table citoyenne initiée par le réseau des PILES en PACA, Pôles d’Initiatives Locales d’Economie Solidaire, animé et coordonné par l’APEAS, Agence Provençale pour une Economie Alternative et Solidaire.
Conçus comme un espace d’échange de pratiques et de points de vue, l’intention de cette rencontre impulsée par le réseau des PILES, Pôles d’Initiatives Locales d’Economie Solidaire, était d’interroger nos modes d’intervention en matière de sensibilisation, en les confrontant au regard de citoyens, de partenaires…
« L’Economie Sociale et Solidaire on en parle mais comment trouver les mots pour se faire comprendre ? Notre langage et nos méthodes d’interventions sont ils adaptés à tous types de publics ?
Comment la rendre plus attrayante en abordant la question du sens, des enjeux et des pratiques, sans avoir recours à des mots valises et un jargon peu accessible ?
Comment partager nos points de vue avec des personnes de tous horizons?
Comment inciter les citoyens à se réapproprier l’économie sans être moralisateur ?
Comment faire émerger et valoriser les initiatives portées par les habitants des quartiers sur lesquels nous intervenons ou justement, sur lesquels nous n’intervenons pas assez ?
Comment allons-nous à la rencontre des autres et les invitons-nous à découvrir, participer ou mettre en place des initiatives solidaires ? Comment suscitons-nous leur intérêt ?
Bref, comment s’y prendre pour parler d’Economie Sociale et solidaire (ESS) dans une démarche d’information et de sensibilisation en cassant nos habitudes, en testant de nouvelles méthodes, en sachant prendre des risques ? »
Accompagnateurs à la création d’activités collectives et solidaires, acteurs ayant des démarches de sensibilisation auprès de publics, citoyens ayant envie d’apporter leur regard sur nos méthodes… A partir d’exemples d’animations populaires menées en région, voilà le fruit de nos discussions en vue de construire ensemble d’autres manières de parler d’économie solidaire.
En terme d’indignation, cela pourrait se traduire par : « Pourquoi avons nous du mal à basculer d’une prise de conscience généralisée d’un modèle économique plus
soucieux du capital que du bien être collectif, qui crée de plus en plus d’inégalités
entre les Hommes et de nuisances environnementales, à un passage à l’acte en
terme de choix de consommation, d’implication, de participation citoyenne et de
développement d’initiatives économiques locales, de proximité, inscrites dans une
démarche d’ESS ? »
Qu’est-ce que cela nous inspire ? Quelles propositions pouvons nous faire pour faire évoluer nos pratiques ?
DES PARTENARIATS A DÉVELOPPER ET/OU A STRUCTURER :
Nous avons bien vu que la question « comment parler d’ESS » renvoie à une multitude de réalités, tant en matière de type de public que de type d’intention.
Les PILES jouent une fonction de traducteurs et cela se concrétise par une difficulté de
positionnement et de reconnaissance au quotidien :
Comment être reconnus comme crédibles et professionnels par une institution quand notre attention au quotidien repose sur l’accessibilité de notre discours et la reformulation de manière simple d’un verbiage compliqué?
Comment rentrer dans un échange et arriver à traduire la réalité et la plus value de l’ ESS auprès de publics sans être trop jargonneux ?
Cette situation nous invite à développer des alliances :
– travail en collaboration avec des réseaux et universitaires pour continuer à travailler notre fonction traducteur qui est notamment utile aux porteurs de projets et entrepreneurs
– inventer des passerelles avec des acteurs de proximité, types centres sociaux et culturels, MJC, associations de quartier pour tisser le lien avec les habitants et les publics avec lesquels nous avons du mal à rentrer en contact.
DÉVELOPPER LA PÉDAGOGIE PAR L’EXEMPLE :
« les langages simples ont du succès,
les pensées complexes ont du mal à être entendues »
Les enfants passent par l’exemple pour s’approprier les choses et nous avons besoin de visualiser la forme que peuvent prendre les concepts.
Nous n’avons pas à démontrer l’ESS, nous ne devrions pas être sur le parce que mais sur le comment…
Comment parler = comment transmette = comment être reconnu = comment montrer que c’est possible.
Est-ce qu’il n’y a passez d’initiatives pour permettre la pédagogie par l’exemple, est-ce qu’on a atteint l’effet delta qui fait qu’on peut se projeter ?
Est-ce que les initiatives sont assez visibles ?
Comment passer par des exemples tout en étant vigilant à ne pas réduire l’ess à quelque champs (consommation, insertion…) ?
La Base de Données des Initiatives Solidaires peut être un bon outil pour faciliter le travail de sensibilisation car elle permet d’illustrer concrètement la plus value, la spécificité et la diversité des initiatives de l’ESS.
S’ANCRER DANS LA PRATIQUE
« Je fais pour comprendre afin de mieux comprendre ce que je fais »
Comment rendre le public acteur de sa propre sensibilisation ?
Nous avons sans doute un outil à inventer qui permettrait d’aborder les questions d’économie solidaire et d’en faire comprendre les contours à travers la pratique.
Une bonne façon expérimentée de faire comprendre les enjeux du commerce équitable est de passer par des jeux de rôle, des jeux de société, où certains achètent, d’autres vendent et de constater dans l’action les rapports de force et les inégalités à l’oeuvre. Pourquoi ne pas inventer un jeu ?
Une autre approche pourrait également être de partir de questions très locales pour arriver au global. Partir d’une problématique de quartier pour arriver à une prise de position sociétale…
L’IMPORTANCE DES SYMBOLES
Il n’y a pas de culture de l’économie, pour autant il y a une reconnaissance de l’économie qu’on voit à travers un certain nombre de symboles : la bourse, le CAC 40.
Est-ce que l’ESS n’a pas d’emblème ? Quelque chose auquel se raccrocher ?
Pour beaucoup, l’économie fait directement référence à la monnaie.
Dans ce domaine, l’ESS propose des alternatives : question du prix libre, les monnaies
d’échanges complémentaires.
Cela pourrait être de très bons outils à développer et valoriser puisqu’ils permettent à la fois de directement mettre en pratique les valeurs et principes et sont un bon vecteur de sensibilisation puisqu’ils suscitent de l’échange et du dialogue dans leur mise en place.
Le prix libre (ou en libre responsabilisation encadré par une fourchette) vient interroger, outre la question des moyens, la notion de plaisir… cela crée un imaginaire où le rapport à l’échange est modifié car il devient double, à la fois matériel (la chose qui est échangée) et immatériel (tout le symbolique autour).
CRÉER DE LA SURPRISE, ÊTRE LÀ OÙ ON NE NOUS ATTEND PAS :
La question de l’imaginaire et du plaisir renvoie à la notion de surprise qui devrait être au coeur de nos méthodes de sensibilisation.
Comment lutter contre les représentations ?
Comment toucher des publics avec lesquels nous n’arrivons pour l’instant pas à rentrer en contact ? Comment ne pas faire de l’ESS une doctrine ?
Il faut que l’ESS reste un question et que nous fassions vivre cette question dans une
dynamique d’échange, d’ouverture, de réciprocité…
Chacun a quelque chose à dire sur l’ESS mais pour mettre les gens en position de se
questionner, nous avons quelque chose à inventer…
Créer de la surprise, être décalés
Ne pas imposer nos questions
Laisser le temps de penser, de s’approprier les choses sans forcement passer par du langage au départ.
Nous devons sortir de nos murs, investir l’espace public, la rue, aller à la rencontre du
territoire en considérant les citoyens comme des acteurs et pas comme une masse inerte à qui il faut prêcher la bonne parole… il faut discuter avec les habitants, autour de leurs problématiques quotidiennes, dans le respect du temps nécessaire pour qu’ils imaginent et mettent en place eux même et collectivement les initiatives qui répondront à leurs besoins, dans la convivialité, le respect et l’écoute.
Et si nous nous inspirions d’exemples d’expériences menées par d’autres structures, d’autres réseaux:
1. Les petits débrouillards PACA :
L’objet de l’association est de développer les sciences (y compris sciences humaines et sociales) par le biais de formations et d’ateliers en vue de créer du lien et une dynamique positive autour d’une problématique, que les personnes concernées comprennent les enjeux, deviennent actrices, fassent des propositions, mettent en place des initiatives…
Ils sont un exemple de la pédagogie par la pratique et portent une attention forte à ce que les animations soient accessibles à toutes et à tous.
Exemples de projets développés par les petits débrouillards:
Travail sur une quartier de Draguignan à partir d’un constat partagé : le quartier est sale.
Les petits débrouillards ont fait venir une association qui travaille sur la question du tri sélectif, une autre qui travaille sur la recustomisation de déchets et ont abordé de façon ludique et participative une question d’incivilité.
Chacun a été associé, à sa manière, à la problématique. Par exemple, les enfants ont écrit une lettre à la mairie en proposant des initiatives à mettre en place.
Travail avec les habitants de la Cité Berthe, quartier en rénovation de la Seyne sur Mer.
Les habitants se sentaient dépossédés de leur quartier (personne ne leur avait expliqué ce qui allait être fait) et voyaient la rénovation comme une nuisance (on démoli leurs tours, bruits et inconvénients des travaux).
Première étape du travail avec les habitants : voir ensemble les plans du futur quartier
Les petits débrouillards ont fait venir un architecte (pour expliquer le projet, les étapes, les aspects techniques), un artificier (comment on fait pour faire exploser les tours), ont mis en place une maquette participative ou chacun pouvait s’exprimer sur son quartier idéal puis les habitants ont écrit des lettres à différents services de la ville concernés par leurs propositions.
2. Festival paroles de galère
Radio Galère est une radio associative marseillaise qui milite pour le droit à l’expression radiophonique et autour de la quelle gravitent de nombreux collectifs, associations, artistes, militants…
Au départ, l’intention du festival était de constituer de la trésorerie pour radio galère, tout en s’inspirant de l’état d’esprit de la radio et d’être dans la recherche d’autres manières de construire la culture.
Organisation participative, horizontale :
Organisation de réunions toutes les semaines et travail en sous groupes thématiques
Prise de décisions collectives, partage et respect de la parole
Soucis de valoriser la parole de ceux qu’on n’entend nulle part ailleurs.
Ancrage au territoire :
Travail pédagogique auprès des habitants
Chaque individu apportait son grain à la construction du festival et chacun se reconnaissait dans le collectif, pas que les artistes
Volonté de construire des ponts entre les différentes cultures, générations…
Un positionnement militant affiché
« Penser à la culture de manière non marchande, c’est aussi penser à comment tu fais participer les gens financièrement ».
Entrée prix libre avec des énormes panneaux d’explication pour sensibiliser les participants.
Affirmation de la liberté de consommer le festival.
Une attention forte à la convivialité
Par exemple :Création d’espaces de sieste et de discussion avec des fauteuils et canapés partout fort appréciés des participants.
1. Communiquer sur l’ESS c’est en premier lieu communiquer sur l’économie :
« Ce qui m’agace quand j’ai à parler d’ess, c’est que la culture de l’économie n’existe pas. C’est très dur d’expliquer en quoi elle est alternative si on n’a pas les repères sur l’économie, on est obligés de faire un énorme boulot pour reposer les bases. »
A partir d’un micro trottoir réalisé par le centre social et culturel de Draguignan, nous avons constaté que les personnes interrogées passent par un découpage des mots pour arriver à définir l’économie sociale et solidaire… Il n’existe pas de vision globale, ce qui amène à dissocier les choses et à ne pas avoir de représentation de ce qui les lie.
Par ailleurs, nous avons constaté une mauvaise connaissance globale de l’économique. Pour beaucoup, elle fait directement référence à l’argent, au budget, aux économies, à des questions domestiques et ne renvoi pas forcement à notre modèle de société.
Nous constatons dans nos pratiques quotidiennes que la culture de l’économie n’existe pas, qu’il y a un défaut d’enseignement citoyen. Nombreux sont ceux qui ne savent pas lire leurs fiches de paie et font de la solidarité sans le savoir.
Cela provoque des représentations faussées de l’ESS. Les structures d’information, à qui on reproche parfois d’être lents, sont souvent contraintes de reprendre des bases qui n’ont pas été acquises.
2. Communiquer sur l’ESS c’est aussi communiquer sur la participation et la coopération
« A l’école on nous apprend plus la compétition que le collaboration, il faut réapprendre aux gens à faire ensemble ».
Notre société est de plus en plus individualiste, on prône la réussite et la liberté individuelle quand l’économie solidaire est fondée sur des valeurs de partage, de solidarité, de réciprocité et interroge notre manière de vivre ensemble et de faire des échanges.
Malgrès des envies de collectif, on constate bien souvent un retranchement sur des problématiques individuelles… La coopération n’est pas une tendance naturelle, d’autant plus que cela prend du temps, or nous sommes souvent contraint à des calendriers serrés…
Nous réclamons ce temps là.
Bien que long à mettre en place, un projet collectif représente la garantie de l’inscription de la recherche d’utilité sociale dans le projet de manière pérenne.
3. Comment parlons nous de l’ESS actuellement ?
L’entrée juridique qui sert souvent à introduire la définition de l’ESS n’est pas pertinente car l’approche par les statuts (associations, mutuelles, coopératives, fondations) ne garantie pas la cohérence des pratiques.
L’entrée par les valeurs est plus efficace et cohérente pour mettre en lumière les spécificités de l’ESS.
Les valeurs inscrites dans la charte des acteurs de l’économie solidaire en région PACA peuvent être un bon outil :
La solidarité : la solidarité émane de l’action collective pour plus de démocratie. Elle instaure une répartition équitable des bénéfices et des charges et suppose une égalité de droit entre les personnes qui s’y engagent.
L’autonomie : chaque personne, chaque structure, chaque territoire doit pouvoir aller, à son rythme, au bout de ses potentialités propres, disposer de la capacité maximum à agir avec ses moyens, limiter sa dépendance, acquérir une citoyenneté optimale.
L’égalité : il s’agit là de la reconnaissance et du respect de la différence et de l’identité de chacun sans hiérarchisation a priori. La parité s’impose comme un droit.
Le partage : il s’agit de valoriser la diffusion et l’adaptation des savoir-faire. Partager non seulement les excédents, les bénéfices et la consommation, mais aussi le travail, l’activité, le temps et le risque.
La réciprocité : la réciprocité correspond à la relation établie entre plusieurs personnes par une suite durable de dons, d’échanges et de coopérations.”
Mais les valeurs et la signature d’une charte ne sont pas non plus garantes du respect de ces notions au quotidien et dans l’action.
Pour une approche plus fine, le réseau des PILES utilise les 9 indicateurs qui ont été co-construits en région PACA dans le cadre du séminaire permanent de l’ESS et sont inscrits dans le PROGRESS (PROGramme Régional de développement de l’Economie Sociale et Solidaire ), à savoir :
Démarche globale s’inscrivant dans une recherche d’utilité soci(ét)ale.
Caractère d’innovation sociale, d’expérimentation.
Prise en compte et internalisation des coûts sociaux et environnementaux du projet.
Modèle économique basé sur une hybridation des ressources.
Fonctionnement interne collectif reposant sur une gouvernance démocratique (et une implication de toutes et tous : usagers, salariés, partenaires, territoires… ).
Ancrage au territoire.
Démarche partenariale, appartenance à un réseau.
Inscription du réseau dans une démarche d’évaluation partagée.
Pour avancer sur la question de l’accessibilité et de la compréhension de la démarche d’ESS, il faut dissocier les publics afin d’adapter les mots et les contenus des communications mises en place:
les citoyens
les élus et représentants politiques
les chargés de missions de collectivités
les acteurs proches, qui sont dans l’ess sans le savoir
les entreprises « classiques » qui pourraient adopter des formes de mutualisations et de coperations
les entreprises capitalistiques qui pourraient faire évoluer leurs pratiques
Si l’on cible la question des citoyens, qui était l’entrée de la rencontre, on peut également dérouler un certain nombre d’intentions qui vont influencer la forme et la sémantique du discours :
Transmettre une culture économique citoyenne, respectueuse de l’Homme et de l’environnement,
influer sur les choix de consommation en faisant prendre conscience de la force politique de nos actes d’achat,
valoriser et faire connaître les initiatives de l’ESS,
susciter de la participation et de l’implication bénévole,
transformer des besoins individuels en projets collectifs,
faire émerger et accompagner le démarrage de projets porteurs d’utilité sociale sur les territoires,
organiser un plaidoyer à destination des élus.
Dans leurs pratiques professionnelles, les piles et certains acteurs présents ont été confrontés à des limites de nos outils, discours et méthodes de sensibilisation et d’appui à l’émergence :
tant du côté de la sensibilisation
« c’est bien beau mais concrètement ça veut dire quoi ? »
tendance naturelle à découper les trois mots pour comprendre la notion globale et du coup à ne pas voir ce qui lie les trois
tendance lourde à se représenter l’ESS comme une économie des pauvres pour les pauvres
discours peu accessible car trop jargonneux et trop de sigles
que du côté de l’émergence et l’accompagnement de projets
difficulté à intégrer la notion de démarche progrès
difficulté à décrypter et s’approprier la terminologie spécifique de l’ESS
difficulté à traduire en acte et dans la durée la démarche d’ESS
Pour autant, il faut assumer notre complexité et ne pas tomber dans la démagogie et le langage du café du commerce.
Nous avons des mots justes et précis pour définir les choses (gouvernance, hybridation des ressources…) et c’est cette précision qui nous rend efficaces, professionnels et crédibles.
C’est également un facteur indispensable à la bonne communication entre acteurs.
Sur la question de l’appui à l’émergence de projets, les piles ont mis en place des cycles d’ateliers collectifs (entre 5 et 12 jours selon les territoires) afin d’accompagner le passage de l’idée au projet, l’appropriation des concepts et outils de l’ESS et la construction de bases solides et pérennes pour les projets.
Un travail sera mené ultérieurement, entre acteurs de l’accompagnement, pour affiner nos méthodes de traduction opérationnelle des concepts.
Sur la question de la sensibilisation des citoyens (étape clés à la fois pour le développement économique des structures de l’ess, la construction de réponse adaptées et innovantes aux problématiques des territoires, la prise en compte par les politiques de la plus value de l’ess…), nous proposons dans une démarche d’animation du territoire des temps d’information, d’échanges, autour de l’organisation d’événements, de débats, de projections… mais nous voyons bien que nous touchons toujours les mêmes personnes qui sont déjà sensibilisées.
Des méthodes d’éducation populaire pourraient venir nous aider à renouveler nos pratiques.
« Pourquoi avons nous du mal à basculer d’une prise de conscience généralisée d’un modèle économique plus soucieux du capital que du bien être collectif, qui crée de plus en plus d’inégalités entre les Hommes et de nuisances environnementales, à un passage à l’acte en terme de choix de consommation, d’implication, de participation citoyenne et de développement d’initiatives économiques locales, de proximité, inscrites dans une démarche d’ESS ? »