L’éducation thérapeutique et l’industrie du médicament

Cahier de l’entrée Soigner /Prévenir 

Argumentaire

L’éducation thérapeutique et l’industrie du médicament

Extrait du rapport sur l’éducation thérapeutique (Denis JACQUAT.- Éducation thérapeutique du patient : propositions pour une mise en œuvre rapide et pérenne. Rapport au premier ministre, juin 2010) :

« La loi portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (Loi HPST) a introduit l’éducation thérapeutique du patient (ETP) par son article 84 dans le droit français. Elle distingue l’éducation thérapeutique du patient et les actions d’accompagnement. « L’éducation thérapeutique du patient s’inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. Elle n’est pas opposable au malade et ne peut conditionner le taux de remboursement de ses actes et des médicaments afférents à sa maladie ». … « Les actions d’accompagnement font partie de l’éducation thérapeutique. Elles ont pour objet d’apporter une assistance et un soutien aux malades, ou à leur entourage, dans la prise en charge de la maladie. »

La place de l’industrie pharmaceutique et biomédicale mérite d’être précisée. L’industrie a largement participé à la mise en place en ambulatoire ou dans les établissements de santé des programmes d’ETP, sans que cette pratique soit réglementairement encadrée. La loi HPST a clairement défini les limites de son action en précisant que tout contact direct entre l’industrie et un malade et son entourage était interdit et que les programmes ne peuvent être ni élaborés ni mis en œuvre par ces mêmes industriels. Toutefois, les industriels peuvent prendre part aux actions ou programmes d’ETP, notamment pour leur financement, dès lors que des professionnels de santé et des associations élaborent et mettent en œuvre ces programmes ou actions. »

Commentaire :

L’industrie pharmaceutique a déjà de fait la haute main sur la formation thérapeutique continue des médecins. Le risque est grand de la voir prendre une place prépondérante dans celle des patients, malgré la précaution d’interdire tout contact direct entre l’industrie et un malade et son entourage.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

L’éducation thérapeutique du patient est trop liée à l’industrie pharmaceutique.