Notre société en évolution reste très inégalitaire ; les femmes sont sur-représentées parmi les chômeurs, sous-rémunérées à qualification égale par rapport aux hommes.

Quand elles veulent créer une entreprise, elles ont encore plus de difficultés que les hommes, notamment dans leurs rapports avec les banques. Par ailleurs elles ont souvent des enfants à charge et doivent gérer beaucoup de choses à la fois.

Le nombre de femmes chefs d’entreprise est plutôt en légère régression ces dernières années. De toute façon elles n’ont jamais représenté plus 30% des créateurs d’entreprise. Les tailles des entreprises gérées par les femmes sont définies comme de petites voir très petites entreprises, mais notre constat est qu’elles ont moins que les hommes accès aux crédits, et notamment aux crédits bancaires. Elles démarrent leur activité sous capitalisées et cela les fragilise et freine leur développement.

La mise en place du statut d’auto entrepreneur n’a pas réglé le problème

Il suffit de regarder les chiffres publiés par l’APCE, ou le Service des Droits des Femmes.

Nous le constatons depuis de nombreuses années mais les moyens mis en place pour remédier à cette situation manquent cruellement, tant du côté des pouvoirs publics que des collectivités locales.

Notre effort porte sur l’épargne de proximité, sur le développement des outils financiers basés sur la collecte de l’épargne de solidarité ( les Clubs d’épargne pour les Femmes qui entreprennent – CLEFE)

Pour sensibiliser l’opinion publique, il serait important d’optimiser les rencontres entre les différents acteurs de l’économie solidaire, de cibler les campagnes d’information et d’obtenir le soutien des banques ou d’instituts financiers.

Les moyens financiers manquent pour faire évoluer le produit, pour le faire mieux connaître, pour développer l’utilisation de nouvelles techniques…

La loi bancaire demanderait plus de souplesse également pour permettre d’inciter le public à devenir épargnants.

Les banques, les collectivités territoriales, les caisses régionales de l’économie sociale et solidaire devraient soutenir davantage ce type d’initiatives qui permettent de partager le risque et font effet de levier.

Le succès des CLEFE est dû à cette proximité développée avec les créatrices souvent perdues dans le dédale administratif du nouveau chef d’entreprise et pour les épargnants à l’accès à une épargne de proximité qu’il gère lui-même.

Une économie, donc, relocalisée pour une bonne part, avec de petites entreprises bien ancrées dans un territoire, répondant à des besoins locaux.

Notre démonstration par la preuve est finalisée par le fait que nous sommes en capacité de présenter les éléments permettant de démultiplier notre initiative sur d’autres territoires : le nombre de Clefe constitués augmente sans discontinuer depuis 20 ans.

Les CLEFE, comportant une dizaine d’épargnants bénévoles en moyenne, se réunissent plusieurs fois par an et font un suivi auprès de l’entreprise aidée en invitant la créatrice à ne pas rester isolée, à se faire aider par les organismes compétents en contribuant à mieux faire connaître l’entreprise.

Depuis 20 ans nos Clefe sont devenus pérennes, il faut continuer à les développer.

La condition de réussite est d’avoir les moyens, pour nos outils financiers, de faire un véritable travail d’accompagnement des entreprises aidées, au-delà de trouver leur seuil de rentabilité, pour un développement efficace.

Plusieurs personnes se constituent en indivision volontaire (dans un groupe de 5 à 15 personnes), épargnent et prêtent ensuite à une femme qui a le projet de créer et gérer une entreprise. La seule garantie demandée est l’engagement de rembourser les sommes prêtées.

Racines et les CLEFE travaillent avec de nombreux partenaires comme les associations d’insertion de femmes, les organismes de formation en matière de création d’entreprises, les Boutiques de gestion, les services aux droits des femmes, les associations qui s’intéressent au développement économique local…

Il est possible à tous, aujourd’hui, de gérer son épargne.

Il est essentiel que les décideurs soient attentifs aux demandes nouvelles et aux apports de richesses créés par les entreprises de femmes.

Il nous faut persévérer à réfléchir à ce qu’est aujourd’hui la solidarité et comment elle peut se manifester.

Depuis 20 ans, l’association RACINES se préoccupe de la condition des femmes et a créé les CLEFE (Club Local d’Epargne pour les Femmes qui Entreprennent).

Idée novatrice en son temps, RACINES continue à développer les CLEFE et aide les femmes à créer leur entreprise.

Non -égalité des chances entre les hommes et les femmes en matière de création d’entreprise.

Site internet : racines-clefe.com

Film « RACINES » visible sur dailymotion