Observer les circuits courts alimentaires

Cahier de l’entrée Consommer / Se nourrir 

Argumentaire

Diagnostic de départ

Les circuits de commercialisation alimentaire sont très divers à travers le monde et varient de l’échelle planétaire à l’échelle microlocale. La marchandisation et la monétarisation croissantes des échanges au cours des dernières décennies ont participé au développement d’inégalités géographiques et sociales. Le constat des dysfonctionnements sociaux, environnementaux et sanitaires, amène différents acteurs du secteur alimentaire à remettre en question ces modes d’échanges en même temps que les pratiques de production, de transformation et de consommation. Depuis quelques années, on assiste à une remise en valeur de la proximité, souvent mise à mal par les logiques du commerce international. Agriculteurs, artisans, élus, consommateurs, chercheurs, animateurs et accompagnateurs réalisent des travaux et des actions en faveur de ce qu’on appelle aujourd’hui les circuits courts alimentaires. En 2007, le Grenelle de l’environnement soulevait la question conduisant la France à introduire le concept dans sa politique nationale : le Plan d’Offre Alimentaire de 2008 se positionne en faveur de la relocalisation de l’économie alimentaire des territoires.

Face à cette volonté, il est nécessaire de quantifier et de caractériser le phénomène dans son évolution et de pouvoir mettre à disposition des données fiables permettant d’orienter les choix stratégiques afin que chacun puisse agir à son échelle. Pour le moment, on constate que les informations relatives sont disparates et peu exhaustives. Toutefois, des méthodes d’évaluation sont mises en place depuis quelques années, notamment par la FRcivam à travers le programme SALT (les Systèmes Alimentaires Territorialisés). Cela aboutit aujourd’hui à la mise en place d’un observatoire pour l’analyse territoriale des circuits courts alimentaires.

Conditions du développement

Ce projet a vocation à s’étendre à l’échelle régionale afin de regrouper les initiatives des différents pays et départements. Par exemple le Pays de Brocéliande est déjà lancé dans cette thématique. Dans cette optique, il est d’ores et déjà pertinent de faire part des expériences du Pays de Rennes.

La structure, porteuse de l’initiative

Contacts :

FR CIVAM Bretagne

17, rue du Bas Village - CS 37725 - 35577 Cesson Sévigné cedex ; 02.99.77.39.20

pascal.aubree@civam-bretagne.org

blaise.berger@civam-bretagne.org

Les acteurs (Qui ?)

La FRCivam Bretagne (fédération régionale des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le monde rural) travaille depuis plusieurs années sur les circuits courts : c’est une composante essentielle de la plupart des initiatives qu’elle soutient. Le concours de plusieurs études sur le territoire de Rennes Métropole a permis la mise en place d’une méthode d’observation de dispositifs de vente en circuit court : le diagnostic des systèmes alimentaires territorialisés (SALT). À partir de ces précédentes expériences, elle coordonne la mise en place de l’OCCAB avec deux partenaires. Une des caractéristiques de cet observatoire est de regrouper trois structures d’accompagnement du monde agricole d’obédiences variées autour d’une thématique commune, vers laquelle chacune était déjà engagée :

  • La FRAB (fédération régionale des agrobiologistes) a créé, en 2007, un observatoire des circuits courts. Elle a acquis une forte expérience dans la conception de ce type d’outil par la mise en place de l’observatoire de la production biologique 15 ans plus tôt. La FRAB dispose d’un maillage du territoire breton via les GAB (groupements d’agrobiologistes), d’une organisation des moyens en interne spécifique à ces deux observatoires.

  • La Chambre d’Agriculture tient régulièrement à jour des données relatives aux modes de commercialisation des producteurs grâce aux enquêtes de terrain et la tenue d’une veille par les agents de services.

Elles sont liées par une convention pour la production commune de données. Une définition des circuits courts alimentaires, point de départ d’une harmonisation entre les organismes porteurs, fait déjà l’objet d’un consensus entre eux.

Plusieurs partenaires sont intégrés au projet, de manière à ce que soient représentés le plus d’acteurs possibles dans la mise en Ĺ“uvre d’une gouvernance alimentaire.

Les élus représentants du Pays de Rennes sont également engagés dans cette démarche. Celui-ci s’intègre dans le Plan Local d’Agriculture qui affirme la nécessité de conserver les espaces ruraux. D’autre part, le Plan d’Offre Alimentaire lancé au niveau national, fixe des objectifs pour la restauration collective ainsi que des projets de rapprochement entre agriculteurs et consommateurs. Rennes Métropole s’est déclarée intéressée par les circuits courts en se proposant comme territoire pilote du programme SALT dès 2006.

La DRAAF est partenaire du projet dans le cadre notamment du Conseil Régional de l’Alimentation (CRALIM).

Sont également invitées les autres Chambres Régionales Consulaires (CRES, CRCI et CRM) pour un élargissement des domaines de compétence.

Le soutien de chercheurs et l’intégration d’étudiants sont essentiels dans le processus de réflexion et dans la mise en place d’outils techniques et de méthodes : les universités de Rennes 2, Agrocampus ainsi que le projet LIPROCO intégré au programme PSDR, participent à l’action.

D’autres partenaires techniques comme AUDIAR, agence d’urbanisme et de développement intercommunal de l’Agglo de Rennes, peuvent également apporter leur concours.

D’une manière générale, pour la production de données quantitatives, l’observatoire devra établir des liens avec les organisations de production de données statistiques susceptibles d’apporter leur contribution.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

L’Observatoire des circuits courts alimentaires de Bretagne (OCCAB), avec pour territoire pilote le pays de Rennes.

Objectifs

o Articuler l’information et les méthodes existantes pour le recueil et la mise à disposition collective de données quantitatives et qualitatives pertinentes au regard des attentes des différents acteurs.

o Avoir une vision dynamique des circuits courts.

o Animer un réseau territorial de réflexion sur les circuits courts

o Donner une visibilité pour faciliter l’accès à une alimentation de qualité

Description

L’OCCAB a vocation à être un outil de production de données quantitatives et qualitatives ainsi que d’analyses, ce qui constitue le volet technique porté par la recherche-action. L’autre volet est d’ordre politique : cet outil doit être un lieu de coordination et d’entente entre différents acteurs et nécessite une réflexion sur la gouvernance. Dans un premier temps, il s’applique à l’échelle du Pays de Rennes où plusieurs expériences sont déjà capitalisées.

Résultats

Les résultats attendus sont des analyses pertinentes au regard des objectifs fixés au départ, à savoir :

1) Évaluer et caractériser la part des circuits courts alimentaires dans l’économie du territoire.

2) Caractériser les acteurs de la production, transformation et distribution des produits alimentaires en circuit courts ;

3) Caractériser la production.

Ces analyses seront diffusées par la production de documents communs ainsi que par un site Internet orientant les usagers par domaine d’intérêt. Un Système d’Information Géographique (SIG) devra être mis en place pour la production de cartes permettant de visualiser les dynamiques territoriales.

La tenue régulière des comités techniques et de pilotage intégrant obligatoirement les structures porteuses et occasionnellement les partenaires permettra l’avancée constante des opérations et résultats. D’autre part l’animation régulière de conférences, séminaires et autres formes de rencontres entre différents acteurs, sera l’occasion de présenter les résultats et d’alimenter le débat sur la thématique des circuits courts en lien avec les différents enjeux de l’aménagement territorial et de la gouvernance alimentaire.

Résultats

Les résultats attendus sont des analyses pertinentes au regard des objectifs fixés au départ, à savoir :

1) Évaluer et caractériser la part des circuits courts alimentaires dans l’économie du territoire.

2) Caractériser les acteurs de la production, transformation et distribution des produits alimentaires en circuit courts ;

3) Caractériser la production.

Ces analyses seront diffusées par la production de documents communs ainsi que par un site Internet orientant les usagers par domaine d’intérêt. Un Système d’Information Géographique (SIG) devra être mis en place pour la production de cartes permettant de visualiser les dynamiques territoriales.

La tenue régulière des comités techniques et de pilotage intégrant obligatoirement les structures porteuses et occasionnellement les partenaires permettra l’avancée constante des opérations et résultats. D’autre part l’animation régulière de conférences, séminaires et autres formes de rencontres entre différents acteurs, sera l’occasion de présenter les résultats et d’alimenter le débat sur la thématique des circuits courts en lien avec les différents enjeux de l’aménagement territorial et de la gouvernance alimentaire.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Face à La marchandisation et la monétarisation croissantes des échanges au cours des dernières décennies qui ont participé au développement d’inégalités géographiques et sociales, le développement des circuits courts alimentaires est une alternative ; un système d’observation aidera à son développement »