ECO3 : « co éco-construire dans les territoires, une démarche collective et participative »

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Argumentaire

Les chantiers d’insertion professionnalisants

a) Diagnostic de départ (problème posé, enjeu sociétal)

Le secteur des emplois verts est considéré comme un moyen de développer l’emploi et l’innovation sur un territoire. Il est aujourd’hui au centre de plusieurs stratégies politiques locales qui le considèrent comme un moyen de redynamiser leur territoire à partir de secteurs économiques à forte valeur ajoutée sociale et environnementale. Les acteurs de l’insertion et plus largement de l’économie sociale et solidaire ont une large expérience d’activités engagées dans des filières vertes.

Les personnes en parcours d’insertion ont majoritairement vécu un échec scolaire et cumulent aujourd’hui des difficultés économiques et sociales. Elles intègrent une structure d’insertion dans l’objectif de renouer avec une dynamique d’emploi par le travail. A l’issue de leur contrat, l’idéal est, pour elles, de rebondir sur un autre emploi ou d’intégrer un processus de formation (contrat de professionnalisation au sein d’une entreprise, formation qualifiante…). Néanmoins, la formation professionnelle continue est dans ses modalités pédagogiques éloignée du public accueilli dans les chantiers d’insertion conduisant parfois au décrochage.

Une préparation technique et pédagogique à la formation, en cours de chantier d’insertion permet de développer une envie de formation mais aussi d’assurer une entrée en formation diplomante plus sereine. Cependant, les possibilités de formation des salariés en parcours d’insertion dépendent du plan de formation des SIAE. Elles sont réalisées pendant ou en parallèle des chantiers d’insertion. Faute d’un financement spécifique, ces actions de formation peuvent entrer en concurrence avec le chantier d’insertion.

Changement d’échelle possible

Pour permettre un développement des actions de formation au sein des parcours d’insertion, il est impératif :

D’un point de vue financier : assurer la pérennité des actions de formation

  • Développer un fonds de formation spécifique prenant en charge à la fois les coûts pédagogiques, les coûts de coordination et une partie des salaires des personnes en parcours et de leur encadrant.

D’un point de vue économique : assurer la continuité des parcours

  • Travailler en partenariat avec les centres de formation afin d’adapter l’offre de formation qualifiante aux spécificités public,

  • Développer le chantier école comme outil pédagogique,

  • Travailler avec les OPCA et les fédérations professionnelles afin d’identifier les secteurs porteurs,

  • Travailler avec les acteurs de l’accompagnement et de l’emploi pour intégrer l’action dans le cadre du projet professionnel du stagiaire.

D’un point de vue pédagogique : assurer la qualité de la formation

  • De s’appuyer sur des référentiels de compétences construits avec des structures reconnues et compétentes,

  • De s’appuyer sur un artisan-formateur qui a déjà une expérience pédagogique et de travailler en amont avec lui sur le programme pédagogique,

  • Dans le cadre d’actions de professionnalisation « bâtiment », de travailler en partenariat avec des collectivités pour trouver des bâtiments support. Les collectivités financement également les matériaux nécessaires à la réalisation du chantier,

  • D’impliquer les stagiaires et leur encadrant par la définition du programme, la présentation et l’évaluation de l’action,

  • D’évaluer les actions conduites avec un protocole d’évaluation précis afin d’améliorer les actions de formation.

Impacts de l’initiative

Résultats Nombre de personnes formées :

  • 8 stagiaires formés dont 2 femmes,

  • 1 encadrant technique formé.

Validation des référentiels de compétences et de formation sur les enduits chaux-chanvre.

Matériaux pédagogiques :

  • Un compte rendu Photo de la formation transmis à chacun des stagiaires comme outil support à l’échange et comme appui mnémotechnique,

  • Des fiches pédagogiques transmises aux stagiaires reprenant l’essentiel du contenu.

Outil de valorisation :

  • Une vidéo de 7minutes,

  • Intégration de l’action au cours de la semaine du développement durable (du 4 au 10 avril 2011).

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

b) Initiative(s) prises en réponse : (présenter chaque initiative)

Contexte

E&C mène des chantiers d’insertion, de formation et de bénévoles internationaux notamment sur le patrimoine naturel (cours d’eau, chemin de randonnée, haies..) et bâti (chapelle, bief, maison…) depuis les années 1970. L’association a réalisé des chantiers en éco réhabilitation dès 1997 notamment avec l’utilisation du chanvre et de la terre sur des bâtis communaux.

Etudes et chantiers en groupement solidaire avec l’association Steredenn et en partenariat avec le CAUE 32 a mis en œuvre une formation diplomante en 2010 « Titre professionnelle Ouvrier Professionnelle en Restauration du patrimoine » sur le Pays de Dinan. Cette formation est ouverte aux personnes en fin de parcours d’insertion. Parce qu’elle utilise le chantier école comme support pédagogique, les stagiaires issues de l’insertion montrent une assiduité sur 10 mois de formation. Cependant pour entrer dans cette formation, les candidats doivent avoir une expérience dans le bâtiment et démontrer un réel intérêt pour le patrimoine.

Afin de favoriser la continuité des parcours, nous avons travaillé à la mise en œuvre d’actions de formations courtes (de 5 à 10 jours) au cours des parcours d’insertion. Le projet présenté permet la continuité des parcours de professionnalisions et d’insertion.

Nom de l’initiative Projet DA’C « Le développement Durable accessible et compris par tous »,

Retenu à l’appel à projet 2009 «STRATEGIE REGIONALE EMPLOI FORMATION ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT DES PRATIQUES DE FORMATION LIEES AU DEVELOPPEMENT DURABLE » de la région Bretagne.

Objectifs Les objectifs sont :

1) d’organiser la continuité des parcours d’insertion vers la professionnalisation par des actions de formation éco-construction et éco-réhabilitation réalisées auprès des salariés d’insertion,

2) De permettre la reconnaissance des compétences acquises en s’appuyant sur des référentiels de compétences et d’évaluation,

3) D’évaluer l’action auprès des stagiaires et de l’encadrement par un protocole dévaluation précis,

4) De valoriser les stagiaires par un petit film mettant en valeur les actions conduites. Nous le diffuserons dans les réseaux de l’économie sociale et solidaire, dans les réseaux d’insertion et auprès de nos partenaires du projet européen.

Description

L’action de formation est un chantier-école de 6 jours portant sur l’application du chanvre et de la chaux dans la construction. Il comprend quatre contenus principaux :

  • Le chanvre dans la construction,

  • Le corps d’enduit (chanvre banché) et son mortier dans le cadre d’une réhabilitation thermique d’un bâti en pierre,

  • L’enduit de finition et son mortier dans le cadre d’une réhabilitation thermique d’un bâti en pierre,

  • Le chanvre banché intégré dans une ossature bois pour une construction neuve.

Les matériaux utilisés sont du chanvre bio ou issu de producteurs agricoles locaux ou conditionné par l’entreprise Terra chanvre et de la chaux aérienne.

Le chantier école se déroule à Lanrivain (22) sur le site de la chanvrière de Saint Antoine. Le bâti support appartient à la Communauté de Communes du Kreiz Breiz. Le chantier école est encadré par Christophe Latouche de l’entreprise L Chanvre.

Les stagiaires sont 8 personnes en parcours d’insertion de deux équipes différentes et un encadrant technique. Deux femmes participent à cette formation.

Le projet DAC est porté par un groupement solidaire composé de : L’association Etudes et Chantiers Bretagne et Pays de Loire, L’association Steredenn, la SCIC ECLIS et la SCIC ENR( Energies renouvelables).

Le porteur de cette action de formation est : Etudes et Chantiers Bretagne Pays de Loire

Les structures partenaires de cette action de formation sont :

Financeurs :

  • Le Conseil Régional de Bretagne,

  • La Caisse d’Epargne,

  • La Communauté de Communes Kreiz Breiz .

Formateur :

  • L’entreprise L Chanvre.

Ayant réalisé les référentiels de compétences et d’évaluation dans le cadre du projet européen Inater’ :

  • Le GIP FAR,

  • L’AREF BTP Bretagne.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Face à des dispositifs peu adaptés, les « chantiers d’insertion professionnalisants »