Cahier de l’entrée Financer / épargner
État des lieux de l’économie monde dominé par le modèle libéral
La crise économique et financière mondiale a soulevé de multiples questions, préalablement posées par les acteurs de la société civile partisans d’autres réflexions sur les modèles de développement et de croissance. Quel sont les fondamentaux de notre système économique mondial ? La croissance économique est elle fondée exclusivement sur la libéralisation de l’économie et la dérèglementation des relations financières et commerciales ? Les indicateurs de développement économiques de mesure de la richesse nous permettent ils de mesurer les inégalités de ces modèles de développement fondés sur la croissance économique, et de réfléchir sur d’autres façons de faire de l’économie ? Le système économique et financier, depuis longtemps déconnecté de la seule fonction de la création de richesse par l’échange de biens et services, a frôlé l’implosion par son extrême financiarisation, son absence de régulation permettant notamment de limiter les excès de la spéculation financière. La crise a permis de repenser la place des États dans le système économique mondial. Leurs interventions massives pour sauver de la faillite des grands établissements bancaires qui ont mis en péril l’économie mondiale par des pratiques irresponsables a rappelé que la fonction régulatrice des États est essentielle. Sans un niveau de concertation international majeur, ces interventions étatiques n’auront que des effets limités : lors du sommet du G 20 en Corée de novembre 2010, les débats concernant les effets négatifs d’une « guerre des monnaies » ont une nouvelle fois montré que les intérêts économiques de nations souveraines primaient sur toute autre critères. Face à la « realpolitik » et au règles de la compétition économique, prétendre limiter les dérives du système et préserver la stabilité économique demeure une gageure, une concertation pour penser les bases d’un autre système économique, et inclure de la solidarité dans les relations économiques, une chimère.
La crise économique mondiale que nous connaissons donnera t elle lieu à de simples aménagements à la marge de l’existant, ou est elle une crise majeure du modèle économique dominant, et l’opportunité refondatrice vers d’autres principes de régulation et de gouvernance économique ? Jusqu’à ce jour on ne peut que constater que la centralisation des centres de décision économique et politique ne permet pas une pluralité de débats sur les issues à la crise actuelle, que la société civile, porteuse de propositions, demeure exclue des débats. Et c’est pourtant la société civile qui est souvent à l’origine d’initiatives économiques locales, qui, en dehors du marché, inclut les principes de réciprocité et de redistribution comme piliers essentiels de la pérennité de leurs actions, proposant d’autres modalités de faire de l’économie, qui anime la réflexion sur la nécessaire refonte du système économique et financier .
L’économie au centre des préoccupations du développement
L’économie du développement, en tant que branche à part entière de l’économie, date de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’économie du développement a tout d’abord été caractérisée par un ensemble de pratiques publiques et privées encourageant le développement économique d’un pays ou d’une région, en favorisant la propension à investir, innover, entreprendre, se former, travailler… Pour les théoriciens du libéralisme, une croissance économique suffisante serait alors l’objectif à atteindre, permettant une amélioration sensible du niveau de vie de la population. A cette notion, les économistes du développement ont introduit la séparation entre développement et croissance. Le développement ne pouvant se réaliser sans croissance ni sans une politique de développement s’attachant également à réduire les inégalités, satisfaire les besoins fondamentaux, préserver les ressources naturelles… Au Nord, des alternatives sont proposées depuis les années 1990, avec l’émergence de la notion de développement durable, on cherche en effet à concilier les aspects économiques, environnementaux, et sociaux du développement, à relocaliser l’économie dans les meilleurs des cas.
Par ailleurs, devant ces imperfections des indicateurs économiques traditionnels (PIB et PNB), de nouveaux indicateurs de développement ont été élaborés. Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a mis en place l’Indice de développement humain (IDH), prenant en compte l’évolution de la santé, l’espérance de vie, l’alphabétisation, etc. Bien d’autres indicateurs économiques existent aussi, tels que l’Indicateur de pauvreté (IPH), également créé par le PNUD ; l’indice de Bonheur national brut (BNB), créé par le roi du Bhoutan dans les années 1960 ; le BIP40, ou baromètre des inégalités et de la pauvreté, créé en 1999 par le Réseau d’alerte sur les inégalités.
En France cette réflexion suit aussi son chemin. Chargé sous le gouvernement Jospin par le secrétaire d’État à l’économie solidaire d’une mission visant à redéfinir les indicateurs de richesse (2001- 2004), Patrick Viveret a produit un rapport intitulé « Reconsidérer la Richesse » visant à démontrer les effets pervers de la représentation occidentale de la richesse.
Présidée par Joseph Stiglitz, la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social (CMPEPS), communément appelée Commission Stiglitz, a été créée par le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, en 2008 afin de répondre aux préoccupations que suscite l’écart entre les mesures habituelles des grandes variables socio-économiques (croissance, inflation, les inégalités, etc.), et la perception communément répandue de celles-ci. La commission Stiglitz sur les indicateurs de performance économiques part d’un constat juste : nos instruments actuels nous rendent quasiment aveugles devant des risques économiques majeurs. Mais ces propositions, intéressantes, sont critiquées par les spécialistes car elles ne sont pas encore à la hauteur des enjeux, insistant trop sur la monétarisation comme principale méthode de mesure du progrès.
Par ailleurs, de nombreuses initiatives locales permettent de mesurer la pauvreté autrement. A Madagascar, un réseau des Observatoires ruraux a été mis en place depuis 1995 dans le but de développer des indicateurs de pauvreté dits « autochtones » et de suivre l’évolution des conditions de vie au niveau des ménages.
Le constat est aujourd’hui clair : l’économie ne peut plus uniquement être vouée à la création de richesses matérielles, à la quête du profit. En ce sens, l’économie du développement ne peut faire l’impasse sur l’élaboration de nouveaux indicateurs de richesses et repenser la valeur des échanges et services marchands et non-marchands.
Par des pratiques de plaidoyer et de lobbying,, comme le propose le projet, qui vise à faire évoluer la législation concernant l’appui aux petits producteurs, à interpeller les élus et les autorités politiques locales sur leurs responsabilités de lutter contre la précarité extrême des populations locales.
Voir partie « impacts ».
La situation en Amérique Latine
Quelques éléments de conjoncture sociale et économique : une aggravation généralisée des inégalités socioéconomiques, une concentration des richesses monétaires et la répartition inique des ressources naturelles y sont plus fortes. Le nombre de personnes vivant en situation d’extrême pauvreté est de 12.9% selon la CEPAL , soit 180 millions de personnes et de 32.1% pour la population vivant en situation de pauvreté (% équivalent à 2008); 10% des plus riches accaparent 60% des richesses, 10% des plus pauvres en possèdent 2 %. La situation n’évolue pas malgré une croissance économique soutenue (5% environ ces dernières années) dans de nombreux pays jusqu’à 2008 dans le cadre de la poursuite des politiques économiques néolibérales. En 2009, la croissance est tombée autour de 1,5% (en moyenne), aggravant la pauvreté des populations, surtout en milieu rural. Les économies latino américaines ont souffert avec la crise financière internationale des effets de la financiarisation de leurs économies et de modèles de développement économiques souvent majoritairement dépendant de l’exportation des ressources primaires (minerais, production agricole, ressources halieutiques), ayant connu une forte stagnation au plus fort de la crise. Faute de politiques économiques de relance créatrices d’emploi, le chômage progresse et le secteur informel absorbe parfois la majorité de la population active. L’affirmation de nouvelles initiatives d’intégration politiques et économiques régionales (MERCOSUR, ALBA), la dépuration des finances publiques dans de nombreux pays, une stratégie de remboursement rapide de la dette contractée auprès des IFI dans l’objectif de ne plus dépendre de ces derniers n’ont pas autorisé de nouvelles stratégies de croissance et de développement plus inclusives.
Ces pays ne renoncent pas cependant à l’endettement et déploient par exemple une stratégie d’émission de bon du Trésor qui tend à augmenter la dette interne et à se substituer à la dette externe. Le service de la dette demeure cependant un poste budgétaire important dans certains pays.
Sur le plan politique, les réactions populaires au modèle économique néolibéral (qui revendiquent un rôle régulateur de l’État en faveur de politiques sociales, la redistribution des ressources issues de l’exploitation des ressources naturelles, etc.), l’émergence de mouvements paysans, indigènes, de femmes, l’explosion de conflits sociaux, non régulés par la concertation politique, le renforcement du niveau d’organisation de la société civile ont parfois permis l’ouverture de nouveaux espaces de dialogue avec l’Etat.
La situation au Pérou
Le pays souffre de façon critique de l’absence de stratégie de l’État pour la planification de son développement, d’une faible articulation entre les impératifs de planification régionale et nationale, de l’imposition de très importants projets économiques et industriels soutenus par la coopération internationale, souvent exécutés sans consultations préalables. La dynamique de développement du pays repose essentiellement sur une logique visant à développer l’usage des ressources naturelles sur la totalité du territoire pour répondre à la demande internationale de matières premières. Après la Sierra, l’Amazonie se destine à subir la même destinée. Avec l’émission de la série de décrets législatifs destinés à faciliter la ratification du Traité de Libre Commerce avec les États-Unis en 2008, le pays renforce cette tendance, en réduisant les domaines de compétences de l’État, des normes et des lois qui permettaient une bonne supervision de l’utilisation des ressources publiques destinées à attirer des investissements internationaux (les autorités investissent des fonds, dont les bénéfices profitent essentiellement au secteur privé). La multiplication des méga projets de développement économique est issue notamment de cette conjonction de facteurs. Le Pérou demeure un pays primo exportateur, 60% des revenus de l’État sont issus des activités minières.
Les données récentes sur la pauvreté semblent donner des indications positives sur le développement du pays, baissant à 36%, la pauvreté extrême à 12.6% (INEI, Institut National des Statistiques), mais le taux de dénutrition chronique infantile demeure identique à celui d’Haïti, 24% (Chili, 1%). Néanmoins, selon les mêmes sources, l’indigence a augmenté de 1.8% entre 2006 et 2008 (de 29.9 à 31.8%). En milieu rural, la pauvreté demeure à 45%.
Les impacts de ce modèle de développement dont les prémices remontent à 1978 et qui n’a cessé de se renforcer depuis se lisent aujourd’hui dans la multiplication des conflits sociaux. Selon la « Defensoria del Pueblo », le médiateur du peuple, 255 conflits sociaux étaient constatés fin juin 2010, principalement en milieu rural, la majorité pour des raisons environnementales. Face à ces impacts, également liés à l’absence d’alternatives économiques dans les campagnes (90% des personnes travaillant dans le secteur agricole se trouvent en situation de pauvreté), l’investissement de ressources publiques pour le développement du secteur agro ne s’élève qu’à moins de 2% du PIB.
Les crises économiques à répétition provoquées par la financiarisation de l’économie, le problème du sur endettement du pays, des banques et entreprises ont été à l’origine d’une augmentation généralisée des inégalités. Une réponse à cet aspect de la mondialisation a émergé avec la croissance du secteur de l’économie sociale et solidaire pour la satisfaction des nécessités humaines et sociales, via des activités micro-économiques, s’exerçant via des relations équitables et solidaires. Au Pérou ces initiatives tentent de structurer un mouvement d’Economie Sociale et Solidaire (ESS) fonctionnant avec une logique distincte de celle du modèle dominant.
L’économie informelle domine l’économie péruvienne et le travail informel est majoritaire (70% des emplois au Pérou). S’il autorise la subsistance des personnes concernées, il ne permet généralement pas une nette amélioration de leur condition socio-économique et les maintient à la merci d’une conjoncture économique fluctuante et d’une activité professionnelle exercée dans des conditions précaires (absence de sécurité sociale, etc.).
Données concernant plus spécifiquement le projet présenté.
Sur les 11 districts d’intervention du projet, 54,55% se situent dans les premier et deuxième quintiles de pauvreté. Dans ces districts, le taux d’analphabétisme des femmes varie entre 13% et 32%, les taux les plus élevés se rencontrant dans la Province de Tayacaja. Le taux de malnutrition infantile se situe entre 32% et 64% et, là aussi, les chiffres les plus élevés se rencontrent à Tayacaja (pour cet indicateur, les trois districts dépassent les 50%). De plus, 40% de la population, en moyenne, n’a pas accès aux services de base.
L’agriculture constitue la principale activité des habitant(e)s de ces 11 districts. Il s’agit d’économies de subsistance où chaque villageois a entre 3 et 4 parcelles inférieures à 3 000 m2. Ils produisent principalement de la pomme de terre et réalisent d’autres cultures de moindre importance telles que l’oca , le mashua et le tarwi . De plus, ils consacrent les terres communales à l’élevage extensif (lamas, alpagas, ovins et bovins).
Le projet a ainsi pour objectif général d’améliorer la qualité de vie des gens, en particulier des femmes. Pour cela, on cherche à augmenter les revenus des familles des 562 producteurs/trices –dont 285 seront intégrés dans la filière « pommes de terre locales » grâce au projet, et 277 seront des producteurs/trices déjà intégrés grâce à des projets antérieurs-, ce qui aura un impact positif sur la diminution des taux de pauvreté dans la zone d’intervention du projet.
1.6.1 Analyse des problèmes et de leurs interrelations. Dans les zones des hautes Andes du Pérou où se situent les régions de Junín et Huancavelica, à plus de 3 500 m d’altitude, vivent des populations pauvres et très pauvres , caractérisées par une organisation sociale où les communautés paysannes prédominent et par un système productif majoritairement basé sur la culture de la pomme de terre.
Au sein de la communauté paysanne, plusieurs facteurs négatifs empêchent les producteurs/trices de s’insérer dans de bonnes conditions sur le marché, de développer leur potentiel et de tirer profit des opportunités de développement. De plus, le tissu social s’est détérioré, non seulement à cause de la violence politique des trois dernières décennies, mais aussi du fait des flux migratoires vers les villes, liés à la quête de meilleures opportunités. Les producteurs/trices ont ainsi perdu peu à peu la capacité à participer de manière organisée à des espaces destinés à influer sur les politiques publiques les concernant directement.
A cela s’ajoutent les faibles capacités des autorités locales à promouvoir des processus participatifs destinés à améliorer les revenus des habitants/tes, ainsi que le faible capital social existant pour renforcer les alliances stratégiques nécessaires à la diffusion des connaissances et des innovations institutionnelles et commerciales. Le développement de filières, au bénéfice des femmes et des hommes des hautes Andes, à partir de l’énorme potentiel de la biodiversité de leur environnement, se trouve ainsi limité.
C’est le problème que le projet entend aborder. Il s’agit, pour contribuer à la construction de sociétés plus inclusives, de mettre en valeur l’héritage historique et culturel ainsi que la richesse de la diversité culturelle des hommes et des femmes des hautes Andes. Cela se fera grâce à une intervention concertée avec les autorités locales.
Même si l’organisation sociale est celle de la communauté paysanne dont l’une des fonctions de base est de gérer les ressources partagées, la production est individuelle et fragmentée en petites parcelles inférieures à 3000 m2. Les coûts de production et de commercialisation sont élevés. De plus, la main d’œuvre employée est majoritairement familiale et une petite partie de la production est destinée à l’autoconsommation. La reproduction de l’unité familiale dépend donc essentiellement de ses transactions sur le marché. Dans ce contexte, les femmes des hautes Andes se déplacent vers la partie moyenne et basse de la vallée pour s’employer comme ouvrières agricoles saisonnières. Ce sont en général des chefs de famille qui ont moins de terre et se voient contraintes à migrer temporairement à la recherche de revenus pour faire vivre leur famille. Elles sont conduites à réaliser des activités où elles manipulent par exemple des produits agrochimiques sans protection, n’ont accès à aucun soin médical et reçoivent en outre un salaire inférieur à celui des hommes.
Dans l’histoire des communautés paysannes, la culture des pommes de terre locales leur a permis de développer une importante biodiversité en accord avec la nature, les microclimats et les étages écologiques. C’est un produit qui a été l’aliment principal de nombreuses générations grâce à sa teneur élevée en extrait sec, en caroténoïdes, flavonoïdes et antocyanines (substances antioxydantes naturelles) qui lui confèrent une valeur nutritive importante et une saveur très agréable au palais et qui font de chacune de ces variétés un produit unique au monde.
Malgré cette richesse, au cours du temps et avec le développement de la révolution verte, les producteurs/trices des hautes Andes l’ont progressivement remplacée par la pomme de terre blanche améliorée afin d’“améliorer” leurs revenus. Ce phénomène a non seulement conduit à la perte du matériel génétique qu’ils possédaient et qui constituait leur unique richesse mais a aussi entraîné une aggravation de leur pauvreté. A cela s’ajoute la perte des techniques ancestrales extrêmement efficaces pour l’agriculture sur pentes et pour une gestion de la biodiversité en accord avec la nature. Les moyens de subsistance des agriculteurs/trices sont restreints par l’instabilité et la faiblesse des prix à la production de la pomme de terre blanche (0.07 $/kg), ainsi que par les coûts élevés de transaction que cela représente pour eux.
Les activités proposées et leur efficacité
Pour atteindre l’objectif spécifique du projet et les résultats escomptés, on prévoit de réaliser un ensemble d’activités correspondant aux lignes d’action suivantes:
La promotion et le renforcement des organisations des producteurs des hautes Andes sont assurés et résultent de la synthèse de trois stratégies interdépendantes:
La première stratégie est destinée à améliorer les capacités de collaboration des producteurs des hautes Andes, tant au niveau local que régional, à partir de la constitution d’une organisation de second niveau (multicommunale) qui leur permettra de négocier collectivement aussi bien sur le marché qu’avec d’autres acteurs dans des espaces de concertation publics et privés.
La deuxième stratégie renforce le développement de capacités pour que les producteurs formulent des propositions de participation à des espaces publics et développent une influence sur leurs autorités locales afin que celles-ci mettent en œuvre des politiques de développement économique local, investissent dans l’infrastructure productive et engendrent des externalités positives pour la promotion de la filière « pommes de terre locales ». Ils doivent également pouvoir influer sur les instances publiques compétentes pour qu’elles enregistrent et certifient des variétés de pommes de terre que possèdent les communautés des hautes Andes, ce qui assurera l’approvisionnement en semences de qualité.
La troisième stratégie vise à transférer des capacités à des autorités et des fonctionnaires des gouvernements locaux et provinciaux afin qu’ils formulent des politiques de promotion de la biodiversité et des politiques d’investissements générant des externalités propices au développement de la filière « pommes de terre locales ».
La promotion et le renforcement d’espaces paritaires (public/privé) sont assurés grâce au développement de deux stratégies:
La première stratégie est le renforcement des plates-formes régionales de concertation des acteurs de la filière, avec la participation d’autorités des municipalités de district, des municipalités provinciales et du gouvernement régional, en cherchant à améliorer les relations asymétriques et de méfiance qui prévalent aujourd’hui et à les transformer en relations de confiance et de coopération. Cela créera les conditions pour lever les obstacles à la compétitivité des producteurs tout en permettant le développement d’innovations commerciales, techniques et institutionnelles qui bénéficieront à tous les acteurs de la filière.
La deuxième stratégie est le plaidoyer auprès des entreprises pour qu’elles promeuvent, incitées par des politiques de responsabilité sociale d’entreprise (RSE), la consommation et la commercialisation des pommes de terre locales. Cette promotion répond à différents intérêts commerciaux des entreprises. Primo, l’essor de la gastronomie nationale a permis de revaloriser la biodiversité et les produits locaux, et ceux-ci ont été introduits comme ingrédients typiques dans de nombreux plats innovants. Pour sa part, le marché des pommes de terre locales est en expansion depuis 2005, date de lancement de la Journée nationale de la pomme de terre au Pérou. Ultérieurement, en 2008, la déclaration de l’Année internationale de la pomme de terre par les Nations-Unies a été l’occasion d’améliorer le positionnement des pommes de terre locales sur le marché, tant en produit frais que sous forme de chips (voir tableaux 3-9). Il convient de noter que les pommes de terre locales sont des produits uniques, seulement produits dans les régions des hautes Andes telles que celles du projet. Secundo, cela intéresse les entreprises d’être reconnues par la société comme socialement responsables car cela leur apporte de la valeur et de la reconnaissance et, par conséquent, des bénéfices économiques qu’elles ne généreraient pas autrement. Tercio, les engagements basés sur la RSE pris avec les producteurs/trices assurent des volumes de pommes de terre locales de la qualité requise (par exemple, production agroécologique) et dans les quantités demandées par les entreprises, ce pour quoi elles doivent payer un prix en accord avec ces exigences.
En conséquence de ces engagements motivés par la RSE, les producteurs/trices obtiennent un prix équitable, qui leur assure une meilleure rentabilité, et des volumes de production assurés, ce qui les aide à faire face à la volatilité des prix et à contrecarrer les mauvaises pratiques des intermédiaires et des collecteurs. Ainsi, les producteurs/trices développent une meilleure planification de l’économie agricole familiale.
Les capacités technico-productives et commerciales des producteurs de pommes de terre des hautes Andes seront développées. Pour cela, on a défini 4 stratégies principales:
La première stratégie permet d’augmenter la disponibilité et l’utilisation de semences de qualité grâce à la caractérisation des variétés locales permettant leur inscription au catalogue des cultivars afin de procéder à leur épuration et multiplication en milieux contrôlés et au champ.
La deuxième stratégie consiste à former des promoteurs communaux en appliquant la méthodologie du champ-école (apprendre en faisant) à tous les cycles du processus de production des pommes de terre locales. Pour que cette stratégie soit durable, la participation des promoteurs sera, dans un premier temps, rémunérée avec des fonds du projet (processus d’apprentissage), puis, progressivement, les communautés assumeront ces coûts (La troisième année, ils prendront en charge au moins 50% des coûts).
La troisième stratégie est d’améliorer les pratiques dans la conduite des cultures, la récolte, les activités post-récolte et le stockage, en récupérant les techniques ancestrales des producteurs tout en intégrant des innovations technologiques, ce qui permettra l’augmentation des rendements et l’amélioration de la qualité exigée par les marchés cibles.
La quatrième stratégie est destinée à transmettre des compétences en matière de gestion collective d’entreprise, ce qui permettra aux producteurs de faire des économies d’échelle et de réduire leurs coûts de transaction, tant dans l’approvisionnement en ressources et intrants nécessaires que dans le placement de leur production sur le marché.
Durabilité financière:
a) La proposition comporte des stratégies pour que les producteurs s’intègrent à l’agriculture de contrat grâce à leur association, qui leur permet d’obtenir de meilleurs prix, d’avoir une rentabilité croissante et d’assumer progressivement les coûts d’assistance technique et de commercialisation. Cela leur permettra, à la longue, de financer le travail des animateurs communaux, de créer des économies d’échelle pour réduire les coûts et pour assumer ceux résultant de l’articulation avec la filière « pommes de terre locales ». De même, la négociation à l’échelle collective et leur accès à l’agriculture de contrat leur permettront de disposer de sources de financement publiques.
b) Un des objectifs du projet est d’arriver à créer des relations de confiance entre producteurs/trices et entreprises permettant aux deux parties d’en tirer des bénéfices.
c) Il existe une plate-forme nationale CAPAC Pérou, actuellement dirigée par FOVIDA, qui a réussi à produire, pour les pommes de terre locales, deux innovations commerciales ayant un grand succès sur le marché, telles que T’ika papa et Lays Andinas.
d) il s’agit d’une proposition dont l’approche est basée sur la demande. FOVIDA a une large expérience en la matière et il y a des contrats assurés pour les pommes de terre locales. C’est, de plus, un marché en pleine expansion.
Durabilité institutionnelle
a) Sont prévues des actions destinées, à la reconnaissance juridique des organisations (constitution officielle), mais aussi à ce que celles-ci puissent partager un intérêt commun, tel qu’obtenir de meilleurs revenus pour améliorer la qualité de vie de leurs familles. A cela s’ajoute l’institutionnalisation d’un cadre juridique promouvant diverses formes d’association dans le secteur des activités agricoles et dans lequel sont engagés des acteurs tant étatiques que non étatiques.
b) Le projet a prévu un ensemble de stratégies pour que les alliances public-privé agissent en fonction des divers intérêts particuliers tout en privilégiant l’intérêt général. Par rapport à ce point, il faut signaler qu’il existe au Pérou un cadre juridique favorable pour que les municipalités s’associent afin d’atteindre des objectifs communs, et pour que des espaces de concertation public-privé se forment afin de promouvoir le développement.
Durabilité politique
a) Les bénéficiaires ont pris conscience des actions requises par le projet et sont impliqués dans ses objectifs. Étant donné le degré de participation de la population bénéficiaire dans la formulation du projet, en particulier des leaders des organisations de producteurs et des communautés d’intervention, on attend pour sa mise en route une forte participation. En effet, ce projet met en valeur un produit important sur le plan socioculturel – la pomme de terre locale- et apportera des bénéfices économiques considérables aux bénéficiaires.
b) L’action prévoit la constitution d’une plate-forme ou d’un réseau public-privé qui promeuve le développement économique local des circonscriptions administratives du pays. Parallèlement, un processus de décentralisation est en cours, qui prévoit que les gouvernements locaux et régionaux soient des acteurs politiques promouvant le développement économique de leurs territoires. Étant donné ‘évolution politique actuelle et l’action les mouvements sociaux, on peut espérer que ces décisions constitutionnelles soient prises et que, par conséquent, la stratégie du projet de constituer des réseaux pour construire des alliances destinées à promouvoir le développement perdure au-delà du terme de l’intervention.
c) Les relations commerciales établies avec des entreprises agro-industrielles et des chaînes de supermarchés assurent la durabilité politique et économique du projet. Les relations avec l’entreprise Snacks América Latina ont débuté en 1998. Pour les pommes de terre locales, cette relation est établie depuis 2005. Par ailleurs, pour la vente en produit frais, des relations commerciales existent actuellement avec la chaîne de supermarchés Plaza Vea.
Pertinence de l’action et contribution de l’action aux réponses.
Les objectifs du projet vont contribuer à faire baisser les niveaux de pauvreté de la population, ce qui constitue l’un des objectifs de l’Etat péruvien dans le cadre de l’accord international conclu pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. L’augmentation de revenu des petits producteurs des hautes Andes recherchée par le projet contribuera à cet objectif général.
La stratégie du projet concorde avec les objectifs stratégiques de l’Etat péruvien en ce qui concerne le développement du secteur agricole du pays: 1) améliorer la compétitivité du secteur agricole, 2) arriver à exploiter les ressources naturelles et la biodiversité, 3) donner au petit producteur accès aux ressources élémentaires et productives .
Le projet contribuera à l’atteinte de ces objectifs. La stratégie conçue pour promouvoir la filière « pommes de terre locales » améliorera la compétitivité des producteurs. En outre, les services de formation et d’assistance technique destinés aux petits producteurs/trices des hautes Andes leur permettront non seulement d’avoir accès à des techniques récupérant leurs savoirs ancestraux, mais aussi, en parallèle, d’améliorer leur productivité. Par ailleurs, le projet cherche à contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de la population en situation d’extrême pauvreté grâce à l’une de leurs plus grandes richesses: la biodiversité présente dans les communautés des hautes Andes. Pour finir, il faut souligner qu’il correspond aux grandes lignes de la politique agricole de l’Etat qui entend: “Promouvoir le développement de la production et l’articulation au marché dans les zones des hautes Andes et les autres zones agricoles, dans un souci d’égalité des chances et d’équité entre les genres ”.
Le projet est pertinent pour répondre aux contraintes particulières des groupes cibles. Sa stratégie permettra de surmonter les causes du principal problème des producteurs/trices des hautes Andes, problème qui réside dans leurs capacités réduites à s’organiser pour améliorer leurs revenus en collaboration avec les autorités locales.
Parmi les causes, on trouve les faibles capacités des communautés des hautes Andes à influer sur des politiques publiques favorisant l’inclusion sociale et la construction d’environnements propices à l’exploitation de la biodiversité de leur milieu. Face à cela, le projet entend mettre en œuvre des programmes de formation et de conseil destinés à renforcer la vision entrepreneuriale des organisations et leur structuration au niveau multicommunal, ainsi que leurs capacités de propositions et de plaidoyer auprès des autorités locales. Simultanément, on se propose d’améliorer les capacités de ces acteurs à élaborer des outils pour le développement économique local.
Une autre cause réside dans la faiblesse des réseaux. Ceux-ci ne créent pas une cohésion sociale permettant des innovations institutionnelles, techniques et commerciales qui rendraient plus productive la filière « pommes de terre locales » à laquelle participent les petits producteurs/trices des hautes Andes. Pour résoudre ce problème, le projet a prévu de développer une plate-forme à laquelle participeront tous les acteurs concernés et qui permettra, d’une part, leur insertion sur le marché dans de bonnes conditions et, d’autre part, le rattrapage des disparités de revenu perçu par les ouvrières agricoles par rapport à leurs homologues masculins.
Enfin, les faibles capacités de production et de commercialisation des agriculteurs/trices des hautes Andes constituent une autre cause importante. Pour résoudre ce problème, le projet a prévu de développer des programmes de formation et de conseil leur permettant d’améliorer leur productivité ainsi que leurs capacités de collaboration pour la négociation et l’augmentation de leurs ventes.
Impact économique, social et institutionnel du projet:
Le projet est orienté vers l’amélioration des capacités de collaboration des producteurs/trices, non seulement entre eux (constitution juridique d’organisation, organisation multi communale) mais aussi avec tous les acteurs qui participent à la filière « pommes de terre locales », ainsi qu’avec les municipalités des juridictions où se trouvent ces communautés. La stratégie conçue pour promouvoir cette filière améliorera la compétitivité des producteurs. Les services de formation et d’assistance technique permettront aux petits producteurs/trices d’avoir accès à des techniques récupérant leurs savoirs ancestraux, mais aussi, d’améliorer leur productivité
Impacts sur les questions liées à la réduction de la pauvreté et aux inégalités, au genre et à l’environnement:
Le projet vise à contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de la population en situation d’extrême pauvreté (indicateur : Les taux de pauvreté des 32 961 habitants des 11 districts des départements de Junín et de Huancavelica diminuent de 2% par district) grâce au potentiel de la biodiversité de leur environnement. Le projet va permettre aux producteurs de récupérer une culture ancestrale. L’atteinte de cet objectif contribuera également à diminuer l’inégalité de genre existant entre les salaires journaliers des femmes et ceux des hommes.
Le niveau de l’accompagnement technique qui a permis une amélioration de la qualité et du volume de production, passant de 629 tonnes en 2002 à 2713 tonnes en 2008.
Le CCFD Terre Solidaire est une association loi de 1901 et une organisation de solidarité internationale.
Son objet est de combattre la faim dans le monde en promouvant le développement des pays du Sud et de l’Est, par le soutien aux partenaires locaux dans la mise en œuvre de projets de développement durable sur le terrain. La seconde mission est la sensibilisation du public français à la solidarité internationale en faveur des plus démunis, par une politique d’éducation au développement portant sur toutes les formes d’injustice et de « mal développement ».
FOVIDA (Fomento de la Vida) est une ONG péruvienne basée à Lima.
Objet de l’association: accroître les capacités techniques et politiques des acteurs de la société civile pour obtenir un développement local, régional et national durable.
Principaux domaines d’intervention: gouvernabilité démocratique (participation citoyenne, renforcement de la société civile et formation de leaders), compétitivité territoriale (micro-entreprise urbaine et rurale, différentes formes d’association des entreprises, réseaux d’entreprises, filières de production, marché et commerce, technologie propre et biodiversité, responsabilité sociale des entreprises, commerce équitable, renforcement des corporations urbaines et rurales; plans de développement économique locaux et régionaux, augmentation des capacités des gouvernements locaux et régionaux pour la promotion du développement économique).
FOVIDA est une institution engagée dans la construction d’une société plus juste et équitable ; elle cherche à valider des alternatives efficaces et innovantes pour faire progresser la société et, plus particulièrement, pour améliorer les conditions de vie des populations en situation de pauvreté et/ou d’exclusion. Elle conçoit le développement comme un processus de développement des compétences des personnes de sorte à mieux maîtriser leurs propres vies. En ce sens, la production de biens et de services devient d’autant plus pertinente qu’elle est source de réussite pour ces personnes.
Tous les membres de l’organisation partagent les mêmes valeurs : démocratie avec respect et tolérance ; justice avec honnêteté et transparence ; insertion sociale avec égalité d‘opportunités ; liberté avec responsabilité et sens de l’émancipation. Les principes directeurs de l’action institutionnelle sont : renforcement de l’institution démocratique et participative ; développement de la citoyenneté et de l’exercice des droits et des responsabilités pour le bien commun ; contrôle de l’état par la citoyenneté ; transparence dans la gestion publique et privée ; opportunités pour les populations à bas revenus ; affirmation positive pour la femme ; insertion sociale ; interculturalité pour le développement ; gestion par résultats et qualité du travail des institutions ; affirmation de la liberté, autonomie et responsabilité, coresponsabilité pour la protection de l’environnement et développement humain ; renforcement de la décentralisation de l’État.
Dans le cadre de sa vision et de sa mission institutionnelle, FOVIDA se focalise sur le développement durable des espaces locaux et régionaux ; pour ce faire, elle considère les interactions politiques et socioculturelles, les systèmes environnementaux, l’utilisation et l’exploitation responsable des ressources productives et l’intégration économique comme des moyens qui rendent possible la coopération et la coresponsabilité pour l’épanouissement humain.
Pour cela, FOVIDA intervient, dans le cadre d’une stratégie générale de décentralisation et d’expansion, dans des espaces territoriaux de gestion stratégique dans différentes régions du pays qui offrent la possibilité de répliquer le modèle conceptuel et méthodologique d’intervention fondé sur les chaînes productives. Elle conçoit le renforcement de la gouvernabilité démocratique et la dynamisation des économies territoriales durables comme étant ses deux orientations stratégiques fondamentales ; elle établit des alliances stratégiques avec des organisations dynamiques et représentatives de la société civile à l’échelle locale, régionale et nationale ; avec les autorités locales et régionales ; avec les organismes de coopération internationaux et tous ceux qui partagent sa mission et sa vision du développement.
L’intervention de FOVIDA dans les divers espaces territoriaux ainsi que son rapprochement vis-à-vis des différents acteurs locaux et représentants des entités publiques et des organisations sociales est basée sur les concepts de gouvernabilité démocratique, de dynamisation des économies territoriales, d’environnement durable, de démocratie et d’équité de genre.
Gouvernabilité Démocratique. FOVIDA considère que la gouvernabilité d’un pays est une condition pour le développement humain. C’est-à-dire qu’il ne suffit pas que les gouvernants aient été légitimés par les urnes, il faut aussi qu’ils assument les intérêts de la majorité pour légitimer leur pouvoir et ainsi transformer l’Etat en un facteur d’intégration et d’égalisation des droits de chaque citoyen/citoyenne à l’égard du patrimoine public.
En ce sens, le renforcement de la société civile est indispensable pour participer et avoir une influence sur la vie politique du pays. Elle doit avoir la capacité de représenter les intérêts et les identités collectives pour pouvoir participer à la construction de l’agenda pour la transformation des relations de pouvoir et le dépassement des inégalités sociales. Cela implique également le développement de la citoyenneté. La stabilité de la démocratie ne dépend pas seulement de l’insertion de tous et de toutes, mais aussi des qualités et de l’attitude des citoyens/citoyennes. C’est cela qui oriente son positionnement au sein de l’organisation politique et qui pousse à cultiver les valeurs démocratiques.
Dynamisation des Economies Territoriales. Pour que de nombreux secteurs de la population puissent sortir de la pauvreté, FOVIDA considère qu’il leur faut notamment avoir la possibilité d’augmenter leurs revenus. Pour cela, il est indispensable de mettre en place les conditions qui leur permettront de s’incorporer au processus de création de richesse. La dynamisation des économies territoriales doit y contribuer et pour cela il faut développer la compétitivité.
Le niveau plus ou moins élevé de compétitivité d’un territoire dépend des aspects culturels, des valeurs partagées et de l’existence de réseaux. De ce point de vue, la compétitivité est le résultat de l’interaction de plusieurs facteurs qui s’imbriquent systématiquement.
Pour promouvoir la compétitivité, il faut mettre l’accent sur l’innovation technologique (processus, produits et gestion) qui augmente la productivité ; sur la demande externe qui agit comme un moteur des transformations productives ; sur les relations villes - campagnes qui sont essentielles pour bâtir des chaînes de valeurs ; sur le renforcement de l’institutionnalité qui est essentielle pour le développement territorial ; et particulièrement sur les associations de petits producteurs qui, en plus de faciliter l’apprentissage collectif leur permet de créer des économies d’échelle, d’améliorer leur capacité de négociation sur le marché, et d’une façon générale les aide à contrer les relations de pouvoir qui privent les pauvres d’opportunités ; sur la construction de points de vue partagés quant à l’avenir souhaité allant dans le sens d’un développement inclusif ; sur les instances gouvernementales régionales qui doivent développer leurs capacités et assumer leur rôle dans la dynamisation des économies locales.
Environnement durable. FOVIDA considère que le développement durable est celui qui satisfait les besoins des personnes sans que cela se fasse au détriment de l’épanouissement humain des générations futures. Ce concept implique la construction d’un équité sociale qui contrecarre d’une part la forte concentration du capital qui provoque la destruction de la biodiversité, et d’autre part le fait que les populations exclues détruisent les ressources naturelles pour subsister. En ce sens, FOVIDA souhaite aborder la problématique environnementale associée aux conditions de vie des populations, aux processus d’urbanisation et de production des pays en développement dans un monde devenu mondialisé.
Equité de genre. FOVIDA soutient que l’équité de genre est une condition sine qua non pour le développement humain. La catégorie « genre ne se réfère pas aux hommes et aux femmes, mais à la relation entre eux, et par conséquent à la façon dont ces relations se construisent socialement ». En ce sens, elles varient d’une société à l’autre et elles sont déterminées par l’histoire. Le centre analytique n’est pas simplement la femme et le changement de sa condition, mais aussi le besoin d’influer sur les relations de pouvoir qui se caractérisent essentiellement par la subordination des femmes par les hommes, et, par extension, par la domination du masculin au détriment du féminin. Les conséquences de ces relations sont : un accès inégal à l’éducation, aux soins, à l’emploi etc… et au pouvoir ce qui crée des asymétries en défaveur des femmes.
Constat de l’échec de notre système économique mondial après la crise économique et financière mondiale.
La croissance économique semble fondée exclusivement sur la libéralisation de l’économie et la dérèglementation des relations financières et commerciales ;
Des modèles de développement fondés sur l’accumulation de richesse et la croissance économique et ne réfléchissant pas à d’autres modalités de faire de l’économie ;
Le système économique et financier déconnecté de la seule fonction de la création de richesse par l’échange de biens et services, et non régulé.
La crise a permis de repenser la place des Etats dans le système économique mondial. Mais, faute d’un niveau de concertation international majeur, ces interventions étatiques n’auront que des effets limités (sommet du G 20 en Corée de novembre 2010).
Domination de la « realpolitik » et des règles de la compétition économique, prétendre limiter les dérives du système et préserver la stabilité économique demeure une gageure, une concertation pour penser les bases d’un autre système économique, et inclure de la solidarité dans les relations économiques, une chimère.
Pas de pluralité de débats sur les issues à la crise actuelle, que la société civile, porteuse de propositions, demeure exclue des débats.
C’est pourtant la société civile qui est souvent porteuse d’alternatives économiques, avec des initiatives locales, qui, en dehors du marché, inclut les principes de réciprocité et de redistribution comme piliers essentiels de la pérennité de leurs actions, proposant d’autres modalités de faire de l’économie, qui anime la réflexion sur la nécessaire refonte du système économique et financier .
Le CCFD Terre Solidaire (www.ccfd-terresolidaire.org)
Mission de l’association: combattre la faim dans le monde en promouvant le développement des pays du Sud et de l’Est, par le soutien aux partenaires locaux dans la mise en œuvre de projets de développement durable sur le terrain. La seconde mission est la sensibilisation du public français à la solidarité internationale en faveur des plus démunis, par une politique d’éducation au développement portant sur toutes les formes d’injustice et de « mal développement ».
FOVIDA (Fomento de la Vida) (www.fovida.org.pe)
L’ONG Fomento de la Vida- FOVIDA a été créée le 15 juin 1984, en vue de mener à bien des actions pour améliorer les conditions de vie de la population à faibles revenus. FOVIDA est une organisation non gouvernementale de développement engagée dans la construction d’une société plus juste et équitable. Elle cherche à développer des alternatives efficaces et innovantes pour faire progresser la société et conçoit le développement comme un processus de renforcement des compétences des personnes. FOVIDA s’attache à favoriser le développement de petites activités génératrices de revenu, la production de biens et de services pour des petits entrepreneurs en milieu urbain mais aussi des producteurs agricoles en milieu rural. Sa mission consiste à améliorer le travail technique et politique des acteurs de la société en vue de contribuer à un développement local, régional et national durables. L’intervention de FOVIDA dans les divers espaces territoriaux, son rapprochement vis-à-vis des différents acteurs locaux, entités publiques et organisations sociales est basée sur les concepts de gouvernabilité démocratique, de dynamisation des économies territoriales, d’environnement durable, de démocratie et d’équité de genre. Le CCFD- Terre Solidaire avait à l’époque identifié FOVIDA comme une organisation partenaire permettant d’apporter des réponses à une société civile en pleine crise (violences politiques) et également et des alternatives à la crise économique en milieu populaire. Le positionnement stratégique de FOVIDA au sein d’espaces de réflexion social et politique et de réseaux associatifs nationaux avait incité le CCFD- Terre Solidaire à renforcer par la suite son partenariat avec FOVIDA, une association capable d’apporter aux débats de société et au projet de développement politique national.
Les relations entre le CCFD-Terre solidaire et FOVIDA remontent à 1990 avec le développement de projets de micro-entreprises de femmes et de micro-entreprise populaire, la formation de femmes entrepreneurs dans les organisations de base, le développement des capacités techniques et de gestion nécessaires à la participation des organisations d’artisan(e)s aux réseaux de commerce équitable et au plaidoyer sur les politiques publiques.
Une majorité des producteurs sont des jeunes ruraux. Le projet vise à créer des opportunités d’emploi permettant de lutter contre l’exode ruraul qui frappe ces territoires.
Le CCFD Terre Solidaire et l’appui aux acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire.
Le CCFD- Terre Solidaire travaille avec des partenaires et des alliés au Sud et à l’Est et explicite son analyse de l’économie sociale et solidaire dans divers documents (Rapport d’Orientation et Politique d’Appui aux Partenaires 2008-2012, Conventions de Partenariat, Texte de référence sur l’Economie Sociale et Solidaire, 2006), basés sur l’injustice des modèles de développement économiques actuels, la concentration des richesses, le marché comme espace d’autorégulation, la croissance et le profit comme seuls objectifs : « le système d’économie de marché dérégularisé et ouvert à la mondialisation est utilisé pour le profit de quelques uns et tolère des comportements inacceptables …, la corruption des élites …., la production de biens et services ne répondant pas aux besoins des populations » . Le CCFD- Terre Solidaire souhaite remettre l’économie au service de l’Homme et de ses besoins et la solidarité au premier plan des relations économiques, dans le but de construire un monde plus juste pour les populations les plus démunies. S’il est nécessaire de dénoncer les inégalités et d’agir pour faire évoluer les règles de l’économie de marché, le CCFD- Terre Solidaire constate qu’il existe d’autres modalités de faire de l’économie, qu’une « économie informelle, non réglementée et de subsistance se développe » et que l’économie sociale et solidaire est une des voies qui peuvent être repérées face aux logiques d’exclusion de l’économie libérale. Ces modalités d’action ne remettent pas en cause l’existence de la mondialisation mais ses orientations fondées sur la libéralisation de l’économie, et avancent la nécessité de travailler en faveur d’une « mondialisation alternative » . Le CCFD est présent à ce titre au sein d’espaces de débats internationaux (Forum Social Mondial), contre sommets du G 8, G 20, où des voix, des organisations articulées en réseaux internationaux s’expriment et transmettent des propositions.
Dans le « Texte de Référence sur l’ESS », le CCFD- Terre Solidaire rappelle les ancrages ecclésiaux de sa réflexion sur l’ESS, qui place la personne humaine au centre de la réflexion : la finalité du développement doit être « le développement de « tout l’homme et de tous les hommes » , un développement intégral et harmonisé ». La dimension des relations humaines et de la cohésion sociale dans l’économie est rappelée : l’ESS « renoue avec la tradition d’une économie politique qui ne conçoit les activités productrices de l’homme qu’en fonction du sens qu’elles peuvent avoir pour la collectivité » .
Comment les pratiques d’appui du CCFD- Terre Solidaire mettent en lumière ces fondamentaux ?
D’une manière générale, les initiatives des acteurs de développement sont extrêmement diverses et révélatrices de la pluralité des acteurs et des conceptions de l’ESS. Pour le CCFD- Terre Solidaire, le soutien aux activités de promotion de l’Économie Sociale et Solidaire s’exerce par l’appui aux finances solidaires, caisses d’épargne et de crédit, petits projets productifs générateurs de ressources, qui défendent l’exercice du travail dans des conditions dignes, etc. Ce soutien s’effectue, lorsque cela est possible, avec la préoccupation de renforcer les organisations porteuses de ces expériences, de les diffuser et faire connaître, de promouvoir des échanges entre initiatives innovantes. L’objectif recherché est d’accroître la portée et l’impact politique de ces initiatives. L’appui du CCFD- Terre Solidaire se porte également sur la promotion d’initiatives alternatives au modèle de développement privé et étatique, ayant pour objectif de valoriser les pratiques citoyennes et populaires visant à défendre une juste redistribution des ressources, défendre l’exercice des droits économiques, sociaux, culturels (DESC) et environnementaux, les alternatives tournées également vers le développement de marchés locaux, les filières de production.
L’acception du CCFD- Terre Solidaire de l’ESS demeure très largement définie, sans prétendre restreindre le champ des pratiques de notre action ; le CCFD- Terre Solidaire apporte son soutien aux acteurs de transformation sociale agissant à divers titres de l’ESS et se reconnaissant porteurs de ses valeurs. Il reconnait la pluralité des approches pratiques et théoriques des acteurs de l’ESS sur le terrain. Certains partenaires acceptent les règles de l’économie de marché et ne la remettent pas nécessairement en cause. Ils explorent cependant de nouvelles modalités d’économie porteuses de solidarité. D’autres acteurs de la société civile soutenus par le CCFD- Terre Solidaire s’orienteront à l’inverse vers des postures de transformation sociale et politique du modèle économique, voire du modèle de société.
Nous rappellerons à cet effet que, si le CCFD- Terre Solidaire adopte une posture critique sur les règles qui régissent aujourd’hui le système économique, il se définit lui même dans son Rapport d’Orientation comme un « acteur de transformation sociale », désireux d’agir via des actions de plaidoyer en faveur de la transformation concrète des règles et des mécanismes de l’économie de marché.
L’appui du CCFD- Terre Solidaire peut se porter sur des initiatives économiques qui, si elles permettent de lutter contre la précarité des populations à faible revenus, ne placeront pas nécessairement la solidarité au centre de leurs pratiques (les logiques économiques des petites entreprises populaires qui peuvent reproduire des formes d’exploitations). Le CCFD- Terre Solidaire développera un dialogue avec ses partenaires sur l’évolution de ces pratiques vers un modèle socialement et économiquement plus acceptable, mais les conditions sociales d’exercice de ces activités ne constituent pas, jusqu’à aujourd’hui, un obstacle à l’appui du CCFD- Terre Solidaire. Ce dernier accepte explicitement de soutenir des activités encore imparfaites du point de vue de la solidarité, dans l’optique de les améliorer.
Présentation complète de FOVIDA: voir « la structure porteuse de l’initiative ».
Synthèse des différents acteurs intervenant dans l’initiative:
Organisations et producteurs/trices (nouveaux) : La situation de survie des différentes unités économiques et la nécessité d’augmenter leurs revenus. Faiblesse de la production et de la productivité de la pomme de terre locale. Groupe cible. Ils augmenteront la rentabilité de la culture de pommes de terre locales et leurs revenus familiaux.
Organisations et producteurs/trices (anciens): Renforcer la présence sur le marché, tant national qu’extérieur, des variétés locales dans toute la richesse de leur diversité. Peu de semences de qualité disponibles; identifier les qualités culinaires des pommes de terre locales pour faire connaître leurs avantages sur le marché ; peu d’options pour la transformation du produit; stockage inadapté des pommes de terre locales. Augmentation de la rentabilité et de leurs revenus familiaux, et par suite, amélioration de leur qualité de vie.
Communautés paysannes: Que les membres des communautés améliorent leur niveau de vie. Leur faiblesse en terme d’organisation limite leurs capacités à promouvoir des relations d’association entre leurs membres et à influer sur les autorités locales pour valoriser la biodiversité de leur environnement. Bénéficiaires finaux.
Les niveaux de pauvreté de la population des communautés paysannes des hautes Andes diminuent.
CAPAC Pérou (plate forme de commercialisation) : Développer la compétitivité de la filière « pommes de terre locales » et consolider sa position pour influer au niveau des politiques publiques. Ne parvient pas encore à s’affirmer comme organisation de référence des filières de production de pomme de terre locale au niveau régional. Allié stratégique. Relier la proposition à la plate-forme nationale des tubercules et des racines.
CIP (Centre International de la Pomme de Terre): Créer des opportunités de développement à partir de ses recherches. Peu de relations avec les petits producteurs. Allié stratégique. Conseils spécialisés sur la conduite des cultures et les activités de post-récolte.
FOVIDA : Les familles des petits producteurs améliorent leurs revenus et contribuent à dynamiser les économies locales. Moyens limités pour répondre aux demandes de la population. Partenaire: conception participative du projet et mise en œuvre efficace.
CCFD – Terre solidaire: Acteurs ruraux de la société civile péruvienne consolidés et ayant une capacité de proposition dans leur environnement social, économique et politique; renforcement de la société civile.
Appui institutionnel à l’organisation qui mettra en œuvre le programme.
Acteurs ruraux (organisations de producteurs) : isolés, peu pris en compte par les autorités publiques et ayant peu d’opportunités (infrastructure, commercialisation, formation technique et socio-politique) Demandeur: préparation et gestion du projet avec FOVIDA.
Appui méthodologique, appui externe au suivi du projet, suivi/évaluation, monitoring, missions d’accompagnement annuelles.
Entreprises privées (acheteurs): S’approvisionner en matière première et en produits de qualité . Offre limitée des producteurs/trices pour répondre à la demande croissante des consommateurs. Alliés stratégiques. Rémunèrent au juste prix un produit répondant aux standards de qualité exigés et s’engagent pour un appui stratégique à moyen et long terme, en cherchant à faire transparaître sur le marché leur comportement socialement responsable qui les distingue de leurs concurrents.
Entreprises privées (fournisseurs de biens et de services): Elargir leur portefeuille de clients pour vendre un volume plus important d’intrants et de services. Capacité d’achat limitée et coûts de transaction élevés du fait de la faible capacité de négociation des producteurs/trices. Réduction des coûts par contrats d’achats collectifs de biens et de services, de manière transparente et avec des bénéfices mutuels à moyen et long terme.
Acteurs étatiques
INIA (Institut National de la Recherche Agricole): Promouvoir la valorisation et la transmission de biens et de services technologiques développés par cette institution. Peu de mécanismes lui permettant de prendre en compte les besoins des producteurs. Allié stratégique. Développement de technologies et inscription de nouvelles variétés de semences de producteurs des hautes Andes.
Gouvernement local (provincial et du district) et gouvernement régional Promouvoir le développement économique dans leur circonscription est l’un des objectifs des différentes instances de gouvernement au niveau infranational. Capacité limitée d’investissement dans des politiques publiques locales et régionales générant des externalités positives pour le développement agricole des hautes Andes. Groupe cible. Ils améliorent leurs capacités afin d’accroître l’investissement public en infrastructure productive dans leurs localités et de promouvoir le développement économique local.
Ministère de l’Agriculture: Mettre en œuvre le Plan stratégique sectoriel pluriannuel pour l’agriculture 2007-2011 . Peu d’articulation entre les actions des différentes institutions publiques et privées. Allié stratégique. Améliorer les conditions de vie par des politiques de promotion et d’accès au marché.
Cf « message aux décideurs ».
Contexte actuel:
Mobilisations au Nord comme au Sud pour une autre économie (En France Etats Généraux ESS), réfléchir à d’autres règles de l’économie mondiale dans un monde affecté par la crise.
Par son histoire, ses intuitions, le CCFD participe à ces débats : quel est notre message, notre position critique vis-à-vis des règles de l’économie mondiale ?
L’ESS est une réponse à une autre question : comment construire un monde plus juste pour les populations les plus démunies, une économie différente ?
il est nécessaire de dénoncer les inégalités et d’agir pour faire évoluer les règles de l’économie de marché,
le CCFD constate qu’il existe d’autres modalités de faire de l’économie, qu’une « économie informelle, non réglementée et de subsistance se développe »,
et que l’économie sociale et solidaire est une des voies qui face aux logiques d’exclusion de l’économie libérale.
On ne remet pas en cause l’existence de la mondialisation mais ses orientations fondées sur la libéralisation de l’économie,
Agir pour une « mondialisation alternative » et formuler des propositions. Le CCFD est présent à ce titre au sein d’espaces de débats internationaux (Forum Social Mondial), contre sommets du G 8, G 20, où des voix, des organisations articulées en réseaux internationaux s’expriment et transmettent des propositions.
Pour construire un monde plus juste, pour le CCFD l’ESS doit avoir une visée de transformation sociale.
Les inégalités sociales produites par le système économique mondial sont insupportables. Devant le fossé croissant entre pauvres et riches, il est urgent de défendre le droit de chaque citoyen de pouvoir influencer son environnement local et global.
L’ESS pourra construire des alternatives économiques s’il existe des acteurs de développement qui se mobilisent et proposent des actions concrètes.
Nous proposons:
remettre l’économie au service du développement
repenser nos modes de consommation
résister, proposer
La stratégie de travail:
Le CCFD considère que la construction d’une économie plus solidaire passe à la fois :
par une stratégie d’appui à des partenaires, des acteurs de la société civile, qui mettent en œuvre des pratiques économiques différentes, dans le but de permettre une transformation concrète des conditions de vie des populations les plus pauvres ;
Le CCFD en tant qu’ »acteur de transformation sociale » par une stratégie de transformation du système économique actuel et de ses règles au niveau national et international. Celle-ci implique des actions de plaidoyer conduites tant par le CCFD que par ses partenaires, dans le but que l’économie ne soit plus uniquement vouée à la création de richesses matérielles : participer au G 20 pour dénoncer les paradis fiscaux, aux sommets de l’OMC, etc.
Contribuer à la reconnaissance de l’ESS comme une alternative permettant de lutter contre les inégalités sociales.
Nous pouvons et devons:
Agir pour transformer notre environnement, notre monde, démontrer que l’activité économique humaine n’est pas réductible au marché.
Démontrer que l’ESS n’est pas une économie des pauvres pour les pauvres, mais qu’elle est porteuse de transformations sociales.
En pleine crise économique, c’est un enjeu de société que nous devons porter.
Soutenir nos partenaires
Nous inspirer des actions de nos partenaires pour interpeller nos décideurs sur l’approfondissement des inégalités au Sud dues à un système économique et financier prédateur : interpellation avant le G 20 à Cannes en 2011.
Nous proposons:
remettre l’économie au service du développement
repenser nos modes de consommation
résister, proposer
La stratégie de travail:
Le CCFD considère que la construction d’une économie plus solidaire passe à la fois :
par une stratégie d’appui à des partenaires, des acteurs de la société civile, qui mettent en œuvre des pratiques économiques différentes, dans le but de permettre une transformation concrète des conditions de vie des populations les plus pauvres ;
Le CCFD en tant qu’ »acteur de transformation sociale » par une stratégie de transformation du système économique actuel et de ses règles au niveau national et international. Celle-ci implique des actions de plaidoyer conduites tant par le CCFD que par ses partenaires, dans le but que l’économie ne soit plus uniquement vouée à la création de richesses matérielles : participer au G 20 pour dénoncer les paradis fiscaux, aux sommets de l’OMC, etc.
Contribuer à la reconnaissance de l’ESS comme une alternative permettant de lutter contre les inégalités sociales.
Voir « message aux décideurs ».
FOVIDA et l’accès au marché de produits agricole et la structuration d’une filière de production de pomme de terre dans la Sierra Centrale au Pérou.
Synthèse:
FOVIDA s’intéresse à la situation de pauvreté dans laquelle se trouvent les zones rurales de la sierra du Pérou où elle développe depuis 1988 le projet « Concertation entre producteurs et consommateu