Accès aux soins et désertification médicale

Cahier de l’entrée Soigner /Prévenir 

Argumentaire

La densité médicale en région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la plus importante après l’Ile de France sauf qu’elle est inégalement répartie sur le territoire régional.

Or être bien soigné est un droit de chaque citoyen. Malgré les progrès des techniques performantes, nous ne sommes pas égaux devant les soins.

Dans le contexte économique, législatif et réglementaire actuel, les complémentaires de santé peinent à suivre. Le système solidaire de santé est une nécessité pour que tous aient accès aux soins. Les évolutions démographiques mais aussi législatives font que ce système coute de plus en plus cher pour les citoyens. Il y a urgence économique face à :

  • l’abandon de la carte sanitaire,

  • l’augmentation et la création de franchises,

  • les déremboursements d’actes ou de médicaments,

  • la réduction des effectifs dans les hôpitaux,

  • l’absence ou carence de réponses à de nouveaux besoins des populations,

  • la nécessité de justifier d’une activité à l’acte pour les hôpitaux.

Le fonctionnement des hôpitaux est basé sur une priorité à l’amélioration des performances économiques (passage de la planification à la régulation économique par la tarification à l’acte). Ce système entraine l’affaiblissement de la priorité de garantir à chacun un accès aux soins.

On constate également :

  • une tendance lourde à réduction des dépenses d’assurance maladie couverte par la sécurité sociale,

  • un effritement de la prise en charge a 100 % y compris pour les spécialités (psychiatrie…),

  • une problématique sur la démographie médicale interne (difficulté de recrutement, numérus clausus, vieillissement des praticiens…),

  • des difficultés en termes de médecine de ville entrainant une très forte progression des passages aux urgences (sur 10 dernières années, +70% sur les urgences)

  • une monté en puissance de l’automédication (cause : coût élevés, délais d’attente, éloignement),

  • La non solvabilité des actions de prévention,

  • l’absence de candidats à la médecine du travail

Le recours au crédit pour se soigner se développe

Facteurs de succès

Inventons l’offre de santé de demain !

Faciliter la mobilité

Avoir des services locaux de transports accessibles et adaptés aux personnes à mobilité réduite, et, pour notre département à des horaires permettant au plus grand nombre de nos concitoyens de pouvoir se rendre dans les structures de soins.

Faciliter l’accès aux services de santé

Centraliser en un même lieu les différents services de santé pour répondre le plus efficacement aux besoins des populations (accès aux médicaments, maisons, centres ou pôles de santé, autres formes innovantes de la distribution du produit pharmaceutique).

Il serait également judicieux que les pharmaciens explicitent le prix des produits.

Il s’agit également de regarder le nombre d’heures partagé médecin/patient et pas le nombre de médecin par territoire.

Faciliter l’accès à la formation et à l’installation pour les praticiens

Permettre aux jeunes des territoires souffrant de déserts médicaux de se former avec un potentiel d’installation dans ces mêmes zones à la fin du cursus. Il s’agit de penser la formation en fonction des besoins des territoires.

La loi HPST a mis en place un système coercitif (amende de 3 000 euros) pour les médecins qui refusent les contrats santé solidarité. Mais il serait préférable de trouver des méthodes plus incitatives que coercitives. Les collectivités locales peuvent elles aider à l’installation de praticiens ?

Vers une logique de prévention.

Avoir une véritable politique de prévention. La Mutualité Française a des expériences et agit sur ce thème et dans ce but depuis des dizaines d’années. Nous sommes sur un système où l’on attend d’être malade pour traiter. Or cela est plus couteux pour l’ensemble de la société, dans beaucoup de domaine la prévention permettrait d’éviter des frais, des douleurs…

Les patients doivent être au cœur des dispositifs car ils ont un rôle essentiel à jouer.

Vers une mutualisation des ressources

Il y a une nécessité de regroupement des structures, et des moyens (questions de la mutualisation, notamment pour les formalités administratives, les évolutions technologiques qui permettront des économies d’échelle).

Le mutualisme, c’est la nécessité de se regrouper à un moment, c’est une notion vertueuse et porteuse aujourd’hui. Il nous faut redécouvrir ce que peut être la mutualisation des services et utiliser les technologies d’aujourd’hui. Mais il y a mutualisation positive (l’état d’esprit à l’origine de la Sécurité sociale par exemple) et négative (économies d’échelle entrainant l’aggravation des déserts sanitaires).

La question des pharmaciens en zone rurale est également posée, dans un souci de proximité mais aussi d’accès à des faibles prix d’achat. La tendance aux regroupements des hôpitaux à termes risque de poser la question de la survie de certaines officines, insuffisamment rentables. Nous perdons l’approche sanitaire de ces questions.

L’organisation

Organisation territoriale des acteurs de l’économie sociale et solidaire

Les acteurs (Qui ?)

Table citoyenne organisée le 11/04 à Digne-les-Bains

Associations locale, Centre Hospitalier de Digne les Bains, ADMR, UDAF 04, Mutuelles de France 04/05, Mutualité Française PACA, sociologue, radio associative

Plus d’infos : www.etatsgenerauxesspaca.org/tables-citoyennes-14.html

Message à l’opinion

La mutuelle est l’outil de solidarité entre les personnes, c’est une organisation qui permet la proximité et la démocratie.

Message aux décideurs

Le financement de la protection sociale est lié au travail or les richesses créées aujourd’hui servent essentiellement à rémunérer le capital : il faut modifier l’assiette des cotisations sociales.

Que devient notre médecine du travail ?

Message à ceux qui font l’ESS

Organisons-nous territorialement pour mieux nous connaître, offrir des services pour tous de qualité et être plus forts

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La Mutualité Française gère des réalisations comme les centres d’optique, dentaires et participe à l’offre de soin dans les territoires, notamment pour les populations les plus modestes.

Des réflexions sont menées sur la notion de Centres de santé, pour palier ces problèmes de désertification médicale et d’accessibilité économique. Il y aura obligation de respecter les tarifs conventionnés et pratiquer le tiers payant. Les Mutuelles de France 04-05 gèrent déjà un Centre de santé polyvalent à Manosque avec 70 salariés. Mais il est quasiment impossible d’équilibrer budgétairement un Centre de santé. Cela répond également à une aspiration des praticiens qui recherchent de plus en plus un statut de salarié et moins le statut de libéral isolé (9 % des médecins choisissent le statut libéral et 66 % salariés).

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Quand la santé devient une dépense contrainte.