La politique du médicament

Cahier de l’entrée Soigner /Prévenir 

Argumentaire

Le médicament n’est pas une fin en soi, c’est un des outils de santé publique.

Le médicament n’est pas un produit comme les autres car c’est un produit de santé qui soulage, guérit ou prévient la maladie qui doit répondre à des impératifs de santé publique. Il est à la fois pris en charge par la collectivité et soumis à un contexte concurrentiel lié à la rentabilité sur les marchés financiers.

Comment arrive-t-on à mettre sur le marché des médicaments à « service médical rendu insuffisant » ? Si un médicament ne sert à rien, pourquoi est il remboursé ? Dans certains pays (Angleterre), les médicaments à vignette orange (service médical rendu insuffisant) n’ont jamais été remboursés !

On note un phénomène de « transfert de prescription », les médecins prescrivant un autre médicament remboursé en remplacement du premier.

Les couleurs de vignettes indiquant des taux de remboursement des médicaments sont peu lisibles et comprises par le grand public. De plus, il s’agit d’une vision comptable du médicament, et un levier pour augmenter la prise en charge par le patient. C’est une source d’inégalités devant l’accès aux soins.

Les patients ont perdu confiance dans le système de validation et de contrôle concernant les médicaments. Il y a un réel besoin d’explications. De plus la non-prise de médicaments prescrits fait courir un risque sanitaire aux individus et à la société.

Données chiffrées

Le médicament est le troisième poste de dépenses de soins et biens médicaux derrière les soins hospitaliers et les soins ambulatoires (actes des professionnels de santé).

En 2008, la consommation de soins et biens médicaux s’est élevée à 2 659 € par habitant dont 544 € pour les médicaments.

Les mutuelles sont le troisième financeur des dépenses de médicaments.

Le médicament est le premier poste de dépenses des mutuelles.

Facteurs de succès

Le rapport bénéfice/risque doit être évalué avant mais aussi pendant sa commercialisation.

Soit un médicament est actif et efficace (et doit être remboursé), soit il ne l’est pas (et ne doit pas l’être) : son utilité doit donc être clairement établie, puis surveillé tout au long de son utilisation.

Il faut informer, former, éduquer à la santé (comprendre sa maladie, regarder ses dépenses de santé, comprendre la dénomination commune internationale ou DCI des médicaments, trouver des médecins conventionnés). On parle d’éducation thérapeutique du patient (ETP). Face à cette nécessité d’accompagner les patients, les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont en capacité d’animer les territoires sur ces thématiques.

La Mutualité se mobilise au niveau européen pour qu’une directive ne soit pas adoptée : celle-ci prévoit la possibilité d’une information directe entre laboratoires pharmaceutiques et les citoyens. C’est mettre à mal toute la politique pour que l’automédication soit canalisée.

Il apparaît également nécessaire d’éclaircir les conflits d’intérêt, la transparence est un des leviers pour rétablir la confiance des citoyens.

Il est nécessaire d’encadrer les prescriptions hors autorisation de mise sur le marché.

En termes de pharmacovigilance, il faut également améliorer la remontée des effets des médicaments constatés par un patient lors de la prise d’un médicament.

Les acteurs (Qui ?)

Table citoyenne organisée à Avignon le 11/04/2011

Syndicat des Pharmaciens de Vaucluse, Associations de malades, association de dépistage du cancer, Conseil Général de Vaucluse - commission des affaires sociales, CODERPA 84, UDAF, A.D.CA84, Le Logis Solidaire, Mutualité Française PACA - Délégation départementale du Vaucluse, CRESS PACA

Plus d’infos : www.etatsgenerauxesspaca.org/tables-citoyennes-7.html

Message à l’opinion

Demandons, exigeons de l’information et de la transparence sur la santé (sur les médicaments, sur notre propre santé, sur le système public de santé…)

Message aux décideurs

Donnez les moyens de travailler aux acteurs de la prévention sur les questions d’éducation thérapeutique.

Message à ceux qui font l’ESS

Améliorons la communication sur l’existant, pour que nous puissions tous connaître les initiatives (santé, prévention, insertion, jeunesse, ainés, transports) des acteurs de l’économie sociale et solidaire sur nos territoires.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

Suite au scandale du Médiator, la Mutualité Française a déposé plainte pour escroquerie et tromperie aggravée (en 2011), a mis en place une aide concrète par téléphone aux personnes par le biais de son service Priorité Santé Mutualiste, et fait des propositions de renforcement des contrôles pour la mise sur le marché des médicaments.

La Mutualité Française PACA a créé en partenariat avec une troupe de théâtre (6T Théâtre) 2 pièces de théâtre interactif sur « le bon usage du médicament ».

Des pharmaciens ont mis en place le dossier pharmaceutique (80 % des pharmaciens du Vaucluse le font) qui permet de conserver les 4 derniers mois des médicaments prescrits. Le pharmacien peut éditer vos prescriptions. Sur cette liste sont notés les médicaments qui ont eu une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), qu’ils soient remboursés ou pas.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Le médicament n’est pas un produit comme les autres : son utilité doit être assurée, son remboursement clarifié et son utilisation explicitée à tous.