Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser
des gens compétents n’ont pas assez d’argent pour vivre
des gens compétents n’ont pas accès à une alimentation de qualité
des gens compétents ne savent pas à qui faire appel en cas de soucis, ou n’ont pas les revenus nécessaires pour y accéder (petite panne, besoins d’objets à prêter, ..)
des gens compétents ne sont pas reconnus à leur autre valeur que celle du métier qu’elles exercent (ou non)
des gens se lassent de la politique car elle ne répond plus à leurs attentes
des gens n’osent plus espérer un monde plus solidaire
Quelques exemples : si on est mère au foyer, notre profil socioprofessionnel est « autres inactifs »!! De nombreux chômeurs se sentent inutiles alors que leurs compétences sont intactes; L’entraide semble disparaitre, tout se monnaye, devient marchand : babysitting, services à la personne, soutien scolaire…
Faire connaitre le SEL est important mais il faut être particulièrement motivé pour y adhérer. Participer à un SEL nécessite du temps, même si on en gagne en demandant de l’aide au groupe. Les pratiques du SEL peuvent s’exporter dans de nombreuses structures créant du lien social et de la convivialité, tout en valorisant les compétences de chacun.
Les SEL ont surtout besoin que l’on reconnaissent leur originalité et qu’on valorise ce qu’ils sont : une structure entre la famille ou les amis et les structures d’aides à la personne, laissant la place à l’initiative personnelle, à la prise en charge des propres besoins de chacun, une reprise en main du pouvoir sur sa propre vie dans tous les champs qui la compose (consommation, finance, formation, gouvernance, …)
Difficile de donner des données chiffrées. Un grand nombre de SEL tiennent une comptabilité centralisée des échanges mais ce serait un travail colossal à étudier et les SEL n’y sont probablement pas prêt. Par contre, en parcourant cette comptabilité, on voit le type d’échange qui se réalise et la richesse et la variété en sont immenses, car tout a de la valeur dans le SEL: un covoiturage pour la gare, un dépannage informatique, des pots de confitures vides, une séance d’élongation, une lessive, un prêt de livre, des framboisiers, une poussette, une leçon de français,…
Les SEL doivent rester des structures à échelle humaine de proximité, mais il peut s’en créer partout où il existe des personnes qui en ont envie et besoin. Faire connaitre cette initiative permet de l’essaimer. D’autant qu’il existe une association nationale (SEL’idaire) qui aide à la création et fait le lien entre les SEL.
Pour créer un SEL, ce n’est pas compliqué; néanmoins quelques facteurs facilitent les choses. Elles ont été compilées par SEL’idaire dans la brochure « SEL mode d’emploi » accessible gratuitement sur le site www.selidaire.org (ou brochure papier 5€). Le SEL déclaré ou non en préfecture, est un lieu d’échanges, collégial. Le créer sur cette base est facilitateur
Les SEL ont de nombreux effets positifs sur les membres, bien que chacun ne s’y engage que dans la mesure où il veut.
valorisation des compétences
accessibilité de services ou de nouveaux savoirs
développement de la citoyenneté
prise de responsabilité
circulation ou réparation des objets
création de lien social
consommation responsable
développement d’une autre économie plus respectueuse de l’humain et de la planète
Les SEL sont des associations déclarées ou non en préfecture. Elles choisissent de plus en plus souvent une déclaration en Collégiale, statut autorisé mais peu connu. Son avantage: pas de président donc moins de prise pouvoir, un statut plus égalitaire, replaçant la démocratie représentative pour la participative. Un certain nombre de selistes (ou tous) sont les représentants légaux de l’association, à égalité. Un certain nombre de SEL ne sont pas déclarés en préfecture, essentiellement pour montrer que c’est possible, parfois pour fonctionner sans argent voir www.arbresel.info ou www.rijsel.org mais ils ont tous une charte et/ou un règlement intérieur qu’ils font signer aux adhérents
Il faut d’abord un groupe porteur qui va élaborer les règles de fonctionnement, répartir les taches, créer charte et règlement intérieur : trois à dix personnes motivées suffisent
Les SEL n’ont pas besoin de gros moyens financiers.
Accepter les associations non déclarées en préfecture comme de vrais partenaires au niveau local serait un plus
Les acteurs sont les membres des SEL, tous bénévoles. Une valorisation de leurs tâches pour le SEL est souvent faite en grains de SEL. Chaque seliste choisit de participer aux différents actions du SEL (permanence, réunions décisionnaires, stands dans des forums, interventions auprès de personnes qui en font la demande (écoles, universités, forum, collectivités, etc..) ou d’en être responsable. La gestion du SEL lui-même est ouverte à tous ceux qui veulent bien la prendre en charge. Pour faciliter cette prise en charge, les différentes taches sont répertoriées et chacun s’engage sur la partie qui lui convient (tenir la comptabilité, gérer les permanences, tenir à jour le catalogue des offres et des demandes, tenir à jour la liste des adhérents, tenir à jour le site Internet, le forum…
Les jeunes entrent dans les SEL urbains, surtout quand ils sont coupés de leurs réseaux familial et amical pour cause d’études par ex.. Mais l’envie de consommer autrement ou de pratiquer l’échange plutôt que l’achat, peuvent aussi les faire venir. Créer un SEL n’est pas compliquer. Créer des SEL dans des écoles, universités, des associations de jeunes peut se faire facilement…il faut juste en avoir envie!
Le SEL peut se créer ex nihilo (à partir de rien… d’autre que les quelques personnes qui veulent en créer un) mais aussi au sein d’une association, d’une école, d’un centre de formation, ou de tout autre lieu. Quand le SEL existe, il peut faire des liens avec les autres SEL de la région, avec SEL’idaire, l’association de promotion des SEL, avec l’économie solidaire (APES, APEAS, ou autre)
vous vous ennuyez chez vous?
Vos compétences dorment? Marre de bricoler tout seul?
Trop de confiture et pas assez de manucure?
Consommer idiot vous a lassé?
venez voir s’il n’y a pas un SEL près de chez vous www.selidaire.org, ou sinon, créez en un!
Les SEL sont des structures qui fonctionnent souvent en autarcie, souvent autogérées, mais elles ont des règlements et ne concurrencent pas le marché. Elles ont une place sur chaque territoire, en sortant les gens de l’isolement, en mettant en valeur leurs compétences, en limitant le gâchis de la surconsommation. Laissons la possibilité aux habitants de vivre l’entraide de proximité avec les règles de fonctionnement qu’ils se sont choisies, basées sur la confiance, la responsabilisation, et la proximité
Les SEL sont des structures discrètes; n’hésitez pas à pousser leur porte pour découvrir leur richesse
Accepter l’innovation et les initiatives que les citoyens prennent pour reprendre leur vie en main, pour donner du sens à leur vie, pour vivre avec ce qu’ils ont, tout en faisant réseau pour s’entre-aider
« Pour changer, échangeons »
« Le lien vaut plus que le bien »
Le SEL, il faut y gouter pour l’apprécier!
Dans les SEL (systèmes d’échanges locaux), on échange entre adhérents, des biens, des savoirs et/ou des services. C’est un échange multilatéral, ponctuel, mémorisé par une comptabilité en grains de SEL. Toutes les compétences sont les bienvenues. Elles ont toutes autant d’importances. Une heure d’échange de service ou de savoir = 60 grains de SEL et même les biens peuvent s’échanger en temps. La gestion du SEL est réalisée par des selistes volontaires et bénévoles.
Les SEL sont des groupes qui privilégient le local; cela les pousse parfois à manquer de temps pour s’ouvrir aux autres expériences sur le territoire : participations aux forum, aux interSEL, à l’économie solidaire régionale, etc… Pourtant tout cela ne peut que les aider dans leur fonctionnement et dans l’essaimage de leurs bonnes pratiques
Les SEL fonctionnent avec leurs fonds propres: cotisation demandée aux membres. Les SEL demandent souvent à leurs adhérents une cotisation en grains de SEL; celle-ci sert à donner des grains de SEL aux adhérents qui prennent en charge les taches nécessaires au bon fonctionnement du SEL. parfois un partenariat, souvent en nature, s’établit avec mairies, centres sociaux ou autre (prêt de salle). Certains SEL adhèrent à la structuré régionale de l’économie solidaire (ex. l’Arbre est adhérent à l’APES). Une association nationale fait la promotion des SEL, les aide à se créer SEL’idaire www.selidaire.org
Il est indigne que des gens ne puissent exercer leurs compétences et soient privées de celle des autres par manque d’argent
extrait d’articles de journaux :
« Je peux mettre à disposition mon fauteuil de massage pendant une demi-heure ». Autour de la table, chacun a ses idées pour rendre service. Chacun sait aussi ce qui pourrait lui être utile. « Des cours d’anglais pour mes petits-enfants. Je n’arrive pas à les aider dans cette matière », glisse Renée, Halluinoise convaincue par les SEL
« Ce qui est génial, c’est qu’on n’a pas peur de demander un service à une personne car on ne se sent pas d’office redevable envers elle, lance Jean-Christophe. On sait juste qu’un jour, à notre tour, on pourra aider quelqu’un d’autre grâce à notre avoir, notre savoir-faire ou nos biens…« Pourquoi acheter un nettoyeur vapeur à 150€ si on peut l’emprunter pour une journée, lance à son tour Annick. « Dans notre société, l’argent est devenu une fin en soi. C’est celui que l’on accumule et autours duquel on spécule. Le SEL offre une alternative concrète pour réapprendre le don, la solidarité, et redonner à la monnaie d’échange son sens premier : un moyen d’obtenir des biens et des services qui répondent à de réels besoins. " Le SEL favorise la rencontre de personnes venant d’horizons variés et de tous âges. Il contribue à un monde moins individualiste, plus convivial » (en marche.be 5.2010)