Cahier de l’entrée Participer / Démocratiser
La société française semble s’enfoncer dans les crises. Crise économique, avec un taux de chômage qui reste depuis des années à un niveau élevé, une désindustrialisation qui se poursuit, une balance commerciale déficitaire, un endettement public qui atteint un niveau record. Crise sociale, liée à la précarité de l’emploi, la remise en cause de nos systèmes de solidarité, un accroissement des inégalités entre riches et pauvres, la crainte du déclassement et, au final, une qualité de vie qui ne progresse plus d’une génération à l’autre, voire qui régresse. Crise environnementale également, avec un climat qui se dérègle, une biodiversité qui s’effondre et des risques liés à de nouvelles technologies qui restent mal évalués. Crise démocratique enfin, avec une abstention électorale chroniquement élevée, une perte de représentativité des élus, des dérives institutionnelles telles que la mainmise du pouvoir exécutif sur le Parlement et la tentation de ce même exécutif de contrôler la Justice. Même nos libertés connaissent des coups de rabots, que ce soit pour des motifs sécuritaires2 ou en raison du mésusage que nous en faisons.
Ces tendances ne sont pas nouvelles et nous conduisent majoritairement à appréhender l’avenir avec pessimisme. Ces tendances ne sont tellement plus nouvelles que personne ne peut prétendre qu’il s’agisse d’un problème passager, conjoncturel. Nous avons un problème structurel et il faut envisager une nouvelle organisation de notre société pour le surmonter. Nous ne pourrons pas, contrairement à ce que promettent certains, nous en sortir par une simple course à la compétitivité qui signifie en fait pression sur les salaires, précarisation de l’emploi, réduction des services publics. Il nous faut être plus ambitieux.
Faire connaître, faire connaître, encore et toujours, les exemples de réussite de l’ESS.
Et démontrer toujours davantage l’absurdité du modèle économique dominant, orienté par la seule recherche de profit à court terme. L’organisation économique actuelle ne se soucie guère de l’intérêt général des populations. Au contraire, la course effrénée à la compétitivité conduit à une pression à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs occidentaux, mis en concurrence avec, par exemple, les ouvriers chinois ou indiens. Il en résulte très logiquement un accroissement de la précarité du travail et une réduction de l’ensemble des acquis sociaux.
Les Chinois ou les Indiens ne sont pourtant pas les premiers responsables de cet état de fait. Ce sont bien nos dirigeants et les patrons de nos groupes industriels et financiers qui ont organisé l’ouverture des frontières et les délocalisations permettant de
produire plus à moindre coût. Avec notre bénédiction active, nous les citoyens consommateurs qui avons cautionné cette stratégie quelques fois par nos votes et très souvent par nos achats.
La question que pose Quelques pas dans le bon sens est donc, jusqu’où accepterons-nous d’aller dans ce déclassement sans réagir ?
Il est crucial de montrer que l’alternative existe car une société méfiante, en proie à la crainte du déclassement, conduit trop souvent au repli sur soi et à la montée des votes nationalistes.
Ces initiatives ne sauront prospérer pleinement que lorsqu’il y aura une prise de conscience politique de l’intérêt supérieur de ce modèle. Il est pour cela nécessaire de nouer les liens de ce réseau d’initiatives, de le porter politiquement, à gauche et à droite, en France et à l’échelle européenne, en montrant qu’alors ce serait aussi une toute autre organisation des relations internationales qui prévaudrait, fondée sur le partenariat entre les peuples, facilitant notamment l’accès des pays dits « du Sud » au chemin d’un développement auquel ils aspirent légitimement.
Un petit livre de 86 pages pour évoquer des problèmes, mais surtout mettre en avant des solutions.
Les problèmes ?
entre 1998 et 2008 le niveau de vie des 10% les plus pauvres a progressé de 13,7% alors que celui des 10% les plus riches a progressé de 27,3% ;
830 000 personnes aidées par les Restos du Coeur en 2009-2010 ;
de 1980 à 2007 l’industrie française a perdu 1 913 000 emplois en raison d’une meilleure productivité (25% des pertes), d’un transfert de certaines activités vers les services (30%) et de délocalisations ;
en 2010 la balance commerciale de la France a présenté un déficit de 51 milliards d’euros. La facture pétrolière a représenté a elle seule 47 milliards d’euros ;
les 5 principales banques détenaient, en 2004, 81% des parts de marché du crédit aux particuliers ;
Auchan, Carrefour, Casino, E. Leclerc, Intermarché et Système U détenaient début 2009 85% des parts de marché dans la distribution alimentaire.
Les alternatives :
plus de 20 000 sociétaires de la Nef, ouvrant la voie à une finance solidaire,
plus de 5 000 sociétaires d’Enercoop, engagés pour les économies d’énergie et la relocalisation de la production,
des centaines d’AMAP, plus de 300 magasins Biocoop, permettant de renouer un lien direct entre producteurs et consommateurs favorisant la juste rémunération et la production locale respectueuse de l’environnement…
Quelques pas dans le bon sens s’attache à montrer qu’il ne s’agit pas « juste » de manger bio ou « juste » d’acheter équitable ou « juste de covoiturer ». Le livre montre que le changement à l’échelle de l’individu peut déjà toucher à ses différents comportements quotidiens (alimentation, logement, transport, banque, mais aussi loisir, culture, santé,….).
La faisabilité du changement au niveau sociétal est également démontrée par l’ampleur que prennent certaines initiatives : les AMAP, le reséeau des Biocoop, l’accroissement des sociétaires de la Nef, le nombre d’utilisateurs de logiciels libres…
Accomplir quelques pas dans le bon sens nécessite avant tout :
une prise de conscience de nos marges de manœuvre, de citoyens et de consommateurs ;
la connaissance d’offres alternatives au système économique dominant, donc il faut les faire connaître partout et par tous les moyens.
C’est précisément ce que propose le livre, dont le succès éventuel ne tiendra qu’au nombre de lecteurs enthousiastes qui feront connaître le texte autour d’eux et sauront convaincre eux aussi que le changement est non seulement possible, mais qu’il est en marche.
Pour autant la volonté individuelle de changement ne saurait suffire. Il sera nécessaire que la puissance publique encourage ces initiatives pour lever notamment la contrainte de surcoût consubstantielle à plusieurs d’entre elles.
Pour le livre, pour l’instant, quelques réactions enthousiastes de lecteurs d’un entourage assez proche (plus de 300 téléchargements dans les 15 jours… mais je n’ai pas d’échelle pour mesurer la valeur de ce résultat, ni quantitativement ni qualitativement).
Sur le fond, mises bout à bout, les initiatives présentées permettent de dessiner un nouveau modèle sociétal, plus humain, plus solidaire, plus écologique. Elles démontrent que la transition est non seulement possible mais déjà en marche. Elles contribuent au développement de l’emploi local, à une meilleure rémunération du travail, à une plus grande prise en compte de l’enjeu environnemental, le tout en rendant chacun acteur d’un système fondé sur une gouvernance démocratique et de proximité.
Pour l’écriture du livre, une observation patiente de notre société. Une démarche pragmatique de recherches, d’essais, d’approfondissements. Et puis la volonté de faire partager les trouvailles, de montrer leur cohérence. Et même de faire la preuve aux sceptiques que le changement est possible et heureux.
Pour les exemples cités, des structures coopératives dans la banque, l’alimentation, l’énergie, l’habitat groupé.
Mais aussi des associations pour les AMAP, les SEL, le mouvement Emmaüs, les Restos du Coeur.
Et des actions sans structure formelle pour le covoiturage, la promotion des logiciels et de la création libres…
Tout cela fonctionnant en réseau. Grâce au bouche à oreille, grâce aux blogs de diverses structures, grâce aux militants associatifs et aux promoteurs de l’économie sociale et solidaire, souvent avec le soutien de collectivités locales.
Le choix pour diffuser quelques pas dans le bon sens ? De la même façon, une présence sur Internet, le bouche à oreille et la diffusion de l’information via les réseaux militants…
Pour la conception du livre : moi-même. Pour l’édition et diffusion en ligne : ILV-Edition.
Quelques pas dans le bon sens propose quelques pistes pour mieux prendre en compte ce qui devrait relever de l’impératif :
raisonner à long terme plutôt qu’à court terme, pour montrer l’intérêt qu’il y a à réaliser aujourd’hui les investissements qui permettront demain de faire des économies,
raisonner globalement (à l’échelle mondiale) et constater que le libre-échange, en mettant en concurrence les producteurs locaux et internationaux, impose une concurrence faussée puisque les producteurs internationaux ne sont pas soumis aux mêmes normes sociales et environnementales.
En raisonnant à cette échelle, et en mettant de côté l’exigence de profit à court terme, bien des actions deviennent possibles.
L’auteur, Benjamin Grebot, habite et travaille à Brest où il est engagé dans la vie associative, syndicale, politique. Il est acteur de l’économie sociale et solidaire locale. L’éditeur, ILV-Edition, est un promoteur de la création libre.
Mais au delà, ceux qui comptent, ce sont tous les citoyens et consommateurs qui portent déjà l’alternative via, par exemple :
une nouvelle façon de consommer : les AMAP, Biocoop, Artisans du monde, Emmaus…,
une nouvelle énergie : Enercoop,
une nouvelle banque : la Nef,
une nouvelle forme d’habitat : habicoop,
une nouvelle façon d’échanger des services : les SEL,
une nouvelle façon de penser les transports : France Autopartage,
une nouvelle approche de la création : les logiciels libres, la Licence Art Libre,
etc.
Un parti pris : une rédaction dans un style clair, concis, argumenté et étayé par des sources citées.
Une conviction, détaillée dans le texte : pour comprendre l’intérêt du changement, encore faut-il disposer des clés de lecture suffisantes pour comprendre le fonctionnement du monde, de la Terre et ses écosystèmes, des relations entre les hommes, des hypothèses sous-jacentes à l’organisation économique. Il est donc nécessaires que nous investissions dans l’école en ce qu’elle doit développer l’esprit critique de chacun, en incluant dès le primaire et le secondaire une formation à l’écologie, la sociologie, l’économie et en développant la capacité d’observation, de questionnement et de débat indispensables à la progression de la connaissance.
Dans notre société qui doute, il est urgent de nous interroger sur les valeurs qui guident nos choix quotidiens de citoyens et de consommateurs. Les initiatives issues de l’économie sociale et solidaire attestent que nous avons d’importantes marges de manœuvre, au quotidien, pour faire changer la société. Il est donc de notre responsabilité de mettre en cohérence nos actes avec nos idéaux pour progresser sur la voie d’une autre mondialisation, fondée sur le respect et le partenariat entre les peuples.
Le politique doit concilier les intérêts locaux et globaux, de court terme et de long terme. Or nous savons que nos comportements peuvent avoir des effets sur le long terme, notamment sur l’environnement, sans pour autant savoir précisément quelles en seront les conséquences. Nous sommes donc confrontés à un nouvel exercice de la responsabilité : une responsabilité par rapport aux générations futures, à qui nous ne rendrons pas de compte, et ce dans un contexte de connaissance incertaine. Il nous faut pourtant savoir décider. La crise actuelle du pouvoir est une crise de la prise de décision, donc une crise de l’éthique.
Quelques pas dans le bon sens montre que s’engager dans l’économie sociale et solidaire, c’est s’engager dans la vie de la cité et donc dans la politique au sens le plus noble. A l’heure où les Français semblent se désintéresser de la vie politique traditionnelle, les acteurs de l’ESS sont manifestement appelés à être des lieux d’un militantisme rénové. Dès lors il est nécessaire de réfléchir aux options politiques qui permettent de faire prospérer les initiatives issues de l’économie sociale et solidaire. Et donc assumer un engagement qui dépasse le positionnement sectoriel de chacun pour construire en réseau un nouveau modèle sociétal.
J’ai souvent entendu la crainte des uns ou des autres d’être « récupérés ». S’il est vrai que nous ne sommes propriétaires de rien, faisons le maximum pour être récupérés par le plus grand nombre.
Puisque dans la prise de décision actuelle il faut toujours en revenir à l’économie, montrons surtout que changer de modèle, c’est développer l’emploi local.
Quelques pas dans le bon sens s’attache à valoriser les nombreux exemples de réussite dont regorge l’ESS. En les présentant individuellement et dans leur cohérence.
Quelques pas dans le bon sens. C’est un petit ouvrage (86 pages en format de poche) publié chez ILV-Edition, sous licence Art Libre. Il peut être commandé ou téléchargé (gratuitement) sur Internet :
www.ilv-edition.com/librairie/quelques-pas-dans-bon-sens.html
Le sujet ? Montrer, sur la base d’une analyse des crises que traverse notre société, que la mise en réseau des initiatives issues de l’économie sociale et solidaire permet d’esquisser les contours d’un nouveau modèle sociétal, plus humain, plus solidaire, plus écologique. Appréhender globalement ces initiatives permet de faire la preuve qu’une transition est possible, et déjà en mouvement, vers un nouvel espace de liberté et d’innovation. C’est offrir la perspective d’une autre mondialisation, fondée sur le respect et le partenariat entre les peuples. Pour cela nous devons prendre collectivement conscience que le changement est possible, identifier nos marges de manœuvre et saisir notre responsabilité de citoyens et de consommateurs pour mettre en cohérence nos actes avec nos idéaux.
Quelques pas dans le bon sens s’attache à démontrer que mises en réseau, les initiatives issues de l’ESS permettent d’esquisser les contours d’un nouveau modèle sociétal. Et que ce modèle est une réponse pertinente face à l’analyse de la crise actuelle.
L’alliance positive c’est donc :
un regroupement des acteurs de l’ESS,
le portage de cette dynamique dans le débat politique, jusqu’au sein des outils que constituent les partis.
Une auto-édition choisie pour l’engagement de l’éditeur et la possibilité de diffuser le livre gratuitement en ligne, sans exclusivité. Et du temps pour faire connaître l’ouvrage, en parler, débattre… Le temps vaut décidément plus que l’argent.
Et sur le fond, la clé du changement de comportement c’est permettre d’activer cette ressource précieuse qu’est la prise de conscience du consommateur. Pour permettre d’accéder à deux constats :
acheter un produit moins cher n’induit qu’un bénéfice de très court terme si cet achat encourage la délocalisation de la production vers des pays peu respectueux des droits démocratiques, sociaux et environnementaux. La facture en retour s’appelle chômage, pression à aligner les salaires vers le bas au nom de la compétitivité et absences de perspectives pour résorber la crise environnementale.
raisonner ses achats permet des achats rémunérant mieux les producteurs, souvent locaux (donc réduisant le besoin de transport), respectant l’environnement. Mais aussi de dégager progressivement la ressource nécessaire pour investir dans des dispositif réduisant notre besoin futur de consommation : un logement mieux isolé par exemple.
L’action volontaire de consommateurs engagés ne saurait suffire. Pour que ce nouveau modèle se généralise, il faudra mettre fin à la concurrence imposée avec des producteurs peu respectueux des normes démocratiques, sociales et environnementales, que ce soit par des normes réglementaires ou des dispositifs fiscaux.
L’Europe, et singulièrement la France, s’enfoncent dans une crise économique, sociale, écologique et politique dont ne pourrons pas sortir par une soit-disant course à la compétitivité.
Une brève sélection parmi les plus enthousiastes !
« Bravo pour ce texte clair, accessible et plein d’espoir. »
Nathalie
« Je trouve le livre très pertinent avec des démonstrations très concrètes d’une transition possible et déjà en mouvement. »
Jean-Pierre
« Il parcourt bien les questions et sait être synthétique tout en apportant des éléments chiffrés. Je suis impressionnée ! Ça pose le débat (…). Et c’est exactement ce que ne fait aucun des politiques actuellement (…). Ça fait plaisir de voir ce type d’écrit. »
Maëlle