Cahier de l’entrée Financer / épargner
La charité est trop souvent au cœur du schéma économique des Actions Sociales !
Or le schéma économique de la charité peut être extrêmement précaire tant au niveau des ressources humaines, qu’au niveau des prestations.
1) Vulnérabilité des acteurs de l’utilité public et dépendance financière
Faute d’une meilleure santé financière une association peut fermer ses portes du jour au lendemain suite à des coupures budgétaires de l’État ou à l’arrêt d’un partenariat privé. Cette affirmation peut paraitre une simple généralité mais elle indique bien que la vulnérabilité de l’action sociale réside dans sa dépendance financière et gouvernementale.
2) Course aux projets
Lorsque le schéma économique de la Charité prédomine la politique financière d’une structure elle pousse également à la « Course aux Projets » que connaissent beaucoup d’acteurs sociaux, dans le but d’avoir assez de fonds pour faire tourner leurs structures.
3) Concurrence
La diversité des acteurs, des projets et méthodologie est surement le meilleur moyen de résoudre un même problème, à travers différents éclairages.
Comment faire si la précarité financière de certaines structures d’action sociales les poussent dans certains à se mettre en concurrence ?
(Par exemple pour demander la même subvention)
D’une part nous avons l’Organisation Mondiale du Commerce qui, dans les années 90 à décrétée purement et simplement la privatisation des services publics.
D’autre part nous avons la culture sociale Française qui trouve ses fondements dans L’État Providence, les Syndicats Ouvriers et l’Action Sociale Religieuse.
La confrontation de ces deux schémas donne lieu à cette indignation :
L’intervention de l’Etat dans les services publics est sous pression tant au niveau local qu’au niveau international. Les responsabilités de l’Etat en matière d’utilité publics sont misent en vente sur le marché privé. Par conséquent le risque est celui d’un désengagement progressif de l’Etat en matière d’utilité public, une sorte de dissolution de l’Etat tel que nous l’avons connu et construit en France.
Pour faire face à la marchandisation mondiale des services publics, l’économie sociale et solidaire est une nécessité afin de mettre en place les schémas économiques qui permettront aux acteurs de l’utilité publics de renforcer leurs structures et leurs actions.
Si les acteurs de l’utilité publics ne s’adaptent pas à cette mutation en adoptant de nouveaux schémas économiques nous perdrons la chance de garder une diversité dans la gouvernance de l’action sociale.
Pour que rééquilibrer rapport de force Gouvernement-Citoyens-LobbyPrivés :
Indignons-nous pour Innover !
1) Quelle est l’image de l’Action Sociale en France ?
Il existe un problème culturel lié à la vision et la conception de l’Action Sociale qui freine encore un peu l’adaptation du pays aux mutations actuelles (marchandisation des services publics).
D’un point de vue extérieur Il semble que l’on considère encore en France que l’Action Sociale, que l’Engagement ne peut être un domaine d’activité professionnel avec ses métiers, son système économique et politique, ses enjeux, bref : L’engagement ne peut être un travail.
D’ailleurs lorsque l’on s’engage dans le milieu et que l’on parle à ses proches on nous répond souvent : « Ah, tu es bénévole ? » ou « c’est bien de donner ton temps pour des bonnes actions », comme si s’engager pour le bien de la communauté devrait être gracieux et qu’y mélanger des histoires d’argent serait malsain : l’Action Sociale française ne peut être de qualité que dans le sacrifice de soi. L’image de l’Engagement, de l’Action Sociale en France reste encore plus proche du bon samaritain que du gestionnaire de projet.
2) Oui à la Subvention ! Non à la perfusion !
Bien souvent les structures de l’action sociale sont subventionnées pour réaliser leurs actions et c’est une bonne chose que l’Etat et les Collectivités interviennent dans les projets de développement.
Cependant lorsque ces mêmes structures deviennent financièrement dépendantes des subventions (plus de 50% de leur fonds), elles perdent alors leurs autonomie de penser et d’action.
Cela peut entrainer :
Une précarité de l’emploi dans les domaines socioculturels, et de manière plus large, dans le milieu de l’utilité public
Une perte de la souveraineté de la structure « perfusée » (Gouvernance Tronquée)
3) Contre le manque d’ingénierie financière
Alors que les capacités financières des structures de l’action sociale sont parfois trop faibles pour assurer la pérennité de leur développement on remarque que très peu d’outils économiques sont mis en place sur ce secteur. Les termes de social business ou d’entreprenariat sociale semblent même être encore tabous dans le milieu de l’économie sociale.
En effet, l’expertise de gestion d’entreprise et d’ingénierie financière issue du « Privé » est souvent exclue par les gestionnaires de structures sociales françaises pour aller vers un schéma économique traditionnel, basé sur la charité (publique / Subventions, Citoyenne/ Don ou Privée / Sponsoring), donc précaire. Or nous allons indubitablement vers une marchandisation des services publics, un désengagement de l’Etat au niveau des retraites, de l’enseignement, de la culture et des services sociaux. Il importe désormais de se s’adapter pour que les organisations citoyennes (associations, coopératives, mutuelles) se renforcent de manière à répondre ensemble aux besoins de la communauté, dans une nouvelle forme de décentralisation des responsabilités publiques et donc CITOYENNES.
(Pour plus d’informations :
Documentaires « Pas assez de volume » , « Inside Job » et Entre Nos Mains)
1) Cultures économiques
Pour un renforcement de l’ingénierie financière : France active & France Initiative
Pour un accompagnement Création d’Entreprise d’Utilité Publique La fabrique
URSCOP La Reprise d’Entreprises en coopérative
2) Des Schémas prometteurs
Contre la précarité des acteurs culturels le VILLAGE ATLA agis : Le Sociodesign
Social et Entreprise ? M. Yunus Hopital
Le secteur des Actions Sociales s’est souvent développé grâce aux subventions et à l’appel au bénévolat / volontariat.
Cette dépendance aux financements crée un risque de voir disparaître certaines actions du jour ou lendemain, Il est urgent de structurer le secteur pour améliorer son ingénierie financière !