Cahier de l’entrée Financer / épargner
1) La Nef est un outil de financement, un établissement bancaire mais pas une banque
Elle a besoin du concours du Crédit Coopératif pour financer, ce qui réduit la démocratie dans le choix des projets retenus.
2) En conséquence, les projets qui présentent un business plan « sécurisé » par rapport à l’activité portée seront plutôt directement financés par les banques classiques. La Nef ou France Active interviennent sur des projets refusés parce que trop innovants et présentant un risque financier trop important par manque de rentabilité.
1) France active et la Nef pratiquent une politique de transparence sut les projets financés. L’objectif est de pouvoir mettre en place un financement de projet par les circuits courts
La question de la taille critique nous interroge sur la capacité de changement d’échelle des pratiques en gardant toujours cette transparence…
2) Rappel des financements de France Active : ils s’inscrivent dans une démarche de prise en compte globale de l’environnement et pas seulement de la viabilité du projet. Les notions de concurrence par rapport à un acteur existant sont donc discutée lors de la phase d’étude de tous les projets.
Toutes les structures de financement des projets solidaires avec une utilisation totale des sommes épargnées.
Le récent appel de la Nef encourage les acteurs de l’ess a rentrer dans la gouvernance d’une banque éthique qui serait indépendante des structures classiques. Aujourd’hui il existe une différence entre les acteurs et les financeurs, l’objectif est de les rapprocher pour une prise en main collective des projets de développement sociaux et solidaires.
Les financements solidaires sont toujours dépendants des structures bancaires, s’il existe des institutions financières dans l’ESS, il n’existe pas encore de Banque ! Face à une quête de sens croissante, il est temps de rapprocher les investisseurs et les porteurs de projets solidaires pour créer la première réelle banque solidaire du Monde !
La crise que nous vivons nous a confortée dans les critiques que le mouvement CIGALES fait aux banques privées depuis sa création, nous ne sommes donc pas surpris par leur comportement. Mais « les banques coopératives se sont trop comportées ces années dernières comme les banques du secteur privé lucratif ; elles ne sont pas épargnées par la crise. Mais, par là, elles ont porté un coup à l’ensemble de l’économie sociale et solidaire, aux coopératives de production et de consommation, aux mutuelles d’assurance et de santé, aux associations marchandes et non marchandes, associations employeurs ou non. »*
Nous, petites CIGALES, n’avons que peu de moyens d’influer sur ces banques, d’autant moins que chaque club a sa banque. Nous sommes atomisés et trop insignifiants pour pouvoir peser sur les décisions et orientations de nos banques. Il est donc urgent et nécessaire d’avoir une réflexion, pour faire masse, sur la mutualisation de nos comptes. Si toutes les CIGALES décident d’avoir leur compte dans la même banque, même si nos comptes sont dans des agences locales différentes, si nous permettons aux entreprises que nous aidons d’y avoir leur compte, et ainsi d’avoir pour elle une oreille plus attentive de la banque et pour nous plus de poids pour peser sur les orientations de celle-ci. Les banques coopératives « disposant encore de moyens financiers importants, elles doivent donc réagir en urgence, retrouver leurs principes fondateurs et se mettre prioritairement au service du développement de l’économie sociale et solidaire. »* et de la création d’entreprises solidaires, responsables et respectueuses de l’humain et de son environnement.
Avec nous et tous ceux qui se réclament de l’économie solidaire et sociale « elles… doivent monter ensemble au créneau et au plus vite, au moins par une campagne de communication de grande ampleur, rendant ainsi plus visible l’économie sociale et solidaire, montrant concrètement que celle-ci peut devenir une véritable alternative au capitalisme. »*
Yves Barnoux
*citations extraites du texte « Les banques coopératives. Du pire au meilleur pour le développement de l’économie sociale » Pierre Dubois, Professeur des universités, retraité, et Michel Abhervé, Professeur associé, Université de Paris-Est Marne la Vallée