Cahier de l’entrée Participer / Démocratiser
Cf. Synthèses 2008/2009 de la Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion (extraits) :
« Les figures multiples de la pauvreté et de la précarité ainsi que l’augmentation des zones d’incertitudes qui pèsent sur un nombre croissant de citoyens obligent à changer les représentations que nous avons de ces situations et à penser de nouveaux modes d’action.
Pour respecter « l’égale dignité de tous les êtres humains » et « garantir sur l’ensemble du territoire l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l’emploi, du logement, de la protection de la santé, de la justice, de l’éducation, de la formation et de la culture, de la protection de la famille et de l’enfance » comme l’a fixé la loi contre les exclusions de 1998, il ne suffit plus de poursuivre les efforts engagés depuis de nombreuses années dans les politiques publiques (qui ont montré leurs limites201).
Dans un contexte de crise économique grave et, par conséquent d’augmentation des difficultés sociales, c’est notre manière de penser et d’agir qu’il faut transformer en profondeur. Dans cette ambition, la démocratie participative permet de constituer un levier de transformation.
Là est l’enseignement des démarches de participation qu’il faut souligner avec force :
« participer, c’est d’abord exister collectivement ».
Or l’enjeu majeur des années qui viennent est bien de sortir du modèle de la « réussite personnelle », un modèle qui ne reporte que sur les individus eux-mêmes la responsabilité de leur situation et l’échec à sortir de l’exclusion, un modèle qui se décline dans des dispositifs privilégiant presque uniquement les réponses individuelles et spécifiques. »
(…)
« Les actions alternatives et innovantes permettent également de construire des nouvelles formes de solidarité dans lesquelles chacun est engagé ; c’est « une démocratie en actes », une démocratie inventive. »
(…)
« Au-delà de l’amélioration concrète des dispositifs ce sont aussi les mentalités et représentations de tout un chacun qui doivent évoluer.»
(…)
En les invitant à venir à l’un des marchés fermiers
En 2009, l’épicerie solidaire a accueilli 435 familles différentes ce qui représentent 1270 personnes soutenues.
Plus de cent personnes viennent en tant que “Coopérants”
La formule “Coopérants contributifs” vient juste d’être lancée.
Participation des citoyens
Augmentation des achats de produits fermiers par les Utilisateurs/Bénéficiaires.
Accroissement du nombre des Coopérants.
Ambiance conviviale instaurée.
Économie réalisée par les Utilisateurs/Bénéficiaires (ensemble de leurs achats)
2009 2008 2007
CA virtuel (prix moyen marché) 199 264 € 161 647 € 135 994 €
Montant des produits vendus 47 145 € 46 526 € 42 247 €
Économie pour les utilisateurs 152 119 € 115 121 € 93 747 €
L’organisation du fonctionnement et du suivi :
Réunions régulières de l’ensemble des parties prenantes pour la conduite et l’évolution du projet.
Acteurs : le représentant du CA du Marché Conté, la directrice (affectation de temps partiel sur ce projet pour l’animation, les relations publiques), l’encadrant technique (élargissement du 0,5 ETP à 0,75 ETP), la Conseillère en Économie Sociale et Familiale, les producteurs fermiers, la représentante des Utilisateurs, la représentante des ‘’Coopérants, ainsi que des bénévoles volontaires.
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Intervenants externes :
Organisations du monde agricole (association proche de AVEC, AMAP, Chambre Agriculture), Jardin de Cocagne de Montrevel (en projet), des femmes de paysans, l’agent développeur du Groupement des Épiceries Solidaires de Rhône-Alpes (GESRA) …
Épicerie solidaire Au Marché Conté
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Les acteurs (diverses parties prenantes du projet) :
L’équipe de l’épicerie solidaire : 4 salariés de droit commun, 8 salariés en contrats aidés et environ une trentaine de bénévoles, plus leurs proches
Les Utilisateurs/Bénéficiaires (UB) du Marché Conté (population fragilisée) : 435 familles, soit environ 1.270 personnes en 2009
La société civile (bénévoles, voisinage) : engagés sur la promotion d’une « idée » : environ 120 coopérants et coopérants contributifs)
Des « fermiers » locaux (cf. problèmes de vente à la grande distribution et de pérennisation d’activités) : petites exploitations agricoles de proximité qui vendent en direct leur production au cours des marchés :
Emilie CREUSE (fromages de chèvre), Cyril LORREARD (légumes BIO), Georges PICOT (miel lapin agneau), Mathieu PENIN (fruits et jus de fruits), Christophe BAGUET (petits fruits rouges, coulis, confiture), Stéphane PABOUL (volaille), Xavier FROMONT (boeuf), Joaquim FERRAND (farine et pain Bio), Les Jardins du Sougey (ACI : conserve de légumes)
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La société civile
« Pour les grandes choses” c’est assez que d’avoir voulu »
Décident -ils encore véritablement ?
La société civile ne pourrait-elle pas être “décideur” ?
Même si ce n’est pas encore le moment d’un changement profond de la société, c’est en tous les cas le moment d’essayer concrètement …
Notoriété et novation diffusées par le bouche à oreilles
Après six années de fonctionnement le Marché Conté a atteint une professionnalisation et une taille qui lui permet de lancer un programme de diversifications, au niveau des personnes et au niveau des prestations et produits mis à disposition ; ceci en s’appuyant notamment sur les potentialités d’une communauté d’intérêts sous tendue entre « consommation/nutrition & production agricoles de qualité et de proximité.
Diagnostics
expériences et observations découlant de 6 années de fonctionnement sur l’agglomération de Bourg-en-Bresse
rapports issus de 2 opérations (années 2004 et année 2006) conduites dans le cadre du PNNS (Ministère Santé)
étude ABENA et publication « Atout prix » de Lucette Barthélemy (+ rencontre avec l’auteur), statistiques de l’INSEE,
enquête conduite par le GESRA sur les Épiceries Solidaires (ES) de la Région RA, en 2006
contacts avec des organisations agricoles (ARDEAR, AMAP, AVEC, Chambre d’agriculture, …) et des fermiers
relations avec la DRASS, le CTRC et participation au colloque du 16/03/07 au Conseil Régional
organisation de la journée du 10/03/07 : visite de ferme par un groupe de femmes utilisatrices du Marché Conté
Contexte et problématique
Carences dans la consommation alimentaire des publics en situation de fragilité.
Existence d’une certaine perception « réductionniste » concernant les lieux en charge, ou proches, de l’aide alimentaire.
Difficultés conceptuelles, structurelles et personnelles dans l’accès à la « Qualité ».
Territoire du projet : Département de l’Ain.
Le projet s’appuie sur une dynamique locale existante et sur un principe de proximité adopté en tant qu’élément de base incontournable dans la volonté de générer des relations et des échanges « durables »
Autres organismes : Il existe de nombreuses tentatives d’aides alimentaires.
Peut-être, pour certaines organisations (notamment pour celles dépassant largement certains seuils), pourrait-on observer des effets pouvant être péjoratifs : a) dans la perception des personnes mis dans la situation d’y avoir recours, d’une part et b) pouvant parfois déclencher une forme de banalisation du problème à la base de la création ?
Objectifs du projet (pourquoi)
1. Faire évoluer certains référentiels (aller vers un gommage d’à priori ou de limitations de principe assez souvent affectés à la « fragilité »). Contribuer à faire évoluer la représentation et les comportements.
C’est ainsi faisant :
Étoffer encore mieux le lieu de rencontres que constitue le Marché Conté, par l’ajout de lignes de produits de qualité (sur le plan santé et sur le plan image de soi), par la mise en route d’activités connexes élargissant les connaissances et la compréhension de l’altérité ; et aussi, progressivement : par des ouvertures à un public de « voisinage » (proximité d’espace et/ou de sensibilité commune)
2. Investir l’énergie potentielle qui gravite dans et autour de la structure, en mettant « à profit » l’existence d’une communauté de préoccupations/projets avec le monde « paysan » local.
3. Mise en valeur des actions alternatives, produites par l’économie solidaire (on pourrait dire mieux avec les termes Économie “Concourentielle ».
Impacts concrets
Les effets essentiels recherchés :
Non stigmatisation du lieu (le Marché Conté n’est pas un « lieu clos » dédié à la précarité)
Renvoi d’image positive pour les personnes, dans et autour de la vie de l’association
Actions efficaces pour obtenir des améliorations dans le cadre nutrition/santé
Contribution à une revalorisation du milieu familial (repas familial, parentalité, …)
Mobilisations citoyennes et regain d’autonomie des personnes fragilisées
Accentuer la finalité première de la structure (prévenir l’exclusion)
en évacuant ainsi les risques de glissements vers la gestion « banalisée » de la précarité
Le projet s’inscrit dans la durée
Il contribue à faire en sorte que le Marché Conté se centre parfaitement sur son objectif de base (outil à disposition de publics fragilisés, menacés par la précarité, mais non dans une situation d’urgence) et qu’il s’adapte à des attentes exprimées et sous jacentes. Ceci représente la meilleure justification pour exister.
L’équilibre financier de la structure est démontré par l’autofinancement et la pluralité des partenaires.
L’action développée
Dans le cadre des initiatives du monde de l’économie solidaire, l’épicerie “Au Marché Conté” de Bourg en Bresse (créée en 2001), organise un marché fermier mensuel depuis juin 2008.
Des producteurs locaux, animateurs de ce marché, proposent : légumes, fruits, viande (agneau, bœuf, lapin, volaille), fromages de chèvre, confitures, sirops, miel, pain et œufs.
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Les tarifications sont adaptées en fonction des types de publics :
Les Utilisateurs/Bénéficiaires peuvent accéder à ces produits fermiers en réglant un montant égal à 50% du prix d’achat de l’épicerie. Les salariés de l’épicerie (en contrats d’insertion) règlent un prix égal à 70% du prix d’achat (catégorie ‘autre’).
Pour la pérennisation de cette tarification adaptée, dès la conception, vient s’inscrire la recherche d’une compensation de ces pertes sur vente ; cette compensation étant concrétisée par des ventes avec marges réalisées auprès d’un public volontaire et par des contributions participatives (cf. Coopérants ci après).
Les “Coopérants” :
Ils adhèrent à l’Association (cotisation annuelle de 5 €) et ils viennent faire des achats lors des Marché Fermiers mensuels. Le prix payé, par ces Coopérants (prix d’achat majoré de 10%), dégage une marge dont l’objectif est de réduire la perte provenant des ventes à prix réduits proposés aux Utilisateurs/bénéficiaires.
Les « Coopérants Contributifs” :
C’est entrer dans une démarche contributive pour aller vers un autre modèle de vie en société. C’est ainsi la volonté de participer à des actions alternatives, favorisant la promotion de l’économie solidaire et durable.
Dans cet esprit, il vous est proposé de vous associer à cette
activité innovante en versant une cotisation de soutien (à partir de 20 € …).
Une attestation fiscale vous sera délivrée.
Le projet est justement généré par un ensemble d’alliances
Coût total 29 352 €
Le modèle de société du monde occidental, construit sur le concept de performance sans limite, génère une concurrence destructrice, un écart explosif des inégalités et un éclatement du sens de la collectivité ce ciment de la vie des groupes.