POLE de COOPERATION Economique Sociale et Environnementale

Cahier de l’entrée Coopérer/ Mutualiser    

Argumentaire

Le territoire du Seignanx, situé au Sud des Landes à la limite du Pays Basque et inclus dans l’agglomération Bayonnaise, présente les attributs d’un fort développement économique, démographique…

D’un point de vue démographique, la croissance de près de 3 % par an de la population induit en particulier chez les jeunes de réelles difficultés d’accession à un logement, problématique qui se cumule à l’exclusion professionnelle.

En outre, le développement économique important marqué par des zones économiques conséquentes (400 ha de ZI, zone portuaire…), nécessite un encadrement de ces questions structuré.

L’objectif étant de maximiser les retombées locales, sociales de ce développement.

Dans ce contexte la lutte contre les situations de précarités, d’exclusion du marché du travail, exclusion du marché foncier lié à la hausse des coût de l’habitat relève d’une pensée stratégique et d’une action quotidienne.

Autant pour des raisons pragmatiques de politiques publiques que pour des raisons de choix de modèle de développement les acteurs locaux ont relevé les enjeux et défis suivants, en en posant volontairement les éléments de leur action en divergence vis-à-vis des modèles les plus courants, verticaux et éclatés :

  • Créer et maintenir un lien entre économie et social fort et systématique (dans les actions publiques de développement, dans les projets de développement, dans les entreprises, sur le territoire…)(CBE, PLIE, GEIQ…)

  • Maîtriser le développement et ne pas le subir (GTEC, outils de maîtrise foncière et immobilier participatif…)

  • Structurer un modèle de développement basé sur le partenariat, la structuration d’outils et l’expérimentation ; le tout en réponse aux besoins sociaux identifiés

  • Développer des espaces de médiations et de réflexions entre acteurs

  • Utiliser et structurer les outils de l’ESS pour répondre à ces enjeux (SCIC, GEIQ…)

  • Baser ce modèle sur des coopérations entre le champ économique, les acteurs de l’ESS et la puissance publique ; et ce à l’échelle territoriale dans des logiques transversales et globales.

  • Promouvoir les valeurs et les principes d’action de l’ESS

Au fil des années, ces intentions, ont été posées non seulement comme des principes de développement, mais aussi comme des éléments incontournables des réponses aux enjeux économiques et sociaux. Au cœur de cette démarche, la création « d’outils » (structures, dispositifs…) et la mise en cohérence de ces derniers, par des actions et projets communs ont été constitutifs d’une démarche de développement qui aujourd’hui fait modèle ; démarche portée par deux acteurs fondateurs, CBE du Seignanx et FJT de Tarnos pour le compte des politiques territoriales.

Des domaines d’expertises spécifiques se sont développés au fil du temps en ce qui concerne, l’insertion professionnelle, le développement économique et social, les nouvelles formes d’emploi, la formation professionnelle, autant de domaines où l’ingénierie locale associée à des méthodologies de développement participatives ont permis la mise en place de logiques effectives de coopérations entre les différents acteurs.

Surtout, des coopérations croissantes ont été établies avec le monde économique, industriels et artisans, TPE et PME.

Conditions du développement

  • Regroupement et Implication des acteurs de l’ESS mais pas de façon exclusive

o D’où Implication et soutien des collectivités nécessaire (locales et de haut rang)

o Et implication des acteurs éco classiques (notion de coopération)

  • Structure pilote prenant en charge les questions d’animation et d’ingénierie

  • Afficher clairement les enjeux et objectifs (recherche développement, changement d’échelle…)

  • Une taille critique avec de conférer crédibilité, lisibilité et de faire démonstration.

  • Une place au cœur des politiques publiques et non pas un caractère marginal

Changement d’échelle possible

A ce stade et compte tenu du réseau d’acteurs impliqués mais surtout de la volonté des collectivités de s’appuyer sur ce pôle pour l’ensemble de leur action économique et sociale, l’opportunité de faire des principes de l’ESS un élément systématique et majeur des politiques publiques locales semble réalisable.

Facteurs de succès

Le développement de la dynamique et des initiatives qui y sont contenues prendrons donc la forme d’un Pôle de Coopération Economique, Sociale et Environnementale, en cours de constitution basé sur les fonctions et missions décrites précédemment.

L’ensemble des acteurs de l’ESS en Aquitaine ont acté leur participation dans ce pôle Sud Aquitain et participe à son développement dans la continuité de leur participation aux actions passées.

Les financeurs publics poursuivent leur soutient financier par la réalisation de ce nouveau volet actant ainsi ses enjeux et la volonté de passer à une autre échelle.

Il est certain que le terreau entretenu depuis des années sur le Seignanx et la réussite des projets réalisées dans cette période à permis de démontrer la viabilité de solutions d’envergures via les principes de l’ESS.

Le projet entraînera la pérennité des structures existantes tout en leur permettant de déployer leur services voire de nouveaux services.

Le projet de pôle de coopération tient lieu de référence dans sa constitution et servira à impulser d’autres pôles dans la région de l’Aquitaine.

Il est important de préciser que le projet est validé également par le tissu économique dit classique présent dans les espaces de pilotage et de validation du projet (CBE notamment)

L’organisation

En soi le pôle de coopération prendra la forme d’un ensemble immobilier regroupant les acteurs et services précédents au sein d’une zone industrialo-portuaire de 350 ha, matérialisant ainsi la coopération entre acteurs de l’ESS et acteurs éco classiques, et surtout la volonté de donné un ton différents à l’action économique et sociale développée.

L’ensemble du site sera géré de façon collective dans une logique participative, de mutualisation financière au travers d’une prise en compte d’une l’économie globale des structures au service du projet de développement.

Au-delà des mutualisations d’ordre matérielles, les enjeux et réalisations déjà faîtes portent sur des mutualisations d’ordre d’ingénierie en développant des fonctions territoriales au service de l’ensemble (GTEC, Ingénierie d’insertion, ingénierie sociale….)

Le modèle financier

Comment pérenniser le modèle financier d’une telle initiative ? Quelles sont les conditions sine qua non de la réussite du modèle économique ?

Au delà du financements de l’outil par les CL (bâtiment) , ce dernier reste en gestion et en charge des partenaires. Différentes solutions ont été mises en oeuvre pour atteindre le modèle éco nécessaire.

  • Logiques de mutualisation financières, d’ingénierie, matérielles.

  • Recherche d’hybridations financières sur les structures parties prenantes (prestations, finacements publics…)

  • Economie consolidante et mutualisante entre les structures

Les acteurs (Qui ?)

Le regroupement d’acteurs dans le projet est autant la résultante d’une dynamique en cours, qu’un moyen d’organiser les actions à venir. Il s’agit à partir du regroupement de créer les conditions d’une coopération économique, sociale et environnementale.

Le partenariat existant, caractérisé dans un premier temps par la complémentarité des actions, entre dans une autre phase, par le croisement d’une partie des projets, mis en œuvre de façon partagés et le développement de fonctions communes.

Aussi, le regroupement physique et la coopération effective entre ces acteurs devient une nécessité.

Le regroupement et la coopération des acteurs à la base de ce projet, est donc un vecteur de développement qui permettra de faire vivre l’ensemble des fonctions envisagées.

C’est aussi, le moyen nécessaire de donner une lisibilité aux actions portées, à leurs apports et plus généralement à l’ESS. Cette lisibilité et les effets de diffusions et de communications qui en seront induits est un enjeu pour l’ESS dans les années avenir.

Configuré dans une continuité physique et de projet des logiques précédentes, le pôle par son bâti répondra à différents objectifs :

  • Permettre aux différents acteurs d’assurer le développement de leurs missions

  • Favoriser ce développement dans des dynamiques collectives

  • Permettre une lisibilité des acteurs et du champ de l’ESS qu’ils représentent

Sur ces bases, près d’une quinzaine de structures de l’ESS seront présentes au sein du pôle (la moitié étant déjà en place) :

L’URSCOP, Aquitaine active, CRESS Aquitaine, Uniformation, GENESE, GEIQ, CBE (PLIE), Pépinière, SCIC LANDES, SCIC EOLE, Centre de formation Territorial (sous forme de SCIC), SCOP (industrie tertiaire)

Le tout au cœur d’une zone industrielle et donc basé d’ores et déjà sur l’implication des entreprises dites classique aux expérimentations déjà réalisées (SCIC, GEIQ…)

Les jeunes

L’ensemble de ces préoccupations sont intégrantes des actions et objectifs des structures impliquées dans le projet. La question « des jeunes acteurs du développement territorial » est investie par les acteurs locaux depuis plusieurs années et incarnée notamment par la CAE SCIC LANDES.

Le changement d’échelle, la recherche de lisibilité, la coopération croissante à l’échelle territoriale seront autant de moyens de diffuser ces objectifs et valeurs.

Message aux décideurs

Les processus en oeuvre dans les structures de l’ESS en font des outils de développement local particulièrement adaptés, (participatifs, collectif..) à même de redéployer du service aux populations en alternative au « ne pas faire ou laissé faire » et à la délégation.

Présentation de l’initiative (Quoi ?)

La démarche territoriale décrite précédemment a permis de démontrer la pertinence de la méthode de développement, l’efficacité des solutions mises en oeuvre.

Les coopérations effectives et durables entre les acteurs de l’ESS, les collectivités et le monde économique ont permis les réalisations suivantes au fil des années,

  • 2 GEIQ (btp et interprof) ont été créés avec les entreprises locales.

  • 1 groupement d’employeur également avec les entreprises

  • une CAE sous forme de SCIC a été mise en place dans un partenariat pluriel et dans un portage territorial (public et privé)

  • une Pôle aéronautique en lien avec les entreprises de ce secteur et la collectivité de Tarnos

  • un restaurant interentreprises d’insertions sous forme de SCIC (SCIC EOLE)

  • une démarche expérimentale de GPEC Territoriale avec près de 100 entreprises associées a aussi été mise en place

L’ensemble des éléments précédents, a conduit le territoire à exister dans le champ spécifique de l’économie sociale et solidaire, à l’investir, dans la recherche d’un effet réseau (partage, transmission…), au bénéfice des dynamiques territoriales.

L’ESS est donc venue en écho à la pratique de développement, renforçant les actions locales.

La création de structures particulières (cf. citées plus haut) symbolisant à la fois les intentions citées plus haut et surtout des savoir-faire pluriels, a montré :

  • La démonstration que le champ de l’ESS est une alternative viable

  • La pertinence de l’approche territoriale

  • La nécessité de l’innovation sociale.

L’ensemble de ces dynamiques a permis la mise en place d’un premier volet allant dans la logique d’un pôle de coopération, regroupant une première partie de ces acteurs, et surtout, entérinant des coopérations entre, le champ économique, les politiques publiques, et les acteurs de l’ESS à l’œuvre et pilotent de l’ensemble.

Plus d’une centaine d’emplois ont été créés lors de ce premier volet. sans compter les emplois impulsés via les structres créées.

Cette convergence d’acteurs est aussi celles d’intérêts partagés, de choix de passage à l’action ; afin d’apporter des réponses locales à des besoins économiques et sociaux plus que jamais présents et prégnants.

Il est aussi notable, que les expérimentations réalisées dans le Seignanx, l’ont été avec le soutien et l’intérêt des réseaux régionaux et nationaux de l’ESS , faisant du Seignanx et de ses structures un lieu référent dans ce domaine.

L’opportunité de poursuivre cette construction, est l’occasion de mettre le savoir-faire acquis au service d’une démarche élargie, de gérer un changement d’échelle opportun pour l’ensemble, et qui en soi tiendra de l’expérimentation.

Dans la suite logique de ce qui a déjà été mis en œuvre, la constitution d’un Pôle de Coopération économique, sociale et environnementale, prend forme naturellement.

Un second volet en cours de mise en place a pour objectif de donner les moyens d’associer les autres acteurs régionaux et de formaliser l’existence d’un Pôle de Coopération Economique, Sociale et Environnementale.

Il vise le développement (extension et création) des fonctions suivantes :

1. Le regroupement d’acteurs (locaux et régionaux) dans une logique de synergie et d’action mais aussi de pérennisation, sur l’ensemble des champs traités par le projet,

2. La mutualisation de services et de projets entre ces structures (ressources humaines, ingénierie sociale, recherche/développement…) à destination des acteurs économiques et sociaux, des habitants et des collectivités,

3. La mise en place d’une ingénierie de type recherche développement basée sur des temps de mobilisation/sensibilisation , de réflexions et d’actions, dans une optique d’innovation sociale, en lien avec les pôles universitaires et de recherche

4. Par cette dernière, il favorise l’émergence de projets et la création de nouvelles activités ,

5. Le redimensionnement de l’action de formation en intégrant au pôle de coopération, un centre de formation territorial sous forme de SCIC . Il propose de façon transversale, des formations allant du tertiaire, aux formations de salariés du Btp dans le champ de l’éco habitat, favorisant sur ce dernier champ, le transfert de savoir-faire et de compétences entre les structures de recherche technologiques et les entreprises.

La constitution en cours du Pôle de Coopération Economique, Sociale et Environnementale, permet de répondre aux enjeux régionaux et territoriaux suivants :

  • En entérinant la convergence en cours des acteurs de l’ESS, il assure la déclinaison dans le sud de l’Aquitaine, des politiques régionales en la matière (Conseil Régional, CRESS…) ; dynamique de structuration nécessaire et partagée par les acteurs de l’ESS.

  • Dans ses intentions et orientations, il favorise des innovations multiples, en matière de coopération d’acteurs, de formations, de diffusions de pratiques…

  • En venant structurer des moyens de formations dans l’éco-construction à destinations des salariés des entreprises du Btp, il complète les structures en place en faisant le lien entre le développement technologique de ce domaine et l’acquisition de compétences des entreprises.

  • Pour l’ensemble des acteurs, il est le moyen de poursuivre les actions individuelles et collectives de développement, la diffusion de pratiques solidaires, les réponses aux besoins territoriaux (entreprises, habitants…),

  • Au regard de l’ensemble il favorise le changement d’échelle, dépassant le stade des initiatives successives, pour faire des tenants et aboutissants de l’ESS un axe politique à part entière et non pas un seul sujet d’expérimentation permanent.

Quelles alliances positives ?

Pas de logique exclusive aux acteurs de l’ESS, nécessité d’ouvrir la coopération aux autres acteurs publics et privés. Un pôle de coopération n’est pas un pôle de l’ESS.

Ressources, financements et moyens utilisés

L’économie du projet repose sur des financements publics Conseil Général, Conseil Régional, Communauté de communes et communes et Europe.

Le restant à charge est mutualisé et partagé entre les structures partie prenante.

Synthèse de mon indignation en une seule phrase

Développer un modèle de développement économique et social local basé sur les valeurs et les méthodologies relevants de l’ESS, solidarité/partenariat/coopération/territoire