Cahier de l’entrée Consommer / Se nourrir
Pour la première fois de son histoire, l’humanité jouit d’une abondance de biens. Pourtant près de 1 milliard d’êtres humains souffrent actuellement de la faim alors que notre planète produit des aliments en quantité et qualité suffisantes pour nourrir toute sa population. Depuis le milieu des années 1990, les richesses produites ont plus que doublé et le volume du commerce mondial a été multiplié par six. Ainsi, alors que le commerce génère une incroyable richesse, et relie la vie de chacun sur la planète, des millions de personnes vivant dans les pays pauvres n’en bénéficient pas. Les pratiques commerciales des pays riches ne permettent pas aux agriculteurs, travailleurs et artisans des pays en voie de développement de combattre la pauvreté et de changer leur vie définitivement.
Or le droit à l’alimentation est un droit de l’homme fondamental reconnu dans l’Article 11 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté le 16 décembre 1966. La satisfaction des besoins alimentaires de l’ensemble de l’humanité est une priorité de premier ordre et une condition essentielle de la paix et la démocratie.
Les citoyens français sont concernés par cette problématique : nombre de nos aliments quotidiens nous viennent des petits producteurs des pays du Sud. Or, les prix et les conditions d’achat qui leurs sont imposés ne couvrent pas, dans bien des cas, les coûts de production.
Isolement géographique, faibles volumes de production, exclusion des systèmes de crédit, variations des prix du marché, sont autant de difficultés auxquelles les petits producteurs sont confrontés. Nombreux et non organisés face à un marché où le pouvoir de négociation est concentré par un nombre limité d’opérateurs, les producteurs sont souvent dans l’incapacité de répondre aux besoins élémentaires de leurs familles.
Face à ces constats, le commerce équitable a pour objectif d’instaurer des relations plus durables et plus équitables entre partenaires économiques pour contribuer au développement des populations marginalisées du Sud.
Accompagner la généralisation des critères du commerce équitable à tous les territoires au Nord et au Sud.
Si le commerce équitable s’est développé à partir des années 60 pour développer des échanges économiques solidaires avec les agriculteurs et producteurs du sud, les impacts de la libéralisation du marché (creusement des inégalités, dégradation du pouvoir d’achat, mise en concurrence excessive,..) appellent à la mise en place des principes du commerce équitable entre tous les producteurs et consommateurs, qu’ils se trouvent au Nord ou au Sud. Les solidarités se jouent ici et là-bas et les principes du commerce équitable ont pour finalité à s’appliquer à toutes les relations commerciales pour replacer l’économie au service du bien-être dans nos sociétés. Ainsi, les organisations de commerce équitable mettent en place des systèmes d’échanges basés sur les principes du commerce équitable entre acteurs économiques au Sud, mais aussi au Nord.
Les principes du Commerce Équitable appliqués aux producteurs français :
En 2011, plusieurs acteurs emblématiques du commerce équitable mettent en pratique les principes du commerce équitable avec des producteurs en France. Ainsi Alter Eco, Éthiquable, Biocoop et les entreprises membres de l’association Bio Partenaires proposent des gammes de produits qui associent la promotion de l’agriculture familiale (les producteurs sont membres de coopératives transparentes) et les principes du commerce équitable : conditions commerciales justes et transparentes, projet de développement local, etc.
Un programme spécifique en Ile-de-France:
Dans la continuité des travaux menés dans le cadre du projet de recherche-action « réseaux de commerce équitable en Ile-de-France » entre 2007 et 2009, la PFCE mène des actions sur le territoire avec pour objectif d’appuyer la structuration des acteurs franciliens du commerce équitable, de renforcer la professionnalisation de leurs pratiques et de mener des actions collectives de sensibilisation auprès du consommateurs franciliens. La PFCE et ses membres nouent des partenariats avec les acteurs de la consommation responsable (promotion de l’agriculture biologique, jardins d’insertion, associations de défenses de l’environnement), organise des journées professionnelles qui permettent aux acteurs de se former et de mutualisation leurs pratiques.
Accompagner la mise en réseau des acteurs de commerce équitable, la mutualisation des bonnes pratiques et le renforcement de la professionnalisation
Le renforcement des organisations de Commerce Équitable est fondamental pour assurer son développement économique, renforcer ses impacts et démontrer qu’il constitue un laboratoire d’innovations sociales crédible pour modifier les pratiques du commerce conventionnel. Ce renforcement passe par des alliances locales avec les acteurs économiques et institutionnels sur les territoires. Les partenariats avec les acteurs de la finance solidaire, les organismes de formation et d’appui aux porteurs de projets et les collectivités territoriales renforcent la professionnalisation du secteur. Les échanges et la mutualisation entre organisations de commerce équitable et avec les autres acteurs de l’ESS permet aux entrepreneurs de renforcer leurs compétences, de sortir de leur isolement, d’accéder à de nouveaux marchés, etc.
40 membres de la PFCE
1,5 millions de producteurs
Chiffre d’affaires de 4 milliards € dans le monde (350 millions € en France)
Pour changer d’échelle, le Commerce Équitable doit être porté par les acteurs politiques dans le cadre de politiques publiques adéquates, au niveau local, national et international. Car si les acteurs du commerce équitable contribuent, par leurs pratiques, à démontrer qu’un autre commerce est possible, les pouvoirs publics ont eux une responsabilité spécifique pour montrer l’exemple et mettre en place un cadre de régulation basé sur les principes du commerce équitable.
La Plate-Forme pour le Commerce Équitable et ses membres incitent et accompagnent les collectivités territoriales dans leur soutien au commerce équitable pour permettre un changement d’échelle.
En mobilisant les principaux leviers que sont la commande publique et le rôle d’incitation et d’exemplarité des collectivités auprès des acteurs de leurs territoires (citoyens, décideurs politiques, économiques et associatifs), les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle central dans le changement d’échelle du Commerce Équitable.
La campagne Territoire de Commerce Équitable
Pour accompagner les collectivités territoriales dans leurs engagements en faveur du Commerce Équitable, la Plate-Forme pour le Commerce Équitable, la Fédération Artisans du Monde et Max Havelaar France mènent une campagne intitulée « Territoire de Commerce Équitable ». Cette campagne est une opportunité pour les collectivités territoriales de fédérer, rendre visible et développer des initiatives en faveur du Commerce Équitable.
La campagne Territoire de Commerce Équitable est un engagement sur le long terme incitant le développement des achats publics responsables et favorisant la sensibilisation des citoyens et des acteurs des territoires aux enjeux du Commerce Équitable. Ouvertes à toutes les collectivités désireuses de faire connaître et de contribuer à développer le Commerce Équitable (depuis la plus petite ville jusqu’à la région en passant par l’agglomération), cette campagne constitue une véritable démarche de progrès, co-construite avec les acteurs locaux (commerçants, entrepreneurs, enseignants, étudiants, consommateurs etc.) pour donner plus de chance aux produits équitables et ainsi aux producteurs défavorisés du Sud. 23 collectivités françaises ont déjà obtenu le titre de « Territoire de Commerce Équitable » dont les régions Nord-Pas de Calais, Ile-de-France, Pays de la Loire, les villes de Paris, Lyon, Nantes, Dijon, Mouans-Sartoux etc.
Pour que le Commerce Équitable irrigue véritablement les relations économiques dans la société, les acteurs de commerce équitable, pour la plupart déjà réunis en réseaux territoriaux ou thématiques, créent des alliances avec les autres acteurs du territoire dont l’activité est complémentaire à celle du commerce équitable. Ainsi, à travers l’instauration de cadres coopératifs, les acteurs peuvent renforcer la professionnalisation de leurs pratiques, mutualiser leurs bonnes pratiques, développer de nouveaux marchés et donner de la résonance à leurs activités d’éducation et de plaidoyer.
Parce que les organisations de Commerce Équitable s’engagent à respecter un ensemble de critères sociaux, économiques et environnementaux, il est de leur responsabilité d’évaluer si leurs pratiques répondent bien aux objectifs qu’ils se sont donnés. C’est dans ce sens que les acteurs mettent en place leurs propres outils de suivi et font appel à des observateurs extérieurs pour les aider à inscrire leurs pratiques dans une démarche de progrès.
Par ailleurs, les observateurs (chercheurs, médias, etc.) et partenaires (élus, financeurs, consommateurs) du secteur posent une question fondamentale : le commerce équitable est-il efficace ? Permet-il d’améliorer la qualité de vie des producteurs et des travailleurs, de renforcer leur sécurité alimentaire et économique, de renforcer leur capacité de négociation sur la scène internationale ? Après une quarantaine d’années, le mouvement dispose désormais du recul nécessaire pour pourvoir évaluer les effets concrets de ses projets.
Résultats des études d’impact du Commerce Équitable : Des pratiques qui font leurs preuves !
En 2010, la PFCE a fait réaliser par le CIRAD (Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) une synthèse des résultats de plus de 70 études d’impacts existantes sur les filières de commerce équitable. Les principaux résultats soulignent un impact positif dans les domaines suivants :
Impacts économiques : le commerce équitable permet l’augmentation et la sécurisation des revenus pour les producteurs et la diminution de leur vulnérabilité face à la fluctuation des prix. Les producteurs ont également une meilleure connaissance des attentes des consommateurs, ce qui leur donne accès à des marchés plus rémunérateurs.
Impacts sociaux : La prime de développement (payée aux organisations de producteur en plus du prix équitable) et l’attention portée au renforcement de la démocratie dans les organisations permet de financer des services sociaux ou des infrastructures collectives qui bénéficient à l’ensemble de la communauté (éducation, infrastructures scolaires, mutuelles de soins, routes, assainissement etc.).
Impacts environnementaux : Le Commerce Équitable permet un accompagnement technique des producteurs leurs permettant d’améliorer leurs pratiques environnementales (gestion de la fertilité, préservation de la biodiversité, recherche qualité, lutte anti-érosion etc.) avec des incitations économiques fortes.
Impacts organisationnels : Renforcement des compétences, de la gouvernance et des capacités des organisations de producteurs leur permettant de dialoguer avec les pouvoirs publics, de leur proposer des politiques de soutien sectoriel, et de développer pour leurs membres des services de qualité etc.
Créée en 1997, la PFCE rassemble les principales organisations françaises du secteur équitable : des entreprises importatrices et transformatrices de produits équitables (Ethiquable, Alter Eco, Solidar’Monde, etc.), des ONG de solidarité internationale (CCFD-Terre Solidaire, Handicap International, etc.), des organisations d’éducation populaire et d’éducation à la solidarité internationale (La Fédération Artisans du Monde, La Ligue de l’Enseignement, etc.), des labels de commerce équitable (Max Havelaar, Ecocert, Bio Partenaire) et des réseaux de distribution (Altermundi, Artisans du Monde, Biocoop). Notre rôle est d’organiser la concertation au sein du secteur et de le représenter afin de développer un cadre institutionnel favorable au développement de la démarche de commerce équitable.
Les membres de la Plate-Forme pour le Commerce Equitable sont pleinement ancrés dans l’Economie Sociale et Solidaire. La plupart d’entre eux ont adopté des statuts de l’économie sociale : ce sont des associations ou des coopératives ; certaines structures ont obtenu l’agrément « entreprise solidaires » ; d’autres encore allient leur activité de commerce équitable avec une activité d’entreprise d’insertion et toutes ont une finalité sociale clairement affichée : la promotion et le développement de relations économiques plus justes au service des hommes et de la planète.
Le cahier d’espérance de la PFCE rend compte des actions et projets innovants portés par les acteurs de commerce équitable en vue de démontrer qu’il est possible de mettre en place un commerce juste et respectueux de tous. Il offre également des pistes d’actions pour que des citoyens-consommateurs, entreprises et pouvoirs publics contribuent à être acteurs de changement en participant à la généralisation d’un commerce équitable pour tous.
Association a but non lucratif, la PFCE est financée grâce au soutien des fonds publics et de ses membres (associations, coopérative et entreprises). Afin d’assurer son indépendance et autonomie financière, nous menons de nombreux partenariat et souhaitons fédérer, unir et regrouper toujours plus d’acteurs engagés dans le commerce équitable.
1. Les organisations de commerce équitable proposent des produits de qualité aux citoyens-consommateurs dans le respect des valeurs de l’ESS :
Exemples d’engagement d’entreprises de commerce équitable dans les domaines de l’alimentaire, du textile, de l’artisanat, des cosmétiques et du tourisme :
La coopérative Éthiquable : Soutenir l’agriculture paysanne et favoriser plus de valeur ajoutée pour les producteurs du Sud
Depuis 2003, la coopérative Éthiquable a développé 120 produits avec 48 coopératives de petits producteurs de 26 pays du Sud. Pour Éthiquable, le commerce équitable doit avant tout contribuer au développement de communautés paysannes. Pour ce faire, l’entreprise s’engage durablement auprès des coopératives de producteurs avec lesquelles elle travaille. Il s’agit non seulement de payer un prix équitable aux producteurs, mais aussi de travailler avec eux pour développer de nouvelles filières, leur ouvrir de nouveaux débouchés et ainsi limiter la dépendance à un seul et unique produit. C’est ainsi qu’est née la gamme des chips de bananes plantains (salés, sucrés, épicés) ou la gamme de confitures. Dans les 2 cas, ce sont à la base des producteurs de café qui possèdent sur leur terrain des arbres fruitiers dont la production n’est pas ou peu valorisée, les fruits pourrissants fautes de débouchés locaux. Éthiquable favorise ainsi le développement de la valeur ajoutée sur place en appuyant des projets de transformation et de conditionnement locaux.
Tudo Bom ? : La mode équitable made in Brazil dans le respect des hommes
Malgré son dynamisme actuel, le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde. La précarité est très grande chez les classes les plus modestes et justement, pour Tudo Bom, l’objectif du commerce équitable est de contribuer à améliorer le sort de ces populations. L’exode rural a eu des conséquences terribles pour le Brésil. Ne pouvant vivre dignement de leur travail, de nombreux paysans ont quitté la campagne pour tenter leur chance dans les grandes villes. Les favelas ont grandi, et sont devenues aujourd’hui des zones précaires et marginalisées, où règnent la violence et le non-droit. Ainsi, le coton utilisé pour la fabrication des vêtements Tudo Bom est entièrement issu de l’agriculture familiale. Pour Tudo Bom, le Commerce Équitable doit permettre aux petits producteurs de pouvoir rester à la campagne, en vivant dignement de leur travail. Tudo Bom a également fait le choix de travailler avec de petits groupes de couturières, et non une grande usine pour la confection des vêtements. Tudo Bom croit au soutien de l’entrepreneuriat de petites structures comme levier de développement. Renforcer l’autonomie de groupes de femmes issues de classes modestes, c’est contribuer à rééquilibrer les pouvoirs économiques.
Artisanat Sel : l’équité sur la durée
« Rémunérer l’artisan équitablement est une des bases de notre philosophie. Elle doit bien sûr, le rester, mais si elle n’est pas accompagnée de cette vision sur le long terme, de ces projets de développement spécifiques, de ces formations qui améliorent les savoir-faire, de la scolarisation de tous ces enfants laissés pour compte ou encore de l’accès aux premiers soins pour tous, elle devient totalement inutile. Nous ne voulons pas faire de l’extraordinaire mais de l’ordinaire qui dure. C’est bien là l’objectif prioritaire d’artisanat SEL dans sa démarche relationnelle avec tous ses partenaires : durer. Durer quoiqu’il arrive, durer en construisant, durer en améliorant sans cesse ce qui peut l’être. »
Guayapi : Une éthique en faveur de la préservation de la biodiversité
Guayapi a pour vocation la reconnaissance, la valorisation et la distribution des plantes de cueillette sauvage en provenance de l’Amazonie et du Sri Lanka sous forme de compléments alimentaires et de cosm’éthics. Oeuvrant selon les principes du Commerce Équitable et du respect de l’environnement, Guayapi est un acteur dynamique de la restauration de la biodiversité. La forêt amazonienne constitue la réserve végétale et animale la plus importante de la planète. Menacée par la déforestation et l’exploitation intensive et inconsidérée des sols et des sous-sols, la forêt d’émeraude, doit impérativement être sauvegardée. La mise en valeur et une large reconnaissance de ces richesses naturelles et de leur extrême fragilité, contribue à la préservation des territoires, au respect et à la survie des habitants de l’Amazone. Guayapi travaille dans ce sens.
L’Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire (ATES) : Pour des rencontres équitables entre les peuples.
D’une opportunité d’établir des relations directes entre les hommes et les femmes de cultures différentes pouvant contribuer à la construction d’un monde plus solidaire, et celle de permettre à des populations et pays d’accueil de valoriser leur culture et de contribuer durablement à leur développement, le tourisme tend à devenir essentiellement un outil de profit pour quelques opérateurs privés. Face à ce constat, les opérateurs du tourisme équitable travaillent avec des prestataires de services locaux, respectant les valeurs sociales et culturelles de leur environnement, et opérant leur activité économique en prenant en considération le mieux possible des critères de développement durable. Le tourisme équitable vise en parallèle à promouvoir des comportements responsables pour les voyageurs, notamment par une sensibilisation particulière à ses principes. Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être perçus en grande partie localement et équitablement partagés entre les membres des populations locales.
2. Les organisations de commerce équitable développent des circuits de distribution alternatifs, lieux citoyens de proximité
Les modes de distribution des produits équitables sont variés : réseaux associatifs, coopératives, boutiques d’insertion, boutiques indépendantes, marchés solidaires, supermarchés, grande distribution, etc.
3 réseaux de distribution de produits équitables sont membres de la PFCE et adhèrent aux principes de l’économie sociale et solidaire, tant à travers leurs statuts que leur finalité sociale :
La Fédération Artisans du monde regroupe plus de 140 boutiques associatives.
Le réseau Biocoop fédère plus de 300 magasins bio
Le réseau Altermundi propose d’utiliser ses boutiques comme outil d’insertion professionnelle.
Les consommateurs peuvent y acheter des produits issus du commerce équitable mais également s’informer sur les conditions de vie et de travail des producteurs ainsi que sur les mécanismes du commerce Nord-Sud. Les salariés ou bénévoles de ces boutiques informent et mobilisent les consommateurs pour les amener à réfléchir et à agir en faveur d’une consommation plus citoyenne.
3. Les organisations de commerce équitable sensibilisent le grand public à la consommation citoyenne
Artisans du Monde : comprendre pour agir, l’éducation au commerce équitable
Depuis de nombreuses années, la Fédération Artisans du Monde développe un travail d’éducation en faveur de la responsabilité citoyenne dans la consommation. Garante de la souveraineté des peuples (au Sud comme au Nord), l’éducation et la sensibilisation permettent un réajustement des comportements des citoyens afin qu’ils deviennent maîtres de leurs choix économiques, sociaux, culturels, environnementaux, politiques, condition nécessaire à un réel développement. Le mouvement défend la consom’action en la considérant au-delà de sa dimension individuelle (simple acte d’achat), dans sa dimension collective et politique en faisant d’elle un levier de transformation sociale. Reconnue dans le domaine de l’éducation, la Fédération Artisans du Monde a reçu l’agrément " association nationale de jeunesse et éducation populaire » et édite de nombreux outils pédagogiques : expositions, vidéos, kits d’animation, jeux, etc.
4. Les organisations de commerce équitable militent pour un monde plus juste.
Le développement économique des pays à faible revenus et la lutte contre la pauvreté sont des priorités internationales. La crise alimentaire de 2008 a illustré de manière dramatique les conséquences de la disparition des modes de régulations des échanges mondiaux. La flambée des prix alimentaires a rappelé également l’importance stratégique de l’agriculture, particulièrement pour les pays en développement. Les acteurs de commerce équitable, avec des ONG partenaires, militent pour des politiques en faveur de l’agriculture paysanne pour que les économies des pays en développement puissent faire face aux nouveaux défis alimentaires, économiques, environnementaux, sociaux et territoriaux.
Artisans du Monde interpelle le G20 : Ne jouez pas avec notre nourriture !
Réduire la faim dans le monde et renforcer l’agriculture paysanne supposent des réformes profondes en matière agricole, remettant radicalement en cause les politiques de libéralisation des marchés, comme celle de l’Union européenne avec la Politique Agricole Commune (PAC). Ces politiques ont provoqué spéculation, dumping social, dégradation de l’environnement et des conditions de vie des paysans au Nord et au Sud. Ainsi, à l’heure ou la France assure la présidence du G20, Artisans du Monde, aux côtés de Peuples Solidaires, d’Attac et de la Confédération Paysanne, appellent le Président de la République et le Ministre de l’Agriculture à favoriser des politiques, des modes de production et de consommation durables et équitable qui permettent aux Etats d’assurer leur souveraineté alimentaire et le droit à l’alimentation de leur populations. Ils lancent une grande campagne de pétition auprès des citoyens pour soutenir ces positions et influer sur les résultats du G20.
Création d’outils et de partenariats pour appuyer les porteurs de projets (Kit porteurs de projets)
Le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes.
Union Européenne.
Le Conseil Régional d’Île de France (CRIF).
La Caisse des Dépôts.
Mairie de Paris.
Agence Française de Développement (AFD).
Crédit Coopératif.
Fondation Crédit Coopératif.
Fondation Macif.
Groupe chèques déjeuner
Acheter, c’est voter : Choisissez des produits respectueux de l’Homme et de la Planète.
Alors que les membres de la PFCE démontrent par leurs actions qu’un commerce équitable est possible, nous demandons aux pouvoirs publics de faciliter la reconnaissance institutionnelle des « entreprises solidaires et équitables» qui, quels que soient leurs statuts, dédient l’ensemble de leurs activités économiques au respect des principes du commerce équitable. Nous revendiquons la mise en place des politiques publiques qui facilitent le développement économique des filières de commerce équitable comme démarche s’inscrivant dans l’économie sociale et solidaire. L’appui à la mise en réseau de ces organisations est par ailleurs un axe fondamental pour renforcer leurs compétences, leur visibilité et leurs impacts sociétaux.
Reconnaître officiellement le commerce équitable comme partie intégrante de l’économie solidaire.
Convaincre les pouvoirs publics d’inscrire le Commerce Équitable comme un axe stratégique de l’Aide publique au développement en tant qu’élément de renforcement de la souveraineté alimentaire des peuples.
Les acteurs de commerce équitable mènent des activités de plaidoyer auprès des décideurs politiques en faveur de plus de justice dans les relations commerciales afin d’améliorer les conditions de vie des producteurs et travailleurs marginalisés du Sud. Le changement d’échelle du Commerce Équitable passe par l’intervention des pouvoirs publics en charge de l’Aide publique au développement (Ministère des Affaires Étrangères, Agence Française de Développement, Union Européenne, etc.) notamment sur les volets qui ne peuvent être financés de manière satisfaisante par le marché. La Plate-Forme pour le Commerce Équitable et ses membres militent pour une intervention importante des bailleurs publics nationaux et internationaux afin de :
Appuyer au renforcement des capacités des organisations de producteurs et des gouvernements locaux pour favoriser le développement d’une offre de produits durables au Sud.
Appuyer les actions d’éducation au développement, de réassurance des consommateurs, de garanties fiables et d’études d’impacts pour renforcer le développement d’une demande durable au Nord.
Accompagner les organisations de commerce équitable dans leurs activités de sensibilisation pour interpeller les citoyens sur la consommation citoyenne.
Initiée en 2001 par les membres de la Plate-Forme pour le Commerce Équitable, la Quinzaine du Commerce Équitable est une période clé du calendrier de la consommation responsable et de la solidarité internationale. Durant quinze jours, au mois de mai, les entreprises, associations, collectivités territoriales et des milliers de bénévoles-sympathisants proposent de multiples animations pour mieux connaître le commerce équitable. Petits-déjeuners, concerts, débats, projections de films, témoignages de producteurs du Sud rythment cette quinzaine. Grâce aux centaines d’évènements organisés à cette occasion le taux de notoriété du Commerce Équitable est passé de 9% en 2000 à 95% en 2010.
Mutualiser les outils de communication pour donner de la visibilité à tous les acteurs de commerce équitable
Afin d’accroître la visibilité des actions des organisations de commerce équitable, quelque soit leur taille, la PFCE développe depuis 2009 des outils de communication (logo, affiches, site internet, etc.) de promotion de la Quinzaine du Commerce Équitable. Ces outils sont destinés d’une part, à donner une image unifiée du secteur et sensibiliser les citoyens au commerce équitable et d’autre part, à mettre à disposition des acteurs ayant peu de moyen pour développer une communication d’envergure, des outils de communication pour appuyer leurs actions et initiatives pendant la Quinzaine.
Le commerce équitable s’est développé dans l’ambition de construire des relations économiques plus justes avec des producteurs et des artisans des pays du Sud, marginalisés dans les échanges commerciaux internationaux. S’inscrivant dans une perspective de développement durable, il porte des enjeux sociétaux importants : dans les pays du Sud, il vise à contribuer à la réduction de la pauvreté, notamment au travers de ses appuis aux organisations de producteurs et, dans les pays du Nord, il cherche à favoriser le développement d’un modèle de consommation plus durable. Le mouvement du commerce équitable milite aussi pour un changement global des règles économiques et le plaidoyer auprès des décideurs politiques et économiques est un des piliers fondateur de sa démarche.
Le Commerce Équitable génère des revenus et des activités pour plus de 1,5 millions de petits producteurs et artisans du Sud. Dans le monde, le Commerce Équitable représente un chiffre d’affaire annuel de plus de 4 milliards d’euros dans le monde (dont environ 350 millions en France en 2010).
Véritable démarche de développement durable, le Commerce Équitable se situe à l’intersection de l’économie, du développement social et des droits humains, de la gestion des ressources locales et de l’environnement. La stabilité des revenus générés par le Commerce Équitable ainsi que le renforcement des compétences organisationnelles et techniques des organisations de producteurs permet la valorisation de la main d’Ĺ“uvre locale, l’accroissement des productions agricoles et le développement de stratégies d’adaptation aux effets du changement climatique. Les engagements économiques, sociaux et environnementaux du commerce équitable encouragent les pratiques agricoles garantes de la protection de l’environnement à des conditions rémunératrices pour les petits producteurs.
En proposant partenariats commerciaux basés sur le respect de critères sociaux, économiques, et environnementaux exigeants, les acteurs du commerce équitable offrent des alternatives aux citoyens et organisations qui souhaitent user de leur pouvoir de consommateurs pour changer la société.
Les alliances positives du commerce équitable se font principalement avec les autres réseaux de consommation responsable promouvant les produits locaux, les circuits courts, les produits recyclés et l’Agriculture Biologique. La Quinzaine du Commerce Équitable 2011 témoigne de cette logique collaborative car ce sont des démarches complémentaires.
La PFCE est une association Loi 1901, financée grâce aux adhésions de ses membres et au soutien de ses partenaires publics et privés
Alors que le commerce génère une incroyable richesse, et relie la vie de chacun sur la planète, des millions de personnes dans les pays pauvres n’en bénéficient pas et souffrent de la faim. Les acteurs de commerce équitable développent des modes de production et de consommation durables et appellent d’urgence à une régulation du commerce international.